Accourez, amis de la gloire; Que de l'honneur la flamme échauffe les esprits !.. A nos vœux bientôt va paroître A ta voix, Secondant ton noble courage, Nos cœurs, nos bras t'aideront à relever les lis. NOBLESSE illustre et malheureuse, Venez, guidez-nous aux combats ! De nos rois Seront assurés par les nôtres : Par nos respects et notre amour. Chœur de Ralliement en cas de défaite. Air Nous n'avons qu'un temps à vivre. Nous n'avons qu'un temps à vivre, Nous le devons à l'honneur, C'est son drapeau qu'il faut suivre QUE cette morale sublime Nous n'avons, etc. DIEU nous ordonna de combattre Pour lui, pour son culte et nos rois; Mourant pour le fils d'Henri Quatre, Nous obéissons à ses lois. Nous n'avons, etc. Si quelquefois dans cette lutte C'EST au moment où leur audace Que leur bras sanglant vous embrasse Nous n'avons, etc. CES défenseurs de la patrie Morts dans leurs travaux glorieux, Bonchamp, Lescure et la Roierie Nous répètent du haut des cieux : Vous n'avez, etc. Vous le devez, etc. HEROS sans peur et sans reproche Nous n'avons, etc. CETTE mort dont on nous menace Quand nous verrons Dieu face à face LES Bretons montrèrent l'exemple De ce dévouement généreux ; Ils n'avoient qu'un temps à vivre, Ils le devoient à l'honneur. Son drapeau qu'on les vit suivre Les conduisit au vrai bonheur. LETTRE LETTRE de MONSIEUR, Régent de France, au général Charette. (1) [Les deux lettres qui suivent, écrites et reçues dans le temps même de la pacification, prouvent la perfidie qui dicta toujours la conduite de Charette, ENFIN, monsieur, j'ai trouvé le moyen que je désirois tant: je puis communiquer directement avec vous; je puis vous parler de mon administration, de ma reconnoissance, du désir ardent que j'ai de vous joindre, de partager vos périls et votre gloire; je le remplirai, dût-il m'en coûter tout mon sang. Mais, en attendant ce moment henreux, le concert avec celui que ses exploits rendent le second fondateur de la monarchie et celui que sa naissance appelle à la gouverner, sera de la plus grande importance. Personne mieux que vous ne connoît l'utilité des démarches que je puis faire relativement à l'intérieur. Vous penserez, sans doute, qu'il est bon que ma voix se fasse entendre par-tout où l'on est armé pour dieu et le roi. C'est à vous à m'éclairer sur les moyens d'y parvenir. Je confie cependant à votre prudence l'expression d'un sentiment que je ne puis plus retenir, à présent que je puis parler moi-même à vos braves compagnons d'armes. Si cette lettre est assez heureuse pour vous parvenir à la veille d'une affaire, donnez pour mot d'ordre St. Louis; ralliement, le Roi et la Régence. Je commencerai à être parmi vous, le jour où mon nom sera associé à un de vos triomphes. Signé, Louis Stanislas Xavier. A Verone, ce premier février 1795. (1) Cette lettre est écrite en entier de la main du ci-devant MONSIEUR. B RÉPONSE de Charette, à MONSIEUR. MONSEIGNEUR, La lettre dont votre altesse royale vient de m'honorer, transporte mon ame. Quoi ! j'aurois le bonheur de vous voir, de combattre sous vous pour la plus belle des causes! Je lui ai sacrifié mon sang; approuvé, encouragé d'un grand prince, avec quelle ardeur j'en verserois la dernière goutte pour la faire triompher mes travaux militaires et politiques, mes vœux sont d'atteindre à ce but. Peutêtre, monseigneur, a-t-on essayé de jeter des ombres sur quelqu'une de mes démarches? peut-être a-t-on donné une interprétation étrangère à leur vrai motif ; mais si je rentre en moi-même, je retrouve au fond de mon cœur cet honneur des vrais chevaliers français, qui ne s'effacera jamais; cet honneur qui fut toujours mon guide, qui me conduisit quelquefois aux champs de la victoire; je retrouve en caractère de feu cet attachement inaltérable que j'ai voué à l'illustre sang des Bourbons. Fort de ma conscience, je dirai à mes censeurs : « Politiques profonds, vous » qui n'avez jamais connu les lois de la né cessité, qui jugez sur les apparences, ve" nezapprendre les circonstances impérieuses » qui m'ont déterminé, ainsi que mes braves "compagnons d'armes; venez peser l'avan"tage qui en peut résulter pour nos succès "sous tous ces rapports ». Si au lieu d'entreprises trop décousues, les parties sont mieux liées; s'il y a plus d'ensemble dans les opérations, ne doit-on pas espérer que celles-ci en seront plus efficaces? Puisse cet espoir se réaliser. Combien les mots d'ordre et de ralliement, que votre altesse royale indique, sont encourageans et faits pour conduire. Ils furent ma devise dès le principe, et je ne les oublierai de ma vie. Je suis, monseigneur, etc. Lettre du Prétendant, à Charette. A Verone, le 8 juillet 1795. J'AI reçu, monsieur, avec un plaisir que vous pouvez aisément vous figurer, le témoignage de votre attachement; celui de votre fidélité m'étoit inutile; et je ne mériterois pas d'être servi par vous et vos braves compagnons d'armes, si j'avois eu le moindre doute à cet égard. La providence m'a placé sur le trône: le premier et le plus digne usage que je puisse faire de mon autorité, est de confier un titre légal au commandement que vous ne devez, jusqu'à présent, qu'à votre courage, à vos exploits, et à la confiance de mes braves et fidelles sujets. Je vous nomme donc général de mon armée catholique et royale. En vous obéissant, c'est à moi-même qu'elle obéira. Je n'ai pas encore pu vous apprendre que je vous avois nommé lieutenant-général au mois de juillet 1794. Mais ce n'est pas seulement les armes à la main que vous pouvez me servir. Un de mes premiers devoirs est de parler à mes sujets, d'encourager les bons, de rassurer les timides; tel est l'objet de la déclaration que je vous envoie et que je vous charge de publier. Je ne pouvois la confier à personne |