tes les forces qu'il put trouver disponibles: Lorrains, Lansquenets, Espannisquenets (spannische knechten). gendarmes espagnols, Écossais, Stradiots d'Épire, arquebusiers italiens, piquiers allemands et volontaires français. Avec cette armée, forte de onze mille hommes au plus, le duc arriva le 15 mai devant Saverne, ville d'Alsace alors importante, dont les révoltés étaient maîtres. Un fort détachement de ses troupes massacra et brûla d'abord six mille paysans au village de Lupstein, sur la route de Strasbourg. Consterné par cette défaite, Érasme Gerber, chef des Boures de Saverne, consentit une capitulation qu'on ne se fit aucun scrupule de violer. Les féroces mercenaires du duc de Lorraine pillèrent la ville et massacrèrent plus de vingt mille paysans et la plus grande partie des habitants. Cependant la guerre n'était pas encore finie. Les troupes du duc reprenaient le chemin de la Lorraine, quand leur avantgarde se heurta, le 20 mai, à Châtenoi, près de Scheletstadt, contre une seconde armée de Boures, évaluée à vingt-quatre mille hommes, et menant avec elle dix ou douze fauconneaux. Le duc Antoine se décida à les attaquer avec trois mille hommes environ qu'il avait. Bientôt bandes mal équipées, mal disciplinées et peu au fait du maniement des arines à feu, furent écrasées, culbutées, et mises dans une telle déroute que plus de la moitié tomba sur le champ de bataille; les autres se dispersèrent; et de cet immense soulèvement il ne resta qu'un effet moral, c'est-à-dire, une impulsion plus rapide donnée à la réforme. ces BOURETTE (Charlotte Renyer, dame), plus connue sous le nom de MuseLimonadière, tenait à Paris, vers le milieu du dix-huitième siècle, un café fort en vogue chez les notabilités contemporaines, et qu'elle changeait quelquefois en cercle littéraire ou en salle de spectacle. On a d'elle deux vol. de poésies dédi dédiées au roi Stanislas, et publiées en 1755, sous le titre de la Muse-Limonadière. Ces poésies eurent dans leur temps beaucoup de succès; il en fut de même de la comédie en un acte et en vers intitulée: la Coquette punie, qu'elle fit représenter chež elle, et publia en 1779. Née à Paris en 1714, elle y mourut en 1784. BOURG, chef-lieu du département de l'Ain, ancienne capitale de la Bresse, à 44 kilomètres N.-E. de Lyon. Suivant la Martinière, qui attribue la fondation de Bourg aux anciens seigneurs de Baugé, l'origine de cette ville ne remonterait pas au delà du treizième siècle. Le président de Thou a émis une autre opinion, qui s'appuie, entre autres preuves, sur de nombreux débris d'antiquités découvertes à Bourg et dans les environs. Selon lui, cette ville serait située sur l'emplacement de l'ancien Forum Sebusionorum. Quoi qu'il en soit, du onzième au seizième siècle, Bourg fit partie des États des ducs de Savoie, qui y construisirent une citadelle remarquable. Prise par les Français en 1536 et en 1600, elle fut définitivement cédée à la France par le traité de Lyon, en 1601. Marie de Médicis en fit démolir la citadelle en 1611. Bourg fut pendant quelque temps une ville épiscopale. Léon X, à la sollicitation de Charles, duc de Savoie, y avait nommé, en 1515, un évêque, qu'il révoqua l'année suivante, à la prière de François I^r. Cinq ans après il en nomma un autre; mais cette fois encore, les réclamations de François Ior se firent entendre, et en 1536, Paul III, qui occupait alors la chaire pontificale, supprima définitivement l'évêché de Bourg, pour le réunir à l'archevêché de Lyon. Bourg, dont la population est aujour d'hui de 8,996 habitants, possède des tribunaux de première instance et de commerce, un college communal et une bibliothèque publique de 19,000 volumes. C'est la patrie du grammairien Vaugelas et du célèbre astronome Jérôme la Lande. Le monument le plus remarquable de Bourg est l'église Notre-Dame de Brou, construite en 1511, par ordre de Marguerite d'Autriche, fille de Maximilien Ier et tante de Charles BOURG-DÉOLS ou BOURG-DIEU, Vicus Dolensis, petite ville du Berry, à dix kilomètres sud-est de Bourges; .. jadis capitale du bas Berry, et le cheflieu de la seigneurie déoloise. BOURG-SUR-MER, Burgus, ville de l'ancienne province de Guyenne, à quatre kilomètres et demi de Blaye, au confluent de la Garonne et de la Dordogne. Sidoine Apollinaire (*) a consacré un poëme entier à la description de cette ville, que venait de fonder Pontius Paulinus, préfet du prétoire sous Valentinien, et père de saint Paulin. Bourg-sur-Mer, dont la population est aujourd'hui de deux mille trois cent cinquante habitants, fait partie du département de la Gironde. BOURG (Anne du), conseiller-clerc au parlement de Paris, neveu d'Antoine du Bourg (chancelier de France sous François Ier), naquit, en 1521, à Riom en Auvergne. Destiné d'abord à l'Église, et ayant même pris les ordres, il quitta la carrière ecclésiastique pour celle du barreau. La distinction avec laquelle il enseigna le droit à Orléans fixa l'attention sur lui, et, en 1557, il fut reçu conseiller-clerc au parlement de Paris; mais ayant adopté les opinions de Calvin, il ne tarda pas à être victime de son zèle pour la réforme, qui, depuis François Ier, était alternativement la cause ou le prétexte de grandes agitations dans le sein de la France. A l'exemple de son père, Henri II se montra hostile aux protestants français, tout en recherchant l'alliance de ceux du dehors. En 1559, un jour destiné aux séances mercuriales, ce prince se rendit au parle (*) Carmen xxx, ad Pontium Leontium. ment, auquel il ordonna de délibérer sur le genre de peine à infliger aux novateurs religieux. Il ne trouva pas, chez tous les membres de ce corps politique, la docilité qu'il espérait: plusieurs, au lieu d'élever la voix contre les réformistes, firent une critique chaleureuse des mœurs corrompues de l'Église romaine. Louis Faur osa dire en face à Henri II: « Craignez « qu'on ne vous dise comme autrefois • Elie à Achab: C'est vous qui trou « blez Israël. » Anne du Bourg alla encore plus loin: il lui dit que les hommes commettaient contre les lois plusieurs crimes dignes de mort, tels que les blasphèmes réitérés, les adultères, les débauches, et que ces crimes restaient impunis, tandis qu'on demandait des supplices contre des gens à qui on ne pouvait reprocher aucun crime. « Car « enfin, ajouta-t-il, peut-on imputer « le crime de lèse-majesté à des hom << mes qui ne font mention des prin ■ ces que dans leurs prières? Ce qui « fait qu'on les regarde comme sédi<< tieux, c'est parce qu'ils ont révélé, « à la faveur de l'Écriture, la turpi < tude de la puissance romaine, qui « penche vers sa ruine, et qu'ils < demandent une salutaire réforma« tion. » Le roi répondit à ces remon trances en ordonnant au connétable de Montmorenci d'arrêter Faur et du Bourg, qui furent en effet conduits à la Bastille. L'évêque de Paris déclara Anne du Bourg hérétique, le dégrada du sacerdoce dont il était revêtu, et le livra au bras séculier, c'est-à-dire, au juge royal, pour être puni. Du Bourg appela de cette sentence à l'archevéque de Sens, métropolitain de Paris. Sur ces entrefaites, Henri II mourut; mais les Guise, qui gouvernaient la France sous le nom de François II, et qui étaient gouvernés eux-mêmes par l'influence ultra-montaine, montrèrent encore plus d'acharnement contre les opinions nouvelles; le procès d'Anne du Bourg fut continué. Toutefois, l'électeur palatin, dans l'intention d'attirer près de lui un homme aussi savant, et de le mettre à la tête de son université de Heidelberg, demanda par lettre sa grâce à François II. Malheureusement, un événement funeste rendit son salut impossible: ce fut l'assassinat de Minard, un de ses juges les plus hostiles. Anne du Bourg l'avait d'abord inutilement récusé; on prétendait même qu'il lui avait dit avec menace: « Dieu saura t'y for« cer. » Minard, l'homme de confiance du cardinal de Lorraine, fut assassiné à six heures du soir, en sortant du palais. Telle fut l'occasion qui fit rendre l'ordonnance minarde, par laquelle la fin de l'audience de relevée fut fixée à quatre heures du soir, depuis la Saint-Martin jusqu'à Pâques. Trois jours après, Anne du Bourg fut condamné à mort. Il fut pendu en place de Grève, et son corps fut brûlé le 20 décembre 1559. Il mourut avec un grand courage, à peine âgé de trentehuit ans. Loin de se montrer effrayés de sa mort, les protestants redoublerent d'audace; il fut rangé par eux au nombre de leurs plus illustres martyrs. BOURG (Antoine du), oncle du précédent, était président au parlement de Paris, lorsque, en 1585, après la mort du cartinal Duprat, François Ier l'éleva à la dignité de chancelier de France. Il est à remarquer que l'édit de tolérance rendu par le roi à Couci, en faveur des protestants, porte la même date que les lettres de nomination d'Antoine du Bourg, celle du 16 juillet. Il est donc permis de croire que ce magistrat, oncle d'Anne du Bourg, qui, vingt-quatre ans après, fut une des plus illustres victimes des réactions du catholicisme contre la réforme, avait contribué à faire adopter cette mesure conciliatrice; mais son administration ne fut pas longue: le roi étant allé, en 1538, visiter la ville de Laon, l'empressement du peuple pour le voir fut si grand, que le chancelier, qui faisait partie du cortége, e, fut renversé de cheval et foulé aux pieds par la foule. Il mourut quelque temps après de ses blessures. BOURGANEUF, Burgus novus, ville de la Marche, autrefois chef-lieu d'une élection et résidence d'un grand prieur de l'ordre de Malte; aujourd'hui cheflieu d'arrondissement du département de la Creuse. Cette ville doit toute sa célébrité au séjour qu'y fit, au quinzième siècle, le malheureux Zizim. Ce prince, vaincu par son frère, Bajazet II, auquel il disputait l'empire ottoman, avait été chercher un asile dans l'île de Rhodes, d'où le grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Pierre d'Aubusson, le fit transférer à Bourganeuf, où il resta jusqu'en 1489, époque où il fut livré au pape Innocent VIII (voyez AUBUSSON et les Annales, t. Ier, p. 258). On voit encore dans cette ville une grosse tour dont on lui attribue la construction. Cette petite ville s'est fait remarquer dans ces dernières années par l'insistance qu'elle mit à se faire représenter à la chambre des députés par M. Émile Girardin. Un Anglais demandait à cette occasion s'il y avait aussi des bourgs pourris en France. BOURGELAT (Claude) fut le fondateur des écoles vétérinaires en France et le créateur de l'hippiatrique, ou médecine des animaux domestiques. Il établit à Lyon, en 1762, la première école vétérinaire que l'on ait vue en Europe. On lui doit plusieurs ouvrages fort utiles; ce sont: un Traité de cavalerie, Lausanne, 1747, in-12; Nouveaux principes sur la connaissance et sur la médecine des chevaux, Lyon, 1750-1552, 3 vol. in-8°; Anatomie comparée du cheval, du bœuf et du mouton; un règlement pour les écoles vétérinaires de France, et les articles de l'Encyclopédie relatifs à l'art vétérinaire et au manége. Il mourut en 1779, âgé de soixante-sept ans. BOURGEOIS, BOURGEOISIE. - Les mots bourgeois et bourgeoisie n'ont pas toujours eu la même signification. Leur sens, au moyen âge, était restreint et spécial; aujourd'hui, il est plus étendu et plus général. Entre les bourgeois et les bourgeoisies que l'on rencontrait aux douzième, treizième et quatorzième siècles, non point seulement dans les villes, mais encore dans les campagnes, et les bourgeois : et la bourgeoisie actuels, la différence est 'grande. Cependant on ne saurait méconnaître qu'entre la bourgeoisie du moyen âge et celle du dix-neuvième siècle il n'y ait des rapports directs. Ce sont, si l'on peut s'exprimer ainsi, des rapports de filiation et de parenté. Les bourgeois d'aujourd'hui ont eu pour ancêtres les bourgeois des anciens municipes romains et des communes; et la bourgeoisie que nous voyons si forte et si puissante, a eu son berceau placé dans ces villes qui au nord et au midi ont fait, au douzième siècle, de si grands efforts pour maintenir ou pour acquérir une précieuse indépendance. Toutefois, la parenté que nous signalons n'entraîne pas nécessairement, entre ce qui est et ce qui a été, une complète ressemblance. Le cours des siècles et des années a amené dans l'état des personnes et des classes de notables changements. Ce sont ces changements que, dans un aperçu rapide, nous allons essayer de saisir et d'apprécier (*). Plusieurs érudits ont longuement et savamment discuté pour donner l'étymologie réelle et la signification première du mot bourg, et de bourgeois et bourgeoisie, ses dérivés; mais, nous le croyons, nul jusqu'à présent n'est encore arrivé à obtenir, dans ses recherches, un résultat d'une incontestable vérité. Qu'il nous soit permis de proposer ici quelques conjectures. Dans l'ancienne comme dans la nouvelle langue germanique, le mot burg signifie un lieu fortifié, un château. Après rès l'invasion des Gaules, les chefs germains qui avaient franchi le Rhin se disséminèrent avec leurs fidèles sur (*) Nous devons dire ici que nous avons eu constamment sous les yeux l'excellent mémoire que Bréquigny, sous le titre de préface, a inséré dans le tome XIIo des ordonnances des rois de France. Nous avons eu recours aussi à un mémoire que Bréquigny a consulté avec fruit: nous voulons parler des Essais sur l'histoire des bourgeoisies du roi, des seigneurs et des villes, par M. Droz, Besançon, 1760, à la suite des Mémoires pour servir à l'histoire de la ville de Pontarlier. différents points du territoire conquis, et chacun d'eux eut son burg ou résidence que la nature et l'art avaient plus ou moins fortifiée. Les esclaves et les vassaux qui cultivaient les terres du chef barbare se réunirent non loin de cette résidence, et l'on vit souvent s'élever autour de la maison du maître de nombreuses habitations. Les hommes qui s'étaient ainsi fixés près du lieu fortifié où se tenait celui qu'on désigna plus tard sous le nom de selgneur, étaient les hommes du burg, et leurs habitations faisaient partie de ce burg. Cet état de choses subsista non point seulement au temps de l'invasion des Gaules par les Germains, mais encore dans tous les siècles qui s'écoulèrent jusqu'à l'établissement de la féodalité. Le système féodal, hâtons-nous de le dire, n'apporta, en ce qui concerne les habitants des bourgs, aucun changement à ce qui avait existé depuis la conquête. Les serfs, pour trouver aide et appui contre les attaques soudaines et imprévues, continuaient à fixer leurs habitations au pied de l'ancien burg germanique, que, dans la langue latine et dans l'idiome vulgaire qui commençait à se former, on désignait par les mots de castellum, cas. tel ou château. Nous devons placer ici une remarque qui, suivant nous, n'est point sans importance. On avait, à l'origine, donné le nom de bourg à la réunion des habitations placées non loin de la maison fortifiée que les conquérants appelaient burg dans leur dialecte. Au dixième siècle, ce nom était devenu plus général, et, s'il faut en croire Luitprand, on dési gnait par le nom de bourg toute réu nion de maisons qui n'était point close par une muraille, congregationem do morum quæ muro non clauditur (*). Plus tard encore, le mot bourg se ge néralisant de plus en plus, s'appliqua à tous les villages fortifiés ou non fortifiés, quand ils étaient assez considérables. Bréquigny, dans ses savantes recherches, a donné sur les mots bour (*) Luitprand, liv. III, ch. 12. geois et bourgeoisie quelques explications que nous allons reproduire. «Sans prétendre, dit-il, rappeler toutes les acceptions du mot bourgeois, nous nous contenterons de dire qu'il fut d'abord employé pour désigner en général les habitants des bourgs ou villages, soit ouverts, soit fermés. Lorsque les bourgs fermés s'élevèrent au titre de ville, les habitants conservèrent le nom de bourgeois. Enfin, lorsque ces lieux obtinrent des priviléges pour leurs habitants réunis en corps, le nom de bourgeois devint propre aux individus de ce corps, à l'exclusion non-seulement des habitants des lieux non privilégiés, mais même de ceux des habitants du lieu privilégié, qui n'avaient pas été associés au corps pour lequel le privilége avait été accordé. Par là, on restreignit l'acception première du mot bo bourgeois : il avait d'abord désigné en général tout habitant des lieux auxquels on donnait le nom de bourg; il désigna par la suite l'habitant associé aux priviléges de ces lieux. Il n'avait exprimé originairement qu'une idée de position, l'on y joignit une idée de privilége. De ce mot bourgeois se forma celui de bourgeoisie, dont la signification éprouva encore plus de variations: on nomma bourgeoisie tantôt le territoire dont les habitants, sous le nom de bourgeois, avaient des priviléges en commun, tantôt la redevance annuelle dont les bourgeois étaient chargés pour le prix de ces priviléges (*). Tantôt ce (*) Le mot bourgeoisie a le sens de territoire dans une charte de 1284, citée par le continuateur du glossaire de du Cange, au mot Burgesia. Si aliqui infra burgesiam villæ Anziaci de novo venire voluerint, etc. De même, dans l'arrêt des Grands jours de Troyes, en 1287, cité par Brussel, on lit: Burgenses venientes in burgenciis suis. Il serait superflu de multiplier les preuves. Bourgeoisie a le sens de redevance dans une charte de Philippe-Auguste de 1200, citée par du Cange au mot Burgesia: De servientibus laïcis scholarium qui non debent burgensiam nobis; et dans une charte d'un comte de Blois en 1277 : « J'ai donné en per mot, comme collectif, servit à désigner la classe des habitants des villes, par opposition à la classe des habitants de la campagne; ou la classe des roturiers, par opposition à la classe des nobles (*). Enfin il signifie le droit accordé aux habitants d'un lieu ou à ceux qui leur étaient associés, de jouir, à certaines conditions, de priviléges communs. Brussel soutient qu'il ne fut en usage que sur la fin du treizième siècle, quoiqu'on se servît depuis longtemps du mot bourgeois. Cependant le mot bourgeoisie existait dès le temps de Philippe-Auguste, dans un sens différent, à la vérité, de celui dont il s'agit; mais il n'est guère probable qu'il n'ait pas été dès lors employé dans ce sens même, qu'il offrait si naturellement et qu'on avait si fréquemment besoin d'exprimer, puisque ce fut surtout alors que les bourgeoisies prises en ce sens se multiplièrent. » L'existence du droit de bourgeoisie, du droit accordé aux habitants d'un lieu ou à ceux qui leur étaient associés, de jouir, à certaines conditions, de priviléges communs, ne remonte pas au delà de l'établissement du système féodal. Quelques auteurs ont placé les origines de ce droit dans la grande révolution qui vit naître les communes. pétuelle aumône..... à prendre sur mes bourgeoisies de Guyse, par la main de celi qui pour teus recepvra lesdites bourgeoisies. >>> Il faut observer qu'on a aussi compris sous le nom de bourgeoisies de simples rede vances féodales, appartenant aux seigneurs sur les fiefs qu'ils avaient dans les bourgs, et qu'on appelait plus communément bourgages, droit réel dû par le terrain; au lieu que la redevance dont nous parlons ici était un droit personnel dû par le bourgeois. (Note de Bréquigny.) (*) Le mot bourgeois fut aussi employé en ce sens, même anciennement. Voyez du Cange sous le mot Burgenses. Mais on pourrait prouver que l'habitation dans les villes ne fut pas toujours essentielle à la bourgeoisie, et que la bourgeoisie ne fut jamais incompatible avec la noblesse, quoique ces deux conditions aient toujours pu, à divers égards, être mises en opposition. (Note de Bréquigny.) 1 |