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diane sont deux petits bras a et b, servant d'indicateurs pour l'agent du poste.

Les grands bras du sémaphore ont 2 mètres de longueur; ils présentent aux mécaniciens une face peinte en rouge; on les a faits à claire-voie, pour qu'ils offrent moins de résistance au vent. Ils portent une lanterne pour les signaux de nuit. M et M' sont deux appareils électro-mécaniques, destinés à produire les mouvements des signaux, par l'intermédiaire des tringles T et t au poste considéré, et par le moyen de l'électricité au poste voisin (il existe au même poste deux autres appareils M et M', destinés au service de la seconde voie).

L'organisation de chaque poste est complétée par des sonneries électriques et par une pile de douze éléments Leclanché. L'appareil M d'un poste est relié par un fil de ligne à l'appareil M' du poste voisin, et réciproquement. Enfin, chaque poste est muni de disques avancés, que le stationnaire doit manoeuvrer suivant les indications de son sémaphore.

Cela posé, voici comment les appareils fonctionnent. Supposons qu'un train se présente à l'entrée d'une section ab : le stationnaire du poste a commence par mettre à l'arrêt son disque avancé, puis il tourne d'une certaine quantité la manivelle de son appareil M; cette opération produit les effets suivants :

1° Par l'intermédiaire de la tringle T, le grand bras A de son sémaphore se relève et se place horizontalement, ce qui indique que la section est bloquée.

2° Par l'effet d'un courant électrique, le petit bras du sémaphore du poste best rendu horizontal, ce qui indique au stationnaire b que la section ab est bloquée en a; en outre, un voyant rouge « voie fermée » apparaît à une fenêtre de son appareil M';

3o Enfin, par l'effet d'un courant électrique, un coup de timbre retentit au poste a et un voyant portant « Train annoncé vers..... », apparaît à une fenêtre de l'appareil M de ce poste, ce qui lui donne un accusé de réception automatique de son annonce.

Quand le train sort de la section, le stationnaire du poste b, après avoir mis à l'arrêt son disque avancé, et fait la manoeuvre ci-dessus indiquée relative à l'entrée dudit train dans la section bc, n'a plus ensuite qu'à manoeuvrer la manivelle de son appareil M', ce qui, par l'effet d'un courant électrique, a pour résultat d'effacer le petit bras et le voyant de son poste, puis le petit bras et le voyant du poste précédent.

On voit que ces dispositions réalisent complètement le programme que nous avons indiqué et qu'en particulier, la mise à l'arrêt du grand bras du sémaphore est toujours faite au moyen d'une opération mécanique et que l'électricité intervient seulement pour des annonces et pour débloquer la

section. Il n'y a donc pas à craindre qu'un dérangement dans les courants devienne une cause de danger; dans le cas où cela se produirait; la section. resterait trop longtemps bloquée et voilà tout.

Nous ne donnerons pas la description détaillée des appareils M et M'; nous dirons seulement que leur fonctionnement repose sur le principe suivant de l'électro-aimant Hughes. C'est un aimant ordinaire en fer à cheval qui, dans sa situation normale, peut porter un poids P; les deux branches de l'aimant sont entourées de bobines, dans lesquelles on peut faire passer un courant. Si le sens de ce courant est inverse de celui qui produirait l'aimantation, on affaiblit la force portante de l'aimant; le poids P n'est plus soutenu et tombe. Comme le poids P n'est limité que par la force attractive de l'aimant, laquelle peut être très considérable, on voit qu'on peut ainsi, à distance et électriquement, faire tomber ou déclencher un organe très lourd. Telle est la propriété utilisée pour faire effacer par un poste le grand bras du sémaphore du poste voisin.

Enfin, la compagnie du Nord a ajouté à ces appareils un dispositif spécial destiné : 1° à matérialiser, par un enclenchement électrique, l'obligation qu'impose le règlement de ne jamais débloquer une section, qu'un train vient de quitter, avant d'avoir bloqué celle dans laquelle il est entré; 2o à matérialiser, par un enclenchement électro-mécanique l'obligation qu'impose également le règlement de toujours couvrir l'entrée d'une section bloquée par la mise à l'arrêt d'un signal avancé placé comme ceux des gares à 1200 ou 1300 mètres du sémaphore.

Conditions d'application. Sur le Nord, dès que le poste B a donné voie libre au poste A, un train peut pénétrer dans la section AB, quel que soit le temps écoulé depuis le passage du train précédent. Si, au contraire, la section est bloquée en A, le sémaphore de ce poste commande l'arrêt absolu pendant les cinq minutes qui suivent le passage du train précédent; ce délai peut être réduit à deux minutes, si la distance à parcourir sur la même voie par deux trains qui se suivent n'est pas de plus de 3 kilomètres.

Cela posé, si un train survient pendant ce délai, il trouve d'abord à l'arrêt le disque avancé; le mécanicien se rend immédiatement maître de sa vitesse par tous les moyens dont il dispose et il vient s'arrêter complètement au poste A, dont le sémaphore est à l'arrêt. Le délai une fois écoulé, le mécanicien est autorisé à pénétrer dans le canton bloqué, au moyen d'un bulletin de marche prudente qui lui est remis, soit par le chef de station s'il s'agit de poste de gare, soit par le chef de train lui-même, qui fait alors. fonctions de chef de poste. Ce bulletin permet au mécanicien de marcher comme s'il allait au secours d'un train tombé en détresse en un point non déterminé du canton. A l'extrémité du canton, le mécanicien peut reprendre

sa marche normale s'il n'a rencontré jusque-là aucun signal d'arrêt et si le canton suivant est libre.

En ce qui concerne le stationnaire du poste d'entrée, il doit inscrire sur l'ardoise de son poste chacun des trains qui s'engagent ainsi sur la section bloquée (le nombre de ces trains n'étant d'ailleurs pas limité par le règlement); il doit en outre, dès que son appareil marque voie libre, ce qui indique que le premier train est sorti de la section, remettre immédiatement l'aile de son sémaphore à l'arrêt pour couvrir le second train, puis effacer sur son ardoise l'indication de ce train. Il doit exécuter cette prescription autant de fois qu'il a laissé pénétrer de trains dans la section bloquée. Ajoutons que, pour rendre plus sûre l'exécution de cette consigne, la compagnie du Nord a installé, dans tous les postes du réseau où les pénétrations des trains dans les sections bloquées sont tant soit peu fréquentes, un appareil spécial dit appareil memento de pénétration; c'est une sorte de boîte pouvant s'adapter par une liaison électrique à un poste sémaphorique quelconque et munie d'une fente dans laquelle on introduit un jeton spécial remis par le mécanicien du train qui pénètre sur la section bloquée, en échange du bulletin de marche prudente dont nous avons parlé plus haut.

L'appareil est disposé de telle sorte que si l'on introduit un jeton dans l'appareil pendant que l'aile du sémaphore est à l'arrêt, une sonnerie se fait entendre au moment où cette grande aile tombe, c'est-à-dire au moment où le train sort de la section; cette sonnerie persiste jusqu'à ce que la grande aile ait été remise à l'arrêt. Cette sonnerie rappelle donc au garde sémaphore qu'il doit remettre la grande aile à l'arrêt pour couvrir le deuxième train. Le même effet se reproduit d'ailleurs, quel que soit le nombre des trains admis dans la section, tant qu'on n'aura pas remis le sémaphore à l'arrêt autant de fois qu'il a pénétré de trains dans la section bloquée.

En cas de dérangement des appareils, il n'est pas délivré de bulletin de marche prudente; l'espacement des trains à la distance est remplacé par l'espacement au temps suivant les règles ordinaires.

RÉSEAU DE L'EST. On a employé autrefois sur ce réseau les appareils Tyer, mais ils ont disparu et ont été remplacés par les électro-sémaphores du Nord.

Le mode d'application du block-system y est d'ailleurs presque identique à celui du Nord, sauf en ce qui concerne l'appareil memento de pénétration, qui n'est pas employé sur l'Est.

RÉSEAU D'ORLEANS. On emploie sur ce réseau les électro-sémaphores Lartigue, Tesse et Prudhomme, un peu modifiés par MM. Heurteau et Guillot. Quoique les électro-sémaphores du Nord aient toujours fonctionné d'une

façon très satisfaisante, on a craint cependant pour eux un dérangement causé par l'électricité atmosphérique, et c'est pour les soustraire à cette influence qu'a été imaginé le perfectionnement apporté à ces appareils sur le réseau d'Orléans; ce résultat est obtenu très simplement au moyen d'un courant électrique.

Conditions d'application. Sur le réseau d'Orléans, tant les que appareils fonctionnent bien, les stationnaires n'ont pas à s'occuper du temps écoulé depuis le passage du dernier train; dès que le poste B a rendu voie libre au point A, celui-ci laisse passer le train qui survient. Mais, si la section est bloquée en A, l'entrée de la section AB est absolument interdite; un train qui se présente doit s'arrêter au poste A, et y attendre que la section soit débloquée. Cette règle ne peut souffrir d'exception qu'en cas de détresse d'un train dans la section; dans ce cas, le train suivant ou une machine de secours peut pénétrer dans la section, mais seulement moyennant un ordre écrit du stationnaire, prescrivant au mécanicien de marcher avec toutes les précautions nécessaires. En outre, la machine du train en détresse peut être expédiée en avant pour chercher du secours et revenir ensuite à contre-voie reprendre son train. En ce cas, outre l'ordre écrit prescrivant cette manœuvre, le chef de train remet au mécanicien un deuxième ordre écrit destiné au poste B et lui enjoignant de ne pas rendre voie libre au poste A.

Dans le cas où les appareils sont dérangés, le stationnaire manœuvre son sémaphore comme un disque ordinaire et maintient entre les trains les anciens intervalles de temps prévus par le règlement.

RÉSEAU DE L'ÉTAT.

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Le block-system est réalisé sur le réseau de l'État au moyen de sémaphores (block Sarroste et Loppé, ou block modèle 1903) complétés par une pédale.

Chaque poste comporte :

1° Un disque avancé couvrant le poste à distance, avec son poteaulimite de protection;

2o Un sémaphore de cantonnement placé à proximité du poste; les leviers de manoeuvre du signal avancé et du sémaphore sont enclenchés électriquement, de telle sorte qu'on ne puisse ouvrir le disque que si le bras sémaphorique est effacé;

3° Une pédale électrique, généralement du système Guillaume1, installée

La pédale Guillaume est employée sur le réseau de l'Etat, dans les installations électriques d'enclenchement ou de block-system, chaque fois qu'il y a lieu de réaliser la fermeture automatique d'un circuit électrique au passage d'un train.

Elle est formée d'une série de petites lames d'acier de 0,002 m. environ d'épaisseur, placées côte à côte et prises entre deux lames de fer, formant comme un peigne à larges dents. La plaque

à trois cents mètres au delà du sémaphore: tant que cette pédale n'est pas actionnée par le passage d'un train (ou d'une machine), elle empêche le poste d'autoriser l'ouverture du sémaphore du poste précédent.

Dans le modèle de block le plus récent (1903), les appareils de correspondance entre les postes sont constitués au moyen d'appareils téléphoniques ordinaires, un pour chaque direction.

Des commutateurs avec enclenchement électrique servent à mettre la ligne téléphonique sur une des trois connexions suivantes : attente sur téléphone, réception de déclenchement, envoi de déclenchement.

L'ensemble du système satisfait aux conditions suivantes, pour trois postes consécutifs A, B, C, et pour un train se présentant au poste B venant du canton AB :

1o Le poste B ne peut ouvrir son signal pour admettre le train dans le canton BC que si le poste suivant C lui en a donné l'autorisation, c'est-àdire a libéré l'enclenchement de B;

2° Cette libération ne peut être réalisée que par le concours et après entente des deux postes C et B;

3o En fermant son signal après que le train a pénétré sur le canton BC, le poste B enclenche automatiquement ce signal, qui ne pourra plus être déclenché qu'après que toutes les conditions du programme auront été de nouveau satisfaites;

4o Le poste B ne peut libérer l'enclenchement de A, pour lui permettre d'ouvrir l'accès du canton AB, qu'après avoir fermé son propre signal.

5° Il faut, en outre, que le train précédent soit sorti du canton AB, c'est-à-dire, pratiquement, qu'il ait actionné la pédale de sortie de ce canton. Normalement, les signaux des divers postes sont à l'arrêt et les manivelles des commutateurs dans la position: Attente sur téléphone.

Lorsqu'un poste terminus veut mettre son sémaphore à voie libre pour laisser pénétrer un train sur le canton, il doit, en général, demander au poste suivant le déclenchement de ce sémaphore, au plus tard dès que le train est en vue. S'il s'agit d'un poste intermédiaire, qui reçoit du poste précédent l'annonce d'un train, il doit demander aussitôt au poste suivant le déclenchement de son propre sémaphore:

Au moment du passage du train devant le poste d'entrée du canton, ce

ainsi constituée est montée sur un tasseau en bois de chêne muni à ses deux extrémités d'une équerre en fer, dont la partie inférieure forme mâchoire pour emboîter le dessous du rail.

L'appareil se monte à l'extérieur du rail entre deux traverses et de façon que les lames soient un peu au-dessus de la surface de roulement du rail.

La prise de courant se fait à l'aide d'un serre-fils placé sur la lame de fer qui relie les dents de l'appareil.

Au passage d'un véhicule, le bandage de la roue met en contact le rail avec les lames de la pédale, ferme le circuit électrique venant de la pile et envoie un courant dans l'appareil avec lequel la pédale est reliée.

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