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et Meuse qui, laissant notre gauche à découvert, a fait craindre que nous ne fussions AN 4. enveloppés.

» A six lieues au-delà d'Ulm, nous avons attaqué l'ennemi qui n'a pas tardé à se repentir de nous avoir suivis de si près. Nous l'avons forcé de rétrograder de trois lieues, après avoir perdu quatre mille hommes, des canons et des drapeaux. Demain nous nous rendrons à Lorrach, à une lieue d'Huningue. Il est probable que l'ennemi ne nous disputera pas ce

passage. >>

Il est certain qu'on fut à Paris, durant plusieurs jours, dans une cruelle inquiétude sur le sort de cette armée. On savait qu'elle était forte de cinquante-cinq mille hommes effectifs, sans compter une division qui gardait le fort de Kell et la tête du pont d'Huningue; mais on savait aussi que les forces des Autrichiens qui pouvaient l'attaquer, montaient à plus de cent mille combattans, et que l'état de débandade où se trouvait l'armée de Sambre et Meuse, mettait les généraux de l'empereur en état d'envelopper les Français resserrés entre le Danube et le Rhin, dans le comté de Furstemberg, sur des terrains dont il était aisé de rendre les chemins impraticables en abattant les arbres. L'armée de Moreau était presque entourée par les généraux de Latour, de Nauendorf et Petrache, VII.

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qui voulaient leur fermer les passages nom1796. més Vallées d'enfer, et ceux de KintzingarThar, le long de la rivière de Kintzig. Dans cette position, on assurait qu'elle serait forcée de mettre bas les armes.

Moreau, en quittant les bords du Lech et du lac de Constance, avait publié une proclamation à la tête de tous les bataillons dans laquelle il disait aux soldats : « Le général de l'armée de Rhin et Moselle attend tout des guerriers qu'il commande. Il espère que le mouvement rétrograde nécessité par les succès momentanés du prince Charles sur l'armée de Sambre et Meuse, ne diminuera rien de son énergie, et de cette bravoure qui l'a illustrée dans toutes les occasions où elle s'est mesurée avec l'ennenii. Le moment ne tardera pas d'arriver, où il leur fera recueillir de nouveaux lauriers. Il est sûr d'avance que, lorsqu'il donnera le signal du combat, ce sera éelui de la victoire. >>

Le quatrième jour complémentaire, l'armée, après avoir passé la gauche du Lech, fit couper tous les ponts qu'on avait construits avec tant d'art, qu'ils pouvaient être détruits en très-peu de tems. Tous les bateaux qui se trouvaient sur le Danube eurent ordre de remonter le fleuve jusqu'à Ulm, où, le cinquième jour complémentaire, Moreau plaça son quartier-général.

,

Le général français, pour donner le change aux ennemis dont il était environné, et pour AN 5. faciliter le transport de ses gros bagages à l'entrée de la vallée de Kintzig, feignit de vouloir pénétrer dans la Franconie, et de marcher sur Wursbourg et le Haut-Mein, afin d'attaquer l'arrière-garde de l'archiduc Charles, et d'opérer une diversion favorable à l'armée de Sambre et Meuse. Il remonta le Danube, et plaça son camp sur les deux bords du fleuve derrière l'Iller.

L'armée du comte de Latour se trouvait dans les environs de Neubourg et d'Aichstat; le corps de Condé auprès de Landsberg, et celui de Nauendorf vers Nordlingen et Nérestein. Le général Desaix, qui lui était opposé, occupait une excellente position sur la Brenza.

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Moreau avait fait construire des batteries masquées et des retranchemens à Kauffbeuren le long de la Wartach, et dans la forêt de Kempterwald, pour défendre la belle position de Kempten et de Memmingen, vers le lac de Constance. Il envoya une colonne dans les Alpes, pour livrer bataille au général Frolich, sorti des gorges du haut Tyrol pour se jetter sur les derrières de l'armée française, et qui fut repoussé avec perte. On lui enleva une assez grande quantité de farines, dont l'armée française avait besoin.

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Une autre colonne de l'armée de Moreau " 796. suivant la chaîne des montagnes de la haute Souabe, qui partagent les eaux entre le Danube et le Rhin, s'avançait vers les sources du Danube du Necker et de la Kintzig, position que le général Petrache, après avoir fait une vaine tentative sur le fort de Kell, se proposait d'occuper. Ce dernier mouvement annonçait le véritable dessein du général français d'effectuer sa retraite vers le Rhin, par le comté de Furstemberg et le Brisgaw. Les généraux de Latour et de Nauendorf, pour s'y opposer, abandonnant la gauche du Danube, se portaient rapidement dans le Landgraviat de Nellenbourg. Le général Nauendorf s'étant un peu éloigné par sa droite, pour assurer ses communications avec l'armée de Petrache, maitresse de passages très-impor. tans vers la source du Danube, il se trouvait un vide assez considérable entre lui et le général de Latour.

Moreau, profitant de cette faute, tombe, le 10 vendémiaire avec 30 mille hommes sur l'armée du maréchal comte de Latour, campée entre Biberach et Buchau; et après l'action la plus sanglante, la met dans une entière déroute. Alors il divise son armée en deux corps; et se portant sur le Danube avec la

rapidité de l'éclair, il passe par Munderkingen et Neudlingen, et se dirige sur Balen

gen, pour attaquer en même tems les généraux Nauendorf et Petrache qui furent forcés AN 5. d'abandonner leurs positions. Les Français firent 7000 prisonniers dans ces différentes

actions.

Depuis lors les Français, maîtres des postes. les plus avantageux de la Forêt Noire, n'éprouvaient que les obstacles opposés par la difficulté des chemins. Il se dirigeaient sur le Creuzacher, pays montueux qui renferme le Landgraviat de Dourlach.

Une colonne, sous les ordres du général Saint-Cyr, était parvenue le 21 vendémiaire à Fribourg, après avoir battu un corps autrichien. On mettait le feu à tous les villages dont les habitans avaient pris les armes, traitement inhumain, mais que la situation de' l'armée rendait inévitable.

Le quartier - général était à Lorrach le 25 vendémiaire. Les généraux Petrache et Nauendorf se portaient sur l'Elthal, pour se réunir au prince Charles qui venait à leur secours, et dont l'avant-garde était déjà à Offembourg, Le général Saint-Cyr s'était mis en possession du Vieux-Brisac " et s'occupait à rétablir le pont volant entre cette place et New-Brisac. L'artillerie et les gros bagages de l'armée passaient le Rhin sur ce pont et sur celui d'Huningue.

La retraite du général Moreau pouvait

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