! α gouverneur de nos colonies et celui des possessions anglaises le dissuadèrent vainement de partir, il il persévéra dans son projet. << N'ayant pu obtenir nulle << part les secours nécessaires pour ef« fectuer le voyage de Tombouctou, « dit-il lui-même dans sa relation, je * devais me décider à l'entrepren<dre à mes frais..... J'employai mes « économies, qui s'élevaient à deux << mille francs environ, à faire des << achats de papier, verroteries, etc. << Pendant mon séjour à Freetown, « chef-lieu de la colonie anglaise de <<< Sierra-Leone, je me liai avec des << Mandingues et des Serracolets, ou << Sarakolais. Ces derniers, que quel« ques voyageurs ont regardés à tort • comme formant une nation, sont une << corporation de marchands voyageurs qui parcourent l'Afrique. J'obtins « leur confiance, confiance et j'en profitai pour « les interroger sur les contrées que « j'avais l'intention de parcourir. Pour « gagner tout à fait leur amitié, je « leur donnai quelques bagatelles; puis « un jour, d'un air très-mystérieux, « je leur appris, sous le sceau du se<< cret, que j'étais né en Egypte, de << parents arabes, et que j'avais été « emmené en France dès mon plus « jeune âge, par des Français faisant << partie de l'armée qui était allée en « Égypte; que, depuis, j'avais été con« duit au Sénégal pour y faire les af« faires commerciales de mon maître, « qui, satisfait de mes services, m'a<< vait affranchi. J'ajoutai : « Libre « maintenant d'aller où je veux, je dé« sire retourner en Egypte pour y re« trouver ma famille et reprendre la « religion musulmane. » D'abord les << Mandingues ne parurent pas ajouter « foi à mon histoire, et surtout à mon « zèle religieux; mais ils n'en doutè« rent plus en m'entendant réciter par « cœur plusieurs passages du Coran, « et en me voyant le soir me joindre « à eux pour faire le Salem. Ils fini<< rent par m'accorder toute confiance.>> Le 19 avril 1827, il partit des bords du Rio-Lunez, situé à vingt myriamètres environ au nord-ouest de Sierra-Leone, après avoir eu le soin de se munir de deux boussoles de poche, d'un costume arabe et d'un Coran. La caravane qu'il accompagnait traversa les contrées habitées par les Nalous, les Landamas, les Foulahs, les Mandingues, et le Fonta-Dhialon, où Caillé avait été devancé neuf ans auparavant par un autre Français, le courageux M. Mollien. Dix kilomètres plus loin, il trouva le tombeau du major Peddie et de ses compagnons, morts victimes d'une entreprise semblable à celle qu'il allait tenter. Ce ne fut que le 11 juin que Caillié parvint sur les bords du Dhioliba, ou Niger, au village de Couroussa, dans le pays d'Amona, à quinze ou seize myriamètres des montagnes où l'on place la source de ce fleuve, et à plus de seize au-dessus de l'endroit jusqu'où MungoPark l'avait remonté dans son premier voyage. Le 17 juin, on arriva à Kankan, grande et jolie ville de six mille habitants, capitale du riche et fertile pays du même nom. Après un séjour d'un mois dans cette ville, M. Caillié partit, le 16 juillet, pour Tincé, village de cinq à six cents habitants, où le scorbut le retint cinq mois dans d'horribles souffrances. Le 9 janvier 1828, il se remit en route pour aller joindre une caravane qui se rendait à Yenné. Le 10 mars, il arriva à Galia ou Congalia, misérable village où il revit le Niger qu'il traversa pour entrer à Yenné, grande ville située à la gauche du principal courant du fleuve, dans une île formée par un bras secondaire, et au moins aussi imporportante que Tombouctou même. Elle contient beaucoup d'étrangers établis, Mandingues, Foulahs, Bambaras et Maures; on y parle les langues propres à ces quatre tribus, et de plus un dialecte particulier appelé kissour, qui est la langue adoptée jusqu'à Tombouctou. La population est de huit à dix mille habitants, qui sont tous mahométans. Enfin, le 19 avril, Caillié atteignit la ville de Katra, qui, bien qu'éloignée du fleuve de quatre kil. environ, est considérée comme le port de Tombouctou, situé encore à huit kilomètres environ plus loin du Niger T. III. 36° Livraison. (DICT. ENCYCLOP., ETC.) 36 : vers le nord. La ville de Tombouctou, où il entra le lendemain, peut contenir dix ou douze mille habitants, tous commerçants, en y comprenant les Maures établis. « En entrant dans cette « cité mystérieuse, dit M. Caillié, ob« jet des recherches des nations civili« sées de l'Europe, et qui depuis si « longtemps était le but de tous mes « désirs, je fus saisi d'un sentiment * inexprimable de satisfaction; je n'a« vais jamais éprouvé une sensation << pareille, et ma joie était extrême... « Revenu de mon enthousiasme, je « trouvai que le spectacle que j'avais << sous les yeux ne répondait pas à mon << attente; je m'étais fait de la gran« deur et de la richesse de Tombouċ«tou une tout autre idée : cette << ville n'offre, au premier aspect, « qu'un amas de maisons en terre, mal construites... Cependant il y « a je ne sais quoi d'imposant à voir « une grande ville élevée au milieu « des sables. » Il existe entre Yenné et Tombouctou un commerce si actif, que l'on rencontre souvent, sur la partie du Niger qui les sépare, des flottilles de soixante à quatre - vingts embarcations, portant jusqu'à quatrevingts tonneaux, et toutes richement chargées de divers produits. Quoique l'une des plus grandes villes de l'Afrique centrale, elle n'a d'autres ressources que son commerce de sel. Elle est habitée par des nègres de la nation kissour, qui en font la principale population. Après un séjour de quatorze jours à Tombouctou, Caillié en partit le 4 mai 1828, pour se rendre à Maroc, avec une caravane de huit cents chameaux, en passant par le Sahara. Il arriva en six jours à El-Aranan, où il rencontra une autre caravane de six cents chameaux qui se joignit à celle dont il faisait partie. « D'un côté, dit-il, on voyait des chameaux chargés d'ivoire, << de gomme, de de ballots de toute es<< pèce; d'un autre, on en apercevait « qui étaient chargés de nègres, hom« mes, femmes et enfants, qu'on al« lait vendre dans les marchés de Ma<< roc.» Des trombes de sable faisaient à chaque instant craindre aux voyageurs d'être ensevelis. « Une de ces << trombes, dit-il, plus considérable « que les autres, traversa notre camp, <<< culbuta toutes nos tentes, et, nous << faisant tournoyer comme des brins « de paille, nous renversa pêle-mêle <<< les uns sur les autres; nous ne sa« vions plus où nous étions; on ne << distinguait rien à un pied de distan« ce... La consternation était géné<< rale; on n'entendait que des lamenta«tions... Au milieu des mugissements « du vent, on distinguait par inter<< valles les gémissements des cha« meaux, aussi effrayés et bien plus à « plaindre que leurs maîtres, puisque << depuis quatre jours ils n'avaient rien << mangé. Tout le temps que dura cette « effrayante tempête, nous restâmes << étendus sur le sol. » Le 17 septembre, il arriva à Tanger, presque mourant, exténué par la fatigue, la misère et la fièvre, accueilli généreusement par M. Delaporte, vice-consul de France, qui lui fit apporter des habits européens en place des haillons sales qui le couvraient. Il eut enfin le bonheur de revoir la France le 8 octobre 1828. C'est le premier Européen qui ait rapporté des notions complètes sur des contrées où il n'avait été devance que par Mungo-Park et le major Laing, qui, moins heureux que lui, n'ont pu revenir de cette terre funeste à tant de voyageurs. La Société de géographie s'empressa de lui envoyer un secours de cinq cents francs, avec lequel il put revenir à Paris, et bientôt après elle lui accorda le prix de dix mille francs promis au premier voyageur qui serait parvenu dans la ville de Tombouctou, et en aurait rapporté des observations positives. Caillié a publié son voyage sous ce titre: Journal d'un voyage à Tombouctou et à Yenné, dans l'Afrique centrale, précédé d'observations faites chez les Maures-Braknas, les Nalons et d'autres peuples, pendant les années 1824, 1825, 1826, 1827, 1828; par René Caillié; orné du portrait de l'auteur, d'une vue de Tombouctou et d'une carte itiné raire, avec des remarques géogra phiques par M. Jomard, membre de Institut. Paris, 1830, 3 vol. in-8°. On trouve dans cet ouvrage un vocabulaire de la langue mandingue, et un autre de la langue kissour parlée à Tombouctou concurremment avec le maure. Les remarques de M. Jomard y occupent cent quarante-huit pages. On y trouve aussi la relation de la mort du major Laing, sur laquelle il était parvenu en Europe tant de versions si différentes, qu'on ne savait à laquelle s'arrêter. CAILLET (Bénigne), né à Dijon vers 1644, fut, pendant plusieurs années, professeur de rhétorique au collége de Navarre, à Paris, et mourut en 1714. Il a laissé, en manuscrit, un assez grand nombre de pièces de théâtre, entre autres: Les saints Amants, tragédie chrétienne; le Mariage Mariage de Bасchus, opéra en cinq actes; les Vacances des écoliers, comedie en trois actes. Le recueil de ses œuvres existait en deux volumes in-8° dans la bibliothèque de la Vallière. CAILLET (Guill.), villageois, né à Mello, dans le Beauvaisis, fut le chef du mouvement populaire appelé la Jacquerie, qui eut lieu pendant la captivité du roi Jean. Les insurgés avaient déjà brûlé plus de deux cents châteaux lorsque Charles le Mauvais, roi de Navarre, invita leurs principaux chefs à venir près de lui, et fit main basse sur eux pendant les pourparlers. Caillet que, suivant Froissard, ses soldats appelaient Jacques Bonhomme, fut saisi, et le roi de Navarre le fit couronner d'un trépied de fer rouge. Sa mort fut suivie de la ruine de son parti. (Voy. JACQUERIE.) CAILLETTE, fou de Louis XII et de François Ier. Bien loin d'avoir été un bouffon renommé par ses piquantes saillies, cet homme nous est représenté par les auteurs contemporains, et entre autres par Despériers, comme une sorte d'idiot. Son nom est souvent pris pour synonymedesot, par Érasme et Théodore de Bèze. On ne sait pas la date de la mort de Caillette, que la Nef des folz, imprimée en 1497, fait vivre en 1494. CAILLEUX (M. F.), marchand rubanier, né en 1761, se fit affilier aux jacobins, devint bientôt après officier municipal, et fut chargé en cette qualité de veiller sur les prisonniers du Temple. Il fut ensuite envoyé dans le département de l'Eure, signala son zèle contre les fédéralistes, revint à Paris et fut nommé à l'administration de la police, où il siégea jusqu'après le 9 thermidor. A cette époque il fut emprisonné, puis relâché au bout de quelques mois; mais il s'associa à toutes les tentatives du parti montagnard, fut impliqué dans la conspiration du camp de Grenelle, et condamné à mort le 19 septembre 1796. Il était alors âgé de trente-cinq ans. CAILLOT (Joseph), le pius célèbre acteur de la Comédie-Italienne et de l'Opéra-Comique, naquit à Paris en 1732. Fils d'un orfévre, qui fut arrêté pour dettes, il fut, à l'âge de cinq ans, recueilli par des porteurs d'eau, qui le nourrirent jusqu'à ce que son père fût sorti de prison. Celui-ci, ayant obtenu une place subalterne dans la maison du roi, le suivit en Flandre et y mena son fils, dont l'esprit, la gentillesse et la jolie figure intéressaient tous les officiers généraux. Le duc de Villeroi le prit en affection, et le présenta à Louis. XV. Comment t'appelles-tu? lui dit ce prince. -Sire, je suis le protecteur du duc de Villeroi, répondit l'enfant, en voulant dire tout le contraire. Le roi rit de cette naïveté, et attacha le petit Caillot au spectacle des petits appartements pour jouer les amours et les jeunes pâtres. La voix de Caillot ayant mué, il perdit sa place, et après avoir joué en divers endroits l'opéra comique, il débuta, le 26 juillet 1760, à la Comédie-Italienne, et y fut reçu la même année. Une figure expressive, une taille avantageuse, un débit gracieux et simple, un jeu plein d'enjouement et de vérité, une voix de basse-taille ronde et forte, mais en même temps si étendue et si flexible, qu'il chantait sans effort la haute-contre, telles furent les qualités qui méritèrent à Caillot la faveur constante du public. « Caillot, dit le baron de « Grimm, était sublime sans effort, « et son talent, qu'il gouvernait à son « gré, était, sans qu'il s'en doutât, plus << rare peut-être que celui de Le Kain. « Ce fut Garrick qui lui apprit qu'il se« rait acteur quand il voudrait. » Ses succès dans le genre pathétique furent aussi étonnants que rapides, et il porta depuis dans plusieurs rôles cette profonde sensibilité dont il était pénétré. Il créa ceux du Sorcier, de Mathurin, dans Rose et Colas; du Déserteur, du Huron, du Sylvain, etc. Mais il était surtout inimitable dans les rôles de Lubin, dans Annette et Lubin, de Blaise, dans Lucile, et de Richard, dans le Roi et le Fermier. Il quitta le théâtre en 1772, et se retira ensuite à Saint-Germain en Laye. En 1800, l'Institut de France l'admit au nombre de ses correspondants pour la classe des beaux-arts. Son fils, major d'un régiment, périt à vingt-huit ans dans la campagne de Moscou, en 1812. La douleur de cette perte causa au vieillard une attaque de paralysie qui le força de revenir à Paris, où il mourut le 30 septembre 1816 dans sa quatre-vingt-quatrième année. CAILLY, terre et seigneurie de l'ancienne Normandie, aujourd'hui département de la Seine-Inférieure, à 14 kilomètres de Rouen, érigée en marquisat, en 1661. CAILLY (Charles), né, en 1752, à Vire, département du Calvados, fut nommé, en 1796, après avoir rempli honorablement quelques fonctions administratives, commissaire du directoire près les tribunaux de Caen. Destitué après le 18 fructidor an v, il fut nommé, l'année suivante, député du département du Calvados au Conseil des Anciens, dont il devint un des secrétaires quelques mois plus tard; il y fit un rapport sur le notariat et appuya les droits de la république sur les successions des émigrés. Cailly n'exerça plus ensuite que des fonctions judiciaires; le 24 avril 1800, il fut appelé à la présidence de la cour de Caen. Il y fut, sous l'empire, un des présidents de chambre, fonctions qu'il conserva sous le gouvernement royal jusqu'en 1819. Il mourut en 1821. Son principal ouvrage est sa Dissertation sur le préjugé qui attribue аих Едурtiens l'honneur des premières découvertes dans les sciences et les arts; elle avait été lue dans une séance publique de l'académie de Caen, et elle a été imprimée en 1802, in-8°. CAILLY (Jacques de), né à Orléans, en 1604, a laissé un recueil de vers intitulé: Diverses petites poésies du chevalier d' Aceilly, Paris, 1667, in-12. D'Aceilly est l'anagramme du nom de Cailly, sous lequel il est moins connu. La plupart de ces pièces dénotent une grande facilité de versification, et quelques-unes sont encore sues de tout le monde: nous ne citerons que l'épigramme contre les étymologistes: Alfana vient d'equus sans doute; Cailly est mort en 1673. Il se disait allié de la famille de la Pucelle d'Orléans. CAIRE (prises et combats du). Lorsque Bonaparte se fut rendu maître d'Alexandrie, il sentit que pour assurer sa position en Égypte, il lui importait d'en occuper la capitale. Dès le lendemain de son entrée à Alexandrie, il se porta sur le Caire avec son artillerie de campagne et un petit corps de cavalerie. Cette marche était aussi hardie que difficile. On avait à braver un soleil brûlant, une soif ardente, des sables dévorants et des attaques continuelles de la part des Arabes. Enfin, après deux jours de souffrances inouïes, découvre le Nil. Desaix repousse une avant-garde de huit cents Mameluks, et les troupes épuisées se reposent deux jours à Rhamanié, où elles sont rejointes par la flottille. L'armée remonte le Nil prête à livrer bataille aux ennemis partout où elle les rencontrera. Elle les trouve rangés sur son passage à Chobrâkit; les Mameluks culbutés aussitôt se hâtent de regagner le Caire, tandis que nos colonnes continuent leur marche, sans cesser d'être harcelées par les Arabes, et manquant de viande et de on pain. Le 21 juillet 1798, Bonaparte, informé que Mourad-Bey est retranché au village d'Embabé, à la hauteur du Caire, s'empresse d'aller lui livrer bataille. Il est vainqueur aux Pyramides (voyez ce mot). Aussitôt la ville est évacuée par Ibrahim, le pacha et les janissaires, et la populace se livre aux plus graves excès. Les scheiks et les ulémas consternés envoient au camp une députation pour demander protection et protester de leur soumission. Enfin, le 25, Bonaparte fait son entrée au Caire avec un petit nombre de troupes, et bientôt cette grande ville, où la tranquillité est rétablie, devient le centre du gouvernement et de l'administration française en Égypte. - Ce calme ne devait pas durer longtemps; vers la fin d'octobre, le bruit s'étant répandu que la Porte allait déclarer la guerre aux Français, des rassemblements se forment et plusieurs Français sont tués; le général Dupuy, commandant de la place, veut apaiser les mutins; sa faible escorte est culbutée et lui-même est massacré. Tous les Français que les révoltés rencontrent sont égorgés. Bonaparte fait alors battre la générale et le combat s'engage dans les rues. Au bout de deux jours, les révoltés, renfermés dans une mosquée, implorent la générosité des vainqueurs; Bonaparte pardonne et, dès le 31 octobre, l'ordre est entièrement rétabli. Le général Kléber, chargé de l'administration de l'Égypte après Bonaparte, avait cru impossible de s'y maintenir, sans renforts et sans secours, contre les Anglais et les Turcs, et s'était prêté à des négociations dont les Anglais étaient bientôt venus entraver la marche. Pendant qu'il répondait par la victoire d'Héliopolis aux insolences de ces insulaires, Ibrahim-Bey, avec une nuée de troupes irrégulières, entra dans la ville du Caire, et la souleva en annonçant la défaite des Français (19 mars 1800); la plupart des chrétiens furent égorgés. La garnison, réfugiée dans la citadelle et dans les forts, eut d'abord beaucoup de peine à s'y défendre; cependant elle était parvenue à s'y maintenir, lorsqu'au bout de deux jours on vit arriver le général Lagrange avec un renfort inespéré de quatre bataillons. Sa position devint alors inexpugnable; et un nouveau renfort de cinq bataillons lui ayant été amené quelques jours après par le général Friant, elle put reprendre l'offensive. Cependant les insurgés déployaient dans leur résistance une énergie extraordinaire. Enfin, le 26 mars, Kléber arriva devant la place. Il noua aussitôt des intelligences avec Mourad-Bey et forma le blocus. Après plusieurs tentatives partielles et des sommations réitérées, on résolut, le 18 avril, de tenter une attaque générale. En effet, pendant cette journée, quatre cents maisons furent brûlées et huit cents Mameluks périrent; mais les fanatiques assiégés ne furent pas encore réduits. Leurs propositions de capitulation furent telles, que par deux fois Kléber fut obligé de les rejeter. Cependant une dernière attaque eut plus de résultat; NassifPacha proposa, le 20 avril, un projet de capitulation qui put être accepté et que Kléber signa le même jour. L'échange des prisonniers eut lieu le 22 du même mois; le 24, la ville était complétement évacuée, et le 27 les Français y firent leur entrée triomphante, au bruit de l'artillerie de l'armée et des forts. - Un an après, la situation n'était plus la même. Le général Menou, qui avait succédé à Kléber, avait donné le commandement du Caire au général Belliard, et il ne lui avait laissé que deux mille cinq cent cinquante-trois hommes de garnison. Cependant l'armée du grand vizir s'avançait vers Belbeys, et les Anglais marchaient vers le Caire avec des troupes fort nombreuses. Il ne restait à Belliard d'autre ressource que de fortifier l'enceinte du Caire et de prendre une attitude imposante. Il concentra toutes ses troupes, éleva des retranchements, forma des magasins, fit arrêter quelques-uns des habitants les plus influents, pour s'en faire des otages, qui lui répondissent de la fidé |