quatre quatre de ces religieux sont à Paris, dans l'intention d'y suivre des cours dans les hôpitaux, et d'y acquérir des connoissances qui les mettent en état d'être plus utiles aux malades. Leur extérieur seul annonce des hommes pleins de l'esprit de leur vocation. Ils n'ont rien, ils vivent de pain et d'eau, ils couchent sur la dure; mais ils n'en paroissent pas moins heureux, et n'aspirent qu'à servir la religion et l'humanité. Nous croyons pouvoir recommander aux ames généreuses cette œuvre naissante et ces charitables et pieux penitens. -M. Jean-Lambert Muratory, prêtre du diocèse d'Aix avoit prêté le serment de la constitution civile du clergé en 1791. Lors du Concordat, il fut obligé de quitter son diocèse où on refusa de l'employer, et il se retira dans le diocèse d'Avignon, où M. Périer n'exigeoit aucune rétractation. M. Muratory se soumit seulement au Concordat de 1801; mais il n'abjura pas la constitution civile du clergé, comme on l'a dit, puisqu'au contraire ce fut son attachement à cette même constitution qui l'avoit forcé d'abandonner son diocèse. Il fut fait curé de Comps, dans l'arrondisseinent de Nîmes. Dans ces derniers temps, M. Muratory a senti enfin la nécessité de renoncer à des systèmes faux et schismatiques, et, par un ecte dressé à Arles le 18 juin 1822, il reconnoît que la prétendue constitution civile du clergé est contraire, en plusieurs points, aux dogmes catholiques, et, dans d'autres, sacrilège, schismatique, renversant les droits de la primauté du saint Siege, et contraire à la discipline de l'Eglise; il abjure toutes les erreurs renfermées dans cette constitution, el se soumet d'esprit et de cœur au jugement qu'en a porté le saint Siège, et que les légitimes évéques de France ont accepté; il déclare enfin que la sainte Eglise catholique, apostolique el romaine, est la mère et la maîtresse de toutes les églises, et promet une vraie obéissance au Pontife romain et à M. l'archevêque d'Aix, on seul et légitime évéque. Telles sont les expressions de cet acte, qui est écrit en entier de la main de M. Muratory, et qui a été remis par lui à M. Muratory, curé de Saint-Césaire, dans la ville d'Arles. C'est ce dernier qui avoit été chargé, par M. l'archevêque d'Aix, de recevoir la rétractation de M. le curé de Coimps, et de le relever des censures. : NOUVELLES POLITIQUES. PARIS. LL. AA. RR. MADAME et Mgr. le duc d'Angoulême ayane en connoissance que la principale église de Chateauroux se trouvoit interdite aux fidèles, à cause des dangers qu'ils pouvoient y courir, ont accordé un don de 1000 fr. chacun, destiné aux frais d'une partie des réparatious les plus urgentes. -S. A. R. Mgr. le duc d'Angoulême étant venu à Montmartre, le G du courant, visiter le mécanisme nocturne du télégraphe, a fait passer à M. le maire, le lendemain, une somme de 300 fr. pour étre distribuée aux pauvres de cette paroisse. Ce Prince a envoyé, te to, à M. le préfet de l'Aude une somme de 500 fr. pour être distribuée aus habitans du village d'Esperaza, qui ont le plus souffert des suites de l'orage du 22 août. 1 Les obsèques de M. le duc d'Escars ont été célébrées, le ra, dans l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois. Les grands dignitaires de la maison du Roi, parmi lesquels on remarquoit Mgr. l'évêque d'Hermopolis, ont assisté à cette pieuse cérémonie. M. le duc d'Escars, quoique sa maladie ait été très-vive, avoit pu se confesser. C'est M. Fabbé Roché, confesseur du Roi, qui lui a porté les secours de la religion. M. le ministre de l'intérieur devant faire un voyage en Bretagne, pour le rétablissement de sa santé, les porte-fcuilles de son ministère seront signés, pendant son absence, par M. le garde des sceaux: - M. le vicomte de Chateaubriand, ambassadeur de France à Lon dres, est arrivé, le 12, à Paris. D'après une ordonnance du. 6 septembre, la grande école normale de Paris est supprimée; elle sera remplacée par des écoles nor mates partielles des Académies. Les chefs et maitres de conférences de l'école, qui n'auroient pas droit à une pension de retraite, récevront leur traitement actuel jusqu'au ter, juillet 1824. Le mi. nistre de l'intérieur soumettra à l'approbation du Roi l'état des sccours qui pourront être accordés à ceux des élèves qui ne seront pás employés dans l'enseignement. M. Barbier, administrateur de la Bibliothèque du Ror, a dcmandé et obtenu sa retraite; il est remplacé par M. Valery, biblicthécaire de Saint-Cloud, et celui-ci l'est à Saint-Cloud par M. Alexartrames coupables. Le nombre des lettres saisies est de dix mille: trois des auteurs ont été arrêtés. dre Sonmet. Bories, Raoulx, Goubin et Pomier, ont donné, le 9. leur đísistement du pourvoi en cassation qu'ils avoient formé contre le ju gement qui les condamne à la poire de mort. Ils sont détenus à Bi cetre. La police a découvert Timprimerie dans laquelle ont été fabriquées les lettres criminelles contenant des injures et des menaces à différens magistrate. On a saisi des documens importans qui mettront la justice à méme de remonter jusqu'aux principaux auteurs de ces On a trouvé, le 11, dans la boite de la grande poste aux le:tres, une lettre adressée à M. de Marchangy. L'arrêt de mort y est tracé au pinceau, en lettres imprimées avec des caractères de cuivre; un poignard, dessiné à la plume, est figuré à la place de la signature. Cette letire porte le n°. 247. Le 12, la cour d'Assises de Paris a prononcé son arrêt contre les éditeurs du Constitutionnel, du Courrier françois, du Journal, du Commerce et du Pilote, qui avoient rendu compte avec infidélité et mauvaise foi des audiences de la cour d'assises, dans l'affaire de la conspiration de La Rochelle. Les sieurs Guise, éditeur responsable du Constitutionnel, et Faucillon, éditeur responsable du Journal du Commerce, sont condamnés chacun en un an d'emprisonnement et 5,000 fr. d'amende; Legracieux, éditeur responsable du Courrier françois, en six mois d'emprisonnement et 3,000 fr. d'amende; Cassano, éditeur responsable du Pilote, en un mois d'emprisonnement et 1000 fr. d'amende. Il est interdit pendant un an, au Constitutionnel et au Journal du Commerce, de rendre compte des débats judiciaires. Cette interdition est réduite à six mois pour le Courrier françois et trois mois pour le Pilote. L'arrêt ordonne la suppression et la destruction de tous les numéros incriminés partout où ils pourront ètre saisis. L'arrêt sera imprimé et affiché au nombre de 500 exemplaires. Les motifs et les disposit lispositifs du jugement seront insérés dans chacun desdits quatre journaux dans le mois, à compter de ce jour. Guise et Faucillon sont condamnés chacun au tiers des frais du procès; Legracieux aux deux neuvièmes, et Cassano au neuvième.. Une ordonnance de M. le préfet de police, affichée le 11, soumet à une surveillance particulière tous les individus qui chantent des chansons ou jouent des instrumens dans les rues et dans les places publiques, et prescrit les conditions sous lesquelles ils pourront exercer leur profession. Un ouvrier, nommé Jean Blanchard, convaincu d'avoir proféré des cris séditicux dans un moment d'ivresse, a été condamné par le tribunal correctionnel à six jours d'emprisonnement. Par arrêté de S. Exc. le grand maitre de l'Université, M. l'abbé Nachaur vient d'être nommé proviseur du collège royal de Strasbourg, en remplacement de M. Besson. M. le baron Locard, préfet de la Vienne, a reçu une lettre des carbonari, qui le condamne à mort, attendu, est-il dit, qu'il a nommé un juri disposé à accorder au procureur-général les victimes qu'il demande. Les nommés Kaymond, Gamelon, Dolhaye, ex-officiers au 13. régiment d'infanterie de ligne; Dupuy et Fouré, officiers réformés, tous coutumaces, et accusés de complot tendant à renverser le gorvernement du Roi, ont été condamnés, le 7 de ce mois, à la peine de mort par la cour d'assises du département de la Loire-Inférieure. Le sicur Baudry, impliqué dans la même affaire, a été acquitté. Les personnes que le gouvernement envoie dans les Etats de l'Amérique du Sud, sont parties de Rochefort, le 17 août. L'expé dition se dirige d'abord sur New-Yorck. Le roi de Naples, qui se rend au congrès de Vérone, a dù s'embarquer, le 8 de ce inois, pour Livourne. Dix-ncuf étudians prussiens, prévenus d'avoir fait partie d'associations secrètes, ont été transférés dans des forteresses, où ils doivent être détenus pendant trois mois. L'empereur de Russie vicut d'ordonner la dissolution immédiate de toute société secrète : les francs-maçons se trouvent compris dans cette suppression. Tout employé de l'Etat doit faire sa renonciation entre les mains de ses chefs, sous peine de destitution. Affaire de Saumur; cour d'assises de Poitiers. Séance du 9 septembre. La cour donne acte au ministère pub'ic des réserves faites contre un journal des audiences, rédigé par le sieur Catineau. M. le président envoie chercher Me. Drault à son domicile, et lui adresse des reproches. M. le procurcar-général a la parole pour la réplique. Il y a eu complot, puisque, non-seulement la résolution d'agir a été concertée, mais qu'elle a reçu toute l'exécu tion qui dépendoit des conjurés. N'est-ce pas se rendre coupable de révolte que de vouloir renverser par la force les ministres établis par le Rot? Les doctrines qu'on a professées pendant quelques années ont amené les troubles du mois de juin 1820, et l'élection d'un régicide. Ces mémes doctrines ont précipité l'Espagne dans les malheurs qui l'accablent aujourd'hui. On a dit qu'il falloit repousser la déposition de la servante de l'accusé Caffé; mais on a oublié qu'il s'agit dans cette affaire d'un crime de lèze-majesté au premier chef. La servante d'un accusé devroitelle garder le silence lorsque le confesseur lui-même, qui doit gar der le secret le plus inviolable, est forcé de parler, quand il s'agit d'un crime qui intéresse la sûreté du trone et la vie du monarque (1). (1) M. le procureur-général de Poitiers nous permettra-t-il de lui faire observer qu'il décide ici un cas de conscience bien grave? Le secret de la confession est du droit naturel le plus rigoureux; il est la conséquence nécessaire de l'institution divine du sacrement de pénitence; il est prescrit par les lois ecclésiastiques. Le violer, c'est une injustice envers le pénitent et un sacrilege envers Dien. S'il étoit permis en quelques cas de découvrir ce qui est connu par la confesion, ce seroit le moyen de rendre la confession odieuse et d'en éloigner les fidèles. Or, comme la confession est un moyen de salut nécessaire, l'obligation du secret l'emporte sur tout autre devoir; elle est telle qu'on ne peut le violer pour éviter les tourmens ou la mort, à moins que le pénitent entny consentit éxpressément; c'est d'après ce principe que les théologiens décident différens cas de conscience que l'on peut proposer sur un sujet si délicat, et ils y appliquent cette maxime de saint Augustin, que le confesseur sait moins ce qu'il a appris en confession, que ce qu'il ne sait pas du tout. M. le procureur général résume ensuite les charges contre plusieurs des accusés, combat les doctrines sur la non-révélation, et termine par une éloquente péroraison, dans laquelle il conjure les juges, au nom de la patrie, de la protéger et de la défendre contre les criminels qui veulent la déchirer. Berton prononce ensuite un discours écrit, où il s'occupe moins de se défendre que de lancer des attaques violentes contre les jurés et le ministère publique. Les répliques des avocats ont aussitôt com mencé. Séance du 10. On a entendu Mes. Boncenne, Pervinquière, Bréchard et Bigen. Le 12, la cour d'assises a rendu son arrêt: Berton, Caffé, Saugė, Henri Fradin, Sénéchault et Jaglin, sont condainnés à mort. Allix n'a été recomma coupable par le juri, sur la question de complot, qu'à la majorité de sept voix contre cing. La cour, adoptant Tavis de la minorité du jurí, n'a considéré Allix que comme non-révé lateur. Ferrail, Ricque, Ledein, Lambert, Sauzais, Beaufils, Coudray, Allix, ont été condamnés à cinq ans d'emprisonnement, comme nonrévélateurs. Le Solitaire chrétien; par M. l'abbé Lasausse (1). Ce petit ouvrage est en deux volumes; le premier est intitulé: Le Solitaire chrétien réfléchissant, et priant pour exciter les fidèles à faire oraison, et leur apprendre à la bien faire. Ce volume consiste en actes de différentes vertus, et en élévations de cœur vers Dieu. Le second volume a pour titre : Le Solitaire chrétien, instruisant et exhortant; il renferme des entretiens du solitaire avec des personnes de différentes conditions, et ensuite des réflexions du même, pour chaque jour du mois. Ce volume finit par un recueil de sentences et de traits historiques. Telle est l'idée sommaire de l'ouvrage, autant que nous avons pu en juger par une inspection assez rapide. Nous nous réservons de revenir sur cette pieuse production, si toutefois il est nécessaire de recommander ce qui sort de la plume d'un auteur si fécond et si connu. A la fin du second volume, on trouve les titres de tous les ouvrages de M. l'abbé Lasausse; il y a 43 ouvrages différens, tous sur des matières de piété, et formant environ viron 6o volumes. (1) 2 vol. in-18. A Paris, chez Masson, rue d'Erfurth; et chez Adr. Le Clere, au burean de ce journal. |