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FINANCES.

ON doit remarquer, à l'égard de cette partie de notre sujet, que nous vivons dans une époqué où des circonstances particulières donnent une importance non commune à l'administration financière de ce royaume. Dans un état de choses ordinaire, il ne serait certainement pas honorable pour un gouvernement, et sur-tout pour un gouvernement monarchique, non-seulement d'assigner le premier rang, mais encore de don ner une attention presque exclusive à ses affaires pécuniaires. C'est pour cela que le premier de tous les écrivains politiques a dit que comme le principe d'une monarchie est l'honneur, et celui d'un gouvernement mixte, tel que l'Angleterre, l'amour d'une constitution, il doit y avoir pour de tels gouvernemens un terme l'honneur de l'une des formes, et le patriotisme de l'autre, ont dégénéré en une pure disposition à épargner et à acquérir; mais une nation de commerçans ne supportera pas long-temps la prééminence d'une noblesse sur l'existence de laquelle, toutefois, les monarchies reposent, et

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une nation de simples calculateurs et d'économistes spéculera probablement sur des formes de gouvernement moins coûteuses que celles d'un système mixte. Si ces principes généraux sont vrais, et si la vérité en est même assez démontrée pour déterminer notre noblesse des villes et des campagnes à regarder avec soin jusqu'à quel point il peut être dans ses véritables intérêts de s'unir aux réformateurs du siècle pour réduire tous les établissemens du pays, il est également certain qu'il peut y avoir dans les affaires publiques une situation telle que l'administration financière prenne une haute importance temporaire. Et telle est peut-être la condition de la Grande-Bretagne, à présent qu'une longue guerre a fortement ajouté à la dette publique, et que la même cause a, en apparence au moins, affecté l'une des principales sources des prospérités nationales.....

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Qu'il soit donc accordé qu'une administration économique ne fut jamais d'une aussi grande importance qu'à l'époque actuelle; mais qu'il soit également accordé, comme une conséquence nécessaire, que la nation doit une reconnaissance proportionnée aux ministres de Sa Majesté, s'il paraît démontré sur un bref examen de leurs mesures, qu'ils ont administré les finances de cet empire, en consultant à-lafois les besoins du peuple et la sûreté de l'état, de manière à présenter des économies d'une part, et de l'autre à conserver une juste sécurité à cette immense portion de propriété individuelle, distribuée entre un nombre considérable de possesseurs, dans l'imposante masse de la dette nationale.

En jetant un coup d'œil général sur l'histoire financière de 1822, on voit que les mesures dans cette branche de l'administration en cette année sont au nombre de six: 1o. la réduction de deux millions dans les dépenses publiques, sur les états des années précédentes; 2o. l'établissement et le maintien d'un fonds d'amortissement se montant à cinq millions; 3o. la réduction de cent cinquante-cinq millions, cinq pour cent, en quatre pour cent; 4o. la conversion de cinq millions de pensions pour la marine et l'armée en une annuité de deux millions huit cent mille livres pour quarante-cinq ans; 5o. l'application de trois millions trois cent mille livres, épargnés par ces mesures à la remise des taxes annuelles, et 6o. enfin, diverses mesures pour faciliter la circulation.

Le premier de ces points sera mieux expliqué par quelques observations préalables sur ce qui peut être regardé comme le véritable caractère du système financier de l'administration actuelle.

Ce système, considéré d'après ses résultats naturels, peut se résumer en deux points principaux: 1o. s'abstenir autant que possible (dans l'état actuel des charges supportées par le pays) de tous emprunts ou nouvelles taxes; subvenir aux dépenses de l'année au moyen du revenu annuel; et comme ceci suppose nécessairement l'application de la plus grande partie de l'ancien fonds d'amortissement aux dépenses de l'année courante, augmenter ce qui peut rester de ce fonds pour en faire un nouvel excédant effectif de cinq millions, et au moyen de cet excédant, non-seulement toujours maintenu dans sa valeur première, mais encore grandement augmenté, selon toutes les probabilités, par la réduction graduelle des dépenses et l'accroissement progressif des revenus, opérer detemps en temps sur la place, en achetant, échangeant et réduisant les effets publics de manière à ramener le cápital de la dette à une valeur nominale moins élevée; 2o. après que ce fonds d'amortissement sera parvenu au montant d'un pour cent sur le capital de la dette nationale, appliquer son surplus annuel à la remise graduelle de celles de

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nos taxes qui semblent peser le plus sur les intérêts agricoles ou commerciaux du pays.

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Lorsque le ministère de lord Grenville et de

M. Fox remplaça celui de M. Pitt et de lord Sydmouth, le système financier de cette administration fut de lever autant que possible, dans l'année, les sommes nécessaires pour les dépenses annuelles et de subvenir au déficit par des emprunts annuels. Ceci par conséquent ne put être effectué qu'en imposant chaque année au pays un nouveau poids, d'abord pour subvenir à cette portion des dépenses à laquelle ne suffisaient pas les emprunts, et ensuite pour payer les intérêts de ces mêmes emprunts: en conséquence, pendant cette administration, quelques-unes des taxes actuelles (ceci soit dit sans aucune intention d'offense ou de censure) furent d'année en année imposées à la nation. La taxe de propriété fut considérablement augmentée, et comme son montant ainsi élevé était encore insuffisant, le ministère introduisit ou plutôt essaya divers autres impôts qui excitèrent un mécontentement général. La proposition de taxer les brasseries domestiques fut repoussée par la voix unanime du peuple, et pour ne rien dire de plus de la taxe proposée sur le fer en barres, elle fut retirée par suite d'une nécessité non

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