intérêts respectifs, et d'assurer au pays un concours empressé à l'exécution des lois, et d'amener enfin des rapports bienveillants entre les deux pouvoirs. Ce résultat que nous devons avoir en vue est d'un si grand prix que nous n'hésitons pas à vous proposer la marche qui paraît le plus propre à atteindre son but. Nous estimons que les négociations dont le pouvoir exécutif a pris l'initiative, doivent être poursuivies entre le Révérendissime Ordinaire du diocèse et lui, sauf à chaque partie à faire intervenir les ratifications supérieures. >>> HOLLANDE. - Le journal catholique d'Amsterdam le Tijd, donne une nouvelle qui a été accueillie avec joie par tous les catholiques de la Hollande. On lit dans cette feuille : « Par lettres du 15 novembre dernier, Notre Saint-Père le Pape Pie IX a daigné nommer le très-révérend et savant M. Jean-Philibert Deppen, professeur au séminaire de Bois-le-Duc et secrétaire de cet évêché, à la dignité d'Evêque de Samos, in partibus infidelium, avec charge de coadjuteur de Mgr l'Archevêque J. Zwysen, aussi bien pour l'archevêché d'Utrecht que pour l'évêché de Bois-le-Duc. « Nous avons de grands motifs de nous réjouir de cette nomination. L'archevêché d'Utrecht et l'évêché de Bois-le-Duc forment ensemble une si vaste administration, que le révérendissime Archevêque, étant en quelque sorte cloué à son bureau, peut à peine s'en détacher pendant un jour Il était tout à fait indispensable que Sa Grandeur eût quelqu'un à ses côtés, et la nomination de Mgr Deppen vient remplir ce besoin. ■ Le nouveau prélat, né à Boxel, le 12 mai 1808, est un homme d'une profonde science, d'une expérience consommée; sa haute vertu, son activité et sa douceur inaltérable conviennent parfaitement à la charge où le devoir l'appelle. >>> Le Tijd annonce encore que Mgr Zwysen, archevêque d'Utrecht, vient d'adresser à S. G. l'Archevêque de Fribourg, une lettre dans laquelle il exprime toute la part qu'il prend aux épreuves qui assiégent l'illustre confesseur. NOUVELLES ET FAITS DIVERS On lit dans le Moniteur : Aujourd'hui, à l'occasion de la nouvelle année, LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice ont reçu les félicitations et les hommages des divers corps de l'État. Dans le cours de cette réception, dit le Moniteur, LL. EExc. les présidents du Sénat, du Corps législatif et du conseil d'État, les premiers présidents des cours souveraines, Mgr l'archevêque de Paris, le préfet de la Seine, ainsi que les généraux de la garde nationale et de l'armée ont successivement offert à l'Empereur les vœux et les hommages de ces différents corps. Sa Majesté a répondu à chacun d'eux par quelques paroles pleines de bienveillance. Le Moniteur du 30 décembre a publié le décret suivant : Art. 1". A partir du 1" janvier 1854, les caisses d'épargne et de prévoyance des instituteurs communaux, créées par l'art. 14 de la loi du 28 juin 1853, cesseront de recevoir les retenues du vingtième opérées sur le traitement des instituteurs. Elles continueront néanmoins jusqu'au 31 août prochain à faire recette des retenues arriérées afférentes à l'exercice 1853. Art. 2. Un règlement d'administration publique déterminera ultérieurement les mesures à prendre relativement à la liquidation de ces caisses d'épargne et de prévoyance. -La boulangerie de Paris, par délibération de ses quatre syndics et de ses quarante-huit électeurs, avec l'adhésion unanime de tous ses membres, vient de décider que les étrennes qu'elle distribuait tous les ans à ses pratiques seraient supprimées à partir de ce jour et remplacées par un don annuel fait aux malheureux. Pour l'année qui va commencer, un don de 200,000 kilogr. de pain de première qualité, en faveur des indigents de Paris, a été voté. - Le conseil municipal de la ville de Paris s'est occupé hier de la question d'une église nouvelle à élever sur l'emplacement de l'ancien GardeMeuble (faubourg Poissonnière). Cette église serait sous le vocable de sainte Cécile. La décision a été remise à huitaine. - La Chambre des Députés de Bruxelles a voté, le 23, le projet qui fixe à 10,000 hommes le contingent annuel de l'armée. - On écrit de Rome à la Gazette universelle d'Augsbourg: « Les membres du Sacré-Collége ont reçu des instructions sur la manière dont ils devaient se conduire dans leur correspondance officielle avec l'Empereur des Français. « Il est d'usage depuis bien longtemps que chaque Cardinal écrive à l'époque de Noël à tout prince catholique régnant et à son épouse une lettre de félicitations. A cette occasion, on donne à l'Empereur d'Autriche le titre de Majestas Apostolica; au roi de Portugal, Rex Fidelissimus; au souverain d'Espagne, celui de Catholicissimus; le roi des Français portait celui de Rex Christianissimus, comme Louis-Philippe était encore appelé. Ce titre particulier paraît ne plus devoir être conservé, comme l'indique la lettre suivante adressée aux Cardinaux par le secrétaire de la Congrégation des cérémonies : « Eminence, « Sa Sainteté ayant reçu les lettres par lesquelles l'Empereur des Fran çais accrédite en qualité d'envoyé auprès du Saint-Siége M. le comte Rayneval, le secrétaire soussigné de la Congrégation des cérémonies a l'họnneur d'avertir humblement et par ordre Votre Eminence que vous ayez à l'avenir à compter Sa Majesté parmi les souverains auxquels le SacréCollége a l'habitude d'adresser à Noël une lettre de félicitations. Dans les lettres, la formule suivante devra être employée: Formule: A l'Empereur et à l'Impératrice, lorsqu'on leur adresse la parole: Sacrée Majesté impériale (sacra imperiale Maesta); dans le courant de l'allocution, la première fois: Votre sacrée Majesté impériale (Vostra sacra imperiale Maesta); ensuite: Votre Majesté (Vostra Maesta); pour terminer: Je m'incline profondément (profondamente m'inchino con profondissima riverenza); au-dessous: De Votre Majesté impériale (di Vostra sacra imperiale Maesta), le plus humble, le plus obéissant, le plus dévoué serviteur (umilissimo, devotissimo, obligatissimo servitore); adresse: A sa sacrée Majesté impériale l'Empereur ou l'Impératrice des Français (alla sacre imperiale Maesta l'Imperatore (o l'Imperatrice de Francesi). « Les rigueurs de l'hiver ont arrêté partout les constructions; il n'en est pas de même des démolitions; on vient de livrer encore aux démolisseurs la place de la Concorde, et une nouvelle razzia de maisons va être opérée. En effet, nous apprenons que samedi, dans l'après-midi, on publiait à son de caisse, dans le quartier Saint-Honoré, que toutes les maisons comprises entre la rue des Poulies et la place du Palais-Royal, celles faisant face au Louvre sur la place Saint-Germain-l'Auxerrois, allaient être expropriées pour cause d'utilité publique. On dit que les démolitions de toutes ces maisons doivent avoir lieu au mois d'avril prochain. C'est le premier tronçon de ce vaste projet qui, dans son ensemble, comprend plus de deux cents maisons, supprime quinze rues, places, cours, impasses ou cloîtres, et dont la dépense, évaluée dans la légende du projet à 21 millions de francs, dépassera probablement de beaucoup cette somme, à laquelle PÉtat doit contribuer concurremment avec la Ville. - Mac-Sheehy. » - La marche du choléra dans Paris progresse d'une façon peu sensible. Les relevés des hôpitaux et hospices civils et militaires, joints aux déclarations de décès de deux mairies, font monter le nombre total des cas de choléra signalés à 570; le nombre des décès est de 470. L'épidémie at taque, du reste, les personnes déjà atteintes de maladie, et l'on peut compter comme morts de la fièvre typhoïde bon nombre de sujets signalés comme victimes du choléra. L'arrondissement de Saint-Brieuc continue à être attristé par des vols commis dans les églises. Dans la nuit du 17 au 18 de ce mois, des malfaiteurs se sont introduits, par effraction, dans l'église de Gommenech et ont volé un tronc contenant 12 fr. environ. Les vases sacrés ont été respectés. La justice informe activement. On lit dans le Droit : Un sergent du 57o de ligne, attaché à l'école du tir de Vincennes, se trouvant hier dans le bois, aperçut à terre un objet brillant. S'étant baissé, il reconnut qu'on avait enfoui en cet endroit un morceau de métal. Après avoir creusé avec son couteau, il mit à découvert les fragments d'une croix d'église en argent, paraissant avoir été brisée depuis peu de temps. Le sergent apporta ces fragments au commandant de place qui en fit la remise à l'adjoint du maire de Vincennes. D'autres recherches sont faites pour savoir par qui a été enfouie cette croix brisée qui, selon toute probabilité, provient d'un vol commis dans une église des environs de Paris. >> - Un journal de Blois, la France centrale, vient de recevoir un premier avertissement. M. le capitaine de vaisseau Bonnard (Louis-Adolphe), est nommé gouverneur de la Guyane française, en remplacement de M. le contre-amiral Fourichon. - On écrit de Brousse au Journal de Constantinople: Abd-el-Kader vit assez retiré au sein de sa famille, et ses passe-temps sont les soins paternels qu'il donne à l'éducation de ses enfants. Ses principales occupations du jour et d'une partie de la nuit sont l'étude et la poésie. Il évite avec soin tout ce qui est bruit, et le séjour de Brousse lui plaît tellement, qu'il s'est décidé à acheter dans la belle plaine de notre ville une ferme, afin de se créer une occupation et employer les loisirs des personnes qui composent sa suite. >>>> - On lit dans l'Ami de l'Ordre, d'Amiens: Dans nos campagnes, le baptême d'un nouveau-né est un signe d'allégresse: on choisit longtemps à l'avance le parrain et la marraine de l'en fant. Le jour où l'enfant est porté à l'église, on prend un almanach, le nom du saint ou de la sainte qui s'y trouve ce jour-là est celui qui sera donné au nouveau-né, malgré les réclamations des parents. C'est un usage généralement adopté. Il y a donc quelque temps que, dans une populeuse paroisse du canton de Picquigny, un enfant est présenté à l'église pour la cérémonie du baptême; c'était la veille d'une grande fête où le jeûne et l'abstinence sont de précepte. Le parrain avait consulté son almanach et il était heureux d'avoir choisi un si beau nom à donner à son filleul. Eh bien! devinez ce qu'il avait trouvé? Vigile et Jeûne! Quand M. le curé lui demanda selon la formule : « Quel nom donnez-vous à cet enfant? » le joyeux parrain répondit avec assurance: «Vigile et Jeûne. » A ces mots, M. le curé, le clerc-laïc et toute l'assistance ne purent garder le sérieux que demande une si sainte cérémonie. Une explosion de rires éclata dans l'église, mais à toute chose fin il y a; il fallait bon gré, mal gré, un vrai nom de saint au nouveau-né. M. le curé, dans sa sagesse, pour ne pas mortifier le naïf parrain, arrangea convenablement la chose, et débaptisant Vigile et Jeûne, il donna à l'enfant les noms de Virgile-Eugène, qui sont de véritables saints. - On lit dans la Guienne, de Bordeaux, des détails précis sur les effets du procédé dùû à l'invention du mécanicien Fraigneau, employé au chemin de fer de la Teste. Ce mécanisme est destiné à prévenir et à écarter toutes chances de rencontres, de la part des convois lancés sur les voies ferrées. Des appareils, placés sur le bord extérieur des rails et reliés entre eux par un fil électrique, donnent, comme nous l'avons dit, le signal de l'entrée du convoi dans une courbe, ou dans un tunnel. Ces appareils peuvent être établis de manière à se commander mutuellement, non-seulement à une distance de 700 mètres l'un de l'autre, mais encore à des distances illimitées ou fixées à 1000, 2000, 3000 mètres. Le passage d'un convoi entrant dans une courbe, ou approchant d'un tunnel, fait, par la seule et infaillible pression des ressorts de l'appareil, éclater des pétards dont l'explosion a un long retentissement, et il fait au même instant mouvoir un disque de couleur attaché à l'appareil correspondant, signal d'arrêt pour le convoi qui marcherait à la rencontre du premier, et vice versa Le succès de l'appareil Fraigneau, constaté par les expériences, qui ont eu lieu samedi dernier, 3 du courant, sur le chemin de fer de Bordeaux à La Teste, en présence d'une commission nommée par M. le préfet, et composée de juges compétents, fera, nous n'en doutons pas, époque dans l'histoire des découvertes que signale la reconnaissance de l'humanité. NÉCROLOGIE MORT DU GÉNÉRAL RADOWITZ La Prusse vient de perdre un de ses hommes d'Etat les plus marquants. Outre que le général de Radowitz était doué de capacités éminentes pour la conduite des affaires; il n'a pas manqué non plus de l'éclat que donnent les grands rôles. Ceux qui sont au courant des affaires politiques de l'Allemagne, se rappelleront certainement l'action politique de M. de Radowitz au parlement de Francfort, et dans les graves événements qui suivirent. Il s'y présente comme un champion déclaré de la Prusse, de cette hégémonie prussienne, le rêve délirant de cette époque, aujourd'hui bien loin de nous. Quoique catholique, le général prussien voyait l'avenir et la grandeur de l'Allemagne dans la prépondérance de sa nation et de la maison régnante de Brandebourg. Il s'est dévoué tout entier à cette cause à laquelle il a prêté toutes les ressources de son génie politique et de sa féconde et virile éloquence. Son passage au ministère surtout doit être encore dans tous les souvenirs, et nous pouvons admettre sans hardiesse que la Prusse ne vivrait pas aujourd'hui dans une entente aussi cordiale avec l'Autriche, son aînée et son heureuse émule, si l'influence de l'illustre défunt fût demeurée ce qu'elle était en ce temps-là. Nous ne craignons pas non plus d'ajouter que la retraite de M. de Radowitz fut un bonheur pour l'Allemagne en général et pour la Prusse en particulier. Sans parler des graves raisons que nous fournit l'histoire pour ne pas nous promettre une brillante et longue carrière à la monarchie prussienne, les circonstances dans lesquelles le parti prussien méditait avant 1848 et 1849 la réalisation de ses projets d'accroissement et les éléments mêmes qui devaient y servir étaient alors d'un trop funeste augure. On a vu, du reste, par l'expérience, sur quel fonds réel reposaient tous ces projets de prépondérance, et la prospérité qui s'est déclarée dans les Etats de la couronne impériale et royale d'Autriche fait conjecturer de quel côté est le véritable avenir de l'Allemagne. En rappelant ces souvenirs, nous n'avons voulu que fournir les données nécessaires pour juger l'homme public et son rôle politique. Pour M. de Radowitz, la cause qu'il défendait était, d'ailleurs, une conviction d'honnête homme; et, à ce titre, nous ne pouvons que lui en témoigner notre estime. Ce genre de conviction devient aujourd'hui si rare, et surtout il est si peu d'hommes qui sachent faire des sacrifices à leurs principes, que nous croyons à propos de les honorer, alors même que nous les combattons d'ailleurs. Comme la plupart des hommes d'Etat, le général de Radowitz laisse des ouvrages. Récemment, il en a donné lui-même une nouvelle édition avec des additions considérables. Dans les desseins de la Providence, il faisait là son testament. Il est incontestable que l'on y trouvera une riche mine, pour |