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Le vœu le plus cher de S. M. le Sultan est de faire participer, par la complète et stricte application du Tanzimat, ses sujets de toutes les classes aux bienfaits de la justice à l'égard de tous, par l'introduction dans le système administratif des améliorations néces

saires.

S. M. le Sultan vient de manifester sa suprême volonté pour que ce point soit l'objet d'une sérieuse attention: et comme cette mesure doit être accueillie avec satifaction par les puissances, je m'empresse de vous en informer.

Constantinople, le le de Rébil-Akhier 1270 (31 décembre 1853).

Signé: MUSTAFA-RESCHID.

DERNIÈRES NOUVELLES

Le courrier de ce matin a apporté des nouvelles pleines d'intérêt. D'abord, une dépêche de l'agence Havas dément le passage du Danube par les Russes devant Silistrie. Mais quelle valeur donner à ce démenti? On voit, du reste, par la dépêche suivante de Vienne, que les Russes ont franchi le fleuve sur un autre point?

Vienne, le 20 janvier.

Le 12 janvier au matin, le général Engelhardt, à la tête d'un corps de 2,000 hommes, a passé le Danube en face de Galatz et a brûlé deux villages turcs. Cinq bataillons avaient passé le fleuve pour le soutenir. Le point par lequel on a passé est situé entre Matschich et Isatcha. A huit heures du soir, pas un coup de feu n'avait annoncé que les Turcs eussent attaqué les envahisseurs.

A Reni, sur la rive gauche du Pruth et à son confluent avec le Danube, les Russes avaient fait des préparatifs pour un prompt passage. Les derniers avis de la petite Valachie laissent le prince Gortschakoff à Kraïova, occupé à concentrer ses troupes vers Radowan pour une grande attaque contre Kalafat.

Le général Luders, qui est à Braïla avec 12,000 hommes, doit appuyer le mouvement du général Engelhardt. La partie septentrionale de la province de Dobrutscha serait immédiatement envahie jusqu'au mur de Trajan.

Les lettres de Bucharest annoncent que l'attaque générale contre Kalafat était fixée au 19 janvier, jour de la fète de saint Jean-Baptiste, selon le calendrier russe.

Voici la note que lord Redcliffe a adressée, le 5 janvier, aux sujets britanniques, pour leur expliquer le mouvement des flottes et en même temps les rassurer :

<<< L'escadre de S. M. la reine de la Grande-Bretagne, composée de 10 vaisseaux de ligne, 1 frégate et 7 vapeurs, étant entrée par mes ordres, sous le commandement de l'amiral Dundas, dans la mer Noire, et une grande escadre française, sous les ordres du vice-amiral Hamelin, agissant de concert avec lui, se sont rendues dans cette mer dans le même but. Je crois qu'il est utile de porter à votre connaissance que l'exécution des ordres donnés au vice-amiral a pour objet de défendre, s'il est possible, les intérêts légitimes de la Turquie sans que les relations pacifiques existant encore entre nous et le gouvernement russe en soient atteintes. >>>

Un nouvel engagement a eu lieu en Asie. Voici ce qu'on écrit de Trébisonde, le 30 décembre, à la Gazette de Trieste :

Les dernières nouvelles reçues d'Erzeroum contenaient des détails sur un combat sanglant livré à Stoubatan. Il paraîtrait qu'une bataille véritable a été livrée, dans laquelle les Turcs auraient perdu 7,000 hommes et les Russes le même nombre. Les Russes seraient, dit-on, restés maîtres de la position, et après trois jours ils se seraient retirés sur la rive opposée de l'Arpatchaï. Les Turcs se sont retirés à Kars.

Chefketil est toujours dans les mains des Turcs, qui en ont fait une position très-forte et inattaquable du côté de la mer. La place est couverte par des dunes, en sorte que les boulets des vaisseaux ennemis passent pardessus ou restent enfoncés dans le sable.

Déjà l'on connaît les combats acharnés qui ont été livrés à Tchetaté. Le Wanderer a reçu, à ce sujet, de Kraïowa, une lettre tellement intéressante, que, malgré sa longueur, elle doit trouver place dans notre Bulletin. Les détails qu'elle donne sont émouvants :

Depuis la lutte sanglante avec les soldats des frontières près de Salcea, à la fin du mois de décembre, et à la suite de laquelle ce village a été brûlé, et les femmes, les enfants et les vieillards forcés de se réfugier dans la Bulgarie, les soldats-frontières de Tchetaté ont formé un bataillon de 1,000 hommes et entretenu des relations continuelles entre les deux rives du Danube. Les Turcs voulaient élever des fortifications pour marcher vers le nord, ou empêcher les opérations des Russes contre Kalafat. C'est ce qui a amené l'affaire sanglante de Tchetaté.

Dans la nuit du 6 au 7, les Turcs se sont retirés derrière Tchetaté, où ils ont attiré à eux des renforts qui avaient passé le Danube dans des canots, à l'est de Tchetaté; il y avait donc 3,000 Turcs et le bataillon-frontière valaque, lequel avait demandé la faveur de venger Salcea et de figurer dans la première ligne de bataille; ce qui lui fut accordé. Ce bataillon a été attaqué par les Russes, le 7 au matin. Appuyé par un bataillon ture et 1,000 cavaliers, et une bonne artillerie, il a résisté une heure entière à l'ennemi. Pendant cetemps, les Turcs, placés derrière Tchetaté, débouchèrent, au nombre de 6,000 hommes, à droite et à gauche. Ils attaquèrent les Russes sur les flanes. Après un combat d'une demi-heure, les Russes furent repoussés sur Radowan. Ismail-Pacha fit en même temps, au-dessus de Kalafat, un mouvement dans la même direction, c'est-à-dire vers l'est. Les Turcs, qui avaient reçu le 6 des renforts, se retirèrent dans leurs anciennes positions. C'est la cause du bruit répandu que les Turcs s'étaient retirés de Tchetaté à Kalafat, et l'on ne pouvait s'expliquer la retraite des Russes dans la journée du 7. Setim-Pacha commandait, le 6 et le 7, près de Tchetaté. Ismaïl-Pacha observait, de sa position de Maz lavitz et de Munia, la marche du combat.

Le 8, le combat se renouvela près de Tchetaté, se déploya vers la route de Radowan jusqu'à Kalafat, et dura jusqu'au soir, en se développant beaucoup plus que les combats des jours précédents, el en se terminant au détriment des Russes. Ce jour-là, 15,000 hommes étaient en ligne des deux côtés. Les Russes ont perdu plusieurs canons; mais on sait qu'ils n'ont pris aux Turcs, le 6, que trois canons et trois autres qu'ils avaient antérieurement perdus. Le combat continua le 9; mais l'acharnement avait diminué. Toutefois, le 10, il se ralluma, et, ce jour-là, on envoya au fen les meilleures troupes. Plusieurs divisions allèrent plusieurs fois au combat.

Nous venons de recevoir une note écrite au crayon, datée du 10, la voici : Onze heures et demie. Derrière la ligne de bataille russe, la nouvelle se répand que Omer-Pacha aurait paru derrière Krajowa, aux environs du champ de bataille. Deux bataillons russes se sont trouvés placés, par nne retraite simulée des Turcs, devant trois batteries masquées, qui ont décimé leurs rangs d'une manière terrible. Le bruit du canon retentit à nos oreilles, et la mêlée est si formidable, qu'il est impossible de rien distinguer.

Midi.

On est épuisé des deux côtés. Quant à l'apparition d'Omer-Pacha sur le champ de bataille, nous ne pouvons garantir cette nouvelle.

1

Voilà tous les détails que nous pouvons vous communiquer. Nous ajouterons que le combat a eu lieu, dans sa plus grande partie, avec l'artillerie et la cavalerie. Ces deux armes dirigeaient les mouvements des masses d'infanterie qui, toutes les fois qu'elles se rencontraient, s'attaquaient à la baïonnette et luttaient corps à corps. Après une bataille si acharnée et si opiniâtre, on conçoit que les pertes aient dû être énormes. Nous ne pourrions mieux nous exprimer qu'en disant que l'affaire d'Oltenitza s'est quadruplée pendant le combat de cinq jours près de Tchetaté. Personne ne s'attendait à voir la cavalerie russe si supérieure, vaincue sur un terrain qui lui était favorable. Mais les troupes, des deux côtés, étaient d'ailleurs égales en nombre; seulement, les Turcs avaient la supériorité de l'artillerie.

Si nous devions fixer un chiffre des morts et des blessés, des deux côtés, après les cinq jours de combats, il nous faudrait multiplier le nombre 800 par 4. 11 a été fait très peu de prisonniers. On préférait mourir plutôt que de se rendre. J'ai vu, dit un dés témoins de l'action, vingt-cinq Tures irréguliers qui furent cernés et désarmés; comme ils résis taient encore, on les massacra; mais bien qu'à terre et blessés, ils employèrent encore leurs poignards pour tuer plusieurs de leurs ennemis. Les transports des blessés ne discontinuent pas; il n'y a plus de place pour ces malheureux à Kraïova ni dans les couvents aux environs; on les envoie en partie à Slatina et dans les villages des alentours. Des centaines de blessés sont morts, n'ayant pu recevoir à temps les soins que réclamait leur triste situation. Il est difficile de dépeindre l'effroi des habitants de Kraïowa durant la bataille. Vainement l'autorité russe avait publié des bulletins tranquillisants: les riches se réfugièrent à Slatina ou dans leurs domaines, et ceux qui restèrent furent souvent effrayés par le cri des Zingari (Bohémiens): « Les Turcs viennent! » Prochainement, nous vous ferons part des impressions produites par cette bataille. Pour le moment, les armes reposent, et il en sera ainsi jusqu'à l'arrivée du prince Gortschakoff, qui est attendu dans trois jours. Alfred DES ESSARTS.

LETTRE PASTORALE ET MANDEMENT

DE MGR L'ÉVÊQUE DE CARCASSONNE AU CLERGÉ DE SON DIOCÈSE POUR LE RÉTABLISSEMENT DE LA LITURGIE ROMAINE.

MESSIEURS ET CHERS COOPÉRATEURS,

« Unum sint: Qu'ils soient un, » disait Jésus-Christ à son Père céleste, en priant pour ses disciples, avant de mourir pour eux. «Comme vous, « mon Père, êtes en moi, et moi en vous, qu'ils soient de même un en « nous, afin que le monde croie que vous m'avez envoyé (1). » Tel était, NOS CHERS COOPÉRATEURS, le vœu de Jésus-Christ, et tel est le but constant de son œuvre. Il est venu réconcilier les hommes avec Dieu par l'effusion de son sang, et les hommes entre eux par l'effusion de sa charité.

L'Eglise constituée par ce Divin Sauveur, ou l'assemblée des fidèles croyant en son nom, doit donc être une dans son fond et dans sa forme. Elle est une dans son fond, car elle repose tout entière sur la pierre uni que et angulaire, qui est. Jésus-Christ, dont l'esprit la vivifie, l'inspire et l'éclaire. Elle est une dans sa foi, dans sa doctrine, dans son sacrifice, dans ses sacrements, dans son Chef visible, successeur de Pierre et Vicaire de Jésus-Christ sur la terre. Il faut donc que l'Eglise soit une aussi dans les formes de son culte extérieur ou dans sa Liturgie. Cependant, comme l'action de l'Eglise doit s'exercer sur tous les peuples du monde, dans tous les lieux et dans tous les temps, il a fallu concilier l'unité liturgique avec certaines différences de race, de climat, d'habitudes et de langage, résultat inévitable de la dispersion des enfants d'Adam sur la terre. De là plusieurs variétés, qui, n'altérant pas l'unité dans son essence, ont

(1) Ut omnes unum sint, sicut tu, Pater, in me, et ego in te, ut et ipsi in nobis unum sint, ut credat mundus quia tu me misisti. S. JEAN, XVII, 21.

été admises comme des nécessités locales. Mais, dans quelle proportion ces variétés peuvent-elles être tolérées? Quelles sont celles qu'il faut respecter ou supprimer? Les Souverains Pontifes, gardiens de l'unité Catholique, sont seuls investis de l'autorité suprême qui doit décider définitivement ces questions. Eux seuls, du sommet de la hiérarchie sacrée où ils sont assis sur la Chaire de Saint-Pierre, planent sur l'immensité de l'univers et sur le cours des âges; eux seuls ont la mission de discerner les temps où tantôt l'Eglise, forte et prospère, peut, sans danger, laisser au génie particulier des nations une plus grande liberté, et, tantôt aux prises avec l'esprit d'insubordination, doit ramasser ses forces et resserrer les liens qui constituent son unité jusque dans ses formes extérieures les plus secondaires.

Ainsi, NOS CHERS COOPÉRATEURS, comme les Papes sont pour nous les régulateurs de la discipline, ils le sont aussi de la Liturgie. Et s'il arrive que, par suite des malheurs d'un siècle, par suite d'erreurs ou de malentendus involontaires, nous nous trouvions dans une situation liturgique qui ne soit point conforme aux prescriptions du Saint-Siége, nous regarderons comme un devoir d'en sortir pour entrer dans une voie plus régulière.

Ces principes posés, passons aux faits.

Le fond de toutes les Liturgies fut donné par les Apôtres. Les Evêques, pendant les premiers siècles, demeurèrent investis de la charge d'en régler les détails et les développements. Plus on était près des temps apostoliques, plus les traditions primitives étaient vivantes, et moins il y avait à craindre qu'on s'en éloignât, que les formes essentielles fussent altérées, que l'unité fût rompue. Cependant, au V et au VIe siècles, l'Eglise en Occident s'alarma, sur plusieurs points, des différences qui s'étaient graduellement introduites dans les Liturgies diocésaines, et des Conciles s'assemblèrent pour rétablir au moins l'unité métropolitaine (1).

La Gaule conserva longtemps sa Liturgie distincte, dite Gallicane ancienne. L'Espagne avait aussi la sienne dite Liturgie Gothique, et plus tard Mozarabique. Les Papes toléraient l'une et l'autre, et néanmoins rappelaient de temps en temps aux Evêques d'Occident la nécessité de l'unité dans la Liturgie, comme dans la discipline (2).

Au VIII siècle, les Papes Etienne et Adrien, secondés par Pépin et Charlemagne, qui prêtèrent spontanément leur concours à cette grande œuvre, établirent la Liturgie Romaine dans tous les Etats soumis à la domination du nouvel empereur d'Occident, c'est-à-dire en France, en Germanie, en Saxe, en Italie et en Sicile, à l'exception de la seule Eglise de Milan. L'Angleterre suivait déjà cette liturgie; car Saint Augustin, envoyé par Grégoire le Grand, la lui avait donnée, nonobstant la faculté accordée à ce Saint, par le même Pape, d'y ajouter ce qu'il trouverait de bon dans les Eglises qu'il visiterait sur son passage.

Au XIe siècle, Dieu suscite Grégoire VII, ce géant de la Papauté, qui, non-seulement purge l'Eglise de la double lèpre de la simonie et de l'immoralité, mais encore l'affranchit de son asservissement aux puissances temporelles, et complète l'uniformité du culte extérieur en Occident par l'établissement de la Liturgie Romaine en Espagne. La Gothique ou Mozarabique disparaît alors, et ne ressuscite que sous Ximenès, comme monument historique toléré dans une chapelle de Tolède et dans six autres églises. A la fin donc du XIe siècle, la France, l'Allemagne, l'Angleterre, la Suisse, l'Espagne, l'Italie et la Sicile, unies dans la même foi, le sont

(1) Conciles de Milève, en Afrique, 416; de Vannes, 461; d'Agde, 506, de Gironne, 506; de Bragues, 663; 4 concile de Tolède, 633. (Voir Labbe.) (2) Lettres de saint Sirice, saint Célestin, et saint Innocent ler.

aussi dans la même forme liturgique; et c'est précisément alors que l'Europe catholique, se sentant forte et invincible dans son unité chrétienne, se lève comme un seul homme, refoule la barbarie asiatique, prend Jérusalem, et délivre du joug des infidèles le tombeau de Jésus-Christ (1)!

Quatre siècles s'écoulent: dans cet intervalle la Liturgie, comme la discipline, souffre des vicissitudes des temps. Le Concile de Trente reconnaît le besoin d'y faire des réformes: il commence l'entreprise; mais le temps lui manque, et il se repose du soin de l'achever sur l'autorité des Souverains-Pontifes. Ceux-ci se mettent à l'œuvre, et saint Pie V publie deux Bulles par lesquelles il rend obligatoires, dans toute l'Eglise Latine, le Bréviaire et le Missel corrigés et édités sous son Pontificat. Les Diocèses ayant des Bréviaires et des Missels remontant à plus de deux cents ans d'existence certaine, sont seuls dispensés de se soumettre à la nouvelle réforme. Les Bulles de Pie V portent en outre défense, à qui que ce soit, de rien changer aux livres liturgiques dont elles ordonnent l'adoption.

Ainsi, à partir de cette époque, le Saint-Siége se réserve expressément le droit de juger de l'opportunité des modifications à faire dans la Liturgie de l'Eglise Latine, et de les sanctionner. Nous vous prions instamment, Nos CHERS COOPÉRATEURS, de peser avec attention les termes des deux Bulles de Pie V, Quod à nobis, et Quo primùm tempore, car elles font loi dans l'Eglise sur cette matière.

Les Conciles provinciaux s'assemblèrent en France pour l'exécution des décrets du Concile de Trente et des Bulles de Pie V. Douze Provinces ecclésiastiques, qui ne se trouvaient pas dans les conditions exigées par ce Pape pour être exemptées de la loi commune, ou qui ne voulurent pas profiter de l'exemption, embrassèrent la Liturgie romaine nouvellement réformée. De ce nombre furent les Provinces de Toulouse et de Narbonne.

Le Concile tenu à Toulouse, en 1590, par le Cardinal de Joyeuse, ordonna l'adoption du Bréviaire et du Missel de Pie V dans tous les Diocèses de la Province. Le Concile tenu à Narbonne, en 1609, par l'Archevêque Louis de Vervins, contient la même disposition.

En vertu de ces deux Conciles, Nos CHERS COOPÉRATEURS, les Diocèses dont se compose anjourd'hui le nôtre, reçurent la Liturgie romaine telle que la voulaient les Souverains-Pontifes; et, d'après la teneur des Bulles de Pio V, il n'était plus permis à personne d'y rien changer sans l'assentiment du Saint-Siége. Combien nous aurions à nous féliciter si cette règle avait toujours été respectée! Mais, hélas! l'ennemi de tout bien, après avoir déchiré l'Eglise par le protestantisme, fit invasion jusque dans les parties du troupeau demeurées fidèles. Une fièvre d'innovations en toutes choses s'empara de notre nation et gagna jusqu'aux meilleurs esprits. Plusieurs Evêques, inflexibles gardiens de la foi et de la doctrine, crurent cependant devoir faire quelques concessions à la maladie morale de ce siècle, et consentirent à modifier plus ou moins profondément la Liturgie. On aliégua les avantages qu'il y aurait à mettre l'Office divin dans un meilleur ordre, à mieux distribuer les psaumes, à écarter des légendes surannées et peu certaines, à remplacer de vieilles hymnes, que leur antiquité rendait respectables, par des morceaux d'une poésie plus élégante; et, pour réaliser ces prétendues améliorations, on fit imprimer de nouveaux Bréviaires et de nouveaux Missels.

Teis sont encore les arguments, Nos CHERS COOPÉRATEURS, qu'on emploie pour justifier ces Liturgies récentes et celles qui ont surgi depuis. Mais on oublie que nous ne récitons pas l'Office divin pour satisfaire nos goûts littéraires. Nous prions pour offrir à Dieu l'hommage de notre recon

(1) Fe Croisade, 1095.

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