Je voyais s'avancer a grand pas l'espèce de prophétie qui me fut faite à l'époque de mon divorce. Fille annoncait du moment où Napoleon me délaisserait, il cesserait d'être heureux.. que HISTORIQUES ET SECRETS 'DE L'IMPÉRATRICE JOSÉPHINE MARIE - ROSE TASCHER-DE-LA-PAGERIE, PREMIÈRE ÉPOUSE DE NAPOLÉON BONAPARTE; ORNÉS DE CINQ GRAVURES, PORTRAIT ET FAC SIMILE; PAR Melle M. A. LE NORMAND, AUTEUR des Souvenirs prophétiques; des Oracles sibyllins ; de CHEZ ne « Elle n'est plus cette femme que la France Paroles de S. M. l'Empereur Alexandre. TOME SECOND. A PARIS, { L'AUTEUR, RUE de Tournon, no 5, Faub. S.-G.; LES PRINCIPAUX LIBRAIRES DE LA CAPITALE. mmmm NOVEMBRE 1820. HISTORIQUES ET SECRETS DE L'IMPÉRATRICE JOSÉPHINE, Marie-Rose Cascher-de-la-Pagerie, PREMIÈRE ÉPOUSE DE NAPOLÉON BONAPARTE. « Je vois les destinées de ce temps-là incertaines, pour ainsi dire, de la route qu'elles prendront; car, quand vous compterez par vos jours huit fois sept révolutions du soleil, et que l'heure fatale aura été marquée par le concours de ces deux nombres, dont chacun, mais par diverses raisons, est regardé comme un nombre parfait, alors vous serez l'unique espérance de Rome : c'est sur vous que le sénat, que tous les bons Romains, que nos alliés, que toute l'Italie tournera ses regards; vous serez l'appui de Rome, vous seul enfin, revêtu du pouvoir suprême de dictateur, vous rétablirez l'ordre dans l'Etat, pourva que vous puissiez échapper aux parricides mains de vos proches. Songe de Scipion. UNE destinée singulière va préparer Bonaparte à saisir la couronne de ses maîtres exilés. A l'exemple d'Archimède, le premier Consul ne demandait qu'un point d'appui et un levier puissant, pour soulever le globe. Il allait trouver l'un et l'autre dans l'adulation du Tribunat et dans l'enthousiasme de l'armée. Avec ce secours, il pouvait ébranler sur leurs trônes tous les monarques, comme un mécanicien habile, à force de cordes et de poulies, fait descendre ou monter à son gré les plus énormes fardeaux. On conçoit sans peine combien la docilité des uns, et l'amour de la gloire qui enflammait les autres, devaient en faire des instrumens utiles. Ils étaient toujours prêts à se mettre en jeu, dès qu'on lâcherait le ressort destiné à les mouvoir. En vain auraient - ils voulu résister au mouvement qui les emportait, ils traînaient partout la triste obligation de le suivre, sans que rien pût les en dégager. Ce qui consolide la base d'un Etat militaire, c'est l'obéissance. C'est elle qui fait concourir tous les membres à la conservation d'une seule tête. C'est elle qui anéantit les intérêts particuliers, pour élever sur leurs débris une seule cause commune. Elle ferme tous les yeux en mettant en action tous les bras. Elle sert, tantôt de bandeau pour cacher les précipices, tantôt de frein pour dompter la raison qui murmure et veut essayer de se défendre. Peut-être Bonaparte n'avait-il pas prévu cette énorme puissance que lui donnerait le titre d'Empereur. Tout me porte à croire |