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tendus carbonari toscans; il demanda un contingent de troupes toscanes pour l'expédition de Naples, ainsi que le transit de l'armée destinée à détruire la constitution concédée par le roi des DeuxSiciles aux populations de ce royaume indépendant. Le comte de Ficquelmont, envoyé à Florence à la place du comte d'Appony, avec mission d'appuyer énergiquement ces demandes auprès du Grand-Duc, trouva un adversaire habile dans le comte Fossombroni; mais malgré cela, sous prétexte de transit et sous la forme d'allées et venues continuelles, la Toscane ne put être sauvée d'une occupation autrichienne que rien ne justifiait et que le marquis de Maisonfort, ambassadeur de France à Florence, a signalée dans ses dépêches comme une atteinte à l'indépendance de ce pays.

Il est difficile de mieux caractériser que ne l'a fait ce ministre de France, la véritable position d'un pays gouverné par un Archiduc d'Autriche : « Ce n'est que pour la forme que ce gouvernement est consulté par l'Empereur d'Autriche, »disait le marquis de Maisonfort dans sa dépêche du 13 janvier

1821, et, plus tard, il ajoutait : « La cour de Vienne tient violemment subjuguée cette pauvre Toscane; quoique le comte Fossombroni soit fort habile, l'Autriche dépasse de beaucoup les bornes qu'elle serait tenue à respecter. » Et enfin, au mois de juin de la même année, il écrivait cette phrase fort significative: « La Toscane est gouvernée par un prince qui se borne à donner un regret stérile à son indépendance. »

X.

Le Grand-Duc Ferdinand III mourait en 1824 en laissant sa mémoire entachée du grave reproche d'avoir, au commencement de son règne, altéré dans un esprit rétrograde la plupart des meilleures mesures de son père Léopold Ier, d'avoir aveuglément détruit en 1814 toutes les institutions, même les plus sages, que les Français avaient introduites en Toscane, et enfin d'avoir récompensé solennellement les auteurs de la réaction d'Arezzo qui, au commencement du siècle, se souilla par des actes barbares, parmi lesquels il suffira de citer les bûchers allumés sur la place de Sienne pour le supplice de quelques juifs innocents et d'un Français.

Malgré cela, l'esprit national était alors si peu dé

veloppé dans les masses, l'état des autres parties de l'Italie était tellement déplorable, et les gouvernements en étaient tous tellement mauvais et si complétement inféodés à l'Autriche, que la Toscane semblait une oasis au milieu de la Péninsule tristement ravagée par l'influence de l'Autriche; à tel point que le Grand-Duc Ferdinand, en s'abstenant, selon les conseils de ses ministres, de tout acte violent et en résistant parfois aux plus exorbitantes d'entre les nombreuses exigences de l'Empereur son frère, put acquérir par la comparaison qu'on faisait de lui avec les autres princes italiens, la réputation d'un souverain libéral et indépendant.

A la mort du Grand-Duc Ferdinand III, le comte de Bombelle, ministre d'Autriche, essaya de mettre des obstacles à l'intronisation de son fils Léopold II, de même que le Grand-Duc Léopold Ier, malgré les traités solennels qui réglaient la matière, avait, en montant sur le trône impérial, retardé de plusieurs mois la cession du Grand-Duché à son cadet à qui il revenait de droit, exprimant même, à ce que disent des historiens, le désir de réunir la Toscane à l'Em

pire. Le ministre Fossombroni, informé des intentions de l'Ambassadeur d'Autriche, s'empressa de publier la proclamation du nouveau Grand-Duc en même temps que la nouvelle de la mort de son père; et quand le comte de Bombelle se présenta au palais en demandant à voir l'Archiduc Léopold à qui, disaitil, il avait l'ordre de faire des communications graves et urgentes, il y trouva le vieux ministre toscan qui lui répondait que le Grand-Duc Léopold, accablé par la douleur, ne pouvait le recevoir.

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