} puissante protectrice. Il ne nous est pas permis d'oublier que ce royaume lui a été consacré d'une manière toute particulière. La déclaration rendue par Louis XIII, le to février 1638, confirmée par ses successeurs, et publiée de nouveau par le monarque actuel, est un monument toujours subsistant, qui, s'il fonde nos espérances, doit aussi exciter notre piété. Il est juste de nous rappeler dans quelle circonstance Louis XIII fit son Vœu. Ce prince, marié en 1615, n'avoit point encore d'enfans vingt-deux ans après : la reine avoit eu recours aux prières de plusieurs personnes célèbres dans ce temps par leur piété; elle avoit visité plusieurs pélerinages, et fait des vœux pour obtenir ce qu'elle souhaitoit. Elle alla, entr'autres, avec Louis XIII, à Notre-Dame de Liesse. Nous avons parlé, no. 619, d'un Frère Augustin du couvent de la place des Victoires, qui déclara avoir appris d'une manière surnaturelle la naissance future du Dauphin. L'auteur du Vœu de Louis XIII cite une semblable révélation faite à un dės plus saints prêtres de ce temps, Claude Bernard, dit le Pauvre Prétre, instituteur du séminaire des XXXIII, mort le 3 mars 1641; on voit dans sa Vie, par Thomas Le Gauffre, son disciple, que le Frère Augustin et lui s'étoient communiqué leurs révélations, et que Bernard l'annonça lui-même à la reine, et en écrivit depuis le récit que Le Gauffre nous a transmis. Un autre fait que nous trouvons dans les monumens du temps prouve que la naissance de Louis XIV fut alors regardée conune un bienfait de l'ordre le plus rélevé. Anne d'Autriche s'étoit spécialement recommandée aux prières d'une religieuse Annonciade, Charlotte Dupuy, dite en religion de JésusMaria, que la guerre avoit obligée de se réfugier de Montdidier à Paris. Elle fit vœu, si elle obtenoit un fils, de fouder un monastère en actions de grâces. La religieuse lui annonça que sa prière seroit exaucée, et qu'elle auroit un fils. La reine tint sa proinesse; non-sculement elle fit bâtir le Val-de-Grâce avec beaucoup de magnificence, et voulut que sur la première pierre ont gravât ces mots: Ob gratiam diù desideratam regii et secundi partús, 5". bris. 1639; elle témoigna encore sa reconnoissance à Charlotte Dupuy, en fondant le couvent des Annonciades de Meulan, où cette fille établit sa communauté, le 18 mai 1638, quatre mois avant la naissance de Louis XIV. L'archevêque de Rouen, François de Harlay, mit, au nom de la reine, le 25 juin 1639, la première pierre de ce monastère. Des lettres-patentes, du 16 juillet 1643, autorisèrent la fondation, en actions ce grâces, disoit le roi, de notre heureuse et désirée naissance. Mais les troubles de la minorité suspendirent les travaux; le bâtiment ne fut achevé qu'en 1682. On y grava, en lettres d'or, sur un mar bre noir, au-dessus du portail de l'église, cette inscription: Ob spem divinitus factam optatæ per 23 annos prolis, volum à matre susceptum Ludovicus magnus solvit; inscription qui prouve le vœu de la reine, et indique la prédiction de la naissance (1). On s'accorda donc dans le temps à regarder la nais (1) Voyez le Discours sur l'Histoire des Fondations royales, par Richard, Paris, 1695; il avoit vu l'inscription et les lettres-patentes. Voyez aussi le grand Dictionnaire géographique d'Expilly, in-folio, tome IV, art. Meulan. sance de Louis XIV comme une grâce merveilleuse de la Providence. Le roi, dans sa lettre d'annonce aux ambassadeurs, disoit que tout ce qui a précédé l'accouchement fait voir que ce fils lui est donné de Dieu. Anne d'Autriche en demeura surtout persuadée, et en rendit grâces à Dieu par les prières et les pélerinages qu'elle fit en personne, ou qu'elle fit faire par d'autres, et par les fondations dont nous avons parlé. , Si de ces temps anciens nous passons à une époque toute récente, nous trouverons encore des traits de la protection de la sainte Vierge. Ne nous est-il pas permis de croire que la naissance d'inn autre Bourbon, après un grand crime, est encore due à cette intercession? On sait quelles prières unanimes furent alors adressées au ciel de totes les parties de la France et nous pouvons, avec Fanteur du présent écrit, plaindre ceux qui ne vérroient pas le doigt de Dieu dans l'évènement qui est venn sécher tant de larmes. Cet écrit a done été inspiré par les sentimens les plus religieux et les plus françois. L'auteur, que nous savons être un ecclésiastique distingué par son mérite et par sa piété, développe en quelques pages les mos, qui doivent nous porter à redoubler de dévotion cuvers la sainte Vierge; il nous y excite surtout par le spectacle des derniers évènemens qu'il envisage en homme nourri des sentimens de la foi. Enfin, il consacré une longue note à rappeler la prédiction de Claude Bernard sur la naissance de Louis XIV, tà présenter quelques réflexions sur ce fait histo que. Il parut, en 1814, une brochure sous le même Are du Rœu de Louis XIII; elle étoit de l'abbé de : Pazzis, mort depuis, et connu d'une manière peu heu....reuse par sa mission de Gand. Il est inutile de dire que cette brochure n'a aucun rapport avec la nouvelle. Les deux écrits ne se ressemblent pas plus que les deux auteurs, NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. ROME. Le 17 et le 18 juillet, deux jeunes Turcs, nés en Egyp'e, ont été baptisés. Le 1er., nommé Hairalla, a reçu le baptême et la confirination des mains de M. Muccioli, ar... chevêque d'Agathopolis. Il a eu pour parrain M. le comte Charles-Louis del Giglio, son patron. Le second, nommé Sait, a reçu les mêmes sacrémens des mains de M. le cardinal Galeffi, et fut tenu sur les fonts par M. Améric Galeffi, frère de S. Em., au nom de S. M. la duchesse de Lucques. Tous les deux sont entrés au service de cette princesse. - Le 20 juin, M. le chanoine Sylvestre Belli traita, dans une Académie de la religion catholique, le sujet suivants C'est une erreur de dire, avec M. de Tracy, que la volonté est un mode et une conséquence de la faculté de sentir. Il fit sentir l'incohérence et les contradictions de ce. système, qui confond les opérations intellectuelles et libres de l'ame avec la sensibilité organique, et d'après lequel la liberté ne seroit plus qu'un vain nom et une chimère. Il paroît que l'Académie de la religion catholique s'est proposée; dans le cours des lectures de cette année, de combattre spécialement le matérialisme plus ou moins déguisé de Cabanis et de son école. - Le jour de la fête de saint Pierre et saint Paul, S. A. I. Parchiduc-cardinal Rodolphe donna, à Vienne; la consécration épiscopale au docteur Grégoire-Thomas Zeigler, évêque de Tynice, qui avoit été préconisé dans le consistoire du 19 avril. A PARIS. Le jour de la fête de l'Assomption, Mgr. l'évêque d'Hermopolis, chanoine honoraire de la métropole de Paris officiera pontificalement en cette qualité dans la basilique, le matin de la fête; le soir, Msr. l'archevêque de Paris officiera à la procession, à laquelle LL. AA. RR. assisteront. -Le sacre de M. l'évêque de Dijon s'est fait dimanche, à Sainte-Geneviève, avec beaucoup de poinpe. Outre le prélat consécrateur et ses assistans, il s'y trouvoit M. l'évêque de Cybistra; MM. les évêques nommés de Rodez et de SaintClaude; MM. les grands-vicaires de Paris, plusieurs curés et ecclésiastiques de la capitale, et un grand nombre de fidèles. L'église avoit été disposée avec beaucoup de goût par les soins de MM. les missionnaires. La grandeur du vaisseau ajoutoit un nouvel éclat à la cérémonie; et quand le prélat nouvellement consacré a fait le tour de l'église pour donner la bénédiction suivant l'usage, il a eu à traverser une affluence très-imposante. - M. de Vintimille, ancien évêque de Carcassonne, est mort à Paris le 6 août dernier. François-Marie-Fortuné de Vintimille, d'une famille originaire d'Italie, dont une brauche étoit établie en Provence, étoit né dans le diocèse de Marseille, le 6 janvier 1750, d'un père qui étoit arrièrepetit-neveu de l'archevêque de Paris, du même wom, mort en 1746. Le jeune de Vintimille entra dans l'état ecclésiastique, et devint aumônier du Roi, grand-vicaire de Soissons, et abbé de l'lle-Dien en 1779. En mars 1788, le Roi le nomma à l'évêché de Carcassonne, et M. de Vintimille fut sacré le 12 octobre suivant. Il remit alors son abbaye de Elle-Dieu. Nous ne connoissons de M. de Vintimille aueun écrit relatif aux contestations sur le serment; nous ne dontons point cependant qu'il n'en ait publié quelqu'un. Il suivit dans cette affaire la meine conduite que ses collègues, adhéra a l'Exposition des principes, et sortit de France plutôt que de prêter le serment. Il se retira d'abord en Italie , passa quelque temps à Rome, puis se rendit en Allemagne, et séjourna en Bavière et en Autriche. C'est de Lintz qu'il répondit, le 8.novembre 1801, au Bref de Pie VII, pour demander aux évêques de France leur démission. Sa lettre exprimoit moins un refus. positif que le désir de consulter ses collègues, et de connoître les raisons de la démarche proposée. M. l'évêque de Carcassoune adhéra à la lettre écrite au Pape, le 26 mars 1802, par M. le cardinal de Montmorency et par cinq autres évêques, et il signa les Réclamations de 1803. Nous remarquerons à çe sujet, qu'un journal, qui a parlé dernièrement de M. de Vintimille, s'est trompé en disant que ces Réclamations avoient été signées par quarante-quatre évêques : on n'a ja |