Images de page
PDF
ePub

le pistolet et l'épée qui se portait avec un baudrier dont l'usage fut général jusqu'en 1688, époque à laquelle il fut remplacé par le ceinturon. Ces compagnies furent réduites à dix en 1763, à huit en 1775, et entièrement supprimées en 1787.

La portion de la cavalerie connue sous la dénomination de cavalerie légère depuis le règne de François Ior, devint plus en plus nombreuse sous celui de Louis XIV. Daniel compte près de soixante régiments de cette arme, de quatre à six cents hommes chacun. Cette cavalerie était armée de l'épée, du pistolet et du mousqueton; chaque régiment avait une compagnie de mousquetaires; il existait même, nous l'avons déjà dit, des corps entiers armés du mousquet ou du fusil.

Les régiments de cavalerie se composaient de six à douze compagnies, dans chacune desquelles il y avait un capitaine, un lieutenant, un cornette et un sous-lieutenant. Le régiment était commandé par un mestre de camp, un lieutenant-colonel et un major. La cavalerie française avait un nombreux état-major général, à la tête duquel étaient un colonel général, un mestre de camp général, un commissaire général et un maréchal général des logis. Les trois dernières charges furent instituées par Louis XIV, les deux autres l'avaient été antérieurement.

Lorsque, en 1688, le duc de Lauzun fut nommé colonel général des dragons, il n'y avait encore que deux régiments de cette arme; mais au moyen du crédit dont il jouissait à la cour, il en fit successivement augmenter le nombre, afin de donner plus d'importance à sa charge. En 1690, il y avait déjà quarante-trois régiments de dragons; et à la mort de Louis XIV, il y en avait encore trente-cinq régiments, de douze compagnies chacun.

De 1635 à 1715, l'organisation de la cavalerie subit un grand nombre de modifications. En 1698, elle se composait de cent dix-neuf régiments, dont un de carabiniers, un de cuiras

siers, soixante et douze de cavalerie (grosse cavalerie), deux de hussards et quarante-trois de dragons.

En 1715, on la réduisit à soixante et douze régiments, en supprimant dix-huit régiments de cavalerie et vingt-neuf de dragons. En 1730, elle fut augmentée de deux régiments, et, lors de la guerre de 1740, plusieurs nouveaux régiments de hussards furent créés.

Sous le ministère du duc de Choiseul, dix-neuf régiments de cavalerie furent réformés, ce qui réduisit le nombre des régiments de cette arme à trente-cinq, et tous les régiments furent organisés à quatre escadrons, de deux compagnies chacun. Il y avait, à cette époque, dix-sept régiments de dragons. Les hussards furent également organisés à quatre escadrons. Sous le ministère suivant, les régiments de cavalerie et de dragons furent réorganisés à trois escadrons, mais chaque escadron était de quatre compagnies. Les hussards seuls conservèrent leur organisation à quatre escadrons de deux compagnies.

En 1776, le comte de Saint-Germain réduisit les régiments de cavalerie à vingt-quatre, et porta les dragons au même nombre, en y incorporant les régiments de cavalerie supprimés. Chaque régiment eut alors cinq escadrons, et le cadre d'un sixième pour recevoir et exercer les recrues en temps de guerre. Ce cadre fut supprimé en 1779, et les régiments de cavalerie n'eurent plus que quatre escadrons. Les vingt-quatre escadrons d'excédant formèrent six nouveaux régiments, sous le nom de chevau-légers, et les vingt-quatre escadrons supprimés aux dragons formèrent six régiments de chasseurs à cheval. Les hussards conservèrent cinq escadrons.

En 1784, une ordonnance maintint l'organisation telle qu'elle était alors, mais elle augmenta l'effectif des escadrons. Les chevau-légers, supprimés en 1788, furent incorporés dans les chasseurs et dans les hussards; six régiments de dragons furent aussi réformés et devinrent chasseurs. Tous

[ocr errors]

les régiments furent alors réduits à trois escadrons.

En exécution de la loi du 1er janvier 1791, portant réorganisation de la cavalerie, les régiments de cette arme quittèrent les dénominations sous lesquelles ils avaient été connus jusque-là, pour ne plus être désignés désormais que par le numéro de leur rang de création. Par l'ordonnance du 1er avril suivant, les régiments de chasseurs et ceux de hussards furent portés à quatre eesca- esca drons, ceux de cavalerie et de dragons restèrent composés de trois escadrons. Dans le courant de cette même année eut lieu la création de deux nouveaux régiments de cavalerie.

En 1792, la cavalerie française se composait de soixante - quatre régiments, dont : deux de carabiniers, vingt-six de grosse cavalerie, dix-huit de dragons, douze de chasseurs et six de hussards. La grosse cavalerie et les dragons avaient trois escadrons; les carabiniers, les chasseurs et les hussards en avaient quatre. (Dans le nombre des régiments de grosse cavalerie se trouvait toujours compris un régiment de cuirassiers.)

Au mois d'octobre 1793, la cavalerie française avait été portée à quatrevingt-trois régiments par l'addition d'un régiment de grosse cavalerie, de deux de dragons, de onze de chasseurs et de cinq de hussards.

Le décret du 21 nivôse an II donna quatre escadrons de deux compagnies à la grosse cavalerie, et six escadrons, également de deux compagnies, à la cavalerie légère. Les compagnies de grosse cavalerie avaient un effectif de quatre-vingt-six hommes, et celles de cavalerie légère en comptaient cent seize, ce qui donnait une force totale de cent mille cinq cent cinquante-six

cavaliers.

Après diverses modifications, la cavalerie française se trouva, le 12 nivôse an VII, composée de quatre-vingtcinq régiments, savoir: deux régiments de carabiniers, vingt-cing de cavalerie, vingt de dragons, vingt-cinq de chasseurs, et treize de hussards.

En 1800, tous les régiments furent

d'abord portés à cing escadrons de deux compagnies, et ensuite réduits à trois.

Vers la fin de 1804, les douze premiers régiments de grosse cavalerie formerent autant de régiments de cuirassiers. Les treize autres régiments supprimés furent incorporés dans les carabiniers, les dragons et les cuirassiers de nouvelle formation. A cette époque aussi le casque remplaça le chapeau. La cavalerie ne comptait plus alors que quatre-vingt-deux régiments, savoir: deux de carabiniers, douze de cuirassiers, trente de dragons, vingtcinq de chasseurs, et treize de hus

sards.

En 1807, le nombre des régiments fut porté à soixante-dix-neuf, par la création d'un treizième de cuirassiers. Le nombre varia un peu pendant les années suivantes; en 1808, il fut de quatre-vingt-un; en 1810 de quatrevingt-quatre.

Plusieurs régiments de dragons, qui avaient été démontés lors de l'expédition projetée contre l'Angleterre, avaient, dès 1806, reçu des chevaux, et ils formèrent la plus grande partie de la cavalerie des armées françaises en Espagne. Les dragons rendirent, dans cette guerre désastreuse, des services signalés; aussi le nombre des régiments de cette arme fut-il ensuite augmenté: mais un décret du 15 juillet 1811 ayant prescrit la formation de neuf régiments de chevau-légers lanciers, six régiments de dragons et trois de chasseurs composèrent ces nouveaux corps, qui devaient remettre la lance en honneur. Au moyen de ce revirement, le nombre des régiments demeura le même ; mais en 1813, il était de 93, répartis ainsi qu'il suit: quatre régiments de gardes d'honneur (créés en vertu d'un sénatus-consulte du 3 avril 1813), deux de carabiniers, treize de cuirassiers, vingt-quatre de dragons, neuf de chevau-legers lanciers, vingt-huit de chasseurs, et treize de hussards, sans compter huit régiments de cavalerie illyrienne et croate et un régiment espagnol, ni la cavalerie de la garde.

Napoléon avait, en 1809, établi à Saint-Germain en Laye une école de cavalerie sur le modèle de l'école mili

taire Saint-Cyr. Cette école, destinée à fournir à la cavalerie des officiers instruits, fut supprimée par ordonnance le 30 juillet 1814.

A la nouvelle organisation du 12 mai de cette année, la cavalerie se composa de cinquante-six régiments, dont deux de carabiniers, douze de cuirassiers, quinze de dragons, six de lanciers, quinze de chasseurs, et six de hussards, tous à quatre escadrons de deux compagnies chacun. Plusieurs corps prirent alors les noms de régiments du Roi, de la Reine, d'Angoulême, de Berry, d'Orléans, de Condé, etc....; les autres garderent tout simplement leurs numéros.

Le retour de l'empereur rendit à la cavalerie son ancienne organisation. Mais bientôt la trahison nous ramena l'ancien régime à la suite des bagages ennemis, et le licenciement de l'armée, prononcé par une ordonnance du 23 mars 1815, fut immédiatement mis à exécution. Ce fut seulement après le retour de Louis XVIII qu'une ordonnance du 16 juillet 1815 en prescrivit la réorganisation. La cavalerie eut alors quarantesept régiments, dont un de carabiniers, six de cuirassiers, dix de dragons, vingt-quatre de chasseurs, et six de hussards. Chaque régiment fut composé de quatre escadrons, mais chaque escadron ne forma plus qu'une seule compagnie pour l'administration, et, depuis cette époque, il en a toujours été ainsi. Par la création d'un deuxième régiment de carabiniers, l'ordonnance du 27 février 1825 porta le nombre des régiments à quarante-huit, et tous les régiments eurent six escadrons. Les régiments de chasseurs, qui jusqu'alors n'avaient eu que leur dernier escadron armé de lances, en eurent deux à cette époque, savoir le 1er et le 6.

Outre la cavalerie de la ligne, il exista, pendant toute la restauration, huit régiments de cavalerie de la garde

royale et quatre compagnies de gardes du corps.

En vertu d'une décision royale du 27 novembre 1825, à dater du 1er janvier 1826, les 7, 8, 9o et 10o régiments de dragons devinrent les 7o, 8°, 9o et 10o de cuirassiers, et les numéros 19 à 24 de chasseurs à cheval furent transformés en autant de régiments de dragons sous les numéros 7 à 12.

Après la révolution de juillet, la garde royale et la maison militaire du roi furent licenciées. Pour compenser la diminution d'effectif qu'entraînait ce licenciement, on augmenta la force des escadrons et on créa, le 14 août 1830, un nouveau régiment sous la dénomination de lanciers d'Orléans. Le 19 février 1831, les cinq premiers régiments de chasseurs devinrent lanciers, et le régiment d'Orléans prit le numéro 6. La même ordonnance créa un quatorzième régiment de chasseurs à cheval, des cavaliers de première classe, des brigadiers élèves fourriers, et un peloton hors rang par régiment.

Le nombre des régiments de lanciers a été encore augmenté, le 27 novembre 1836, par l'incorporation des 13o et 14o de chasseurs, qui ont pris les numéros 7 et 8 de lanciers. Cette ordonnance du 27 novembre a supprimé la lance dans les escadrons de chasseurs qui en étaient pourvus.

Tous les régiments de cavalerie ont conservé six escadrons jusqu'au mois de mars 1834; à cette époque ils furent réduits à cinq.

Aujourd'hui le nombre des régiments de cavalerie est de cinquante, répartis ainsi qu'il suit: deux de carabiniers, dix de cuirassiers, douze de dragons, huit de lanciers, douze de chasseurs, et six de hussards; tous à cinq escadrons; à quoi il faut ajouter quatre régiments de chasseurs d'Afrique, à six escadrons, et un corps de spahis réguliers, dont la formation a été prescrite par diverses ordonnances, et qui est réparti dans les provinces d'Alger, de Bone, de Constantine et d'Oran.

La cavalerie francaise se divise en

cavalerie de réserve, comprenant les carabiniers et les cuirassiers; en cavalerie de ligne, qui se compose des dragons et lanciers; et en cavalerie légère, où figurent les chasseurs et les hussards.

CAVALIER (Jacques), né le 30 mars 1772, à Saint-André de Valborgne, département du Gard, sous-lieutenant à l'époque de la révolution, capitaine en 1792, fut envoyé alors à l'armée des Alpes, il fit les campagnes de 1792, 1793, 1794; il se distingua en Italie, donna en Égypte des preuves de bravoure et d'intelligence, et y organisa le régiment dit des Dromadaires, dont on lui confia le commandement. De retour en France, en l'an 1x, il fut nommé colonel de la troisième légion de gendarmerie à Alencon.

CAVALIER (Jean), né à Ribaute, près d'Anduse, en 1679, exerçait à Genève la profession de garçon boulanger, lorsque éclata dans les Cévennes l'insurrection des Camisards (voy. ce mot). Désigné comme le libérateur d'Israël par une visionnaire dont les prédictions avaient une grande autorité sur l'esprit des Cévenols, il rentra en France pour se joindre à eux, et son extrême bravoure, son habileté instinctive dans un art pour lequel il semblait être né, et aussi les prédictions dont il avait été l'objet, lui firent bientôt déférer, par les religionnaires, le commandement des troupes de la plaine. Ses talents et son audace déconcertèrent toutes les mesures des généraux envoyés contre lui; et quand la cour changea de système, et se décida à faire des propositions de paix, il obtint une honorable compensation. On lui accorda la liberté de son père et de quelques autres individus détenus pour leurs opinions religieuses, un brevet de colonel pour lui, et avec une pension de douze cents livres, et pour son frère, un brevet de capitaine. Appelé à Versailles pour y recevoir les ordres du ministère de la guerre, il fut présenté à Louis XIV, qui, en le voyant, haussa les épaules. Ce dédain du roi irrita Cavalier, qui prévit d'ailleurs, non sans raison, qu'il courait encore

disti

des dangers. Il se hâta de quitter la France, et se rendit d'abord en Savoie, puis en Hollande, et de là en Angleterre. Il avait alors vingt-quatre ans. C'était, suivant un contemporain, un petit homme blond, d'une physionomie douce et agréable. La reine Anne l'accueillit avec distinction, et lui donna du service. « Il fit, dit Voltaire, la guerre en Espagne, et y commanda un régiment de réfugiés français à la bataille d'Almanza. La troupe de Cavalier se trouva un jour opposée à un régiment français. Dès qu'ils se reconnurent, ils fondirent l'un sur l'autre avec la baïonnette, sans tirer... La fureur fit ce que ne fait presque jamais la valeur: il ne resta pas trois cents hommes de ces régiments. Le maréchal de Berwick contait souvent avec étonnement cette aventure. Cavalier est mort officier général et gouverneur de l'île de Jersey, avec une grande réputation de valeur, n'ayant, de ses premières fureurs, conservé que le courage, et ayant peu à peu substitué la prudence à un fanatisme qui n'était plus soutenu par l'exemple.» CAVALOT, monnaie de billon de la valeur de six deniers, fabriquée sous Louis XII, et ainsi nommée parce que saint Second y était représenté à cheval. Les cavalots furent frappés à Asti vers l'an 1500, pendant que Louis XII était maître du duché de Milan.

CAVARI, ancien peuple de la Gaule narbonnaise, dont parlent Strabon, Ptolémée, Pomponius Mela et Pline. Les Cavari, situés sur la rive orientale du Rhône, avaient sous leur dépendance tous les peuples compris entre les Allobroges et les Voconces, c'està-dire, les Segalauni, les Tricastini et les Mimeni. Leur. territoire comprenait donc le Valentinois, le Tricastin et le comtat Venaissin. Ptolémée leur donne pour villes Acusiorum colonia (Montélimart), Avenionum colonia (Avignon), Arausio (Orange), Cabellio colonia (Cavaillon). D'autres géographes anciens y ajoutent encore Aeria (le château de Lers, près d'Auriac).

CAVARIN, roi des Cénons. Les Romains, dont la politique constante était d'étouffer dans la Gaule le principe de l'indépendance, avaient forcé la haute assemblée des Cénons, peuple de la Gaule celtique, à reconnaître pour roi Cavarin, homme abhorré de tous, et dont le père et le frère avaient déjà exercé une odieuse domination. Cavarin ayant été, peu après, chassé du pays, César humilia les Cénons, le leur imposa une seconde fois, et l'emmena ensuite avec lui, comme chef de la cavalerie gauloise, dans son expédition contre Ambiorix et les Trévires (*).

CAVAROUX (Jean-Baptiste), grenadier à la 110o de ligne, né à Montfort, (Doubs). Assailli par neuf insurgés valaisans à Martiny, le 17 floréal an VII, il en tua cinq, et combattit jusqu'à la mort contre les quatre autres, qui furent tous blessés.

CAVARUS, dernier chef des Gaulois qui avaient formé des colonies dans la Thrace. Prusias, roi de Bithynie nourrissait un profond sentiment de haine et de vengeance contre Cavarus, qui l'avait contraint à conclure avec les habitants de Byzance une paix désavantageuse. Pendant que les bandes barbares ravageaient les villes del Hellespont, il les attaqua; et pour leur faire perdre l'envie de repasser en Asie, il massacra les femmes et les enfants qu'ils avaient laissés dans le camp. Puis, à force d'or et d'intrigues, il excita contre ces dangereux ennemis un soulèvement général. Cavarus et tous les siens furent exterminés par les Thra

ces.

CAVATICAIRE. Dans le temps de la domination romaine, on appelait quelquefois cavaticum la capitation, census capitalis, impôt personnel que tout homme libre, dépourvu de biens, et à Tabri du cens proprement dit, devait payer pour sa tête. De là est venu le mot cavaticarius, et en français cavaticaire, pour désigner le contribuable soumis à cet impôt.

ÇAVATIERS. Voy. SAVETIERS.

(*) Voy. César, De Bell. Gall., vet VII.

CAVEAU (société du). Par suite de la coutume qui subsistait encore au milieu du dix-huitième siècle dans les classes élevées de la société, de fréquenter les cabarets, plusieurs auteurs et beaux esprits, au nombre desquels on comptait Panard, Piron, Collé, Gallet, Sedaine, Fuzelier, Vadé, etc., se réunissaient à jour fixe chez un traiteur pour se communiquer leurs ouvrages, et recevoir les avis les uns des autres avant de les livrer au public. Chaque séance finissait par un banquet où régnait la gaieté la plus franche et la plus spirituelle. Cette société gastronomique, qui s'appelait Société du caveau, fut dissoute par la mort successive des membres dont elle était composée, et surtout par la révolution, qui appela l'attention des esprits sur des choses bien plus graves que des diners, dîners, des opéra-comiques et des flonsflons.

En l'an v, Piis, Barré, Radet, Desfontaines, Ségur, Deschamps, Armand Gouffé et plusieurs autres poëtes, fondateurs du théâtre du Vaudeville, instituèrent, chez le restaurateur Baleine, des dîners qui s'appelèrent d'abord diners du Vaudeville, puis réunions du Caveau moderne. A ces nouvelles assemblées on ne lut plus d'ouvrages; la grande et unique affaire fut de se livrer, le 20 de chaque mois, aux plaisirs de la table, et de chanter des chansons bachiques, satiriques, pleines d'esprit, de malice et quelquefois de philosophie. Ces chansons, faites sur des mots donnés, ont été publiées en huit volumes in-18, et ont, en partie, fait le tour de la France. Qui ne sait pas, encore aujourd'hui, la plupart de celles de Désaugiers? C'est là que Béranger, qui devait porter la chanson à une hauteur où personne ne l'avait encore élevée, a risqué ses premiers essais. Le Caveau moderne fut longtemps présidé par Laujon, qui, jusqu'à l'extrême vieillesse, conserva une douce philosophie et une hilarité spirituelle. Après sa mort, Désaugiers, le type le plus véritable, l'organe le plus entraînant de la gaieté française, s'assit au

« PrécédentContinuer »