unissent votre souverain à la maison impériale de mon monarque, les traités nombreux qui imposent à S. M. l'Empereur et Roi mon maître le devoir de protéger l'intégrité de la Toscane et de défendre les droits de votre prince, ont déterminé l'Autriche à céder au vœu de S. A. R. le Grand-Duc.... APPELÉ PAR VOTRE PRINCE je viens dans votre ville en ami, en allié. » Au milieu de contradictions pareilles, de quel cộté était la vérité ? Le sentiment national qui, en face de l'odieux drapeau autrichien, faisait taire toute discussion politique, amenait tout le monde à désirer qu'elle fût du côté du Grand-Duc et de son commissaire, plutôt que du côté de la Gazette de Vienne et du baron d'Aspre. - Tout le monde voyait qu'il s'agissait de l'avenir de la dynastie, qui aurait pu encore restaurer les institutions constitutionnelles et devenir italienne si elle n'eût fait que subir une intervention, tandis qu'elle se séparait du pays et liait à jamais son sort à celui des armées de son chef, l'Empereur d'Autriche, et se perdait sans retour, si elle ne s'empressait de protester hautement contre les assertions du prince de Schwartzemberg et du baron d'Aspre. La municipalité de Florence, qui avait relevé le trône constitutionnel dans le but hautement avoué au Grand-Duc lui-même de sauver le pays du danger d'une intervention autrichienne et de lui assurer la conservation des institutions constitutionnelles, se fit l'organe empressé de ce sentiment public en envoyant au souverain, résidant encore à Gačte, le jour même de l'entrée des Autrichiens dans sa capitale, une adresse où elle le conjurait de démentir les paroles du baron d'Aspre, comme étant en opposition directe avec celles de son gouvernement, afin que « l'opinion publique, trompée par de fausses assertions, ne restât trop longtemps sous uue fâcheuse impression, dont il serait impossible plus tard de détruire les effets. » Cette adresse resta sans réponse; les assertions du baron d'Aspre furent confirmées par le prince Schwartzemberg dans des dépêches publiées plus tard, et le jour où le Grand-Duc fit sa rentrée solennelle dans cette ville de Florence qui lui avait en vain montré tant d'attachement, le journal officiel publiait un décret, par lequel les généraux et plusieurs officiers autrichiens étaient décorés d'ordres toscans à la suite d'un exposé de motifs ainsi conçu: * Voulant, à l'instant même où nous rentrons dans notre capitale, témoigner publiquement au corps auxiliaire des troupes autrichiennes établies en Toscane, toute notre satisfaction et reconnaissance pour les services utiles rendus à notre cause et pour tout ce qu'elles ont fait pour la défense intérieure et extérieure du pays, etc. » Quant aux citoyens toscans qui avaient risqué leur vie et compromis leur réputation en faisant une révolution monarchique avec une entière confiance dans la loyauté du Grand-Duc, il n'en fut point fait mention; ce ne fut que quelques mois plus tard qu'on distribua des médailles que plusieurs personnes refusèrent et qu'aucun homme libéral ni patriote ne voulut porter, dès que l'on vit échouer le double but qu'on s'était proposé dans une restauration grand-ducale. ΧΙΧ. Autant le Grand-Duc s'était empressé jusqu'alors de détruire en apparence tout ce qui rappelait aux yeux de son peuple les rapports de sa dynastie avec la branche aînée de Lorraine-Autriche qui régnait sur un empire odieux aux Italiens, autant depuis son retour au milieu des baïonnettes autrichiennes, il se montra publiquement Archiduc autrichien. Il y eut d'abord une vive discussion à propos de l'uniforme qu'il devait endosser le jour de son entrée à Florence; le baron d'Aspre voulait qu'il entrât avec l'uniforme de maréchal autrichien que, par une transaction entre le général et le ministre toscan, ce souverain indépendant endossa le len |