de ne pas souffrir qu'on se serve, dans le ministère sacré, d'ornements qui ne soient de l'étoffe, de la qualité et de la forme convenables; de linges qui ne soient décents; que les tabernacles et les ciboires qui doivent être bénits, soient faits en la manière qu'ils doivent l'être, soit pour la matière, soit pour le dedans ou le dehors; qu'on n'expose pas publiquement des reliquaires, des croix, des images où y il auroit des choses contraires à la bienséance; que les églises, les chapelles, les cimetières, ne soient bâtis et bénits que quand ils sont dans l'ordre où ils doivent être; que l'on ne bénisse aucune cloche sur laquelle on auroit gravé quelque chose d'indécent en la fondant, et qui ne soit de la grosseur et de la qualité convenables au besoin et à la situation des lieux. Les évêques sont les juges de tout cela. Afin donc qu'il n'arrive jamais de surprise, et qu'on ne bénisse et n'expose publiquement rien qui ne soit dans la bienséance requise, l'Église réserve la bénédiction de toutes ces choses aux évêques qui en jugent eux-mêmes auparavant; ou qui commettent ce jugement et ces bénédictions à des prêtres instruits et expérimentés, capables de décider, au nom de l'évêque, sur le bon ou mauvais état de ce qu'on demande à faire bénir. Entre les bénédictions qu'il est permis aux prêtres de faire, les unes se font avec solennité et avec chant: telles sont la bénédiction des cierges le jour de la fête de la purification, celle des cendres, celle des rameaux le dimanche qui en porte le nom, et la bénédiction des fonts baptismaux la veille de la fête de pâques et de celle de la pentecôte. Les autres bénédictions se font avec moins de solennité. Nous ne parlerons ici que des dernières, et nous renvoyons pour les autres au missel, où le chant et les cérémonies qui doivent s'y observer sont marqués. Au reste, les prêtres doivent bien se donner de garde de faire aucune bénédiction des choses qu'ils prévoient, ou qu'ils ont lieu de soupçonner qu'on a intention d'employer à des usages profanes et superstitieux. C'est pourquoi il est nécessaire de demander, avant que de les bénir, à ceux qui les présentent pour cet effet, pourquoi ils les font bénir. Il est encore défendu à tous les prêtres d'employer pour les bénédictions qu'ils feront, d'autres prières et d'autres cérémonies que celles qui sont marquées dans le rituel ou le missel de leur diocèse, ou qui sont expressément approuvées par l'évêque. RÈGLES GÉNÉRALES POUR LES BÉNÉDICTIONS. 1.o Le prêtre prendra un surplis et une étole de la couleur convenable à l'office du jour, à moins que le rituel ou missel ne l'ordonnent autrement. 2.o Il se fera accompagner d'un clerc, s'il le peut, ou au moins d'un autre ministre, qui portera le bénitier avec l'aspersoir, le rituel ou le missel qui contient l'ordre de la bénédiction. Si c'est un clerc qui l'accompagne, ce clerc sera revêtu de surplis, s'il se peut. 3. Il y aura au moins un cierge allumé. 4.o Le prêtre fera toutes les bénédictions debout et nu-tête. 5.o Il les commencera en faisant le signe de la croix sur lui, disant : v. Adjutorium nostrum † in nomine Domini. R. Qui fecit cœlum et terram. v. Dominus vobiscum. R. Et cum spiritu tuo. Ensuite, ayant les mains jointes, il dira l'oraison ou les oraisons propres à la bénédiction qu'il fera selon qu'il est prescrit dans le rituel; et toutes les fois qu'il trouvera une croix marquée, il fera le signe de la croix de la main droite sur la chose qu'il bénira. Les oraisons finies, il prendra l'aspersoir de la main du clerc, et jettera de l'eau bénite en forme de croix sur ce qu'il aura bénit; mais, s'il est marqué qu'il le doit encenser, il mettra l'encens dans l'encensoir, et le bénira immédiatement après les oraisons; ensuite il jettera de l'eau bénite sur ce qu'il aura bénit, et l'encensera de trois coups sans rien dire. 6. Lorsqu'il voudra bénir des fruits, des aliments, ou autres choses semblables, il ne souffrira point qu'on les mette sur l'autel; mais il les fera mettre sur une petite table couverte d'une nappe ou d'une serviette blanche, et placée à côté de l'autel dans un endroit commode. Enfin, il se conformera à tout ce qu'il trouvera prescrit dans le Rituel, pour l'ordre de la bénédiction qu'il voudra faire. 1 ÉPISCOPALE. IL est très-important pour le bon ordre du gouvernement ecclésiastique, de faire concevoir aux peuples une haute idée de la visite de l'évêque et de ceux auxquels il confie son autorité. Les curés la leur inspireront facilement, s'ils la leur font envisager comme une des fonctions du ministère des premiers pasteurs, qui sont les plus consolantes pour leur troupeau; s'ils leur apprennent que leur évêque vient à eux au nom de JésusChrist, pour répandre sur eux sa bénédiction; et que sa visite doit être à leur égard une suite, et, en'quelque sorte, un supplément de la mission de ce Dieu Sauveur, pour la sanctification de son Église. En effet, l'Évangile nous représente la venue de Jésus-Christ dans le monde, comme une visite qu'il a entreprise pour racheter son peuple. Il a particulièrement consacré à cette œuvre de miséricorde les trois dernières années de sa vie mortelle, pendant lesquelles il parcouroit les villes et villages de la Judée, enseignant dans les synagogues, prêchant l'Évangile du royaume de Dieu, éclairant les ignorants, convertissant les pécheurs et répandant partout la lumière et la grâce. Ce grand pasteur de nos âmes, ayant commencé le cours de sa visite dans une petite portion du monde, a voulu qu'elle fût continuée et perpétuée après lui par toute la terre. Je vous envoie, comme mon père m'a envoyé, dit-il à ses apôtres, et, en leurs personnes, aux évêques leurs successeurs, en leur ordonnant d'aller, de parcourir les nations, leur apprenant à se tenir inviolablement attachés à la croyance et à la pratique des vérités qui leur avoient été confiées pour les en instruire. Je suis avec vous, leur ajoute ce divin Maître, tous les jours jusqu'à la consommation des siècles. Les apôtres et leurs premiers disciples s'acquittèrent fidèlement de cette mission. Ils entreprirent des voyages et des travaux immenses, pour convertir le monde idolâtre. Ils ne se contentoient pas d'avoir planté la foi dans un pays et d'y avoir fondé une église, ils visitoient souvent leurs néophytes, pour les consoler par leur présence et affermir en eux le grand ouvrage que le Saint-Esprit y avoit commencé par leur ministère. Retournons sur nos pas, dit saint Paul à saint Barnabé, parcourons de nouveau toutes les villes où nous avons déjà prêché la parole de Dieu, pour visiter nos frères et savoir en quel état ils sont. Quand ils ne pouvoient exercer cette importante fonction par euxmêmes, ils envoyoient à leur place des hommes remplis de l'esprit apostolique, pour les fortifier dans la foi, et pourvoir à tous les besoins des églises naissantes. Les évêques, animés par ces grands exemples et fondés sur cette mission qu'ils ont reçue de Jésus-Christ, usent encore aujourd'hui du même moyen pour connoître leur troupeau et lui procurer tous les secours qui dépendent de leur ministère. L'objet qu'ils se proposent, dans ces visites, est de conserver la foi dans sa pureté; d'établir une doctrine saine et orthodoxe, en bannissant toutes les hérésies; de travailler à la perfection du culte de Dieu; de pourvoir aux besoins des églises; de corriger les défauts qui pourroient s'être glissés dans la célébration des divins offices, dans l'administration des sacrements et dans les autres fonctions ecclésiastiques; d'étendre la religion, d'en conserver la beauté et l'éclat; de maintenir la discipline ecclésiastique; de corriger et réformer les mœurs; de remédier aux désordres; de réprimer les scandales qui déshonorent la religion; de faire cesser les abus qui pourroient s'être introduits; d'animer le peuple au service de Dieu, à la paix, à l'union, à la charité chrétienne et à l'innocence de la vie, par des remontrances et des exhortations pressantes; de rétablir partout le bon ordre : et d'ordonner, ajoute le concile de Trente (sess. 24, cap. 3 de Reform.), toutes les autres choses que la prudence de ceux qui feront la visite jugera utiles et nécessaires pour l'avancement des fidèles, selon que le temps, le lieu et l'occasion le pourront permettre. Jésus-Christ envoyant ses disciples pour préparer les peuples à sa venue, dans tous les lieux où il devoit prêcher l'Evangile, leur ordonnoit de leur souhaiter la paix partout où ils entreroient, promettant d'effectuer leurs désirs et de répandre cet esprit de paix qui surpasse tout sentiment, sur ceux qui les écouteroient avec docilité et qui les recevroient en son nom. Il s'engageoit à les assister de son Esprit dans ses prédications apostoliques, assurant que ce seroit lui-même qui seroit reçu et écouté en leurs personnes. Rien au contraire de plus terrible que les me naces et les anathèmes qu'il profère contre les cœurs durs et indociles qui ne les recevront pas comme envoyés du Seigneur, et qui mépriseront leurs paroles. Il est facile et naturel d'appliquer ces vérités aux visites des premiers pasteurs, et de ceux qui les représentent dans une si importante fonction. Ces visites sont particulièrement consolantes et désirables pour les curés qui veulent sincèrement le bien, et qui travaillent avec zèle à l'établir. Elles peuvent bien être redoutées de ceux dont la négligence et la vie scandaleuse mériteroient le blâme et la répréhension de leur évêque. Mais les curés exacts à remplir leurs obligations, doivent en avoir des sentiments tout opposés. Ils doivent regarder leur évêque comme un père qui les chérit et les honore comme ses frères et des coopérateurs fidèles de sa sollicitude; ils doivent lui ouvrir leur cœur avec une entière confiance; répandre dans son sein les vues qu'il plaît à Dieu de leur donner pour établir et étendre son règne dans leurs paroisses, les difficultés et les obstacles qu'ils y rencontrent, les peines et les contradictions qu'ils peuvent y éprouver de la part des indociles; et être bien persuadés qu'il ne se propose d'autre intention dans sa visite pastorale, que de seconder leurs pieux desseins, d'affermir par son autorité le bien qu'ils auront commencé, de les soutenir, de les consoler et de les défendre contre la malice de ceux qui les persécuteroient injustement. Pour assurer à ces visites le succès qu'on a droit d'en attendre, les curés doivent y préparer leurs peuples et tâcher de les bien convaincre qu'une des fins pour lesquelles elles se font, est la sanctification des âmes. Sitôt qu'ils auront reçu le mandement qui annoncera la visite, ils le publieront au prône, recommandant fortement à leurs paroissiens de s'y trouver; ils les instruiront des vérités que nous avons exposées ci-dessus, du respect qu'ils doivent à leur premier pasteur, des grands avantages que sa venue peut leur prode l'obligation où ils sont de l'écouter avec confiance, de recevoir ses avis et ses ordonnances avec une grande docilité de cœur et d'esprit, et d'accomplir fidèlement tout ce qu'il prescrira. curer, Ils les exhorteront à se disposer à participer aux fruits de la |