Une locomotive est une machine à vapeur horizontale à haute pression, à détente variable et sans condensation. Elle est composée, dans sa disposition la plus simple, de deux cylindres conjugués, qui attaquent deux manivelles calées à angle droit sur un même arbre, appelé essieu moteur. La chaudière et la machine proprement dite reposent, comme dans les autres véhicules de chemins de fer, sur un châssis porté par des essieux. 'Ouvrages à consulter. Parmi les nombreux ouvrages à consulter sur les locomotives, indépendamment des Traités spéciaux de machines à vapeur, nous indiquerons : 1o Couche. Ouvrage cité, dans les tomes II et III contiennent une étude complète de la locomotive, considérée comme véhicule et comme appareil moteur. 2. G. Richard et L. Baclé. Manuel du mécanicien conducteur de locomotives. Paris, 1881. 3. A. Leroy, Traité pratique des machines locomotives. Dijon, 7e édition. 4o M. Demoulin. Traité pratique de la machine locomotive. Paris, 1898, complété par La locomotive actuelle. Paris, 1906. 5o Deghilage. Les origines de la locomotive. 6o Barbier et Godfernaux. Les locomotives à l'Exposition de 1900. 7. E. Sauvage. La machine locomotive, 4° édition. Paris, 1904. 8° Herdner. Les locomotives à l'Exposition de Liège (1905). 9o L.-P. Guédon. Le mécanicien de chemin de fer. 2o édition, Paris, 1900 et de nombreux articles du Bulletin de la Commission internationale du Congrès des chemins de fer, ainsi que de la Revue générale des chemins de fer, etc. CHEMINS DE FER, T. III. 2. édit. 1 On peut donc, pour la commodité de la description, considérer une locomotive comme formée de trois parties distinctes, savoir: 1° La chaudière, ou l'appareil servant à produire la vapeur; 2o Le mécanisme, ou l'ensemble des appareils destinés à transmettre le mouvement aux roues ; 3o Le véhicule, composé du châssis et des supports. La locomotive comporte en outre, comme accessoire, le tender, destiné à contenir l'approvisionnement d'eau et de combustible. Il est ordinairement séparé et attelé immédiatement derrière la machine; certaines locomotives, dites locomotives-tenders, portent elles-mêmes leur approvisionnement d'eau et de charbon. CHAPITRE PREMIER LA CHAUDIÈRE Foyer. Appareils fumivores. Corps cylindrique. Epaisseur des chaudières. Boite à fumée. Faisceau tubulaire. Surface de chauffe directe et indirecte. Altérations Accessoires des chaudières: cendrier, boite des chaudières. - Timbre et épreuves. à sable, appareils d'alimentation, injecteurs, appareils de sûreté. Explosions des chaudières, leurs causes principales. Une chaudière de locomotive doit posséder au plus haut degré la propriété de fournir une grande quantité de vapeur à haute pression sous un petit volume. Il faut, par conséquent, qu'elle ait un foyer développant une combustion intense, et qu'elle présente une surface de chauffe la plus grande possible sous un volume restreint. De là résultent les deux caractères essentiels de la chaudière de locomotive, savoir : 1o Le tirage par l'échappement de vapeur dans la cheminée, ce qui permet une combustion beaucoup plus vive que celle que produirait le tirage naturel; 2° L'emploi du système tubulaire, inventé par Marc Séguin en 1828, qui donne l'utilisation la plus complète de la chaleur de la combustion. Nous avons déjà vu (t. I, p. 2) que ces deux éléments essentiels se trouvaient dans la locomotive « The Rocket », construite en 1830 par Georges Stéphenson. La figure 566-567 représente la coupe longitudinale d'une chaudière de locomotive. Nous y distinguerons quatre parties principales savoir : 1o le foyer A, entouré par la partie de l'enveloppe extérieure qu'on appelle, assez improprement d'ailleurs, la boîte à feu; 2° le corps cylindrique, CC; 3o la boite à fumée, B; 4° le faisceau tubulaire, DD. 1o FOYER. Le foyer est une caisse rectangulaire ouverte à sa partie inférieure, où se trouve une grille sur laquelle on place le combustible. Les parois latérales et le ciel du foyer sont généralement formés d'une seule feuille de cuivre rouge de 12 à 15 millimètres d'épaisseur; ce métal présente l'avantage de se détruire moins rapidement que le fer sous l'action des |