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« nos bouchers et à leur commu« nauté, ni à leurs usages, coutumes, << priviléges et franchises; nous vou<< lons au contraire que ces privilé<< ges, usages, coutumes et franchises << demeurent dans toute leur vi« gueur (*). »

On voit qu'en autorisant l'établissément de nouveaux étaux le roi reconnaissait à la corporation qui était propriétaire de la Grande Boucherie, une supériorité bien réelle sur tous les autres bouchers, qui ne pouvaient ouvrir leurs étaux sans son assentiment. Ces priviléges furent confirmés de nouveau, en 1361, à l'occasion de l'établissement de la Boucherie de la Montagne, et les religieux de SaintGermain des Prés furent obligés de s'y soumettre, lorsqu'ils fondèrent la leur, en 1370, dans l'endroit où se trouve maintenant la rue des Bou cheries-Saint-Germain.

Tel était l'état de la corporation des bouchers, au commencement du quinzième siècle. On sait par quels désordres fut signalé le règne funeste du malheureux Charles VI. Deux partis, les Armagnacs et les Bourguignons se disputaient le pouvoir. Le parti des Bourguignons, qui s'appuyait sur le peuple, trouva de puissants auxiliaires dans la corporation des bouchers. Caboche, boucher du parvis Notre-Dame, devint même le chef du peuple parisien, et l'allié le plus utile du duc de Bourgogne. Les Bourguignons dominaient alors dans Paris, d'où ils avaient chassé les Armagnacs; mais ceux-ci parvinrent bientôt à rentrer dans la capitale, et ils n'y furent pas plutôt établis, qu'ils se livrèrent à de violentes réactions: les chefs du parti bourguignon, dont ils purent s'emparer, furent mis à mort, et pour punir les bouchers de l'appui qu'ils leur avaient prêté, des lettres du roi, en date du 13 mai 1416, abolirent tous les priviléges de l'ancienne corporation de la Grande Boucherie, ordonnèrent que tous les

(*) Ordonnances des rois de France, t. III, charte de Philippe de l'an 1282.

bouchers de Paris ne composeraient plus désormais qu'une seule communauté qui serait régie comme les autres arts et métiers, par des statuts donnés par le roi; enfin que la Grande Boucherie et celle du parvis NotreDame seraient immédiatement démolies. Les prescriptions de ces lettres furent exécutées sans délai; mais deux ans après, les Bourguignons redevinrent les plus forts, et de nouvelles lettres du roi, en ordonnant la reconstruction de la Grande Boucherie, rétablirent, avec tous ses priviléges, l'ancienne corporation à qui elle avait appartenu. Les bouchers du parvis Notre-Dame furent moins heureux, et il paraît qu'on ne leur rendit pas leurs étaux, car il n'en est plus fait mention depuis cette époque. (Voyez ARMAGNACS, BOURGOGNE (ducs de), art. Jean sans Peur, et CABOCHE.)

Nous avons vu que les filles ne succédaient point aux droits de leur père, dans la propriété de la Grande Boucherie. Cette disposition des statuts avait fini par exclure de la communauté un grand nombre de familles, et celles qui restaient avaient vu leurs revenus augmenter en proportion de la diminution de leur nombre. Elles se trouvèrent bientôt trop riches pour continuer la pénible profession de leurs ancêtres; elles abandonnèrent, pour la plupart, cette profession, et se contentèrent de louer leurs étaux à de simples compagnons. Mais le parlement ne fut pas plutôt informé de cet état de choses, qu'il rendit, er 1465, un arrêt qui les condamna à occuper eux-mêmes leurs étaux, ou à les faire desservir par leurs gens ou serviteurs, à peine de confiscation de

ces étaux.

Cet arrêt fut-il rigoureusement exécuté? il y a lieu de croire le contraire, puisqu'en 1540, le procureur général se plaignit de nouveau du même abus, non-seulement à l'égard de la Grande Boucherie, mais aussi à l'égard de toutes les autres boucheries de Paris. Le parlement se contenta cette fois de régulariser un état de choses qu'il ne

T. III. 11o Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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pouvait plus empêcher; il fixa un maximum pour le loyer des étaux, et décida qu'un conseiller présiderait chaque année à leur location.

De fait, l'ancienne corporation de la Grande Boucherie n'existait plus, depuis que les propriétaires n'occupaient plus en personne leurs étaux; l'arrêt dont nous venons de parler, acheva de l'anéantir. En effet, il n'y eut plus dès lors aucune différence entre les propriétaires de cette boucherie, et ceux des autres boucheries de la ville; tous louaient également leurs étaux, et leurs locataires étaient également libres et affranchis de toute juridiction. Cette indépendance absolue ne pouvait durer longtemps, à une époque où aucune branche de l'industrie n'était abandonnée aux chances de la concurrence. Les locataires ou compagnons bouchers sentirent eux-mêmes les inconvénients de cet état exceptionnel, et ils furent les premiers à demander au roi des statuts qui leur furent en effet accordés par lettres patentes du mois de février 1587.

En vertu de ces lettres patentes, << tous les bouchers de la ville de Paris furent réunis en une seule et unique communauté, gouvernée par quatre jurés, dont la principale fonction consistait à visiter toutes les bêtes qui étaient amenées, tuées et exposées en vente dans la capitale, de façon qu'il n'y fût vendu aucune viande de bête morte ni malade, ou ayant été nourrie ès maisons d'huiliers, barbiers, ou maladeries, sous peine de dix écus d'amende, auquel cas ladite viande devait être jetée aux champs ou à la rivière. >>> Nous ne transcrirons point ici les autres dispositions de ces statuts, qui ne cessèrent d'être observés qu'en 1789. Nous citerons seulement, parmi les additions qui y furent faites à difterentes époques, celle en vertu de laquelle les bouchers ne pouvaient être arrêtés pour dettes la veille ni le jour des marchés de Sceaux et Poissy. Enfin, nous mentionnerons les caisses établies dans ces deux villes,

pour fournir à ces industriels les moyens d'acquérir plus facilement les bestiaux nécessaires à l'approvisionnement de Paris (*). Au moment ou la corporation fut abolie, on ne pouvait arriver à la maîtrise qu'après trois ans d'apprentissage, et autant d'années de compagnonage. Le prix du brevet était de deux cent deux livres, celui de la maîtrise de quinze cents livres.

BOUCHES-DE-L'ELBE (département des). Ce département, formé d'une partie de la basse Saxe, était borné au nord par le Holstein, à l'est et au sudest par le royaume de Westphalie, à l'ouest et au sud-ouest par le département des Bouches-du-Weser. Il avait pour chef-lieu Hambourg, et formait quatre arrondissements, dont les chefslieux étaient Hambourg, Lubeck, Lunebourg, Stade. Sa population était de trois cent soixante-treize mille habitants. Enlevé à la France en 1814, il constitue aujourd'hui les républiques de Hambourg, de Lubeck, et le nordest du royaume de Hanovre.

BOUCHES-DE-L'ESCAUT (département des). Ce département, formé de la Zélande, était borné au nord par le département des Bouches-de-la-Meuse; à l'est, par le département des Deux-Nèthes; au sud, parle département de l'Escaut; et à l'ouest par la mer du Nord. Il était formé de plusieurs îles, entre autres de celle de Walcheren, avait pour chef-lieu Middelbourg, et était divisé en trois arrondissements, dont les chefs-lieux étaient Middelbourg, Gois et Zierickzée. Sa superficie était de soixantedouze lieues carrées, et sa population de soixante-quatorze mille habitants. Ce département, enlevé à la France en 1814, forme aujourd'hui la province de Zélande dans la monarchie néerlandaise.

BOUCHES-DE-LA-MEUSE (département des). Ce département, formé de

(*) Le lecteur trouvera à l'article CAISSE DE POISSY, des détails plus étendus sur cette utile institution, qui subsiste encore aujourd'hui.

la Hollande méridionale, était borné au nord et au nord-est par le département du Zuiderzée, à l'est par le département de l'Yssel-Supérieur, au sud par les départements des Deux-Nèthes et des Bouches-de-l'Escaut, à l'ouest par la mer du Nord. Il avait pour chef-lieu la Haye, et était divisé en quatre arrondissements, dont les chefslieux étaient la Haye, Dordrecht, Rot terdam, et Middelharnis dans l'île de Fiakkée. La France perdit en 1814 се département, qui forme aujourd'hui dans la monarchie néerlandaise la province de Hollande méridionale.

BOUCHES-DU-RHIN (département des), formé du Brabant hollandais, et borné au nord par l'Yssel-Supérieur, à l'est par les départements de la Roër et de la Meuse-Inférieure, au sud par la Meuse-Inférieure, et à l'ouest par les Deux-Nèthes. Il était divisé en trois arrondissements, dont les chefs-lieux étaient Bois-le-Duc, résidence du préfet, Eindhoven et Nimègue. Ce département, enlevé à la France en 1814, fait aujourd'hui partie du royaume de Belgique.

BOUCHES-DU-RHÔNE (département des). Ce département doit son nom aux embouchures par lesquelles le Rhône se jette dans la Méditerranée. Ces embouchures ont souvent changé de nombre et de direction; c'est ce que prouve la diversité des opinions des anciens à leur égard. En effet, Polybe en compte deux; Pline et Artémidore trois; Timée cinq; d'autres, suivant Strabon, portaient ce nombre à sept. Ces embouchures s'appellent aujourd'hui graces en provençal, et gras en languedocien. On en compte encore sept, qui portent les noms de gras Rhodanet (branche occidentale du fleuve), et gras de Foz, de Fer, de la Brigue, de Periche, du Midi et du Sauzet. Les six derniers sont des subdivisions de la branche orientale.

Le département des Bouches-duRhône est borné au nord par le département de Vaucluse, à l'est par le département du Var, au sud par la Méditerranée, et à l'ouest par le département du Gard. Są superficie est

de 6091, 60 kilomètres carrés, et sa population de 362,325 habitants. Il est divisé en trois arrondissements, dont les chefs-lieux sont Marseille, Aix et Tarascon. C'est à Marseille que se trouve la préfecture. Ce département est compris dans l'archevêché d'Aix; il dépend de la huitième division militaire, de la seizième conservation forestière, et ressortit à la cour royale d'Aix. Il paie 2,731,405 fr. de contributions directes, sur un revenu foncier de 23,588,000 fr., et envoie six députés à la chambre. Les hommes les plus remarquables nés dans ce département sont l'abbé Barthélemy, Brueys; les érudits Cary, Gibert, Ménard; l'ingénieur Adam de Crapone; le généalogiste d'Hozier, Honoréd'Urfé, Dumarsais, Vauvenargues, Mascaron, Massillon, Mirabeau, Nostradamus; les amiraux Suffren et Forbin; le voyageur d'Entrecasteaux; les botanistes Adanson, Tournefort et Plumier; le sculpteur Puget; le peintre J.-B. Van Loo, etc., et parmi les contemporains, MM. de Pastoret, Eyriès, Thiers, Mignet, Barthélemy, Méry, Capefigue, Amédée Pichot, Reynaud, le comte de Forbin, etc. A cette liste on peut encore ajouter le Romain Pétrone.

BOUCHES-DU-WESER (département des), formé d'une partie de la basse Saxe, était borné au nord par la mer du Nord, à l'est par le département des Bouches-de-l'Elbe, au sud par le royaume de Westphalie, et à l'est par les départements de l'Ems-Supérieur et de l'Ems-Oriental. Il était divisé en quatre arrondissements, dont les chefs-lieux étaient Brême, qui possédait la préfecture, Bremerlehe, Nienbourg et Oldenbourg. Repris par les alliés en 1814, il forme aujourd'hui la république de Brême et une partie du duché d'Oldenbourg et du royaume de Hanovre.

BOUCHES-DE-L'YSSEL (département des). Ce département, formé de la province hollandaise d'Over - Yssel, était borné au nord par les départements de la Frise et de l'Ems-Occidental, à l'est par le département de la Lippe, au sud par le département de l'Yssel

Supérieur, et à l'ouest par le golfe du Zuiderzée. Il était divisé en trois arrondissements, dont les chefs-lieux étaient Zwol, chef-lieu du département, Almeloo et Deventer. Depuis 1814, ce département appartient à la Hollande. BOUCHET (le), seigneurie de l'Ilede-France (aujourd'hui département de Seine-et-Oise), érigée en marquisat en faveur du célèbre Duquesne.

BOUCHET (Claude-Antoine) naquit le 17 février 1785, à Lyon, où son père, élève et pensionnaire de Desault, exerçait avec distinction la médecine. A l'âge de quatorze ans il entra à l'école vétérinaire, dont il fut l'un des élèves les plus distingués, et suivit en même temps les cours de l'Hôtel-Dieu, où il obtint, après trois années d'études anatomiques, la première place au concours d'internat. A dix-sept ans, il alla continuer, à Paris, ses études médicales. Il n'avait pas vingt et un ans lorsqu'il apprit que le concours pour la place de chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de Lyon allait s'ouvrir. Il s'y présenta avec une assurance qui n'était pas de la présomption, car il s'était préparé, par de graves et sérieuses études, au combat scientifique qu'il allait soutenir. Jamais triomphe ne fut aussi complet que le sien. Cependant il sut faire excuser sa supériorité par une modestie réelle, et par cette douce affabilité dont le véritable savoir est toujours accompagné. Le 1er janvier 1812, il prit possession des fonctions qu'il venait de conquérir ainsi, et, à peine installé, il apporta dans sa pratique de précieuses améliorations. Le premier, il introduisit dans la chirurgie la méthode de réunion par première intention après les amputations, méthode adoptée depuis par tous les chirurgiens. Il inventa la gouttière brisée pour les tumeurs blanches du genou, ainsi qu'un instrument pour exciser les tubercules cancéreux dans les parties profondes. Bouchet était doué d'une adresse et d'une dextérité extrêmement remarquables. Bornés par l'espace, nous ne pouvons le suivre dans les nombreux travaux d'hô

pital qui lui acquirent une réputation si brillante et à la fois si méritée Nous citerons cependant une de ce opérations capitales qui, par la nou veauté, la hardiesse, le génie de leu conception, placèrent le chirurgien d l'Hôtel-Dieu de Lyon au plus hat rang de la chirurgie française. U Espagnol se présenta dans son service affecté d'un anévrisme de l'artèr crurale à la région de l'aine. Il n' avait qu'une seule chance de sauver | malade; c'était de faire la ligature c l'artère iliaque primitive : cette op ration n'avait été pratiquée qu'un fois par Astley Cooper, et la malac en était morte. Cet exemple ne d couragea pas Bouchet, qui pratiqu cette opération et réussit.

En 1814, lorsque Lyon tomba a pouvoir des Autrichiens, Bouchet | sortir de l'hôpital dix-huit solda français, après leur avoir donné d habits d'artisans, et les empêcha ain de devenir prisonniers des Autı chiens. Cet acte de patriotique biel faisance ne fut pas le seul de sa vi Ce fut le même sentiment qui l'e gagea à refuser la décoration que comte hongrois Smideck lui offrit nom de l'empereur d'Autriche, en r compense des soins qu'il avait donné en 1814 et 1815, aux blessés des a mées alliéès: C'est aussi par amo pour sa ville natale qu'il refusa place de médecin de l'empereur q Napoléon lui avait fait offrir.

Enfin, à cinquante-quatre ans, Bo chet termina une vie si bien rempli il mourut le 25 novembre 1839, laissant pas la fortune qu'auraient lui assurer ses longs et honorabl travaux: sa bienfaisance ne lui avi pas permis d'amasser.

BOUCHET (Guillaume), né à P tiers, en 1526, fut libraire dans cel ville et devint prévôt des marchand sa vie, qui se passa dans sa boutiq et dans le conseil des prud'homme n'est pas connue; mais il a laissé livre qui peut figurer auprès du Cy balum de Desperriers et du Moyen parvenir de Beroald. Bouchet pl d'une fois cite Panurge et Pentagra et en effet les interlocuteurs de ses Sérées sont bien des élèves de Rabelais. Les Sérées sont des entretiens à l'usage des personnes qui veulent agréablement passer les loisirs de l'après-dîner. Il y en a pour tous les goûts; << car j'aime aussi bien, dit «l'auteur, choses de risées, que les << plus doctes et les plus sérieuses. >>> << Ces entretiens, ajoute-t-il encore, << seront profitables à toute personne << mélancolique et joviale. » Du reste, il garantit au lecteur, foi de marchand, « qu'il a garni son livre des meilleures << étoffes qu'il eût en sa boutique. » Il est fâcheux que bien souvent ses étoffes portent des dessins d'une obscénité révoltante. La pudeur n'y est guère plus respectée par les femmes que par les hommes. Peut-être faut-il s'en prendre à l'époque elle-même, dont le cynisme est étalé non-seulement dans des livres, mais encore gravé sur bien des médailles. Puis, à côté de ces quolibets grossiers, de ces plaisanteries indécentes, se trouvent çà et là quelques détails curieux d'érudition. Après une plaisanterie de mauvais goût, on est tout étonné de rencontrer les graves noms d'Hésiode, de Périclès, de Démosthène, de Cicéron. C'est bien là l'esprit plaisant et sérieux à la fois du seizième siècle. Cette peinture de mœurs est, sans contredit, le plus grand mérite de Sérées. Autrement, Bouchet n'avait pas le droit, quoi qu'il en ait dit, de se promettre la postérité. Il y a de l'abondance et de la gaieté dans ses dialogues; mais cette gaieté est ravaillée, étudiée; mais cette abondance dégénère en un bavardage fatigant; enfin, le désordre de ses pensées est beaucoup plus un défaut réel de composition que l'imitation adroite des détours capricieux de la conversation. Bouchet mourut fort âgé, en

1606.

BOUCHET (Jean), né à Poitiers, en 1476, montra de bonne heure un vif amour pour la poésie; et, au milieu des embarras d'une charge de procureur, il ne cessa pas de faire des vers, et il en fit de nombreux. Poëte dès vingt ans (car il présenta, en 1496, quelques produc

tions à Charles VIII), il composa jusqu'à 1550, où il mourut, une foule d'ouvrages aujourd'hui oubliés, mais qui obtinrent alors un brillant succès, et méritent une place dans l'histoire de la littérature, parce qu'elles marquent un progrès dans la versification. Bouchet astreignit le premier ses compositions à un mélange alternatif de rimes ruasculines et féminines. Ce fut, du reste, la seule innovation qu'il introduisit, et il se traîna sur les traces des poëtes allégoriques et érotiques qui l'avaient précédé. Les titres de ses poésies sont : le Regnard traversant les voies périlleuses des folles fiances du monde, où l'on veut voir, à tort, une traduction de l'ouvrage de Brandt, de Spectaculo conflictuque vulpium; le Chapelet des princes; le Triomphe de la noble et amoureuse dame en l'art d'honnétement aimer; la Fleur et le Triomphe de cent cinq rondeaux; l'Amoureux transy, et les Jugements poétics de l'honneur féminin. Dans quelquesunes de ses pièces, il mêle les vers et la prose: à ce genre bâtard se rattache le Panégyrique du chevalier sans reproche, Louis de la Trémouille. Cette pièce se recommande par l'intérêt que présentent quelques détails historiques. Du reste, Bouchet fut historien; il écrivit l'Histoire et les chroniques de Clotaire; les Anciennes et les modernes généalogies des anciens rois de France; enfin, les Annales d'Aquitaine et Antiquités du Poitou. Dans ces ouvrages, où se trouvent tant d'erreurs, où se croisent bien des assertions qui prouvent la naïveté de l'auteur et sa bonne foi, beaucoup plus que son goût, témoin le passage où il fait venir les Poitevins de je ne sais quelle colonie troyenne, on rencontre aussi des détails curieux et positifs qu'on peut lire avec profit. Bouchet, dans ses poésies, nous apparaît comme un homme de bien; ses histoires nous font voir en lui un homme crédule, mais sincère ennemi de tout ce qui n'est pas vrai; qui peut se tromper, mais ne ment pas. C'était, de plus, un homme instruit, et la variété de ses connaissances se montre surtout dans

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