les X en exit. Il y est mort en 1839. BLACHE (Antoine), né à Grenoble, le 28 août 1635, embrassa d'abord la profession des armes, puis la quitta pour entrer dans l'état ecclésiastique. Devenu curé de Ruel, il eut plusieurs conférences avec le ministre Claude, et, dans le but d'affermir la foi des nouveaux convertis, publia une Réfutation de l'hérésie de Calvin par la seule doctrine des prétendus réformés. Il fut, en 1685, député de la province de Vienne à l'assemblée générale du clergé. Il avait été nommé, en 1670, directeur des calvairiennes du Luxem bourg, et, deux ans après, visiteur de toute cette congrégation. L'abbé Blache avait conçu contre les jésuites une haine violente, qui lui faisait voir partout des conspirations tramées par ces Pères contre les jours du roi. Il composa la relation des complots dont il les croyait coupables, fit faire plusieurs copies de son manuscrit, et en fit déposer, entre autres, un exemplaire dans la bibliothèque des Pères de la Doctrine chrétienne, en manifestant l'intention de le faire publier après sa mort. Jusque-là il devait le tenir secret; mais il commit l'imprudence d'en faire courir des extraits. Il fut arrêté en 1709, et mis à la Bastille, où il mourut en 1714, après avoir légué tous ses biens à l'Hôtel-Dieu. Le manuscrit de Blache, retrouvé, en 1763, au collége Louis le Grand, forme un volume de mille pages in-folio. Il fut, en 1768, présenté au parlement, par le président Rolland, comme une pièce de conviction contre les jésuites, et la cour en ordonna le dépôt au greffe. C'est d'après cette copie que les auteurs de la Revue rétrospective ont publié les Mémoires de l'abbé Blache. BLACQUE (Alexandre), fondateur du Moniteur ottoman. On ne connaît encore qu'imparfaitement en France le rôle qu'a joué auprès des Tures cet homme d'un mérite supérieur, auquel une fin précoce et mystérieuse n'a permis de réaliser qu'une faible partie de ses projets. Cependant son nom, chéri des Ottomans, jouit à Constantinople d'une véritable popularité; il mérite donc de trouver place dans ce recueil. M. Blacque fut du nombre de ces Français que le dégoût de la restauration porta à s'exiler, jeunes encore, en Orient. L'un des premiers, il comprit que, pour arrêter la marche persévérante des Russes vers les Dardanelles, il fallait civiliser l'empire ottoman. Aussitôt, épousant avec ardeur la cause de cet empire, il en aevint auprès de l'Europe le plus éloquent avocat. La manière brillante dont il s'acquitta de cette tâche pendant plusieurs plusieurs années dans le Courrier de Smyrne, journal fort estimé, qu'il faut se garder de confondre avec la Gazette de Smyrne d'aujourd'hui, avait fixé l'attention du sultan Mahmoud II. Une circonstance particulière fit voir à ce prince que M. Blacque avait le courage de ses opinions. La fameuse bataille de Navarin venait d'avoir lieu, l'Europe était au plus fort de son exaltation contre la Turquie, coupable, en effet, de si grandes cruautés envers les Grecs. Dans un article dévenu célèbre, M. Blacque, prévoyant les conséquences politiques de la destruction de la flotte turque, osa blâmer la France et l'Angleterre d'avoir prêté assistance à la Russie dans cette occasion. Selon lui, et il était alors le seul publiciste de cette opinion, la France et l'Angleterre s'étaient laissé jouer par le cabinet de Saint-Pétersbourg, qui venait, avec leurs bras, de renverser l'unique boulevard en état de protéger l'Europe contre le débordement de l'ambition moskovite. Il avait d'autant plus raison, que la Grèce pouvait très-bien être sauvée sans un remède aussi violent. Tout le monde depuis est revenu à cette croyance; mais alors la France ne songeait qu'à défendre les Grecs contre leurs bourreaux, sans songer que les Russes allaient devenir à leur tour les bourreaux des Turcs. D'ailleurs le gouvernement de la restauration n'avait rien à refuser à la Russie, que le ton de l'article avait particulièrement blessée. Après quelques dé P : marches pour obtenir une palinodie a laquelle M. Blacque se refusa noblement, l'amiral de Rigny donna, au nom du gouvernement français, l'ordre de briser les presses du Courrier de Smyrne, et emmena M. Blacque prisonnier son bord. De son côté, après avoir protesté contre cette violation brutale de la liberté de la presse, exercée contre un Français, et avoir imposé du respect à l'amiral de Rigny par sa belle contenance, M. Blacque mit le Courrier de Smyrne sous la protection du gouvernement ture. Il ne s'en tint pas là, il s'embarqua pour la France, où il se fit rendre justice devant les tribunaux. A son retour, M. Blacque fut appelé à Constantinople par le sultan, avec mission d'y fonder un journal officiel, sous le titre de Moniteur ottoman. Comme écrivain, il y perdit peut-être; de grands ménagements lui furent désormais commandés dans sa lutte contre la Russie; mais l'homme politique y y gagna certainement. Aussi, à partir de ce moment, doit-on voir dans M. Blacque bien moins le rédacteur de la feuille officielle que le conseiller intime et souvent l'inspirateur du gouvernement turc. La haine de la Russie le poursuivit dans son nouveau poste; il eut d'autant plus de mérite à s'y maintenir contre les intrigues toujours renaissantes de cette puissance, que la chancellerie française ne le défendit qu'avec mollesse. Kosrew-Pacha, le ministre qui menait alors les affaires de l'empire, se trouva bien de la protection qu'il ne cessa de lui accorder. Dans une foule de circonstances, et surtout en 1832, lorsque les Russes, ces auxiliaires encore plus dangereux que Méhémet-Ali, vinrent camper sur les rives du Bosphore, M. Blacque soutint le courage du vieux ministre, qui ne se lassait d'admirer en lui l'esprit d'à propos et l'audace qui distinguent les Français. Une chose bien remarquable, c'est que tant que M. Blacque vécut, KosrewPacha tint bon contre les piéges de la chancellerie russe, piéges auxquels il s'est laissé prendre deux fois depuis, et qui ont entraîné sa disgrâce. Quelques grands personnages turcs s'étant montrés jaloux de la déférence qu'il témoignait ouvertement à un chrétien, Kosrew - Pacha se vit obligé, pendant quelque temps, de ne consulter M. Blacque qu'en secret. Il l'envoyait chercher la nuit, et disait à ses propres gens que c'était pour se faire expliquer ses songes, les chrétiens passant aux yeux des musulmans pour très-habiles dans toutes les branches de l'art divinatoire. Le sultan Mahmoud lui-même eut avec M. Blacque plusieurs entrevues sans témoin. Ne pouvant entrer ici dans le détail de toutes les négociations où M. Blacque déploya sa profondeur de vues et sa fermeté de caractère, nous nous bornerons à résumer en peu de mots le système politique qu'il était à la veille de faire triompher, lorsque la mort vint le surprendre. Mettre fin aux abus vexatoires de l'ancien régime, introduire de l'ordre dans les finances et dans l'administration; avant tout, placer la propriété sous la garantie des lois, la déclarer inviolable, tels étaient, selon lui, les moyens par lesquels on pouvait intéresser le peuple au succès de la réforme. Ne pas heurter inutilement les préjugés religieux; au contraire, placer toute innovation sous la sauvegarde du Koran, dont une interprétation éclairée avait déjà plus d'une fois rajeuni le texte avec bonheur; respecter le costume national et les usages populaires, dans ce qui n'était pas directement condamnable, telles étaient, à ses yeux, les conditions auxquelles on devait s'astreindre. Mais il fallait élever les rayas peu à peu à l'égalité politique, et, en attendant, satisfaire la soif de liberté qui les dévore, par un large développement des institutions municipales dont ils ont toujours joui. Sous ce rapport, il joignit l'exemple au précepte, en faisant octroyer par le Grand Seigneur, aux habitants de Samos, une constitution fort libérale qu'il eut la gloire de rédiger lui-même. Enfin, pour couronner l'œuvre, il regardait comme indispensable d'initier les Turcs eux-mêmes à un régime de liberté, de leur accorder le plus possible de franchises; de diriger, au lieu de chercher à l'étouffer, cet esprit démocratique qu'entretient le sentiment de l'égalité religieuse, et de le faire passer de la religion dans la politique. La liberté et l'égalité, tel était le seul lien qui pouvait unir sérieusement la France à la Turquie, tels étaient les nouveaux Balkans qu'on devait élever entre l'empire ottoman et la Russie, les barrières morales étant plus difficiles à franchir que les montagnes. Ce système, c'est, sur de plus larges bases, celui qui a été suivi par Reschid-Pacha et dont une application encore très-imparfaite a suffi pour rendre à la Turquie l'intérêt de l'Europe, que lui avaient enlevé les agressions impolitiques du Grand Seigneur contre le viceroi d'Égypte, et le triomphe d'Ibrahim à Nézib. On conçoit maintenant comment la fortune de M. Blacque s'éleva assez haut pour que, malgré son refus opiniâtre de se faire musulman, le sultan Mahmoud se soit décidé, en 1837, à le charger d'une mission secrète auprès des cours de France et d'Angleterre. Cette mission, M. Blacque ne devait pas l'accomplir. Un mois après son départ de Constantinople, quelques jours après sa sortie de quarantaine, il mourut subitement à Malte. Si ce fut de sa mort naturelle, Dieu seul et la chancellerie russe le savent. M. Blacque, à la vérité, souffrait depuis longtemps des suites d'une ancienne gastrite; mais c'était une douleur nerveuse plutôt qu'une maladie réelle. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il avait imprudemment placé sa confiance dans un domestique grec, sur la moralité duquel eurent lieu plus tard de tristes révélations, et qui confessa avoir toujours entretenu, en secret, des relations d'amitié avec les gens de l'ambassade de Russie. Ce qu'il y a de certain encore, c'est que le jour même du décès, ce misérable fit prendre à M. Blacque trois petits paquets de poudre homéopathique, et retint son jeune fils enfermé sous clef dans une chambre voisine. Il a prétendu n'avoir agi de la sorte que pour éviter à l'enfant le spectacle de la mort de son père. Quant à la chancellerie russe de Constantinople, jugeant cette justification suffisante, elle lui a accordé un passeport pour les États du czar, faveur qu'elle ne prodigue cependant pas, comme chacun sait. Le sultan Mahmoud, Kosrew-Pacha et les grands de l'empire apprirent la mort de M. Blacque avec une profonde tristesse. Le peuple manifesta aussi une vive émotion, et répéta tout haut ce que ses maîtres pensaient tout bas. Mahmoud, qui venait de vider le trésor public pour rembourser aux Russes le prix de l'évacuation de Silistrie, ne put s'empêcher de dire: Une nouvelle perte de plusieurs millions me serait moins sensible que celle d'un pareil homme. Dans une autre circonstance, pour apprendre à ses pachas le degré de considération qu'ils devaient lui porter, le sultan leur avait signifié que, pour lui, il estimait M. Blacque autant qu'un général, et que souvent sa plume valait mieux qu'une armée. Aussi, quelques jours avant son départ, tous les principaux dignitaires étaient - ils venus le saluer et lui donner le titre de frère. Kosrew-Pacha témoigna publiquement ses regrets; il fit assigner une pension à la veuve de M. Blacque, dont le fils aîné est élevé à Paris aux frais du Grand Seigneur. Parmi les ambassadeurs européens, le plus sincèrement affligé fut lord Ponsomby; il pressentait sans doute que la perte d'un tel ami allait le livrer sans contrepoids aux allures de son esprit, malheureusement trop excentrique. M. Blacque était né à Paris, en 1794. Comme écrivain politique, il s'était élevé au premier rang; comme orateur, il possédait toutes les qualités nécessaires pour dominer et captiver une grande assemblée. BLAIGNEZ OU BLAYOIS, Blavutensis pagus, contrée de l'ancien Bordelais, dont Blaye était le chef-lieu. Le Blaignez eut jadis le titre de comté, et fut possédé, sous ce titre, par une branche cadette des comtes d'Angoulême, qui devaient l'hommage aux ducs de Guyenne. Cette contrée fait aujourd'hui partie du département de la Gironde. BLAINVILLE. Voyez DUCROTEY de Blainville. BLAISOIS OU BLÉSOIS, pagus Blesensis, partie de l'ancien Orleanais, dont Blois était la capitale. Le Blaisois forme aujourd'hui le département du Loir-et-Cher. BLAISY, seigneurie de l'ancienne Bourgogne, érigée en marquisat en 1695; fait aujourd'hui partie du département de la Côte-d'Or. BLAME. - On nommait ainsi, dans l'ancienne législation, la réprimande adressée par les juges à un criminel, en exécution d'une sentence ou d'un arrêt. Le condamné était mandé dans la chambre du conseil; et là, en présence des juges qui le faisaient mettre à genoux, le président lui déclarait que, conformément au jugement rendu contre lui, la cour le blamait d'avoir commis tels ou tels délits qu'il spéci fiait. Le blâme emportait infamie, et, dans l'ordre des peines, venait immé diatement après le bannissement à temps. Cette peine a été abolie par le code pénal de 1791. - Dans la langue du droit féodal, le blâme était l'action ouverte en faveur des seigneurs suzerains pour faire réformer les aveux et dénombrements (voyez ce mot) qui leur étaient présentés par leurs vassaux. La coutume de Paris accordait au seigneur un délai de quarante jours, à partir de la présentation du dénombrement, pour le blâmer. Mais, dit la coutume de Paris, << le vassal est tenu d'aller ou d'envoyer << querir ledit blâme, au lieu du prin<< cipal manoir dont est mouvant le << fref. » BLAMONT, petite ville avec titre de comté dans l'ancien duché de Lorraine, à vingt-huit kilomètres de Lunéville (département de la Meurthe). Le territoire de Blamont est mentionné sous le nom d'Albensis pagus, dans un titre de 661. Cette ville fut fortifée en 1361; elle fut assiégée par les Reîtres en 1587, et par les Suédois, qui la prirent et la détruisirent en 1636. Elle fut depuis rebâtie, mais sans fortifications. Sa population est aujourd'hui de deux mille huit cent quatre-vingt- un habitants. C'est la patrie de Régnier, duc de Massa, ministre et grand juge sous l'empire. BLAMONT (Francois Colin de), surintendant de la musique du roi, était né à Versailles en 1690; il mit en musique la célèbre cantate de Circe, de J.-B. Rousseau, et composa la musique de plusieurs opéras, dont un, les Fétes grecques et romaines, eut beaucoup de succès, et fut remis plusieurs fois au théâtre. Colin de Blamont mourut à Versailles en 1760. BLANC.-On donnait, au moyen âge, le nom de blanc à une monnaie fort répandue en France, et même dans toute l'Europe, surtout à partir du quatorzième siècle. Cette monnaie, dont le titre, le poids et la valeur ont souvent varié, et qui a été désignée sous un grand nombre de dénominations différentes, n'est autre chose, en réalité, qu'une modification du gros tournois d'argent, ou, pour mieux dire, c'est le gros tournois lui-même. Suivant Leblanc, cette monnaie aurait été inventée au quatorzième siècle, sous les règnes de Philippe de Valois et du roi Jean. Nous pensons qu'il est plus exact d'en faire remonter l'origine au regne de Philippe-Auguste ou à celui de saint Louis. Sous le premier de ces deux princes, qu'on peut avec justice considérer comme les restaurateurs de nos monnaies, il ne se frappait peut-être pas, en Occident, une seule espèce d'argent pur. Le titre des deniers, qui primitivement étaient fins, avait tellement baissé, qu'on n'en frappait plus qu'en bas billon. Enfin, il y avait autant de systèmes monétaires différents que de. seigneurs ayant droit de monnayage. Philippe remédia d'abord à cet inconvénient, en généralisant pour tous ses domaines les deux systèmes tournois et parisis. Bientôt on vit paraître une nouvelle espèce d'argent, au titre élevé de onze deniers douze grains. Cette monnaiepesait environ quatre grammes deux décigrammes, et était connue sous le nom de gros tournois, gros denier tournois, gros denier blanc, gros blanc, ou tout simplement, gros ou blanc, en latin, grossus turonus, grossus turonus albus, turonus albus, grossus albus. A qui faut-il attribuer l'invention de cette monnaie? On l'ignore encore; l'opinion la plus accréditée en fait honneur à saint Louis; mais une autre opinion, qui a aussi ses partisans, la donne à Philippe-Auguste. Ce qui est du moins incontestable, c'est que l'impulsion qui détermina la réforme du système monétaire fut donnée par ce dernier prince. Le gros tournois valait douze deniers: c'était donc l'ancien sou, mais jamais on ne lui donna ce nom; celui de gros denier fut préféré, parce que le mot denier s'entendait d'u 'une monnaie réelle aussi bien que d'une espèce particulière, et que gros signifiait une monnaie forte; gros denier voulait donc dire grosse monnaie. On l'appelait denier blanc, ou blanc tout simplement, parce qu'il était d'argent, et par opposition à l'autre denier, qu'on appelait denier noir ou neret, parce qu'il - était de billon. Jusqu'à Philippe de Valois les gros tournois ou les biancs furent toujours d'argent fin; mais, sous le règne de ce prince, la monnaie commença à s'altérer de nouveau; et - une distinction dut s'établir entre le gros tournois et le blanc. Le peuple, exaspéré par le mauvais aloi de la monnaie, se souleva plus d'une fois pour demander qu'on rétablît le système de saint Louis. Plus d'une fois, la cour se vit obligée de faire droit à ces récla- mations. Mais l'altération des monnaies offrait de trop grands bénéfices pour qu'on n'y revînt pas bientôt, en l'augmentant graduellement jusqu'à ce que de nouveaux murmures du peuple fissent encore cesser, pour quelque temps, ces vols infâmes. Ces alternatives produisirent une si grande variété dans la valeur des blancs, qu'il nous serait impossible aujourd'hui de la déterminer. Cette variété fut telle, que cette monnaie changeait souvent deux ou trois fois de valeur en une seule année. Pourtant, sous le règne du roi Jean et de Philippe de Valois, les mots grand blanc doivent généralement s'entendre d'une pièce de monnaie valant dix deniers; et les mots petit blanc, d'une pièce de six deniers. Mais, quand les monnaies furent mieux réglées, comme sous le règne de Charles V, de Charles VII, de Louis XI et de Louis XII, le grand blanc reprit son ancienne valeur de douze deniers. Après le règne de Charles VIII, on continua à fabriquer de ces pièces; mais elles échangèrent leur nom pour celui de karolus, de douzains, de gros de nels, etc. (voyez ces mots); cependant on frappa encore, sous François Ier et sous Charles IX, des espèces nommées pièces de six blancs et pièces de trois blancs; mais ces pièces étaie étaient tout autre chose que les blancs, et valaient les unes seize, les autres huit deniers. Différentes dénominations, avonsnous dit, furent appliquées aux pièces qui font le sujet de cet article. Presque toutes ces dénominations furent em pruntées aux signes figurés sur l'empreinte de la monnaie. Voici, en peu de mots, l'histoire de cette empreinte: le type des blancs était, dans le principe, le même que celui des gros tournois: d'un côté, on voyait le chatel tournois (voyez ce mot), avec les légendes TVRONVS CIVIS et BNEDICTV SIT NOME DNI NRI XPI; de l'autre, une croix à branches égales, entourée du nom du roi et d'une bordure de fleurs de lis. Sous Philippe IV et Philippe V, les légendes s'altérèrent; le mot FRANCORVM fut très-souvent substitué au mot TVRONVS. Sous Philippe VI, les blancs prirent, comme les monnaies de Bourges, une croix latine, et alors on les appela gros à la queue, ou blancs à la queue; sur d'autres blancs, on abandonna le chatel pour des fleurs de lis, des couronnes, un soleil, ou d'autres emblèmes; et les pièces ainsi frappées furent désignées par les noms de blancs à la fleur de lis, à la couronne, au soleil, au porc- épic, à l'écu, à une vache, à deux vaches, |