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On annonce diverses mutations parmi les gou-t-elle? C'est notre vœu. Il est impossible de verneurs civils..

(Service télégraphique Havas-Bullier.)

Voici l'ordre du jour de l'empereur d'Autriche à son armée, au sujet de la conclusion de la paix :

« Appuyé sur mon bon droit, j'ai engagé la « lutte pour la sainteté des traités, comptant sur « l'enthousiasme de mes peuples, sur la vaillance «de mon armée et sur les alliés naturels de « l'Autriche.

« J'ai trouvé mes peuples prêts à tous les sa« crifices; de sanglants combats ont de nouveau « montré au monde l'héroïsme de ma brave ar« mée et son mépris de la mort; combattant un « ennemi supérieur en nombre, après que des • milliers d'officiers et de soldats ont scellé de ■ de leur sang leur fidélité au devoir, elle reste « ferme, courageuse, inébranlable, et attend « avec joie la continuation de la lutte.

« Sans alliés, je ne cède qu'aux circonstances ■ malheureuses de la politique, en présence desdevoir était avant tout de ne plus

*

quelles mon

« verser inutilement le sang de mes soldats, de « ne plus imposer à mes peuples de nouveaux « sacrifices. Je conclus la paix en la basant sur « la ligne du Mincio.

« Je remercie mon armée de tout mon cœur;

« elle m'a montré de nouveau que je puis comp« ter sur elle d'une manière absolue pour les « combats à venir.

« vérone, le 12 juillet 1859.

« FRANÇOIS-JOSEPH. »*

L'Indépendance belge, et, d'après elle, plusieurs journaux ont annoncé que le Pape avait refusé la présidence honoraire de la Confédération italienne; cette assertion est inexacte. Nulle déclaration officielle n'a été encore transmise, mais nous sommes autorisé à croire que le Souverain-Pontife est disposé à accepter la présidence honoraire. Cette position se présente comme quel

ne pas reconnaître les difficultés et les complications de toute nature amassées sur la situation présente de l'Italie, mais il n'y a pas de problèmes insolubles quand il s'agit de la vie des peuples.

POUJOULAT.

Parlement anglais.
(Chambre des Communes.)

Lord Elcho s'exprime en ces termes : Il me sem-
ble que l'opinion du pays est qu'aussi longtemps-
que nos intérêts ne seront pas affect's par la ré-
cente guerre, nous devons observer la plus stricte:
neutralité à l'égard de l'Italie. D'après les circon-
stances diverses qu'offre l'histoire de mes deux
nobles amis, savoir, le noble lord qui est à la tê-
te du gouvernement. et le noble secrétaire d'Etat
aux affaires étrangères, je ne sais trop si leur at-
titude vis-à-vis de l'Autriche ne serait point sem-

blable à l'inquiétante neutralité de la Russie, et je désire que la chambre se prononce contre tou

te politique de cette espèce.

Mais, cinq minutes après que j'eus donné avis. de ma motion, mon noble ami qui est à la tête de l'administration annonça qu'il se proposait de marcher dans la voie que lui avais tracée le dernier gouvernement, et je suis persuadé qu'en faisant cette déciaration, mon noble ami était de bonne foi, sans aucune arrière- arrière-pensée. Néanmoins, j'aurais désiré que la chambre adoptât la.. dernière partie de ma motion, et que dans une assemblée où les partis se contre-balancent de si près, mes amis, qui naturellement sont les ardents amis du gouvernement, eussent une occasion favorable de fortifier son autorité par l'observa

tion d'une stricte neutralité.

Toutefois, j'ai réfléchi que les circonstances étant changées, quelques-uns pourraient voter contre ma motion, en faveur de laquelle je désirais un vote unanime. En conséquence, je l'ai retirée, et je me félicite que la cause qui m'a amené à agir ainsi soit la cessation de la guerre. Cependant, quoique la chambre ait accueilli avec acclamation la première nouvelle de cette paix, il en est qui ne l'envisagent point avec une satisfaction complète, et je crois que c'est aussi la manière de voir de ceux mêmes qui, n'ayant nul

que chose de nouveau, et personne, en ce souci des traités qui consacrent les droits de l'Irmoment, ne pourrait en préciser le carac- lande et du Canada, se sont montrés favorables tère ni la portée; tout est incertain et obs-à un intervention armée dans les affaires de l'Icur dans le plan de réorganisation quinous talie. En terminant son discours, lord Elcho dit qu'il apparaît; l'auguste chef de l'Eglise s'y pré- aurait voulu être éclairé sur ce qu'on se propotera dans la mesure de ses convenances et sait de faire pour une meilleure administration avec le désir véritable de préparer de meil- des Etats romains et sur le sort qu'on réserve au leurs destins pour les peuples de la Pénin-grand-duché de Toscane, au duché de Modène, ete;

sule.

se réjouit de la conclusion de la paix, il prie le Ciel qu'il concoure à la tranquillité duNous avons dit et répété que la Papauté rable, à la sécurité permanente cente de 'Europe, mab avait été depuis douze siècles le bouclier de gré les motifs qu'il a d'en douter.

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M. Fitzgerald dit qu'il s'attendait à ce que les le noble lord eussent

observations présentées par

l'Italie; son abri tutélaire couvre encore l'ordre de choses que la paix de Villafranca attiré quelque réponse de la part du noble lord va établir. La nouvelle expérience réussira-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères. Il a été,

dit-il, beaucoup trop de mode dans ces derniers | mandation paraît avoir été faite; car elle a été temps de mêler la philanthropie et le sentiment envoyée non-seulement à nos ministres près les aux questions de la politique extérieure. Eh bien, cours allemandes, mais encore communiquée aux au risque de passer pour un esprit étroit et ministres allemands résidant en Angleterre, afin

égoïste, je m'applaudis de prendre cette position à l'égard des quest ons extérieures et au point de vue des intérêts de l'Angleterre ainsi que de la justice. J'espère que la politique du gouvernement de Sa Majesté ne sera point une politique d'intervention philanthropique, mais qu'elle sera digne du pays; qu'elle ne sera point menaçante pour d'autres, mais qu'elle soutiendra énergiquement ce que le gouvernement croit être de l'intérêt et de l'honneur de l'Angleterre.

Lord John Russell. Le noble lord (lord Elcho) paraît avoir éprouvé un sentimentde triomphante allégresse en pensant que tous les vœux formés par mon noble ami et moi, en faveur de l'indépendance de l'Italie, seront déçus. L'honorable gentleman qui a parlé le dernier a cité la conduite du précédent gouvernement. Je suis bien aise que mon noble ami ne nous ait pas mis dans la nécessité de la discuter. Je suis toujours disposé à croire qu'il a, avec impartialité, avec sol licitude, fait tout ce qui dépendait de lui pour maintenir la neutralité de l'Angleterre et pour conjurer les malheurs de la guerre.

Lorsqu'il fut question que lord Malmesbury irait à un congrès, je me rappelle avoir dit que ce ne seraient ni le talent, ni l'inclination qui manqueraient pour donner à ce congrès une heureuse issue. Dans la discussion du dernier vote relatif au manque de confiance, et lorsque les documents n'étaient pas produits, je dis aussi qu'il n'était que juste de penser que tout dans ces documents serait favorable à la précédente administration, et que si l'on n'avait pas eu ces papiers, il serait injuste de supposer qu'ils contenaient des choses de nature à prouver qu'il y avait en de sa part un manque de talent et d'impartialité.

Si nous avions eu à pénétrer dans tous les détails de la conduite du précédent gouvernement, et je suis heureux de n'avoir pas à le faire, peutetre aurions-nous trouvé certains points sur lesquels j'aurais pu faire observer qu'il n'avait pas suivi la marche qui, selon moi, paraissatt devoir amener un résultat satisfaisant. Je crois surtout que dès le commencement de ce débat avec la France on eût pu faire beaucoup, et l'on n'a rien fait.

Je suis charmé de ne point aborder cette discussion ou de n'avoir pas à débattre ces circonstances. Mais l'honorable gentleman, jugeant à propos de passer sous silence la conduite du précédent gouvernement, et avec le peu de renseignements qu'il possède, trouve à redire à la marche qu'a suivie la présente administration. L'honorable gentleman cite une circonstance qui m'a valu un blame: c'est lorsqu'il fut conseillé à la Prusse de ne point intervenir dans la guerre, comme nous avions cru prématurément qu'elle le ferait, et de ne point se mettre au rang des parties belligérantes. J'ai cité une dépêche de Ford Malmesbury, rédigée dans les termes es pu énergiques, dans laquelle était donné le nene conseil, et où l'on disait à la Prusse que ses côtes seraient ravagées, et que l'Angleterre ne lui donnerait aucune assistance. Toutes les informations que j'ai prises au Foreign Office m'ont donné la ferme conviction que cette recom

qu'ils fussent informés des vues du noble comte, tant il était fortement persuadé que son devoir était d'empêcher les puissances allemandes de s'engager dans cette guerre.

Je ne regrette pas l'avis que le gouvernement actuel a donné à la Prusse de bien réfléchir avant de se constituer en partie belligérante, s'il peut avoir eu pour effet de faire adopter à la Prusse cette conduite sage et modérée qu'elle a suivie. Je suis persuadé qu'en s'abstenant de prendre part à la lutte, elle a contribué largement à circonscrire les hostilités. Je crois que, si elle se fût associée à la guerre sous prétexte que celle-ci s'approchait du Mincio, il eût été difficile de dire jusqu'où elle eût été poussée, ou à quelle époque la paix eût pu être prociamée. Je puis citer un exemple. Il a été reçu aujourd'hui de Naples une lettre dans laquelle il est dit que Naples n'était pas d'humeur à s'engager dans la guerre; mais que, si l'Allemagne et la Prusse l'avaient faite, il est probable que l'opinion publique eût été si puissante que le gouvernement napolitain n'eût pu s'e npêcher de prendre part à la lutte.

Je crois que si elle avait continué, toute l'Italie et toute l'Allemagne eussent offert un même théâtre de carnage et d'effusion de sang. Je me réjouis que les hostilités aient eu un terme. L'honorable gentlemant dit que c'est une question que celle de savoir si, en conséquence, il y aura ou s'il n'y aura pas un congrès. C'est une question de la plus haute importance; c'en est une, selon moi, sur laquelle il ne faut pas émettre une opinion prématurée. Si je ne me trompe, les empereurs de France et d'Autriche ne sont pas complétement d'accord là-dessus, et, après tout, la question ne nous est pas soumise sous une forme qui nous permette de la résoudre.

Il ne semble que l'influence de l'Angleterre devrait servir, si elle doit être employée sur ce sujet, à consolider la paix. Tout ce que je puis dire, c'est que si l'Europe entière nous invite à examiner tous les traités de paix qui peuvent être conclus, notre devoir, à mon avis, est de ne prendre part à aucun traité qui ne répondra pas à nos idées sur l'honneur et l'indépendance de l'Angleterre. C'est en vue du maintien de cette dignité que nous devons être disposés à agir. Je ne dirai rien de plus à cet égard. Il me semble bon que la motion du noble lord ne se produise pas; mais quant à notre conduite, toutes les fois qu'elle sera de nature à être exposée à la chambre, je serai prêt à la défendre quand on l'attaquera. (Morning-Post du 16 juillet.)

On nous écrit de Londres, le 16 juillet : La nouvelle de la paix a produit ici une sensation profonde, mais d'un caractère nullement agréable. Le choc a été si subit que, plusieurs jours durant, l'opinion publique ne savait comment s'exprimer. J'étais à la Chambre des communes mardi soir, lorsque lord John Russell lut, sans observation ni commentaire, le télégramme envoyé par lord Cowley. Il était facile de lire sur toutes, Cen'est pas une chose difficile que d'expliquer ce: état de l'opinion publique en Angleterre. D'abord, les instincts protestants sont très-mor-versation, terminer honorablement une lutte

les figures un sentiment de surprise, mais non de la joie qu'on eût été en droit d'attendre d'un pays qui a fait tant de manifestations bruyantes en faveur de la paix. A une heure plus avancée de la soirte, v. Whiteside, l'ex-attorney général pour l'alande, l'a appelée une pair plus redoutable que la guerret chacun d'applaudir. Ici, il n'y avait pas à se tromper sur l'impression domi

nante.

l'Europe lui en demande les motifs en temps de paix? La question paraît difficile, je vous l'assure, et elle embarrasse grandement l'esprit des Angiais.

« Il n'y a pas jusqu'au moment même où la paix a été conclue qui ne soit une énigme pour cette nation, douée de qualités excellentes, mais qui est un peu lente, un peu soupçonneuse. Elle se sent blessée dans sa dignité diplomatique de n'avoir pas été consultée. Elle s'étonne que les deux Empereurs aient pu, dans une heure de franche con

tifiés de la position élevée à laquelle les flots de la guerre ont insensiblement poussé la barque de saint Pierre.Comme ditle Morning-Star, organe de MM. Bright et Cobden, «le Pape est celui qui gagoe le plus à la guerre de Napoléon en Italie. >>> L'idée de faire du Pape le président de la Confédération italienne a causé de co côté de la Manche une surprise immense chez des gens qui oublient que cette proposition était nettement formulée dansla brochure fameuse de Napoléon III et l'Italie. »

aussi acharnée. Elle sent encore que l'A l'Autriche, si fondée à se plaindre de l'Angleterre et de la Prusse, a prononcé une censure muette, mais amère, de cette conduite, en se livrant à la gé nérosité de son ennemi plutôt qu'à la médiation de ses alliés. La France, se demande-t-on, auraitelle gagné, par cette courte guerre, non-seulement l'attachement dévoué de la nouvelle puissance qu'elle a créée de l'autre côté des Alpes, mais encore une entente cordiale avec l'Autriche, qui n'existait pas auparavant?

« Nos Anglais parlent d'un air fort dédaigneux << Jusqu'ici, il n'y a cu aucune explication mide la situation de la presse dans les autres pays; nistérielle. Comme je l'ai dit, on a annoncé le mais je puis vous assurer que la conspiration du fait mardi dernier, sans y ajouter un seul mot de silence sur certains sujets est beaucoup plus com nentaire. Hier au soir, lord John Russell, en préjudiciable à l'opinion publique que né le répondant à lord Elcho, a repoussé toute discuspourrait être une intervention directe de l'auto-sion sur la question; mais il a fait aussi entenrité. J'en excepte pourtant l'intervention du dre que, selon lui, l'Empereur n'avait pas suffi

comte de Cavour dans la presse catholique de la Sardaigne. Le comte Cavour! ah! voilà encore un grief terrible. La politique de ce ministre avait commencé par l'égiférer sur les sacrements, avait continué par la spoliation des ordres religieux, et a fini tout récemment par commettre des actes schismatiques, dont la conséquence a été l'excommunication. Aux yeux de mes compatriotes, cette politique rappelait en plein dix-neuvième siècle et aux portes mêmes de Rome, les débuts de leur propre réforme: jugez par là du coup terrible que l esprit protestant a ressenti en la voyant tomber et du découragement qui s'en est suivi.

«Mais il y a encore d'autres émotions, nationales et politiques, catte fois, plutôt que religieuses, qui contribuent à rembrunir l'opinion publique. En effet, voici comment on raisonnait en Angleterre: Si la guerre continue, si la trusse y prend part, si la Russie scutient la France, si toute l'Europe se trouve la proie d'un vaste incendie, il se lèvera un jour où la Grande-Bretagne, ar payée sur une flotte magnifique, sur le nouveau canon d'Armstrong, sur une armée égale à celle de Waterloo, sur sa population en tière armée jusqu'aux dents pour la première fois depuis les temps de Cromwell; il se lèvera un jour, dis-je, où, maîtresse de toutes ses ressources, elle pourra dicter la paix à l'Europe et par-dessus tout régler les affaires d'Italie d'après son modèle de constitution et de protestantisme anglicans.

« Voilà ce qu'on se disait: aussi s'était-on prescrit une rigoureuse neutralité; aussi avait on rap elé de l'Inde l'armée régulère, incorporé la milice, encouragé de toutes les façons la forma tion de compagnies de tirailleurs vo'ontaires;

samment avantagé la cause de la liberté italienne. Si vous éprouvez quelque peine à comprendre la pensée de S. Seign., je Seign.. je puis vous y aider par le passage suivant d'une lettre écrite de Rome au Times, qui l'a publiée ce matin :

« M. Odo Russell, chargé d'affaires anglais, a eu une audience du Pape, il y a peu de jours. Le Pontife le reçut fort bien et lui dit en souriant: « L'Angleterre est aujourd hui entre les mains de « votre parent, lord J. Russell, qui s'est réunià << lord Palmerston pour revenir au pouvoir. Tous « les deux sont ennemis de Rome, et en face << d'un pareil cabinet, le gouvernement du Saint« Siége sera sans doute exposé à plus d'un « désagrément; mais je vous assure que malgré « les révolutions, les guerres et la destruction « des divers gouvernements, le Pape restera tou<< jours le Pape. La Providence et l'histoire, voilà <<< mes garanties. Qu'importe ensuite que la pa« pauté soit ou tourmentée ou persécutée? Peut« être, en ce moment, la persécution entre-t« elle dans les desseins de Dieu. >>>

<< Lord Russell s'est chargé de fournir un commentaire pratique à la justesse de cette observation, en envoyant la semaine de nière une escadre d'observation à Ancone. Votre correspondant de Rome vous l'a déjà annoncé. Hier au soir, le ministre a parlé de cette affaite de la manière la plus embarrassée; son attitude et ses expressions étaienté alement étranges; tous les journaux se pagnent, ce matin, que dans les parties les plus importantes de sa réponse, sa voix se faisait à peine entendre. Parmi les désappointements que je vous signate, veuillez regarder comme le plus grand de tous celui de lord Russell, qui voyait dans l'avenir de l'Italie un champ magnifique ouvert à l'exercice de ses talents di

aussi enfin se proposait-on de tripler le nombre | plomatiques, un peu éclipsés ou peu appréciés

depuis le dernier congrès de Vienne.

et l'armement de nos flottes Or faudra-t-il aujourd'hui suspendre tout à coup cet immense armement; ou sinon, que répondra l'Angleterre si

« C'est là le seul incident important de notre semaine parlementaire. En réalité, nous aurons de race, qui ont contribuési

vent une progression arithmétique.
servation par ses proportions mêmes, qui sui-

peu ou point de législation durant cette session, merveilleux mouvement catholique opéré depuis les affaires de finances toujours exceptées. Tous quelques années dans le sein de l'Eglise anglices débats que vous voyez reproduits chaque cane. Ce mouvement échappe aujourd'hui à l'objour ont pour but unique d'éclaircir les.questions, non de faire des lois. Celles-ci seront ajournées à la session prochaine. C'est pour une fin aussi peu pratique que la Chambre se soumet à un véritable martyre. La chaleur dépasse de beaucoup celle d'un été anglais. La Tamise, qui baigne les murs du palais de la Westminster, est véritablement en décomposition.

A chaque instant, ses profondeurs fétides sont agitées par un va-et-vient perpétuel de vapeurs. Nous naviguons, dit avec justesse le Times, sur notre principal égout, et nos ingénieurs semblent inhabiles à vaincre cette difficulté. Entre les fenêtres de la chambre, qu'il faut bien tenir ouvertes pour endurer la chaleur, et le bord de la rivière, on a tendu des draps saturés de chlorure de chaux. L'effet qui en résulte est nauséabond au suprême degré; car l'immense réservoir de miasmes que forme la rivière dépasse de beau

coup, bien entendu, la puissance du désinfectant.

grande de toutes; il faut aussi en remercier les « Il faut remercier Dieu de cette grâce, la plus catholiques et les prêtres de France, qui invoquent si ardemment le ciel en faveur de cette grande œuvre de l'Eglise. Puissent tous ceux qui à laquelle le Seigneur réserve une si précieuse liront ces lignes persister dans cette sainte ligue, couronne. >>>

Pour extrait: M. GARCIN.

Les craintes que nous inspirait l'état alarmant de Mgr Mioland ne se sont que trop tôt réalisées.

le vénérable prélat est mort le 16, à 7 heures Après avoir reçu les derniers sacrements,

Il_serait plus simple, direz-vous, de terminer bien vite les affaires, de la session et de s'a- du matin, emportant les regrets universels journer, plutôt que de créer une nouvelle épidé- du clergé et des fidèles de Toulouse. mie sous le nom de Fièvre du speaker ou de Goli

Mgr Mioland était un des enfants d'élite

que des Communes. Mais non: le Parlement est de cette antique et illustre église de Lyon, élu pour parler, et la règle veut qu'il continue de siéger jusqu'à l'ouverture de la chasse.

qui a donné tant de saints au ciel, tant de

On a soumis à la Chambre un bill auto-remarquables pontifes à l'Eglise de Jésusrisant les catholiques à remplir les fonc- Christ, et qui continue à briller par une foi tions de chancelier en Irlande. Il est soutenu si pure et si généreuse, par un dévouement par le gouvernement actuel, et M. Fitzgerald, l'attorney, général irlandais, serait probablement si fécond et si persévérant à toutes les œuinvesti de ces fonctions. Mais le bill est combattu vres de zèle, de charité et d'apostolat. Il par le parti entêté des ultra-protestants, dirigé naquit dans cette ville le 26 octobre 1788. par MM. Newdegate et Spooner, qui s'unissent, L'éducation chrétienne qu'il reçut, ses sendans les questions religieuses, aux whigs, non

moins fanatiques, dont lord Shaftesbury est l'o- timents de piété tendre et vive le détermiracle. Ils ont donné lieu à une discussion des plus nèrent, dès animées et des plus amères. Dans cette occasion, service du Seigneur. Durant tout le temps son enfance, à se consacrer au M. Disraéli, fidèle à sa ligne de conduite anté de son éducation cléricale, il fut un parfait rieure, a montré de la sympathie pour les catholiques, et a demandé qu'on renvoyât d'abord modèle de docilité, de ferveur et de travail. la question à un comité d'enquête, afin de rechercher si le chancelier d'Irlande exerce une haut degré l'affection et l'estime, le jugèLes supérieurs, dont il possédait au plus juridiction ecclésiastique quelconque sur l'église rent digne de bonne heure d'accepter les mis en avant par l'opposition, qui s'est insurgée positions les plus délicates et les plus ho

protestante. C'est en effet l'argument le

plus fort contre une proposition aussi modérée. Si j'en juge d'après le silence général des députés catholiques, ils trouvent le moment peu favorable pour le bill et ils se taisent pour ne pas compromettre d'autres intérêts plus sérieux encore. Il est de fait que ce bill ne pourra passer cette année.

norables. Il se distingua par ses vertus sacerdotales et ses connaissances théologiques au séminaire de Saint-Irénée, où il professait en même temps que Mgr de La et où il forma de brillants élèves dans la Croix d'Azolette, ancien archevêque d'Auch,

« Le troisième synode de la province ecclésiastique de Westminster se tient en ce moment au science ecclésiastique, entre autres, le carpréside et le docteur Grant, évêque de South-dinal Dupont, récemment enlevé à la vénéwark, est le promoteur du concile. M. l'abbé ration du diocèse de Bourges.

collége catholique d'Oscott. Notre cardinal de

Chaillot, nom français, comme vous le voyez, remplit les fonctions de théologien. Les éléments rieur de la Société des missionnaires ou Il était vicaire général de Lyon et supévariés de vocation et puissamment à élever la grande église catholi- prètres auxiliaires de ce diocèse, lorsque que d'Angleterre, sont très-bien représentés au Mgr de Chabons, évêque d'Amiens, prit la concile. Les noms du docteur Manning, dont la résolution de se retirer de son siége, à cause vive éloquence et la douee piété rappellent votre de ses infirmités et de son âge. C'était au de l'Oratoire; de Bowyer, membre du Parle- mois de décembre 1837. Mgr Mioland, que ment et notaire du synode, nous reportent à ce sa réputation de sagesse et de piété avait

Fénelon; de Newman, l'éminent supérieur

depuis longtemps signalé à l'attention du secondaient plus l'impulsion toujours vive pouvoir qui gouvernait le pays, fut désigné de son esprit et de son zèle. Il voulut s'enpour remplacer M. de Chabons sur le siége d'Amiens.

Comme il avait déjà refusé l'épiscopat, on craignait qu'il n'acceptât point cette nouvelle nomination. Il céda enfin aux instances que lui firent les hommes éclairés qu'il avait l'habitude de consulter. Aussi les grands-vicaires capitulaires d'Amiens s'exprimaient-ils en ces termes, en annonçant cet heureux choix : « Vous nous pardonnerez, o nos dignes coopérateurs, si nous vous redisons ici ce que la renommée

tourer de l'appui d'un coadjuteur qui fût animé de son esprit et l'aidât efficacement dans la continuation de ses œuvres. Il jeta les yeux sur Mgr Miolan. On ne pouvait faire un plus bel éloge des qualités de l'évêque d'Amiens. Il céda aux inspirations de l'illustre archevêque et fut nommé coadjuteur de Toulouse, avec future succession, par décret du 21 février 1.849. Il fut préconisé sous le titre d'archevêque de Sardes, in partibus infidelium, le 2 avril 1849. Arrivé à Toulouse, Mgr Mioland, animé

nous a déjà appris de sa foi et de son zèle, de la plus tendre affection et de la vénérade ses travaux apostoliques et des éminen- tion la plus profonde pour le prélat qui l'ates qualités qui le distinguent. Bientôt ses vait appelé à partager les fatigues de son œuvres parmi nous parleront plus haut ministère, se conduisit dans cette nouvelle que nos éloges. Et d'ailleurs, le noble refus et délicate position avec l'humilité et la souque plus d'une fois il a fait des augustes mission d'un simple séminariste. Il obéissait, fonctions qu'on voulait lui imposer, n'est-il sans les discuter, aux ordres de Mgr d'Aspas un beau témoignage en sa faveur? tros et s'efforçait de remplir toutes ses inHeureux de faire le bien dans un vaste tentions avec une inviolable fidélité. Il ne diocèse, et d'être l'âme d'une réunion de prêtres destinés à aider les pasteurs dans le ministère des paroisses, il ne voulait que continuer cette œuvre de salut; et voilà que, malgré ses prières et ses larmes, il se voit obligé de courber la tête sous le fardeau, pour ne pas contrarier par une plus longue résistance les desseins de Dieu sur lui. >>>

Les vicaires capitulaires faisaient ensuite connaître le pieux désir que leur avait témoigné le nouvel élu de demander pour lui des prières au diocèse dont l'administration lui était confiée.

Il fut sacré à Lyon le 22 avril 1838. Avant de se rendre dans son nouveau diocèse, il déploya tout son dévouement d'évêque dans celui où il avait reçu le jour. Après son sacre, il officia, prêcha et administra le sacrement de confirmation dans un grand nombre de paroisses de la ville et du diocèse. On conserve encore à Amiens un précieux souvenir de de sa bonté, de sa droiture, de son zèle et de sa modestie. Il se fit aimer et estimer par un ensemble de vertus solides et aimables qui ne pouvaient manquer de lui conquérir les cœurs et d'opérer par un bien efficace.

se borna pas à remplir à Toulouse les fonctions, de son augusie ministère: il assista avec Mgr de Morlhon, évêque du Puy, au concile provincial d'Auch, un de ceux qui se firent le plus remarquer par la profondeur et la sagesse de ses conseils et de ses décrets. Il devint définitivement archevêque de Toulouse le 29 septembre 1851.

Ce beau diocèse est, sans contredit, un de ceux où la science du clergé, la piété desfidèles et les œuvres de charité et de zèle ont acquis le plus de développement. La principale mission de Mgr Mioland était non de créer et d'organiser, mais de conserver et d'affermir les nombreuses et utiles institutions de ses prédécesseurs. Il trouvait à Toulouse un petit séminaire que la force des études, la vigueur de la discipline, l'esprit de piété, élevaient à la hauteur des établissements les plus florissants. Un grand séminaire confié à la direction dela modeste et savante compagnie de SaintSulpice, à laquelle le clergé de France est redevable de sa science et de ses vertus et qui produit à Toulouse, Lyon, Bordeaux, Nantes et autres diocèses, des fruits si abor dants par son admirable aptitude à former des prêtres instruits et selon le cœur de Dieu; une théologie diocésaine dont plu

Mgr d'Astros, archevêque de Toulouse et une des plus belles gloires de l'Eglise catholique, ne pouvait plus suffire à l'admi- sieurs traités sont de véritables chefs-d'œu nistration de son grand diocèse. Il avait vre et qu'on suit avec tant de succès dans presque entièrement perdu la vue, et ses plusieurs diocèses; un nombre considérable forces physiques, usées par tant de luttes de maisons religieuses chargées de l'éduca mémorables et de travaux apostoliques, ne tion et de la parole de Dieu; des paroisses

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