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Deuxième guerre religieuse. 1567-1568.

Les huguenots, voyant Catherine rendre sa faveur aux Guises, et regardant comme funestes pour eux l'augmentation des gardes suisses et la création des gardes françaises, reprirent les hostilités.

Le roi fut presque surpris par Condé à Monceaux; mais les catholiques, au nombre de seize mille, gagnèrent la bataille de Saint-Denis (10 novembre 1567) sur les protestants, qui étaient réduits à quatre mille hommes et privés d'artillerie. Le connétable de Montmorency y fut tué; le combat n'avait duré qu'une heure et ne coûta que cinq cents morts aux deux partis. Le parti calviniste reprenant le dessus, Catherine de Médicis signa la paix de Longjumegú 1 (23 mars 1568), dont les clauses étaient les mêmes que celles de la pacification d'Amboise.

Troisième guerre religieuse. 1568-1570.

De nouveaux édits ayant paru contre les calvinistes, la guerre civile recommença.

En 1569, se livra la bataille de Jarnac, où les protestants furent vainqueurs, mais où ils perdirent leur chef, le prince de Condé. Triomphant à la Roche-Abeille, Coligny fut défait à Moncontour (3 octobre 1569), et perdit dix mille hommes, son artillerie et ses drapeaux. Les protestants ne se découragèrent point et se préparèrent à de nouveaux combats; la cour, effrayée de cette guerre interminable, accorda, le 8 août 1570, la paix de Saint-Germain, qui permettait le libre exercice du culte réformé dans deux villes par province et dans celles où il était déjà établi, cette paix donnait aussi aux protestants quatre villes de sûreté pour deux ans 2, et les admettait eux-mêmes à tous les emplois.

Quatrième guerre religieuse. 1572-1573.

Catherine de Médicis, redoutant l'influence croissante des protestants, voulut abaisser ce parti, en faisant égorger tous

1 Cette paix éphémère fut surnommée la paix boiteuse et mal assise, par allusion aux deux négociateurs, dont l'un, Gontaut de Biron, était boiteux, et dont l'autre s'appelait Malassis.

2 Ces villes étaient : La Rochelle, Montauban, Cognac et La Charité, où les réformés mettaient seuls garnison.

les calvinistes réunis à Paris à l'occasion du mariage de Henri de Navarre (devenu plus tard Henri IV) avec Marguerite de France, sœur de Charles IX. Le 24 août 1572, jour de la SaintBarthélemy, à trois heures du matin, le tocsin de Saint-Germain-l'Auxerrois donna le signal du massacre. Les Guises conduisaient les bourreaux et Charles IX tirait sur les huguenots du haut de son balcon. Cinq mille personnes furent mises à mort; de ce nombre fut l'amiral de Coligny. Cet affreux carnage s'étendit dans presque toute la France. On a conservé la belle réponse du gouverneur de Bayonne aux ordres sanguinaires du roi : « Sire, je n'ai trouvé dans la ville que de bons <<« citoyens et de braves soldats, mais pas un bourreau. »

Le massacre de la Saint-Barthélemy fit éclater une quatrième guerre religieuse. Le duc d'Anjou, frère de Charles IX, alla faire le siége de La Rochelle, qui dura six mois et coûta vingt mille hommes aux catholiques. Partout les protestants se défendirent avec énergie. Cette résistance acharnée amena Charles IX à publier, au mois de juillet 1573, une pacification analogue aux précédentes.

Cinquième guerre religieuse. 1573-1574.

Les calvinistes, s'étant aperçus des nouvelles tentatives de Catherine de Médicis pour s'emparer de La Rochelle, reprirent les armes et cherchèrent à délivrer Henri de Navarre et le jeune prince de Condé, faits prisonniers le jour de la SaintBarthélemy. Condé s'échappa, mais Henri fut observé de plus près. Sur ces entrefaites, Charles IX mourut (30 mai 1574) sans laisser d'enfants måles. Il ne faut pas imputer à ce prince toutes les atrocités qui se commirent sous son règne, et dont les véritables auteurs furent sa mère et ses ministres.

HENRI III. 1574-1589.

Né en 1551.-Roi en 1574.-Agé de 23 ans. - Morten 1589.- Agé de 38 ans. - Règne 15 ans.

A vénement.

Le duc d'Anjou, légitime héritier de Charles IX, avait été nommé roi de Pologne; il quitta ce trône dès qu'il connut la mort de son frère. Son couronnement n'excita point une vive sympathie, car on savait qu'il avait pris une part active à la Saint-Barthélemy. La guerre contre les protestants se continua. En 1576, Henri III leur accorda, par la paix de Beaulieu, la liberté du culte dans tout le royaume, excepté à Paris, ainsi que des sièges au parlement et des places de sûreté.

Guerres.

Guerre de la Ligue. 1577-1589.

La paix de Beaulieu fut le motif apparent de la formation de la sainte ligue, qui semblait formée contre les calvinistes, mais qui était dirigée contre le roi lui-même par l'ambition secrète des Guises. Ceux-ci, voyant mourir le frère de Henri III et leroin'avoir point d'enfant, prétendaient hériter de la couronne de France, comme successeurs légitimes de Charlemagne. Ils voulurent d'abord se défaire du roi de Navarre, cousin et héritier de Henri III; de là, la guerre des trois Henri, entre Henri III, Henri de Guise et Henri de Navarre, guerre pendant laquelle se livra la bataille de Coutras (1587), où le cousin du roi de France, Henri de Navarre, remporta une victoire complète.

Le duc de Guise vient à Paris malgré la défense du roi; le nouveau Gédéon y entre en triomphe, soulève le peuple, et le roi est forcé de se sauver à Chartres. Les états généraux sont convoqués à Blois en 1588, et le duc de Guise y est assassiné par l'ordre du roi. Mayenne se met à la tête de la Ligue; Paris se révolte et Henri III se jette dans les bras du roi de Navarre. Ils vont tous deux assiéger Paris; ils campaient à Saint-Cloud, quand le roi de France est assassiné par un fanatique, Jacques Clément.

Avec Henri III s'éteignit la race des Valois, qui finit, comme celle des Capétiens directs, par trois frères morts sans enfants mâles.

CINQUIÈME BRANCHE CAPÉTIENNE.

BOURBONS, 1589-1830.

HENRI IV. 1589-1610.

Né en 1553. Roi en 1589.-Agé de 36 ans. Mort en 1610.-Agé de 57 ans,-Règne 21 ans.

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CHARLES VIII,
roi de France,
1483-1498

Mort sans postérité.

FRANÇOIS II,

r. de France, 1559-1560.

CHARLESIX,

HENRI ILI,

r. de France, r. de France, 1560-1574. 1574-1589.

Morts tous trois sans postérité mâle.

Avénement.

Henri III laissait à son cousin, Henri de Navarre, un trône qu'il fallait conquérir. Henri IV est proclamé roi de France par quelques fidèles serviteurs, tels que d'Aumont, d'Humières, Givry. Sire, disait ce dernier, vous êtes le roi des braves et ne serez abandonné que des poltrons.

Guerres.

Guerre de la Ligue. 1589-1594.

Les Parisiens avaient, à la demande de Mayenne, qui se réservait le titre de lieutenant général du royaume, nommé roi le vieux Charles de Bourbon, alors prisonnier de Henri IV. Le roi de Navarre, avec neuf mille hommes, battit, le 24 septembre 1589, à Arques, cinquante mille ligueurs; c'est après cette affaire qu'il écrivit à Crillon: Pends-toi, brave Crillon, nous avons combattu à Arques, et tu n'y étais pas. Adieu, je t'aime à tort et à travers. Il se rendit ensuite près de Paris, puis à Tours, où il établit un deuxième parlement, opposé à celui de Paris et présidé par le vénérable Achille de Harlay, qui avait osé dire autrefois au duc de Guise: C'est grand'pitié, monsieur, quand le valet chasse le maître; au reste, mon âme est à Dieu, mon cœur au roi, et mon corps entre les mains des méchants.

Après avoir pris Domfront, Falaise, Lisieux, Bayeux, Honfleur, Henri IV triompha encore de ses ennemis dans les champs d'Ivry, (11 mars 1590). Mayenne avait sous ses ordres douze mille fantassins et trois mille cavaliers; Henri ne commandait que huit mille hommes d'infanterie et trois mille de cavalerie. Ce prince ne voulut prendre aucune mesure en cas de défaite : Point d'autre retraite que le champ de bataille, avait-il dit. Avant l'action, il invoqua le Seigneur, puis s'adressant à ses compagnons: Mes amis, leur dit-il, si vous courez ma fortune, je cours aussi la vôtre ; je veux vaincre ou mourir avec vous; gardez bien vos rangs, et, si vous perdez cornettes et guidons, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de l'honneur et de la gloire. Un moment, les royalistes plièrent; le roi s'élance aussitôt sur l'ennemi et crie à ses soldats : Tournez visage, afin que si vous ne voulez combattre, vous me voyiez du moins mourir. Bientôt ils reprennent le dessus et la fortune leur reste. Sauvez les Fran

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