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négociations. Cependant les annales des époques antérieures fournissent aussi des exemples d'une intervention étrangère admise par le divan. En 1774, à la paix de Kaïnardji, en 1779 et en 1802, l'intervention de la Russie et de la Prusse a été admise.

« La Russie pense que les Grecs ne peuvent raisonnablement porter plus loin leurs espérances. Ils jouiraient d'une liberté et d'une franchise absolue de commerce et auraient leur propre pavillon.

« Le patriarche grec, qui continuerait de résider à Constantinople, y serait en quelque sorte le représentant de la nation.

« Les Turcs conserveraient garnison dans quelques forteresses, avec un rayon au-delà duquel ils ne pourraient l'étendre.

« Il n'y aurait d'ailleurs ni pacha ni gouverneur, mais chacune des principautés paierait un tribut proportionné à son étendue et à sa richesse.

« Les réglemens relatifs à l'organisation intérieure deviendraient l'objet d'une seconde négociation entre les puissances.

« La Porte de son côté aurait un véritable avantage à négocier. Une quatrième campagne n'aura vraisemblablement pas plus de succès pour elle que les précédentes, et l'arrangement proposé lui assurerait la paix et la tranquillité, et des revenus réguliers provenant des tributs des diverses principautés.

<< Jusqu'à présent les pachas rebelles troublaient à chaque instant son repos, et gardaient pour euxmêmes les trésors qu'ils arrachaient au peuple ; ces révoltes ou soulèvemens des pachas ambitieux et avides cesseraient.

« Mahomet II a accordé aux îles d'être simples tributaires. Ce mode aurait d'ailleurs pour les alliés l'avantage de leur permettre de garantir l'affranchissement de la Grèce sans dévier des principes qui font la base de leur politique, et sans avoir l'apparence de vouloir favoriser des projets d'une indépendance absolue.

« La Russie propose donc,

« 1o. D'approuver les avis énoncés dans ce mémoire;

« 2o. De convenir que des instructions analogues seront adressées aux ambassadeurs et ministres alliés à Constantinople;

« 3°. De laisser à ces ministres toute la latitude nécessaire;

« 4o. De convenir que l'on pourrait communiquer successivement toutes les parties du plan de pacification proposé par l'alliance;

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5°. D'informer les ministres qu'ils rempliront

le désir des alliés en faisant adopter par la Porte

le principe d'une intervention;

« 6°. Il faudrait réprésenter à la Porte que la création de trois principautés diminuerait l'intensité des forces de la Grèce, et que, comme la Porte aurait la nomination des hospodars, princes ou autres, elle s'attacherait par là les familles les plus importantes parmi les Grecs. »

(Page 401.) Convention conclue entre la Russie et les États-Unis pour la limitation de leurs possessions sur la côte nord-ouest de l'Amérique, et signée à Pétersbourg le 17 avril 1824.

Au nom de la très sainte et indivisible Trinité.

Le président des États-Unis d'Amérique et S. M. l'empereur de toutes les Russies, voulant cimenter les liens d'amitié qui les unissent, et assurer entre eux le maintien invariable d'un parfait accord, moyennant la présente convention, ont nommé pour leurs plénipotentiaires à cet effet, savoir, le président des États-Unis d'Amérique, le sieur Henri Middelton, citoyen desdits États, et envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire près S. M. I.; et S. M. l'empereur de toutes les Russies, les amés et féaux, les sieurs comte Charles-Robert de Nesselrode, conseiller privé actuel, membre du conseil d'État, secrétaire d'État dirigeant le ministère des affaires étrangères, chambellan actuel, chevalier de l'ordre de SaintAlexandre Newsky, grand'croix de l'ordre de SaintWladimir de première classe, chevalier de celui de l'Aigle-Blanc de Pologne, grand'croix de l'ordre de Saint-Étienne de Hongrie, chevalier des ordres

du Saint-Esprit et de Saint-Michel, et grand'croix de celui de la Légion-d'Honneur de France, etc.; et Pierre de Poletica, conseiller d'État actuel, chevalier de l'ordre de Sainte-Anne de première classe, et grand'croix de l'ordre de Saint-Wladimir de seconde.

<< Lesquels, après avoir échangé leurs pleins-pouvoirs, lesquels ont été trouvés en bonne et due forme, ont arrêté et signé les stipulations sui

vantes:

« Art. 1or. Il est convenu que dans aucune partie du grand Océan appelé communément Océan Pacifique ou mer du Sud, les citoyens ou sujets des hautes puissances contractantes ne seront ni troublés ni gênés, soit dans la navigation, soit dans la faculté d'aborder aux côtes sur des points qui ne seraient pas déjà occupés, afin d'y faire le commerce avec les indigènes, sauf toutefois les restrictions et conditions déterminées par les articles qui suivent.

« Art. 2. Dans la vue d'empêcher que les droits de navigation et de pêche exercés sur le grand Océan par les citoyens et sujets des hautes puissances contractantes ne deviennent le prétexte d'un commerce illicite, il est convenu que les citoyens des États-Unis n'aborderont à aucun point où il se trouve un établissement russe, sans la permission du gouverneur ou commandant, et que réciproquement les sujets russes ne pourront aborder sans permission à aucun des établissemens des États-Unis sur la côte nord-ouest.

« Art. 3. Il est convenu en outre que dorénavant il ne pourra être formé par les citoyens des États-Unis, ou sous l'autorité desdits États, aucun établissement sur la côte nord-ouest d'Amérique, ni dans aucune des îles adjacentes, au nord du cinquante-quatrième degré et quarante minutes de latitude septentrionale, et que de même il ne pourra en être formé aucun par des sujets russes ou sous l'autorité de la Russie au sud de la même parallèle.

« Art. 4. Il est néanmoins entendu que pendant un terme de dix ans à compter de la signature de la présente convention, les vaisseaux des deux puissances, ou qui appartiendraient à leurs citoyens ou sujets respectifs, pourront réciproquement fréquenter, sans entrave, quelconque, les mers intérieures, les golfes, havres et criques sur la côte mentionnée dans l'article précédent, afin d'y faire la pêche et le commerce avec les naturels du pays.

« Art. 5. Sont toutefois exceptées de ce même commerce accordé par l'article précédent, toutes les liqueurs spiritueuses, les armes à feu, armes

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