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où l'esprit de foi, la solennité du culte, sonville, chef de bataillon au 3o de voltigeurs;

l'exécution du chant sacré, la pompe des processions rappellent les temps les plus prospères du christianisme.

Mgr Mieland conserva dans son éminente

Coulon, capitaine au même régiment; Martin, chef de bataillon au 4o de voltigeurs; Marlier, capitaine au régiment de zouaves; Cassagne, lieutenant-colonel du régiment de chasseurs à cheval.

dignité une simplicité et une bienveillance Infanterie: MM. Ris, chef de bataillon au 23

qui lui conciliaient les sympathies de tous. La haute aristocratie qui habite le quartier Saint-Etienne, la riche bourgeoisie, les différentes administrations publiques, le clergé et le peuple si intelligent et si afsable du Languedoc n'ont jamais cessé de lui prodiguer les témoignages les plus expressifs de leur attachement et de leur vénération. Aussi la nouvelle de la maladie imprévue qui vient de l'enlever à son diocèse a-t-elle provoqué une manifestation publique de regrets et de douloureuses sympathies.

Mgr Mioland était âgé de soixante-dix ans. Il occupa pendant un peu plus de dix ans le siége d'Amiens, porta le titre d'archevêque de Sardes pendant deux ans, et celui d'archevêque de Toulouse pendant près de huit ans. Il était le 42° archevêque d'un siége qui comptait déjà 46 évêques.

Il a toujours justifié cette renommée d'esprit de foi et de zèle, de modestie et de sa gesse, de paternelle bonté et d'inaltérable douceur que signalaient avec bonheur les vicaires capitulaires d'Amiens dans le mandement qu'ils publièrent sur la démission de Mgr de Chabons et la nomination de son vénéré successeur.

Actes officiels.

P. LAMAZOυ.

Par décret signé le 17 juin à Travagliato, ont été promus, dans la Légion d'honneur, à l'occasion de la bataille de Magenta:

Grand croic: Le général de division Mellinet. Grands officiers: Les généraux de division De La Mottero ige et Vinoy les généraux de brigade Lebrun et Lefèvre.

de ligne: Vandenheim, chef de bataillon au 44°

de ligne; Puissant du Lédo, chef de bataillon au 52o de ligne; Latrille, chef de bataillon au 56o de ligne; Pougny, capitaine au 65° de ligne; Douay, colonel du 70o de ligne; Philip, chef de bataillon

au même régiment; Taupiac, chef de bataillon au 71o de ligne; Bigot, lieutenant-colonel du 85* de ligne; de Potier, chef de bataillon du 6 bataillon de chasseurs à pied; Poggi, capitaine au 2o régiment étranger; Van Hoorick, chef de batailion au régiment provisoire de tirailleurs algérions; Calignon, chef de bataillon au régiment provisoire des tirail eurs algériens.

Cavalerie: M. Savaresse, colonel du 7o de chasseurs.

Artillerie (état-major); MM. de Schaller, lieutenant colonel, chef d'état-major de l'artillerie du 2o corps; Ducasse, lieutenant colonel; de la Fitte, chef d'escadron; Ducos de la Ilitte, capitaine.

Génie (était-major): MM. Gros, chef de batail

'on, commandant le génie de la 1o division du

Commandeurs: MM. les généraux de brigade Manèque, Bataille, Collineau, Auger, Mazure et Goze; Mallarmé, intendant militaire du 3o corps; au 15o de ligne; Forest, chef de bataillon au 33 les colone's d'état-major Thévenin de Tantay, de ligne; Rivet lieutenant-colonel au 35o de liPoulle. de Corné'y et Letellier-Valazé; les cologne; Lumel (Joseph-Marc), chef de bataillon au nels Lenormand de Bretteville, Metman, de 1er de zouaves; Payan, capitaine, au même régiTryon, Mougin, Guignard, Manuelle, Capriol de ment. Pechassant, et Duportal-Dugoasmer et Bordas.

Officiers. Corps d'état-major: M. d'Ornant, ca

pitaine, ex-aide de camp de M. le général E-pi- sion da 1 corps; Duval, chef de bataillon au

2a corps; Rémond, chef de bataillon, commanlant le génie de la 2a division du 2 corps. Service de santé: M. Champouillon, médecin principal de 1o classe.

Le même décret confère 258 nominations de chevaliers. Parmi ces dernières, deux sont données à des officiers étrangers, l'une à M. de Praormo, major, commandant les chevau-légers 'Alexandrie, au service du roi de Sardaigne; P'autre à M. Lilliehoock, lieutenant au régiment the West-Gotha Dals, au service du roi de Suède et de Norwége.

- Un autre décret du 17 juin confère la mélaille militaire à 289 sous-officiers et soldats appartenant aux divers corps de l'armée d'Italie.

- Un décret du 20 juin, signé à Brescia, contient les promotions et nominations accordées à l'occasion du combat de Melegnano:

Grand officier: le général de division Bazaine. Commandeurs (état-major général): le général le brigade Goye.

Corps d'état-major: M. Letellier-Valazé, colo

nel.

Infanterie: M. Bordas, colonel du 33o de ligne. Officers: (corps d'état-major). M. Melin, chef d'escadron, aide de camp du maréchal Baragueyd'Ilil iers. (Infanterie). MM. Lesèble, chef de bataillon

Génie: (état-major). MM. Séré de Rivière, cher de bataillon, commandant le génie de la 3a divi

nasse.

Garde impériale: MM. Sauvan, capitaine au 2 régiment de grenadiers; Dauphin, chef de batailion au 1" régiment de voltigeurs; Peychaud, chef de bataillon au 2 voltigeurs; Jourdain d'ar

même régiment.

Service de santé: M. Martenot de Cordoux, médecin-major de 1" classe.

Suivent 37 nominations de chevaliers.

1

- Par décret du 23 juin, M. Caffarel, capitai-exalté, pérorait très-vivement contre la conclune, ex-aide de camp du général Cler, et M. Déadde, aide de camp du général Winpfen, sont nommés officiers de la Légion d'honneur.

FAITS DIVERS

On lit dans le Moniteur:

sion de la paix. Un des assistants se lève, et dit : « Monsieur, j'ai eu deux fils tués dans la guerre qui vient d'être faite pour l'indépendance de votre pays; si vous trouvez que nous n'avons pas assez fait, partez pour l'Italie et allez recommencer la guerre contre les Autrichiens.

- On lit dans le Constitutionnel:

« Les nouvelles des hopitaux d'Italie sont excellentes. Les amputations ont été pratiquées dans de bonnes conditions. Elles sont moins nombreuses qu'anciennement. Autrefois, on am

L'Empereur est arrivé au palais de Saint- putait beaucoup sur le champ de bataille; auCloud, par le chemin de fer de ceinture, aujour-jourd'hui, on fait un deuxième pansement, et on

d'hui à dix heures du matin.

Sa Majesté a été reçue, en descendant de son wagon, par l'impératrice et le prince Impérial.

A midi, Elle a entendu la messe à la chapele du palais, et a reçu immédiatement après S. A. I. le Prince Jérôme, S. A. I. la Frincesse Mar eClotilde Napoléon, S. A. I la Princesse Mathilde, et Leurs Artesses le Prince et la Princesse Lucien Murat et la Princesse Anna, leur fi le.

Leurs Excellences les membres du conseil privé et du conseil des ministres, les grands officiers de la Couronne, et les officiers et Dames des Maisons de Leurs Majestés ont en également l'honneur d'être reçues par l'Empereur.

Sa Majesté jouit de la plus excellente santé.

Bien que l'Empereur cût voulu garler d'inco gnito dans le rapide voyage qu'il vient d'accomplir, partout, depuis que Sa Majesté a remis le pied en France, les populations sont accourues de toutes parts sur son passage, et ont salué son retour avec les plus vives acclamations.

- Le Moniteur publie la 5o liste des souscriptions recueillies par le comité central en faveur des blessés de l'armée d'Italie. Le to al de cette liste, ajouté au produit des précédentes, donde un total de 604,652 fr. 22 c.

L'impératrice-Régente a reçu de M. Emi'e Pereire, pour la souscription ouverte en faveur des blessés de l'armée d'Italie :

Au nom de la Seciété générale de Crédit mobilier.

Au nom de la Société immobiière de Paris.

Au nom de la Société du gaz parisien.

Au nom de MM. Emile et Isaac Pereire.

n'ampute que dans les ambulances, après avoir sérieusement examiné le malade. L'habileté do notre corps médical, toujours si dévoué à sa noble mission, n'avait jamais déployé plus de res sources que durant la dernière campagne. »

- Le Voniteur de l'armée pub'ie la notice suivante sur Mme Angélique Duchemin qui vient de mourir aux Invalides.

« Fille, sœur et femme de militaires, née et mariée au milieu des camps, Angélique Duchemin fut admise, en 1792, au 42o régiment d'infanterie, dans lequel le général Casabianca l'autorisa à servir comme soldat, malgré son sexe. Elle mérita bientôt d'être élevée en grade pour s'être distinguée dans pusieurs campagnes. A l'affaire du fort de Gesco, le 5 prairial an II, elle rempissait les fonctions de sergent et se battit avec te courage d'une héroïne; elle reçut même deux blessures qui ne firent qu'exalter sa valeur. s'étant perçue que la poudre commençait à manquer à sa troupe, elle partit à minuit pour Calvi, à une demi-lieue, fit lever et charger de munitions environ soixante femmes, qu'elle condui-sit aux batteries, ce qui permit de pro'onger la défense de quarante-huit heures et de conserver le fort.

<< Paus tard, a'n siége de Calvi, Angélique Duchemin manoeuvrait une pièce de 16 dans le bastion qu'elle défenda t, lorsqu'elle reçut une blessure grave qui la contraignit à renoncer à

15,000 fr. la carrière des armes. Elle ne tarda pas à en-
trer à l'hôtel des Invalides, où elle fut nrmmée
5,000
sons-heute hant. Une récompense non moins
éclatan e lui était réservée: l'empereur Napoléon
III lui contera la croix de la Légion d'honneur et
la médi le de Sainte-Hélène, double consécra-
tion de ses anciens services de guerre, dont le
glorieux souvenir éclairait encore le déclin de
ses jours.

5,000

10,000

Ces diverses sommes ont été versées à la casse centrale du trésor public.

« L'exemple de cet héroïsme ne pouvait pas - Le doyen de la Faculté de droit a fait re-cre stérile dans un temps comme le nôtre. Ce n'est pas sans un sentiment d'orgueil que nous voyons figurer dans un décret signé par l'Emperear le 17 juin dernier au quartier général de Pravagliatio, et inséré dans le numéro de ce jour, les no es des deux autres femmes qui ont obteou la médaille militaire pour leur conduite à la bataille de Magenta. Ce sont les dames Rossini, cantinière au régiment de zouaves de la garde impéride, et Dagobert (Madeleine), femme Trimoreau, cantinière an 2 régiment de zouaves, qui a reçu trois blessures. »

mettre à la mairie du 12o arrondissement 500 f., offrande des professeurs, suppléants et fonctionnaires de la Faculté aux blessés et aux familles des militaires blessés ou tués à l'armée d'Italie.

- Une somme de 200 fr., transmise par un ecclésiastique du diocèse de Tours, de la part d'un anonyme, pour insuffisance de déclaration de droits, a été versée le 15 juillet 1859 à la caisse centrale du Trésor públic.

- La Guienne rapporte une scène qui a eu lieu récemment, au café Riche, boulevard des Italiens :

Un Italien, appartenant sans doute au parti

La reine de Portugal, dont nous avons annoncé hier la mort, était une princesse de la fa

mille de Hohenzollern, branche cadette de la maison régnante de Prusse. Née le 15 juillet 1835, elle s'était mariée le 29 avril 1858.

-Nous avons annoncé la mort de la grandeduchesse de Saxe-Weimar, fille de l'empereur Paul Ier de Russie et de Marie Theodorowna, princesse allemande.

M. le comte de Nugent, ancien officier de la brigade irlandaise au service de la France, ancien préfet et ancien maître des requêtes, est dé. cédé au château de Mesnuls dans sa 81 année.

M. Duchesne-Journet, président du tribunal de commerce de Lisieux, vient de mourir dans

On vient d'ouvrir son testament. La grande- cette ville. duchesse laisse une fortune de 1,600,000 thalers (environ 6 millions de francs). La moitié de cette somme reviendra à son fils le grand-duc héritier, 400,000 thalers à la princesse régente de Prusse et autant à la princesse Charles de Prusse, ses filles.

Les joyaux de la couronne passeront en outre comme fideicommis à la maison grand-ducale, et les revenus des biens-fonds, au prince cadet de la maison régnante.

- La Gazette du Midi annonce l'arrivée à Marseille du duc de Saponara, prince des Deux-Siciles.

VARIÉTÉS

Manuscrits inédits de Descartes, précédés d'une introduction sur la méthode, par le comte FOUCHER DE CAREIL.

Descartes entrait dans la pleine maturité

- Le musée ethnographique du Louvre vient de la vie, lorsqu'il publia le Discours de la de recevoir un superbe drapeau enlevé aux bra- Méthode en 1637, au milieu des plus vives ves du Céleste-Empire. Ce drapeau est bleu, rou- ardeurs de la guerre de Trente Ans; il sorge et blanc, comme celui de la France; mais tait à peine de l'adolescence, lorsqu'il le entière du côté de la hampe, de plus le drapeau conçut en 1629. «J'étais alors en Allemaest triangulaire, et les deux côtés de la partie gne, comme il le raconte lui-même au déflottante sont bordés de rouge avec inscriptions. but de son Discours, où l'occasion des

avec cette différence que la partie bleue est tout

Le centre est blanc, et sur ce fond se

projette le superbe dragon impérial à cing griffes tel qu'on le trouve quelquefois sur les porcelaines des fabriques impériales de la bonne époque.

- Un journal rapporte que dans la journée de mardi dernier, le gaz d'une des lanternes de la place des Halles du Mans, s'est allumé subitement

et comme de lui-même. On attribue ce fait à l'excessive chaleur.

-On écrit de Saint-Pétersbourg :

On se rappelle que beaucoup d'incendies ont (éclaté en Russie dans les derniers temps. Les compagnies d'assurances ont eu à payer déjà plus de 4,500,000 roubles d'indemnités en 1 859, et ce - chiffre sera encore plus considérable pour les pertes qui ne sont pas encore évaluées.

- Un immense sinistre vient de frapper la ville de Liége; la vaste manufacture d'armes de

guerres qui n'y sont pas encore finies, m'avait appelé; et, comme je retournais du couronnement de l'Empereur vers l'armée, le commencement de l'hiver m'arrêta en un quartier où, ne trouvant aucune conversation qui me divertît, et n'ayant d'ailleurs, par bonheur, aucuns soins ni passions qui me troublassent, je demeurais tout le jour enfermé seul dans un poêle, où j'avais tout le loisir de m'entretenir de mes pensées. »

Comment s'est formée, sous quelle influence, sous quel astre est née dans le génie

et dans l'âme de Descartes l'œuvre immortelle qui allait exercer un si puissant empire sur son siècle? Est-ce une heure de recherche

MM. Ancion et c' ne présente plus qu'un vaste impatiente ou de lassitude inquiète quila probrasier: Tout ce qu'elle contenait a disparu, duite? Ou ne devons-nous pas y voir plutôt 7,000 carabines-mousquets prêtes à être expé-le travail hardi et humble d'un chrétien, qui diées, sont détruites, ainsi qu'un nombre considérable (plus de 100,000) de bois de fusils de dif- a voulu mesurer ses forces, qui les a sondées férentes qualités. Les livres de caisse, le porte- et qui les rassemble en Dieu? Effort du feuille et les valeurs ont été sauvés à temps; doute ou acte de foi, comment juger l'insmais les livres de magasin et de fabrique, placés piration première du Discours de la Meaux différentes parties de l'établissement, ont thode?

disparu.

Pour toutes les nouvelles diverses, M. GARCIN.

Nécrologie.

M. Gelibert, ancien député de la Charente,

vient de mourir à Roussenac.

- M. Auguste Le Prévost, ancien député

l'Eure, est décédé dans sa soixante et douzieme

année, au château du Parquet,

La gloire de Descartes a comme grandi à l'ombre de l'autel; elle a été honorée et bénie, durant deux siècles, par les croyants les plus éclairés et les plus fermes, le carbranche, le Père Guénard, dinal de Bérulle, Bossuet, Fénelon, Malel'abbé Emery, le cardinal de la Luzerne. Si quelques contradicteurs s'élevaient de loin en loin, c'était dans les rangs des contradicteurs de

1'Eglise elle-même; c'étaient les janséniste que tous les théologiens ne disent aussi : e Port-Royal, les calvinistes de Hollande, mais il faut remarquer que ce qui se conou bien encore des matérialistes purs, un naît par raison naturelle, comme qu'il est Gassendi qui appelait Descartes : « es- tout bon, tout puissant, tout véritable, etc., prit! » et à qui Descartes répondait : « & chair!» un Lamettrie, un Helvétius, un d'Holbach répétant ces petits vers de Voltaire :

Ma raison a perdu sa foi
Pour Réné le visionnaire:
Songeur de la nouvelle loi,
fl éblouit plus qu'il n'éclaire.
Dans une épaisse obscurité
Il fait brûler des étincelles;
Il a gravement débité
Un tas brillant d'erreurs nouvelles
Pour mettre à la place de celles
De la bavarde antiquité.

Sans doute l'évêque de Meaux a pu exprimer la crainte que de certaines propositions de Descartes, à son avis mal entendues, il ne sortît les interprétations les plus téméraires et les plus dangereuses; il n'a jamais voulu, comme quelques écrivains

peut bien servir à préparer les infidèles à recevoir la foi, mais non pas suffire pour leur faire gagner le ciel: car pour cela il faut croire en Jésus-Christ et aux autres choses révélées, ce qui dépend de la grâce. >>> C'est encore Descartes qui a écrit à un autre religieux, le P. Dinet, provincial des Jésuites : « Pour ce qui est de la théologie, comme une vérité ne peut jamais être contraire à aucune vérité, ce serait une espèce d'impiété d'appréhender que les vérités découvertes en la philosophie fussent contraires à celles de la foi... »

Cependant un homme a paru de nos jours, qui a entrepris de changer les idées reçues et de déconcerter l'opinion du monde sur Descartes; dans un triste et fameux dialogue entre un Cartésien et un fou, il a appeléle Discours de la Méthode un rêve pué

l'ont insinué, rendre le Cartesianisme res- ril et déréglé, comme il appelait la raison ponsable des erreurs commises en son nom. une chimère, comme il allait appeler la foi Plaisante façon d'argumenter, qui arriverait un mensonge. Le génie de M. de Lamennais à faire peser sur Dieu lui-même, sur le a été pareil à l'éclair, qui sort tout à coup christianisme, sur l'Eglise, le poids des hé- de la nue, traverse et déchire le ciel sans y résies et des schismes, altérations coupables laisser une lueur, et, comme las de luiou déductions menteuses de la vérité infail- même, rentre précipitamment dans les omlible ! bres, sa demeure éternelle.

M. le comte Foucher de Careil vient de découvrir, dans la bibliothèque publique de Hanovre, un précieux document pour le débat dont le Discours de la Méthode est l'ob

ments et comme le fond de son âme. Descartes est officier d'artillerie; il a vingt-trois ans; il a étudié la philosophie,

Descartes, d'ailleurs, a pris soin d'indiquer çà et là dans ses ouvrages, ce qu'il a cherché, ce qu'il a poursuivi, ce qu'il a considéré comme l'horizon légitime et comme la limite sacrée de sa pensée. « J'ai jet: c'est le témoignage de Descartes luicherché dans saint Augustin, écrivait-il même; c'est le journal intime, où seul, loin au père Mersenne le 10 mars 1642, les er- des hommes et du bruit, sous le regard de reurs de Pelagius, pour savoir sur quoi se Dieu, il a consigné les plus secrets mouvepeuvent fonder ceux qui disent que je suis de son opinion, laquelle j'avais ignorée jusqu'à présent. Mais j'admire que ceux qui ont envie de médire, s'avisent d'en cher- l'astronomie, les mathématiques, le cercle cher des prétextes si peu véritables et si ti- entier des sciences: il cherche maintenant rés par les cheveux. Pelagius a dit qu'on à se reconnaître lui-même et à reconnaître pouvait faire de bonnes œuvres et mériter son Dieu parmi tout cet amas de connaisla vie éternelle sans la grâce, ce qui a été sances qui l'environne. « En novembre condamné de l'Eglise; et moi je dis qu'on 1619, écrit-il, j'ai eu un songe pendant lepeut connaître par la raison naturelle que quel j'ai récité le poëme VII d'Ausone, Dieu existe, mais je ne dis pas pour cela commençant ainsi : "Quel chemin de la vie que cette connaissance naturelle mérite de suivrai-je?>> Chose singulière! Saint Au

soi, et sans la grâce, la gloire surnaturelle que nous attendons dans le ciel: car, au contraire, il est évident que cette gloire étant surnaturelle, il faut des forces plus que naturelles pour la mériter. Et je n'ai rien dit touchant la connaissance de Dieu

gustin s'était récité le même poëme, il s'était adressé la même parole, avant de prendre son vigoureux essor vers le Christ.

L'année suivante, Descartes a trouvé ce qu'il cherchait, il a trouvé sa Méthode. En l'année 1620, j'ai commencé à com

prendre le fondement de l'invention mer-cette sage et vertueuse humilité du chré veilleuse. >>> tien! J'appelle vices des maladies de l'aM. Foucher de Careil, fait, en transcri- me moins aisées à connaître que les malavant ces lignes, un rapprochement plein de dies du corps, parce que nous avons souconvenance et de grandeur. « Vers la même vent éprouvé la parfaite santé du corps, époque, dit-il, à l'autre bout de l'Al'ema- mais celle de l'esprit jamais. >>> Le jeune gne, un autre inventeur, presque compa- philosophe qui parle ainsi, écrira un jour rable à Descartes, Képler écrivait: «De- dans la pleine possession de son œuvre et puis huit mois, j'entrevois la lumière; de- de sa gloire. «L'orgueil consiste visiblepuis trois mois, j'aperçois le jour; depuis ment en ce que ignorant la nature de quelquelques jours, je contemple le plus admi-que qualité, ils concluent que c'est une quarable soleil... Si vous voulez en savoir l'é- lité occulte, c'est-à-dire impénétrable à poque exacte, c'est le 8 mars 1618 que l'esprit humain, comme si leur comaissance cette idée m'est apparue. » Képler et Des- devait être la règle de toutes les connaissancartes ne se connaissaient point. Le pre-ces humaines. >>>

mier avait pâli depuis trente ans sur ses tables hérissées de chiffres, quand l'autre brisait son épée et s'ensermait dans son poêle. Et cependant Képler découvrait en 1618 les lois qui n'étaient qu'un cas particulier de la méthode que découvrait Descartes en 1620. Il y a des époques fastiques pour l'esprit humain. >>>

Descartes n'a pas voulu produire tout de suite son invention merveilleuse, comme il l'appelait dans son premier-transport; il l'a gardée en lui et travaillée sans relâche pendant près de vingt années, par une sorte de pudeur sublime pour la science elle-même. « Comme un acteur, dit-il, met un masque pour ne pas laisser voir la rougeur de son front; de même, moi qui vais monter sur

nore; si elle devient publique, elle s'avilit. >>

Et quelles sont les dispositions morales de Descartes en ces jours de méditation le théâtre de ce monde où je n'ai été jusconcentrée et toute-puissante? C'est une qu'ici que spectateur, je parais masqué sur piété, c'est une ferveur, c'est une surabon-la scène. » Il ajoute : « La science est comdance d'enthousiasme et de foi quilinonde; me une femme; elle a sa pudeur; tant l'auteur du Discours de la Méthode a conçu qu'elle reste auprès de son mari, on l'hoson invention dans la prière, il l'a méditée sur les chemins de Lorette. « Avant la fin ★ de novembre, lisons-nous dans son jour«nal, je gagnerai Lorette à pied depuis << Venise, si cela se peut commodément, et << si c'est l'usage: sinon, je ferai du moins <«ce voyage avec toute la dévotion qu'on a Descartes, celle de l'inspiration qui conçoit, «coutume d'y apporter, et je terminerai et celle de la réflexion qui compose. « On <<complétement inon traité avant Pâques; pourrait trouver étonnant, fait-il observer, «et, si les livres ne me manquent pas, et << qu'il en paraisse digne, je le publierai <<comme je l'ai promis, aujourd'hui 1620, << 23 septembre. »

Le Discours de la Méthode, découvert en 1620 ct publié en 1637, se trouve ainsi avoir réuni dans son développement laborieux ces deux époques de la vie dont parle

que les grandes pensées se rencontrent plutôt dans les ouvrages des poëtes que dans ceux des philosophes. Cest que les poëtes écrivent par enthousiasme et par force d'iDans ce grand esprit, ainsi purifié par la magination. Il y a en nous des germes de pénitence et par l'oraison, les vérités de la science, comme des germes de feu dans le religion semblent naître d'elles-mêmes, caillou. Les philosophes les en tirent par le comme les étoiles qu'on voit se lever sur la raisonnement; les poëtes les font étinceler sérénité d'un beau ciel. «Dieu, dit-il, a par l'imagination, ils brillent davantage. >>> fait trois miracles: les choses de rien, le M. Foucher de Careil ne s'est pas borné libre arbitre et l'Homme-Dieu. » Et ailleurs à éditer ces manuscrits inconnus; il a, dans il exprime cette pensée si chrétienne, cette une solide et savante introduction, exercé pensée qui est comme détachée de l'évan- sa critique et porté son jugement sur l'œugile de saint Jean: «Il n'y a qu'une force vre du génie dont il nous révélait les comactive dans les choses: l'amour, la charité, mencements. l'harmonie. »

La Méthode Cartésienne, la méthode qui

Comme on aime aussi à sentir, au sein de dit : « Je pense, donc je suis!... et qui, tous les ébats et tous les triomphes du l'homme étant donné avec ses modalités, génie, ce retour de l'homme sur son néant, affirme Deu avec toutes ses perfections,

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