tion, il se mit à fuir. Lorsqu'il se vit près d'être atteint, s'arrêter, ajuster et tirer fut l'affaire d'un instant: un gendarme fut atteint et tomba de cheval; il avait le bras cassé. » Le second gendarme fondit sur le meurtrier et l'atteignit; une lutte terrible s'engagea, le gendarme reçut un coup donné avec le canon du fusil, fut renversé de cheval, et néanmoins il parvint, après des efforts inouïs, à terrasser son vigoureux adversaire. Il n'aurait pas réussi à l'enchaîner si son camarade, malgré son bras cassé et ses souffrances, n'avait eu le courage d'aller à son secours. » A l'heure où nous écrivons, l'un des gendarmes est sur le point d'être amputé; l'autre a un morceau d'oreille emporté et le visage contusionné. Malgré les périls de la lutte, les deux gendarmes se sont abstenus de faire usage de leurs armes; ils ont voulu laisser à la justice le soin de punir le coupable. Admirable et courageuse modération qui prouve encore une fois avec quelle énergie le beau corps de la gendarmerie a su conserver le sentiment du devoir. Intrépides comme des soldats, ils restent, en présence du danger, impassibles comme la loi. (1) » - Enfin, on écrit de Mantes (Seine-et-Oise), le 20 septembre: « Un épouvantable assassinat a été commis le 18 de ce mois, dans la commune de Saint-Martin-a-Garenne, arrondissement de Mantes. La victime, qui est le nommé Jean-Baptiste Lauvet, âgé de cinquante-deux ans, garde particulier de madame de Gontaut, avait, à ce qu'il paraît, un grand nombre d'ennemis, en raison de ses fonctions de garde, et pour avoir sévi contre les braconniers dont cette contrée est infestée. »>Lauvet était parti ce jour-là faire sa tournée à cinq heures du matin : son corps a été trouvé, une heure après, étendu par terie, la tête tournée du côté du bois et les pieds dans une des ornières du chemin; il était percé de quatre coups de feu. L'autorité judiciaire, qui fut prévenue, se rendit immédiatement sur le lieu où le crime avait été commis, et se livra aux recherches les plus minutieuses; il résulterait de ces recherches, que Lauvet a été frappé d'un premier coup de feu dans le côté; ce premier coup, qui n'a fait qu'effleurer le bras. a dévié le long des côtes et n'a produit qu'une légère contusion; le second coup a été dirigé par l'assassin sur la tête : il a brisé le crâne en deux. >> C'est alors que Lauvet est tombé pour ne pius se relever: cependant il a été prouvé par le rappor. de M. Boireau, docteur en médecine à Mantes, que la mort n'ayant pas été instantanée, la victime avait dû se débattre; ce que voyant. l'assassin s'était emparé du propre fuil de Lauvet et lui avait déchargé les deux coups à bout portant; ce dernier fait est indubitablement prouvé par les brûlures qui se trouvent sur les habits de Lauvet et par la présence des bourres, que le docteur a retrouvées dans son corps. Jusqu'à ce jour, l'assassin a pu se soustraire aux perquisitions de la justice. Une Diane moderne. Sous ce titre, Grenier a dessiné, pour notre livraison de septembre, le portrait de madame ***, l'une de nos plus aimables abonnées, qui a bien voulu consentir à poser de pied en cap devant lui pour figurer parmi les illustrations contemporaines de notre galerie cynégétique. Un cha (1. Nous avons appris avec regret, par notre correspondance, que l'un de ces deux braves militaires, le nommé Cizeaux, avait malheureusement succombé aux suites de ses blessures. Ses obsèques ont eu lieu le 20 septembre, en présence du secrétaire général remplissant par intérim les fonctions de préfet, du sous intendant militaire, du commandant du génie, du substitut du procureur de la République, de la brigade de gendarmerie d'Auch. des députations des autres brigades du département, des sous-officiers de la garnison et d'un nombreux concours de citoyens. « Nous avons vu avec une douloureuse satisfaction, dit le journal d'Auch, cet hommage public rendu à la mémoire d'un brave soldat, mort martyr du devoir et de la loi. A une époque comme la nôtre, on ne saurait trop honorer ces dévouments obscurs qui ne puisent leurs inspirations que dans ce qui peut encore préserver la société : le maintien de l'ordre et le respect de la légalité. » peau de paille à larges bords; une chemise à col rabattu avec une cravate nouée à nœud plat sur la poitrine; une robe en toile du nord, fermée à boutons pareils et montante, c'est-à-dire, presque une simple blouse; une ceinture avec la cartouchière Lefaucheux, et un fusil du même maître, composent tout l'équipement de la Diane moderne. Les femmes ne consentent pas, même en se livrant aux exercices de notre sexe, à renoncer à la recherche, qui est toujours chez elles le cachet d'une bonne éducation et d'une origine distinguée. Il leur faut des armes dont l'usage ne nuise en rien à la grâce et au ton de leur tenue. A ce titre, le fusil Lefaucheux est une bonne fortune pour nos chasseresses: il laisse à leurs gants coquets de peau de Suède, toute leur fraîcheur; il ne permet pas à la crasse de la poudre de salir leurs manchettes ou de se reporter de leurs mains sur leur visage. Ajoutons que si notre charmante disciple de la Diane des bois était, par hasard, sujette aux distractions, ses étourderies ne pourraient, avec le fusil Lefaucheux, lui faire faire fausse charge ou double charge. Or, c'est surtout la crainte des imprudences et celle des accidents qu'elles courent, qui écartent bon nombre de jeunes femmes de la pratique d'un des exercices qu'elles pourraient prendre à la campagne, avec plus de facilité et avec moins de dépenses que tout autre des nobles loisirs que permet la villégiature. - Nous n'avons pas besoin d'expliquer le sujet de notre seconde lithographie. Elle parle d'elle-même. Margot, chie ine des Pyrénées, dont la ressemblance a été daguerréotypée par le crayon intelligent qui l'a dessinée sur place, est tout bonnement, comme l'indique le titre, l'un des meilleurs gardes de la forêt de Saint-Germain, où il y a comme personnel, tant de bons gardes. Nous recommandons la méthode à ceux qui auraient besoin de l'appliquer. Ils en obtiendront d'excellents résultats. Margot, grâce à sa taille, et surtout à sa mâchoire irréprochable, est un auxiliaire bien précieux dans certains cas nocturnes. On nous pardonnera donc de lui avoir, ne fût-ce que par reconnaissance, accordé l'honneur insigne de figurer ici. D'ailleurs, cette exhibition a son côté utile. Pour certains flâneurs, qui contempleront ce portrait, exposé pendant un mois chez les armuriers de la capitale, cela vaut bien l'inscription charitable apposée sur les murs de plus d'un parc. Avis: Des piéges à loups sont ten lus dans cet enclos. AVIS A MM. LES ABONNÉS. A partir du 1er octobre prochain, les bureaux du Journal des Chasseurs sont transférés, du boulevart des Italiens, 26, maison Devisme, rue de la Bourse, 10, maison Lefaucheux. C'est donc là qu'à l'avenir, nos abonnés sont priés de vouloir bien nous adresser leurs souscriptions, réclamations, annonces, et tout ce qui a généralement trait à la rédaction du journal. Nous profiterons de cette circonstance pour inviter ceux d'entre eux dont l'abonnement expire le 1er octobre, à le renouveler sans retard, s'ils ne veulent point éprouver d'interruption dans la réception de leurs livraisons. La quatorzième année, dans laquelle nous allons entrer, débutera par une nouvelle de notre ami et collaborateur le marquis de Foudras, intitulée: La Chasse et l'amour en Espagne. Cette nouvelle, qui sera un digne pendant de l'Album d'un Chasseur, contiendra des détails entièrement nouveaux sur les mœurs cynégétiques d'un pays encore peu connu sous ce rapport. Nous la publierons concurremment avec la suite de la Chasse aux puces, par M. Martial Boucheron. NOVEMBRE. L'album d'un chasseur. - Deuxième épisode. (Suite.) Une chasse à la bécassine en Irlande. Correspondance. forêt de Saint-Germain, Nouvelles et faits divers. - Premiers laisser-courre de l'équipage, 37 77 80 30 janvier 1849. Swinley, cerf du Hanovre. Vénerie du Club des chasseurs. - Laisser-courre de l'équipage du 2 au Nouvelles et faits divers. FÉVRIER... L'album d'un chasseur. Une vengeance de chasseur. (Correspondance.) Les Veneurs de l'Anjou en Touraine. (Correspondance) Jules Gérard, le Tueur de lions, à Constantine. Correspondance.) 156 157 158 159 Deuxième épisode. (Suite.) 161 185 191 493 198 MARS....... L'album d'un chasseur. - Deuxième épisode. (Suite.) 201 - Causeries cynégétiques. Poudres, nouvelle éprouvette, fusil silen- JUIN La vallée de la Saane. Une chasse au renard dans les falaises. 324 350 Au directeur du Journal des Chasseurs. (Correspondance.) 355 Nouvelles et faits divers. 357 L'album d'un chasseur. Troisième épisode. (Suite et fin.) 361 JUILLET Courroie de sûreté pour empêcher une arme de partir au repos. Cor- respondance. 433 et AOUT. Nouvelles et faits divers. SEPTEMBRE. La chasse aux puces. Une razzia dans les bois de la plaine. Un nouveau modèle de carnier. (Correspondance.) 435 Au directeur du Journal des Chasseurs. (Correspondance. 437 438 441 473 476 FIN DE LA TABLE. |