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JEUDI 13 DECEMBRE 1860.

(Nouv. Série - 274.

L'AMI DE LA RELIGION

Le Pouvoir et les Chambres.

protégées contre la guerre, c'est-à-dire Pocntre la révolution.

<< Sans les Chambres, disait en 1840 « M. Guizot, sans leur concours, sans cet<< te explosion légale, cette lutte organisée

des passions et de la raison publique, ja<< mais le gouvernement de 1830 n'eût ré<< sisté à l'entraînement belliqueux et révo«lutionnaire; jamais le pays n'eût trouvé en lui-même tant de sagesse et d'énergie << pour soutenir son gouvernement...» Le jour où la tribune est tombée, la paix et le droit international ont perdu, dans le

La lumière se fait lentement autour du al décret du 24 novembre, malgré les ciroulaires ministérielles qui l'ont commenté. Pendant que quelques journaux persistent hàm'y voir qu'ur ensemble de dispositions réglementaires et révocables, d'autres, interprétant cet acte dans le sens de leurs espérances, y cherchent la réhabilitation d'un régime dongtemps proscrit; il est enfin certaines feuilles qui ne déploient pas monde, leur base la plus solide, car, au moins de colère contre ceux qui se réser- péril des déclamations, presque toujours vent que contre ceux qui applaudissent, paralysées par le bon sens public, a succédé voulant ménager au pouvoir les profits celui des pratiques souterraines; et le silence combinés du statu quo et du progrès. Quela eu, pour les cabinets mêmes qui l'avaient les conséquences sortiront du motu pro-érigé en maxime d'Etat, des effets mille fois prio impérial relativement aux prérogatives plus désastreux que n'en eut jamais la paconstitutionnelles des Chambres et aux di- role.

verses libertés inséparables d'un retour à la vie publique? Nous ne nous en inquiétons pas trop, à vrai dire, étant de ceux chez lesquels la foi suffit pour entretenir l'espé

rance.

Un fait plus important d'ailleurs nous reste acquis dès aujourd'hui, et l'Europe est déjà mieux fixée sur sa portée que la

Il n'y a donc pas à s'étonner si, dans la sollicitude que lui inspire aujourd'hui la situation profondément troublée de l'Europe, le pouvoir souhaite de s'appuyer à son tour sur cet ensemble d'influences dont il a mesuré les tendances et la portée d'un œil plus sûr que certains flatteurs. Ila dû se dire, en effet, qu'entre toutes les chosesconsidérables

France elle-même ne paraît l'être. Com- opérées depuis dix ans, il n'en était aucune ment méconnaître que l'empereur Napo- d'utile à la grandeur et à l'intérêt permaléon III aestimé de moment venu d'alléger, nent du pays qui n'eût rencontré dans une en la partageant avec la représentation na-assemblée possédant la pleine liberté de tionale, une responsabilité dont le poids ses appréciations, le plus chaleureux condépasse la mesure des forces humaines? En cours, et que si cette adhésion avait pu manassociant les Chambres à sa propre pensée, quer à certains actes, ce serait précisément il veut se donner plus de force pour agir, à ceux qui sont aujourd'hui pour la France peut-être aussi plus de force pour résister. et pour le monde l'occasion des embarras Dans l'alternative d'une lutte nouvelle avec les plus inextricables. Je vais m'expliquer 'Autriche en Vénétie ou d'un retour aux sur ce point avec une liberté au loyal usage. stipulations de Villafranca; en présence de de laquelie le pouvoir lui-même viet de a question romaine, arrivée à des extrêmi- convier tous les gens de bien, liberté dont és qui n'admettent plus de moyens ter-je me crois le droit d'user, parce qu'en desmes, le chef de l'Etat a jugé habile de se cendant au fond de mon âme, je n'y renconménager, après une suspension de dix an-tre d'autre souci que celui de trouver el de nées, le visil concours des intelligences et dire la vérité.

les intérêts qui, durant quarante ans, a seul La paix est de premier besoin des peuauvegardé l'ordre européen. La tribune, ples modernes, et ceux-ci peuvent le conEn effet, que les cours absolutistes ont fesser sans donner le droit de les accuser oursuivie si longtemps de leurs anathe-d'égoïsme. Depuis 1815 jusqu'en 1848, la nes, les a, durant près d'un demi-siècle paix n'a pas, en effet, moins profité aux

L'AMI DE LA RELIGION. TOME VII.

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intérêts moraux des nations qu'à leurs ri-toire du règne, garantissait à la France chesses. Lorsque la crise du 24 février l'avantage principal qu'elle eût à recherchangea subitement le cours des destinées cher. L'on pouvait sans doute trouver les du monde, la cause de la liberté politique résultats disproportionnés à l'immensité de était déjà gagnée à Berlin aussi bien qu'à l'effort; mais si le traité de Paris ne rendai, Naples, et l'Italie, reconnaissante, proster- pas l'empire ottoman viable, il rendait du née au pied du trône de Pie IX, travaillait moins pour jamais impossible de disposer à préparer une délivrance qui n'avait été de ses dépouilles sans notre intervention refusée ni à la Belgique ni à la Grèce, car elle ne manque jamais aux peuples qui ont su la mériter.

prépondérante.

C'est doncsans aucun avantage, ajoutons même que c'est au préjudice évident du pouvoir, que, dans la première phase de l'établissement impérial, la tribune a été muete sur les grands intérêts du dehors, et que des écrivains sans prévoyance ont insulté des formes qu'ils croyaient trop bien enter

Depuis l'avénement de l'Empire, deux guerres ont troublé cette paix féconde, et compromis, en les précipitant, des solutions qu'auraient provoquées le cours naturel des idées et des événements. Qu'on nous permette, par une vue conjecturale et retros-rées pour estimer avoir encore à compter pective, qui n'aura rien que de respectueux avec elles.

pour les grands corps de l'Etat, de recher- Au service de prêter sa force morale an cher quelle aurait été leur l'attitude probable, pouvoir engagé dans une guerre légitime, s'ils avaient été revêtus du droit qu'on leur le Parlement aurait eu, quatre ans plas

reconnaît aujourd'hui d'exprimer avec op-
portunité leur pensée tout entière, durant
la crise ouverte en Orient en 1853, et au
début des événements qui se déroulent en
Italie.
i

tard, l'occasion d'en joindre un autre, as surément plus grand encore, car c'eût éte celui de prévenir l'ouverture de la funese question dans laquelle notre avenir est atjourd'hui si profondément engagé. Appels à donner au Sénat et au Corps législatit, au début de la session de 1859, des expli

Lorsque par l'effet d'un aveuglement, conséquence et châtiment ordinaire du despotisme, l'empereur Nicolas crut pos- cations sur le sens d'une harangue fameuse sible de séparer la France de l'Angle- d'exposer devant les hommes considérable terre, pour accomplir, aux rives du Bos-du pays, la portée politique de l'allianca phore, le rêve de sa race et la pensée de son royale dont cette harangue avait semblée

prélude, les agents de l'autorité souveraine auraient rencontré devant eux des instincts éminement conservateurs, des répugnance profondes, pour ne pas dire invincibles; e du milieu de toutes les passions qui se f sent heurtées à une tribune retentissante,

règne, le second Empire saisit avec un heureux à-propos l'occasion que lui envoyait la fortune, pour se poser en défenseur des traités, en protecteur des puissances, car on ne disait pas encore des nationalités opprimées; commençant ainsi par une guerre de conservation, une œuvre qu'on croyait l'on aurait vu se dégager, avec trop de force

pour qu'on pût être tenté ou de les mécannaître ou les dédaigner, ces lumineux pressentiments qui ne manquent presque jamais aux grandes assemblées.

Personne n'ignore et ne contestera la répugnance à peu près universelle avec laquelle furent accueillis au sein de la Chan

vouée au génie des conquêtes. La nation tout entière fut alors avec son gouvernement; et, dans cette occasion décisive, les Chambres, reflétant toutes les puissances du sentiment public, lui auraient prêté certainement un concours dont elles n'auraient pas plus marchandé les conditions, que nos soldats marchandèrent leur sang bre élective les premières indices de a héroïque. La paix de 1856 aurait rencontré, guerre d'Italie, car, en adressant depuis a qu'est-il besoin de le dire? dans des corps Italiens de sages conseils, indigneme: politiques, rendus à la vérité de leur méconnus, le pouvoir a reconnu lui-mê rôle, une adhésion bien plus énergique que, dans la question péninsulaire, s encore, car cette paix, imposée à notre al- opinion avait devancé celle du pays. liée en même temps qu'elle l'était à notre Appelée à intervenir autrement que pou ennemie, et qui arrêta si heureusement le sanctionner des faits accomplis, cette a cours de nos victoires la veille du jour où semblée aurait décliné toute intervention - la guerre allait changer de bit et de théâ- au delà des Alpes, comme pleine de pér tre, cette paix, la plus grande page de l'his-en cas d'échec, comme sans compeasa tion suffisante en cas de succès. Sans re-France, au sein de l'Europe occidentale, une douter précisément une coalition immé- notable réduction de sa force fédérative. diate, elle aurait entrevu, comme probable, Au lieu de paraître suivre M. de Cavour, Ierapprochement des cours continentales, le gouvernement français serait demeuré la complicité de l'Angleterre avec la ré-en plein accord avec toutes les grandes volution, et l'isolement de la France en-intelligences de son pays. Conduit à tre l'Europe attaquée dans ses bases, et compter avec l'opinion de la majorité, il l'Italie, contrariée par nous-mêmes dans aurait puisé dans cet accord une force noul'enfantement de sa redoutable unité. Une velle, et peut-être aurait-il pu conserver la majorité dévouée à l'Empire se serait ins- direction des événements, qui lui a échappirée des alarmes universelles de l'épis- pé, au détriment de l'Italie comme à celui copat, alors en étroite communauté de sen- de la France. J'ai quelque peine à découtiments avec elle, et elle aurait laissé comprendre qu'il est dans l'ordre religieux des résistances indomptables, dans les temps mêmes où les idées ont subi les plus invraisemblables transformations. En exposant sa pensée sur ces points-là, avec une netteté dont son dévouement, si connu, aurait écarté jusqu'à l'apparence d'une suspicion,

vrir ce qu'il y aurait perdu.

Mais laissons là cette Italie, boîte fatale cù ne se cache pas même l'espérance, pour aborder une question plus générale. Qui n'est frappé de la situation fébrile de l'Europe, et de cette agitation universelle qui ne laisse à personne ni la sécurité du jour, ni la perspective du len

la Chambre eût rendu au pouvoir l'immense demain? Qui n'est confondu et presque service d'enrayer un mouvement dont il a humilié de voir les peuples épuiser leurs

bientôt cessé d'être le maître, et de détourner la France de la redoutable tentation d'abor der prématurément des questions territoriales qui, en éveillant au dehors des suspicions générales, ont soulevé au dedans les plus redoutables problèmes de l'ordre moral.

forces en préparatifs ruineux, et l'organisation des tirs, devenir avec celle des volontaires, la préoccupation la plus générale d'un siècle qui croyait avoir triomphé de la barbarie? Il n'y a pourtant pas à s'en étonner, car une promenade d'une heure dans les galeries du Palais-Royal suffit pour ex

La guerre de 1859 une fois commencée, pliquer ce honteux mystère de défiance l'Assemblée, pour être plas libre, n'aurait et de peur. Parcourez les cent brochures pas été certainement moins sympathique étalées aux vitrines des libraires, et, sur à notre admirable armée, moins empres- ce nombre, vous en trouverez quatre-vingtsée de lui fournir les moyens de vaincre, dix, où d'anonymes aventuriers de plume moins fière de ses victoires et de la paix expliquent chaque jour doctement à l'Eusi sensée qui les a couronnées. La pensée rope qu'il faut procéder d'urgence à sa rede Villafranca aurait été celle de la Cham-constitution complète sur la base du droit bre comme elle avait été celle de l'Empe- des nationalités, et que si elle ne se prête reur, comme elle est encore celle de tous pas de gré à gré à cette opération, la Franles esprits sérieux qui n'ont jamais con- ce ne tardera pas à l'y contraindre par la fondu pour l'Italie l'indépendance avec guerre. Vous pourrez vous assurer que l'unité politique, et qui savent que la créa- dans ces tristes œuvres l'idée est toution d'une grande puissance maritime au jours la même, encore que la broderie soit cœur de la Méditerranée serait pour la fort diverse, et que par la plus folle des France du dix-neuvième siècle aussi fu- aberrations, les hommes qui créent ainsi à neste que l'a été au dix-huitième, pour la politique de leur pays ses plus sérieuses l'Autriche, la constitution d'une grande contrariétés, affectent, pour faire acheter les monarchie prussienne. Aux déclamations produits de leur industrie, de se présenter annexionnistes parties de la tribune de comme en accord avec la pensée intime du Turin, la tribune de Paris aurait donc pouvoir. Les cabinets assurément ne s'y

trompent pas; mais devant ce déluge de pauvretés et d'utopies, l'opinion publique demeure troublée et incertaine. Ce ne sont

répondu en enseignant au pays ses véritables intérêts, en rappelant surtout à la fougueuse Italie, délivrée par notre or et par notre sang, que le premier devoir pas quelques démentis insérés au Moniteur d'un gouvernement national est de faire qui suffiront pour changer le cours des prévaloir la la foi foi jurée sur des projets dont préoccupations universelles. Ce qu'il faut, I'accomplissement constituerait pour lalce que le pouvoir a bien plus d'intérêt à réclamer que les factions elles-mêmes, re | nécessaire de la mesure que nous enregissont des débats contradictoires, qui ne lais- trons aujourd'hui.

sent aucune place ni à la malveillance ni au doute, parce que dans ces discussions solennelles le gouvernement n'est pas moins, servi par les interpellations qu'on lui adresse, que par les réponses qu'il leur oppose.

L'éclat de la tribune peut seul percer ces vapeurs malfaisantes accumulées sur l'horizon par des esprits inquiets ou des spé. culateurs faméliques; vienne donc dans l'intérêt de la paix du monde, ce jour annoncé par les promesses impériales, et nul ne profitera de la liberté reconquise autant que le pouvoir qui l'aura rendue au pays.

L. DE CARNÉ.

BULLETIN POLITIQUE

11 décembre

Le Moniteur contient aujourd'hui un dẻ

La dernière amnistie accordée à la presse remonte au 17 août 1859. Depuis ce moment, vingt-et-un journaux ont été avertis, savoir: l'Ami de la Religion, 2 fois, le

Correspondant, 2; la Gazette de France, 2; la Presse, 2; l'Univers, 2; le Sitcle, 1; l'Opinion nationale, 1; le Courrier du Dimanche, 1; le Journal des Villes et des Campagnes, 1; la France centrale, 2; la Gironde, 2; l'Union de l'Ouest, 2; l'Indépendant de l'Ouest, 2; l'Océan, de Brest 2; le Mémorial de l'Allier, 1; le Mémorial de Niort, 1; l'Espérance de Nancy, 1; l'Espérance de Nantes, 1; l'Echo ae ta Frontière, de Valenciennes, 2; l'Echo de l'Aveyron, 1.

*Ont été supendus: la France centraleet la Guadeloupe.

Ont été supprimés: l'Univers, la Breta

cret qui prononce la remise des avertisse. ghe, l'Algène nouvelle, et la Gazettede ments donnés aux journaux de Paris et des Lyon.

départements.

Le Moniteur publie un important decre: réorganisant le gouvernement et la haute administration de l'Algérie.

Les nouvelles de Chine priment encore aujourd'hui celles d'Italie. Des dépêches

Ge décret est précédé d'un rapport dans lequel M. le ministre de l'intérieur déclare qu'en « dégageant les feuilles périodiques frappées de deux avertissements du péril de la suspension, » le gouvernement portant la date de Pékin, le 13 octobre, a désiré les replacer dans les conditions annoncent la prise complète de cette imd'indépendance qu'elles avaient compromi- mense capitale par les alliés. Toutes les ses; » et le ministre ajoute qu'après avoir portes leur ont été livrées, et ils n'ont plus << invité la presse à user d'une large liberté un seul ennemi devant eux, l'armée tarde discussion, » il a voulu, « en effaçant le tare ayant accompagné l'Empereur dans passé, offrir aux écrivains une plus noble sa fuite. Nos troupes sont campées sous occasion de montrer leur patriotisme. >>> les murs, et les deux plénipotentiaires On remarquera que la mesure se borne occupent un palais dans la ville, qui à faire remise aux journaux des avertisse- s'est déclarée prête à payer une indemnité. ments prononcés contre eux; avertisseEn applaudissant à ces succès, les jourments qui les menaçaient éventuellement naux de Londres manifestent cependant la d'une suspension. Quant aux condam-crainte de voir de graves embarras suivre nations encourues pour délits ou contra- la victoire. « La fuite de l'Empereur, dit le ventions, et qui créent un péril bien plus Daily-News, nous laisse avec la Chine sur grave, celui d'une suppression, elles subsistent avec tous leurs effets.

les bras; que pouvons-nous en faire? Nous n'avons plus personne pour faire la guerre ni pour faire la paix; nous avons perdu no

La pensée du gouvernement ayant été -« de replacer les journaux dans des condi- tre ennemi, nous voilà dans une fondrièrel tions d'indépendance, » pour leur permet- Le Times voit également les difficultés comtre « d'user largement de la liberté de dis- mencer, et il trouve la situation << aussi cussion, » la remise des condamnations ju- embarrassante pour le présent qu'incerdiciaires semblera sans doute le complément taine pour l'avenir. >>>

Ces craintes nous paraissent exagérées. | tution générale pour tout l'Empire, à l'exNous sommes provisoirement maîtres du ception de la Hongrie et de la Vénétie. plus vaste empire de la terre, et 10,000 soldats européens ont conquis un peuple de 300 millions d'hommes. Une pareille victoire ne saurait demeurer sans résultats heureux pour la civilisation.

Les dépêches de Turin annoncent que le gouvernement sarde vient d'autoriser

12 décembre

La plupart des journaux, en enregistrant le décret qui fait remise des avertissements donnés à la presse, manifestent comme nous l'espoir que cette mesure sera complétée par une seconde : la modification de un emprunt de 25 millions de francs. l'article 15 du décret de 1852 qui proA Naples, la situation est loin de s'aménonce la suppression de plein droit de toute liorer, et on en est venu à siffler publique-feuille ayant encouru deux condamnament dans les théâtres de cette ville la tions en deux ans, quelque minime d'ailleurs que soit le délit ou la contravention.

marche de Victor-Emmanuel.

Le Daily-News prétend, nous ne savons Le Journal des Débats, la Presse, l'Union, d'après quelles données, que le gouverne- la Gazette de France, la Patrie, le Siècle, ment français retirerait prochainement s'accordent à demander que la pénalité soit l'appui qu'il a jusqu'ici prêté au roi ici proportionnée à la faute, et que des François « en retirant sa flotte et en lais- propriétés souvent considérables ne se sant la marine sarde libre de bombarder trouvert pas supprimées par suite de Gaëte. C'est une nouvelle qui mérite con- deux condamnations à 16 fr. d'amenfirmation. de. Il y a là un principe trop juste pour que le gouvernement n'introduise pas dans cette partie de la loi des modifications en harmonie avec les heureux changements apportés sur d'autres points. La Patrie demande l'abrogation pure et simple du redoutable article 15, et elle se propose de démontrer que cette abrogation pourrait être accordée sans inconvénient et sans péril. C'est tout à fait notre sentiment, et les conclusions de la Patrie réunirout tout le monde. Puissent-elles être suivies d'un arrêt conforme.

Garibaldi emploie ses loisirs de Caprera à écrire à tous sesamis cosmopolites. Depuis qu'il ne gouverne plus, l'inondation de ses lettres recommence.

Les nouvelles des Principautés danubiennes deviennent plus graves, et un incident qui mérite d'être signalé jette un certain jour sur l'agitation de ces contrées. La Porte otto nane a saisi sur le Danube un navire sarde, venant de Gênes avec de faux papiers, et chargé d'armes et de munitions. Le gouvernement turc a protesté contre cette fraude, dont le but et la portée n'ont pas besoin d'être signalés.

A Jassy, le métropolitain et le ministre de l'intérieur ont été arrêtés et conduits dans un couvent où ils subissent une détention provisoire.

Nous sommes aujourd'hui sans dépêches d'Italie, le mauvais temps ayant retardé l'arrivée dans le port de Marseille des paquebots de la Méditerranée. Mais notre correspondance particulière de Gaëte nous fournit des détails intéressants et précis sur la situation de la place aux dernières dates et sur les dispositions du Roi et de la garnison.

Le ministère autrichien vient de se modifier. M. de Schmerling remplace le comte Goluchowski comme ministre d'Etat. Ce changement est considéré comme un pas Le Moniteur ne publie encore aucune inconsidérable fait par l'Autriche dans la voie formation officielle sur les derniers événelibérale. Avant d'entrer au pouvoir, le nou- ments de Chine. Le Nord parle de l'envoi veau ministre a fait accepter son pro- prochain de renforts pour maintenir la sigramme, qui, dit-on, se résumerait ainsi : tuation de la petite armée de 10,000 Eurorévision du concordat et liberté des cultes, péens campés en conquérants au milieu abrogation des statuts provinciaux, consti- d'un empire de 300 millions d'hommes. La

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