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fût leur dignité, ou de ceux qui croiroient n'avoir point été suffisamment entendus, sans qu'on puisse taxer ces Lettres d'être subreptices ou nulles, ou alléguer l'omission de quelques formalités ou imaginer quelques autres prétextes. Nous ordonnons que ces Lettres, émanées de la plénitude 'de la puissance apostolique, subsistent à jamais, et obtiennent leur plein et entier effet, sans que personne puisse le troubler ou l'empêcher, et sans avoir égard aux règles de la Chancellerie, ni aux Lettres Commissa Divinitus, ni aux priviléges des métropoles et des églises auxquels il auroit été fait quelques changemens. Nous dérogeons à ces priviléges, et nous voulons aussi qu'on ajoute foi aux copies et aux imprimés comme à l'original.

n'ose enfreindre Que person ou contredire ce décret. Si quelqu'un l'osoit, qu'il sache qu'il encourra l'indignation du Tout-Puissant et des saints apôtres Pierre et Paul.

Donné à Rome, auprès de Sainte-Marie majeure, la veille des nones d'octobre (le 6 octobre) de l'an de l'incarnation 1822, 23o. année de notre pontificat ».

Cette bulle a été enregistrée, le 31 octobre, au conseil d'Etat avec les formalités d'usage. La circonscription des diocèses est telle qu'on s'y attendoit, à quelques différences près. Ainsi le souverain Pontife n'a point cru devoir mettre encore à exécution l'érection de Cambrai en métropole, qui avoit été convenue en 1817. Des raisons particulières, et que l'on soupçonnera aisément, ont engagé à différer cette mesure. On laisse le diocèse de Cambrai in statu quo, sans éri ger le siége dont il avoit été question pour Lille; mais on complète le nombre de quatre-vingts siéges promis, en rétablissant Châlons-sur-Marne, siége ancien, et déjà décrété en 1817. L'étendue du département de la Marne a paru nécessiter ce rétablissement, et il restera encore à Reims un territoire assez considérable, puisqu'outre l'arrondissement de ce nom, le diocèse comprendra tout le département des Ardennes.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le saint-Père continue ses promenades dans cette capitale et dans les environs; chaque jour Sa Sainteté sort, et va visiter quelque église on quelque établissement.

- Le 15 octobre, M. le due de Blacas, ambassadeur extraordinaire de S. M. très-chrétienne près le saint Siége, a présenté à Sa Sainteté ses lettres de récréance et s'est mis le jour suivant en route pour Paris. Le 18, M. le duc de Laval, qui le remplace en la mêine qualité, a eu P'honneur de présenter à Sa Sainteté ses lettres de créance.

Le 4 octobre, jour de la fète de saint François d'Assise, les Capucins ont pris possession à Venise de l'église du Rédempteur et du couvent qui y est contigu, dans l'île de Giudecca; le rétablissement de ces religieux, qui ont repris à la fois leurs observances et leur habit, est dû à la protection de l'empereur François II, et a fait plaisir à tous les fidèles. A Turin, les Dominicains sont également rentrés le premier dimanche d'octobre, qui est consacré au rosaire, dans le couvent et l'église de Saint-Dominique.

PARIS. Le jour de la Toussaint, à six heures et demie du ma tin, M. l'évêque d'Hermopolis a célébré la messe dans les appartemens de Sa Majesté, et lui a donné la communion. Leta Roi a ensuite entendu la messe à l'heure ordinaire, Dans la chapelle du château, la grand'messe a été célébrée par M. de Beaulien, archevêque d'Arles; te soir, M. l'abbé Fayet a commencé la station de Avent. Après un exorde relatif à la fête, l'orateur a montré que Lautorité du témoignage des martyrs étoit inattaquable par leur nombre et par leur constance. Les Princes et Princesses ont assisté à tous les offices du soir et du matin.

- Il avoit été question en 1817 d'une promotion de pairs ecclésiastiques; elle fut empêchée alors par divers obstacles. Les mêmes hommes qui ne vouloient point de Concordat s'effarouchoient à l'idée de voir des évêques siéger dans la chambre des pairs. Toute influence, toute considération, toute prérogative accordées au clergé, faisoient jeter les hauts cris, non-seulement aux libéraux, mais à leurs cousins. les doctrinaires. Heureusement que le gouvernement ne se laisse plus effrayer par leurs alarines feintes ou par leurs raisons

subtiles. Quand toutes les classes de la société sont représentées, pourquoi l'épiscopat ne le seroit-il pas? On applaudira donc à l'ordonnance royale du 31 octobre, qui élève à la dignité de pairs MM. Duchilleau, archevêque de Tours; de la Fare, archevêque de Sens; de Coucy, archevêque de Reims; de Quélen, archevêque de Paris; de Boulogne, évêque de Troyes; de Latil, évêque de Chartres; le prince de Croï, évêque de Strasbourg; et Frayssinous, évêque d'Hermopolis. Cette faveur accordée à des prélats ilustres par leurs noms, leurs talens et leurs services, tournera à la gloire du clergé,. et pourra être même d'une utilité directe pour l'église, en lui donnant dans une des chambres des organes et des défenseurs de plus.

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- Le jour de la Toussaint, à une heure, M. l'abbé Rauzan, supérieur des missions, a béni la nouvelle chapelle, disposée dans l'ancien local des Bernardins. Après la cérémonie M. l'abbé Lævenbruck, directeur de l'association de Saint-Joseph, a célébré la messe, à laquelle ont assisté un grand nombre de maîtres et d'ouvriers. La messe a été suivie de cantiques. M. l'archevêque de Paris est arrivé sur ces entrefaites, et a été complimenté par un des maîtres. Le prélat s'étant rendu à la chapelle, a adressé aux assistans une exhortation analogue à la fète du jour et à l'objet de l'association, et a donné le salut et la bénédiction du saint Sacrement; puis étant passé dans la salle des jeux, Ms. a parcouru les rangs, a parlé à plusieurs ouvriers, et a été témoin du bon ordre et de la satisfaction qui règnent dans cette réunion. Le prélat a exprimé combien il étoit content de ce qu'il voyoit, et quelles espérances il formoit pour l'avenir d'une œuvre qui s'annonçoit sous des auspices si favorables. Le soir on a dit les vêpres, et M. le directeur a fait une Instruction. L'activité et la prudence du missionnaire, le zèle des maîtres, et les bonnes dispositions des ouvriers, concourent au succès de cette association. Il arrive beaucoup de sujets de provinces; seulement on nous prie d'a vertir qu'il ne faut envoyer à Paris que des jeunes gens qui aient fait leur apprentissage: il ne suffit pas, comine quelques-uns ont paru le croire, d'avoir choisi tin état, et commencé un art ou un métier; il est nécessaire de le savoir, De plus on recomanande de vouloir bien prévenir le directeur plusieurs jours avant l'arrivée des sujets, afin qu'on ait le temps de chercher ce qui leur convient. On prévient de

plus que les ouvriers en tissus se placent plus difficilement à Paris, et qu'il vaut mieux ne pas s'exposer à en envoyer. Ces recommandations, que l'on nous prie de mettre sous les yeux de MM. les curés, sont dans l'intérêt même des ouvriers, auxquels on veut épargner un voyage et une dépense inutiles.

- Dimanche dernier, on a célébré, par anticipation, dans plusieurs paroisses de la capitale, la fête de saint Charles; on sait que le saint archevêque fut un des plus zélés promoteurs de la restauration de la discipline ecclésiastique, après le concile de Trente; aussi le clergé, en plusieurs lieux, l'honoret-il comme un patron spécial.

- Msr, le duc d'Angoulême a envoyé 2000 fr. à M. l'archevêque de Rouen, pour les réparations de sa cathédrale. MADAME a fait passer au prélat 1000 fr. pour le même objet. Un tel exemple ne pourra qu'encourager la générosité des fideles.

- Le dimanche 27 octobre, M. le duc de Rohan a bien voułu présider à la première communion des enfans, dans la paroisse de Tourni, diocèse d'Evreux; c'est la deuxième fois qu'on y entendoit le pieux et noble pair, qui étoit venu la veille loger chez M. le curé de Tourni pour diriger tous les exercices. Les enfans n'ont pas été moins touchés des exhortations de l'officiant que du recueillement et de la ferveur dont il leur donnoit l'exemple; et les habitans qui étoient accourus à le cérémonie, ont entendu avec un vif intérêt les paroles de religion que leur a adressées avec autant d'onction que de bonté celui dont la vocation seule est déjà une leçon puissante.

- La retraite ecclésiastique de Bordeaux paroît être la dernière de celles qui ont eu licu, cette année, dans les divers diocèses. Elle s'est ouverte le 17 octobre, et a duré huit jours. Plus de cent soixante prêtres étoient réunis au grand séminaire, ayant à leur tête leur vénérable archevêque, qui logeoit avec eux et se trouvoit à tous les exercices. La piété, la douceur et l'humilité du prélat étoient un grand exemple et un puissant encouragement, qui ajoutoit à la force des discours de M. l'abbé Boyer, de Saint-Sulpice. Cet ancien professeur s'est consacré depuis quelques années à ce genre de ministère, auquel il étoit préparé par l'étude et l'enseigneincut de la théologie, non moins que par la nature de son talent et par les succès qu'il a eus autrefois dans la chaire. Il a, pendant les dernières vacances, dirigé plusieurs retraites; et depuis qu'on l'a entendu à Paris il y a deux ans, il a rendu les inêmes services dans différens diocèses, et y a produit de grands fruits. La retraite de Bordeaux, où, chaque jour, il a donné deux discours et une conférence, n'a pas été moins édiGante et moins efficace que les précédentes, et elle paroît avoir répondu à l'attente d'un prélat dont les vertus appellent les bénédictions de Dieu sur les travaux. Son diocèse commence, grâce à sa prévoyance, à réparer les pertes qu'il avoit faites. Deux petits séminaires lui promettent, par la suite, un plus grand nombre de coopérateurs; l'établissement formé à Bazas sera surtout utile, en ce qu'il est exclusivement destiné aux élèves pour l'état ecclésiastique dont la vocation n'y est point contrariée par un mélange souvent préjudiciable. De plus, on a établi, à Bordeaux, une école préparatoire dans le genre de celle que le pieux abbé Teysseire avoit créée à Paris, et qui y a prospéré; et cette école contribuera encore à alimenter les séminaires, et à préparer de bons pasteurs pour un diocèse vaste et où les besoins sont si grands.

M. l'abbé Desmasures a prêché le mois dernier avec beaucoup de succès à Saint-Omer. Long temps avant l'heure indiquée on se pressoit pour l'entendre; la vaste enceinte de l'ancienne cathédrale ne pouvoit contenir l'affluence des fidèles, et malgré la foule, le silence et le recueillement étoient parfaits. Les trois dernières prédications ont été terminées dans chaque église par une quête pour la Terre - Sainte. M. l'abbé Desmasures, après avoir prêché à Boulogne et à Calais, s'est rendu le 26 à Aire, d'où il doit aller à Dunkerque, et il comptoit se faire entendre dans ces divers licux.

- Les travaux des missionnaires commencent en ce moment sur plusieurs points du royaume. Une inission vient d'avoir lieu à Erce, arrondissement de Saint-Girons, Arriège; dès le jour de l'ouverture, les habitans accoururent en grand nombre aux exercices, et cette ardeur s'est maintenue. On a vu revenir des personnes long-temps égarées, et des partisans de la petite église. M. Escaffre, chef de la mission, a présidé à la cérémonie de la croix, qui s'est faite dans le plus grand ordre. Les militaires du cordon, formé sur les frontières, avoient offert leurs secours aux missionnaires pour empêcher tout tumulte, mais la bonne tenue des habitans a rendu leur assistance inutile.

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