remises au Député de la ville de Châlons, et déposées sur le bureau du président de la chambre. Nous ne doutons point que cet exemple ne soit suivi dans les diocèses voisins qui se trouvent dans le même cas, et déjà nous apprenons que dans un de ces diocèses on s'occupe d'une pétition. Mais il n'y a point de temps à perdre, car il faut que les pétitions arrivent assez tôt à la chambre pour qu'il puisse être fait à cet égard un rapport avant le budget. NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. PARIS. Quelques journaux ont annoncé que M. l'évêque de Versailles étoit nommé à l'archevêché de Besançon, et qu'il auroit pour successeur à Versailles M. l'abbé Olivier, curé de St-Roch. Peut-être eût-il été plus convenable de ne pas répandre de telles nouvelles, quand il y a lieu de croire que rien n'est terminé à cet égard. On a dit en effet que des offres et des instances avoient été faites à M. l'évêque de Versailles; mais il paroît que le prélat n'auroit point accepté, et qu'il auroit même témoigné une extrême répugnance à rompre Tes liens qui l'attachent à son église; ce qui ne sauroit étonner sans doute de la part d'un prélat și pieux, et qui d'ailleurs, avant d'être évêque, avoit déjà contracté des liens étroits avec le diocèse de Versailles, et avoit été pendant plusieurs années l'ami le plus intime de son illustre prédécesseur et son coopérateur le plus assidu et le plus dévoué dans l'administration du diocèse. Les Dames du saint Coeur de Marie, rue de l'Arbalête, n° 26, ou d'un autre côté rue des Postes, impasse des Vignes, font savoir aux dames qu'il s'ouvrira à leur chapelle, vendredi 14 du courant, à quatre heures du soir, une retraite qui durera jusqu'au dimanche des Rameaux exclusivement. Il y aura chaque jour trois instructions: la première à neuf heures, la seconde à une heure, la troisième à quatre heures sera suivie du salut. De plus il sera donné un réglement pour la journée dont pourront profiter les dames qui voudroient faire une retraite entière. Des chambres seront disposeés pour les dames qui désireroient être à domicile ; celles qui ne voudroient qu'y passer la journée, pourront y prendre les repas. Enfin, autant que la grandeur de la chapelle le permettra', on recevra aux instructions les dames qui ne pourroient suivre que ces exercices. M. l'archevêque de Bordeaux a bien voulu se charger de faire lui-même un cours d'instruction aux élèves-maîtres de l'école normale primaire de la Gironde. Le comité d'arrondissement s'est réuni le 9 mars à l'école normale pour recevoir le prélat. -Le sacre de M. l'évêque du Mans n'a point eu lieu le diman che 9 mars, comme nous l'avions annoncé d'après la Gazette du Maine. Il se fera le vendredi 21, jour de la fête de la Compassion de la sainte Vierge. On pourra être étonné d'abord du choix de ce jour, qui n'est ni un dimanche ni une fête d'apôtre, comme le prescrit le pontifical pour les sacres d'évêques. Mais M. Bouvier a eu égard aux désirs manifestés par son clergé de pouvoir assister à cette cérémonie ; et comme très-peu d'ecclésiastiques auroient pu s'y trouver si elle eût eu lieu un dimanche, le futur prélat a demandé et obtenu de Rome une dispense qui autorise la cérémonie pour le jour de la Compassion. Le sacre, comme notis l'avons dit, sera fait par le métropolitain, M. l'archevêque de Tours; les prélats assistans seront MM. d'Angers et de Rennes, tous, deux suffra— gans de la même province. -Les pétitions de vingt-cinq cantons de la Haute-Loire ont été remises le 7 mars à M. Bertrand, député du Puy, qui a bien voulu se charger de les déposer sur le bureau du président de la chambre. La députation de ce département a très-bien compris les intérêts du pays. Les pétitions sont revêtues de 17,033 signatures, Sur ce nombre, on compte 648 électeurs du département, 22 membres du conseil-général sur 28; 1,454 maires, adjoints et membres des conseils municipaux, 226 officiers de la garde nationale, 168 fonctionnaires du gouvernement, 35 officiers en retraite, 20 avocats, etc. De plus, 5,150 personnes illétrées se sont présentées aux maires pour adhérer aux pétitions. Outre la pétition du consistoire protestant des Vastres, dont nous avons parlé, il y en a une des protestans de Saint-Front, canton de Fay; ils ont envoyé leur pétition à M. l'évêque du Puy, qui l'a remise au député de cette ville. Trois cantons n'ont pas envoyé leurs pétitions assez à temps pour qu'on pût en charger M. Bertrand; elles partiront plus tard. Elles sont revêtues d'un grand nombre de signatures, dont on n'a pu faire encore le relevé; mais on espère qu'on réunira encore 3,000 signatures. Ce n'est pas dans ces pays de montagnes qu'il faudroit diminuer le nombre des évêchés. Il auroit fallų onze ans à M. l'évêque pour avoir visité chaque paroisse, et avoir rempli dans chaque église toutes les fonctions de son ministère. Nous recevons en ce moment une pétition fort bien faite du diocèse de Verdun; nous regrettons que son étendue ne nous permette pas de l'insérer aujourd'hui. Nous la donnerons dans notre Numéro prochain. Cette nouvelle réclamation montre que l'ébranlement est donné au nord comme au midi, et nous nous attendons à voir de semblables pétitions affluer à la chambre. A Rouen, comme à Paris, des jeunes gens ont demandé aussi à avoir des conférences sur la religion. Plusieurs d'entre eux se sont adressés à M. l'abbé Maricé, curé de Saint-Vincent. Les conférences ont lieu dans cette église depuis le mois de novem bre; l'auditoire augmente de jour en jour. Les jeunes gens proposent quelquefois leurs difficultés et l'un d'eux-mêmes y répond. Cependant l'ordre et le recueillement règnent dans ces réunions; le chant des cantiques termine ordinairement les instructions. M. le cardinal archevêque devoit, dit-on, se rendre à un des prochains exercices et faire la clôture des conférences. Rabastens, petite ville du département du Tarn, a l'avantage de posséder plusieurs établissemens bien précieux pour le pays. On y voit un hospice bâti récemment et où sont entretenus près de soixante pauvres. Des Sœurs de la Charité, de Nevers, desservent cet hospice, s'occupent de l'instruction des jeunes filles et de la distribution des secours aux indigens. Les Frères des écoles chrétiennes y ont été appelés et y exercent leur utile ministère avec leur zèle accoutumé et à la satisfaction générale. Et à qui doit-on ces bienfaits? Est-ce à quelques-uns de ceux que l'on appelle patriotes ou libéraux? Hélas! non; c'est à un de ces hommes qu'un siècle dédaigneux regarde avec indifférence, quand il veut bien ne pas les regarder avec mépris; c'est un prêtre qui a fait tout cela à Rabastens. M. l'abbé de Rolland, ancien chanoine théologal de la cathédrale de Carcassonne, demeure à Rabastens qui est son pays natal. C'est lui qui y a fait construire à ses frais cet hospice. Ce vénérable ecclésiastique, malgré son âge avancé, car il est presque centenaire, remplit encore les fonctions d'aumônier avec le zèle et l'activité d'un jeune prêtre. C'est aussi lui qui a fait venir les Soeurs de Nevers pour l'hospice et pour les écoles, et qui, de concert avec un autre homme de bien, M. Arquié, a appelé les bons Frères. Naguère M. l'abbé de Rolland a rendu au culte la chapelle des Pénitens blancs qu'il avoit fait acheter pendant la révolution, et il a formé une dotation pour le prêtre chargé de la desservir. Il distribue tous ses revenus en bonnes œuvres,et ne se réserve que le plus strict nécessaire. Cepieux bienfaiteur ne vaut-il pas bien ces ardens philanthropes qui ont des journaux chargés de proclamer et d'enfler leurs largesses? M. de Rolland fait le bien en silence. Les bénédictions des malheureux et l'estime des bons l'accompagnent dans son honorable carrière, au bout de laquelle il trouvera la récompense promise à la charité. - Nous avons reçu une seconde notice sur M. l'abbé Viviez, grand- vicaire de Bayonne. M. Dominique Viviez étoit né à Bayonne, le 14 février 1764. Il fit son cours de théologie avec succès à Toulouse, sous Messieurs de Saint-Sulpice; et, jeune encore, devint professeur de théologie au séminaire de Larressore, d'où sont sortis tant de prêtres recommandables. Il se réfugia en Espagne au commencement de la révolution, ainsi que plusieurs de ses collègues. M. Tabira, évêque de Salamanque, en fit son commensal, et lui confia. l'éducation de ses neveux. Ils discutoient souvent ensemble des questions de théologie; mais l'évêque lui reprochoit en riant son zèle contre le jansénisme (1). Ce prélat étant mort en 1807, M. Viviez rentra en France. En 1814, M. d'Alincourt, aujourd'hui doyen du chapitre de la cathédrale, et alors grand-vicaire, qui a rendu tant de services au diocèse par ses heureux choix, le fit directeur du grand séminaire. M. d'Astros, si juste appréciateur du mérite, l'appela dans son conseil comme grand-vicaire. M. l'abbé Viviez jouit de toute sa confiance, et, forsque le vénérable prélat fut transféré à Toulouse, il continua d'entretenir avec son ancien grand-vicaire une correspondance toute amicale. Dans ces trois dernières années, M. Viviez vivoit plus retiré; sa piété parut prendre de nouveaux accroissemens, et il s'occupoit plus particulièrement de sa fiʼn dernière. Tout ce qui pent contribuer à nourrir l'esprit ecclésiastique lui avoit été familier dès sa première jeunesse. Méditations, visites du St-Sacrement, étude assidue de l'Ecriture, étoient pour lui des devoirs sacrés dont jamais il ne se dispensoit. Ses obsèques ont prouvé à quel point il étoit vénéré. Sa main gauche ignoroit, selon le précepte de l'Evangile, ce que sa droite donncit aux pauvres. L'habitude qu'il avoit de distribuer aux pauvres ses modiques revenus, a fait qu'il n'a pu leur laisser que bien peu à sa mort. - On désiroit à Loudéac, diocèse de Saint-Brieuc, avoir un établissement de Frères de l'instruction chrétienne; mais bien des obstacles étoient à craindre: le moindre étoit le refus de tout secours. Cependant un respectable ecclésiastique, se fondant sur la (1) Antoine Tabira, aumônier et prédicateur des rois Charles III et Charles IV, évêque-prieur d'Ucles dans l'ordre militaire de St-Jacques, devint successivement évêque des Canaries, d'Osma et de Salamanque. Llorente, dans son Histoire critique de l'Inquisition, fait un grand éloge de ce prélat, qui en effet étoit janseniste, ou du moins très-opposé au saint Siége, et ami des nouveautés. Après la mort de Pie VI, Charles IV ayant rendu le 5 septembre 1799 un décret par lequel il étoit enjoint aux évêques de faire usage de leur juridiction pour accorder des dispenses de mariage et autres, Tabira s'empressa d'obéir à l'ordonnance, qu'il annonça à ses diocésains par un mandement du 14 septembre. Il vouloit, y disoit-il, user des pouvoirs inhérens à son caractère. Il parut alors une lettre contre lui. La même année, l'évêque fit une réponse à une consultation sur la validité des mariages contractés en France suivant les nouyelles lois. Llorente fit imprimer cette réponse en 1809. Lors de l'élection de Pie VII, le nonce à Madrid entreprit de faire ratifier par le pape mariages contractés en vertu de dispenses épiscopales. Tabira s'y opposa pour son diocèse, disant qu'il ne vouloit pas inquiéter les consciences. Le prélat paroît avoir été en relation avec les constitutionnels de France. Il fut dénoncé plusieurs fois à l'Inquisition; mais il étoit adroit, et de plus protégé par des hommes en crédit, et il n'y eut aucune poursuite. Grégoire, dans son Essai sur les Libertés, loue beaucoup l'évêque de Salamanque. les dernière loi, s'est chargé de la bonne œuvre, et a pourvu à tout ce qui étoit nécessaire pour former l'école. Elle a été ouverte, et les pères de famille se sont empressés d'y envoyer leurs enfans. Le nombre des élèves augmentoit à tel point que l'école mutuelle étoit menacé de devenir déserte. Ses protecteurs s'en sont alarmés; on a appelé un inspecteur pour déprimer la nouvelle école. L'ecclésiastique a voulu défendre son ouvrage. Un fonctionnaire public présent lui a fermé la bouche et lui a ordonné de sortir d'une maison louée à ses frais. Après s'être efforcé de décourager les bons Frères et leur protecteur, on a tout fait détourner les parens d'envoyer leurs enfans à cette école. On a menacé les uns de leur retirer du travail, on a caressé et flatté les autres, on a fait des cadeaux pour retirer des enfans de l'école chrétienne. Malgré tant d'efforts, cette école est quatre fois plus ombreuse que l'autre. pour Plusieurs journaux ont donné une espèce de statistique de la Suisse catholique d'après un journal du pays. La Suisse, dit-il, est partagée en quatre évêchés, l'un à l'est, deux à l'ouest et un au midi. A l'est, l'évêché de Coire et Saint-Gall s'étend non-seulement sur les Grisons, suivant son ancienne démarcation, mais depuis quelques années sur toute la partie de l'est qui autrefois dépendoit de Constance. Saint-Gall, Schwitz, Underwald, Glaris, Schaffouse, Appenzell, Turgovie et Zurich dépendent du même siége, ce qui forme une population de 237,600 catholiques. L'évêché de Lausanne et Genève 'se compose des cantons de Fribourg, de Vaud, de Genève, de Neuchâtel et de Berne jusqu'à l'Aar; l'évèque réside à Fribourg. Ce diocèse comprend 102,100 catholiques. Le diocèse de Bâle, dont l'évêque réside aujourd'hui à Soleure, comprend les cantons de Bâle, Solcure, Lucerne, Argovie et la partie nord de Berne. La population est de 296,000 ames. L'évêché de Sion est pour le Valais seul, et a 70,000 ames. Le canton du Tessin n'a point d'évêché, et est sous la juridiction de l'évêque de Coire et de l'archevêque de Milan; la population y est de 200,000 ames. Le journal dit que la population totale de la Suisse est de 805,700 catholiques; mais en additionnant tous les nombres partiels, on trouve 905,700 ames. NOUVELLES POLITIQUES. PARIS. Depuis quelque temps, les journaux de la révolution redoublent de plaintes et de murmures contre l'ordre de choses qu'ils ont cherché. Avec des hommes moins fiers que les héros de juillet, il n'y auroit pas loin du langage qu'ils tiennent à un aveu formel de leur repentir, à une bonne confession de leur faute. Mais c'est à quoi ils ne peuvent se résoudre; et ils paroissent trouver une sorte de soulagement à s'en prendre aux autres plutôt qu'à eux-mêmes, et à dire que ce sont leurs médecins qui les rendent malades. Quoi qu'il en soit, on ne sait quel plaisir ils peuvent avoir à montrer continuellement les plaies dont leur révolution |