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»sées par son testament, en date du huitième » juin 1683, dont voici le contenu » : Je donne le Clou de notre Seigneur, avec tous les papiers qui en autorisent la vérité et la permission de l'adorer, aux pères Bénédictins de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés (1). Je leur donne encore ma Croix de pierreries avec la sainte vraie Croix QUE J'ATTESTE AVOIR VUE DANS LES FLAMMES SANS BRULER. Cette Croix est double comme celle de Jérusalem, et il y a une double Croix d'or avec des gravures de lettres grecques. Je leur donne encore le sang miraculeux que j'ai eu du feu duc d'Hano→ ver (2). Je donne encore à l'abbaye de SaintGermain les Reliques que j'ai de saint Casimir, de saint Stanislas et de sainte Fare, fort assurées, avec des Reliques qu'on dit être de saint Placide, qui viennent de Pologne, et sont dans de petites chásses d'argent.

<< Toutes ces Reliques, et les lettres authen»tiques qui en prouvent la vérité, avoient été » examinées, en 1673, par le sieur Benjamin, >> grand-vicaire du diocèse de Paris, chargé de >> cette commission par M. de Harlai, arche

(1) Voyez dans le III Article de cette Notice, quelques détails sur le saint Clou dont il est ici question.

(2) Voyez au n. I des Pièces justif. la deuxième note sur les Lettres de l'empereur Baudouin II.

»vêque de Paris. Nonobstant cela, dom Claude >> Bretagne, prieur de l'Abbaye, fut encore dé» légué par le même archevêque, pour pro>> céder à une seconde vérification, qu'il fit le » 22 septembre de la présente année 1684 (1). >> Les exécuteurs testamentaires lui remirent >>> les Reliques entre les mains; et après les >> avoir examinées, dom Jean Barré les reçut » au nom des religieux de Saint-Germain, qui >> l'avoient chargé de leur procuration. On lui >> donna aussi le procès-verbal du sieur Benja» min, où il est fait mention des mêmes Re» liques et des papiers qui en certifient la vé>> rité.

>> Ce qu'il y a de plus remarquable dans la >>> Croix dont nous venons de parler, c'est une >> inscription grecque qui se lit dans le revers,

laquelle est composée de deux vers iambi>>ques, dont le premier et la moitié du second » sont sur la ligne droite, et l'autre moitié sur » le travers du grand croisillon. Sur le petit, » il y a, y a, d'un côté, Inous, c'est-à-dire, Jésus, » et de l'autre, Xporos, c'est-à-dire, Christus.

(1) Nous aurions bien désiré nous procurer les pièces relatives à ces différentes vérifications, ainsi que les papiers plus anciens dont la princesse fait mention dans son testament; mais les recherches qui ont été faites jusqu'ici pour cet objet à la Bibliothèque du Roi et aux Archives du royaume ont été inutiles

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Qui cruci affixus exaltavit hominum naturam.
Scribit Comnenus Manuel Imperator.

>>

>> Le nom de Manuel Comnène, empereur de Constantinople, qui y est inséré, fait certai>>nement connoître que cette Croix vient de » lui. L'on prétend qu'il en fit présent à un >> prince de Pologne, et qu'elle a été conservée >> précieusement dans le trésor de la couronne. » L'on a jugé à propos d'en représenter ici la fi»gure, pour satisfaire la curiosité du lecteur. » Il jugera facilement de l'antiquité de l'in>>scription par la forme des caractères.

>>> Cette croix est haute de huit pouces, sans » y comprendre son pied de vermeil de pareille, » hauteur, et orné de pierreries en divers en» droits. Elle a deux travers, comme les Croix » de Jérusalem, qui sont remplis de bois de >> la vraie Croix. Elle est bordée partout de >> diamans et d'améthystes. La princesse Pala» tine l'avoit reçue en présent de Jean-Casimir, >> roi de Pologne, qui l'avoit tirée du trésor de >> la couronne, et apportée avec lui, lorsqu'il » se retira en France. Il se trouve peu de por>>>tions de la vraie Croix plus considérables et >> mieux attestées; car outre les procès-verbaux » et les autres titres vus et examinés par le >> sieur Benjamin, les lettres grecques mar>>quent l'antiquité de l'inscription et la vérité » de la Relique. Ce qui l'autorise encore da»vantage, c'est le miracle évident dont parle

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