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>> L'on trouve même dans un calendrier de l'U»> niversité, écrit au quinzième siècle, et con» servé dans la bibliothèque de l'abbaye de >> Sainte-Geneviève de Paris, cet article écrit >> au 30 septembre, jour auquel plusieurs des » saintes Reliques furent apportées à la SainteChapelle: Eadem die consuevit Rex ostendere » sanctam Crucem in Palatio de manè; c'est-à» dire : En ce jour, le Roi a coutume de mon>> trer au peuple la sainte Croix, le matin, » dans l'église du Palais (1). »

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C'est dans cette église qu'on a religieusement conservé, jusqu'à l'époque de la révolution, les précieuses Reliques de la Passion de notre Seigneur, qui avoient été données à saint Louis par l'empereur Baudouin II. Elles étoient renfermées dans une châsse magnifique, dont l'historien de la Sainte-Chapelle fait ainsi la description : « Ce qu'on appelle la grande. » Chasse de la Sainte-Chapelle, dit-il, est une » grande arche de bronze doré, ornée de quel» ques figures sur le devant. Elle est élevée sur >> une voûte gothique, sise derrière le maître» autel, au rond-point de l'église, et fermée >> avec dix clefs de serrures différentes, dont six >> ferment les deux portes extérieures, et les » quatre autres un treillis intérieur à deux bat(1) Hist. de la Sainte-Chapelle, pag. 171.

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>> tans.... Les Reliques y sont conservées dans >> des tableaux et des vases de cristal garnis en >> or (1). » On peut voir, dans l'Histoire de la Sainte-Chapelle, un dessin exact de cette châsse, au milieu de laquelle étoit placée la sainte Couronne, dans un reliquaire très-riche, entre la vraie Croix et le fer de la lance. On trouve dans le même ouvrage la copie authentique des lettres de l'empereur Baudouin, datées du mois de juin 1247, par lesquelles il confirme la cession qu'il avoit déjà faite des saintes Reliques. L'original de ces lettres, écrit sur du parchemin, se conservoit avant la révolution aux archives de la Sainte-Chapelle. On y voyoit la signature de l'empereur Baudouin, écrite en caractères grecs avec du cinabre, c'est-à-dire, avec une encre rouge d'une composition particulière, dont l'Empereur seul pouvoit se servir (2). Ces lettres, dont nous donnerons un extrait au n. I des Pièces justificatives, étoient scellées du sceau de l'empereur Baudouin, en plomb doré, dont on voit ici le dessin. Le dia

(1) Hist. de la Sainte-Chapelle, pag. 40.

(2) Hist. de la Sainte-Chapelle, pag. 67 et 68. Pièces justificatives du même ouvrage, pag. 7 et 8. C'est d'après cet ouvrage, que nous donnons ici un fac simile de la signature de Baudouin. Pour l'explication du sceau de cet empereur, on peut voir aussi l'Hist. de l'empire de Constantinople, par Ducange, première partie, pag. 320 et 322.

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mètre de ce sceau est d'un pouce et huit lignes. On y voit, d'un côté, l'Empereur assis sur un trône enrichi de perles, la couronne en tête, revêtu de son rochet et de sa robe impériale. Il tient de la main droite une espèce de sceptre surmonté d'une croix, et de la gauche, un globe pareillement surmonté d'une croix. A l'entour, est cette inscription latine: Balduinus Dei gratiá Imperator Romaniæ semper Augustus. L'autre face représente l'Empereur à cheval, vêtu comme on vient de voir, tenant d'une main la Croix, et de l'autre les rênes du cheval. Cette dernière face porte l'inscription suivante en caractères grecs de ce temps-là : Βαλδουίνος δεσποτης πορφυρογένητος ο Φλανδρης; c'est-à-dire, Baudouin, empereur, comte de Flandre.

On voit, par ces détails, quelle étoit l'authenticité des Reliques de la Passion de notre Seigneur qui se conservoient à la Sainte-Chapelle, et avec quelles précautions elles y étoient gardées. L'historien de cette Église ajoute que, depuis sa fondation jusqu'en 1656, les clefs de la grande Châsse étoient toujours gardées par le Roi lui-même, ou par quelque seigneur distingué à qui le Roi les confioit, et qui ne pouvoit les prêter à personne sans un ordre exprès de Sa Majesté. Depuis 1656, le Roi les confioit d'ordinaire au premier président de la

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