Images de page
PDF
ePub

grand plaisir de lui remettre moi-même. M. Domet est accusé,

D'avoir fait brûler le drapeau de la division sans consulter personne;

D'avoir autorisé deux cavaliers à battre un commissaire de paroisse à qui ils avoient volé du fer;

D'avoir dit aux volontaires et cavaliers de se sauver comme ils pourroient, et de s'être déguisé en paysan pour se cacher plus aisément;

D'avoir rebuté les volontaires qui alloient lui parler avec leurs armes, sous prétexte qu'ils le feroient prendre par les républicains s'ils venoient dans l'endroit;

D'avoir enfin, par ce moyen, jeté le découragement parmi tous les soldats de la division, dont quinze à vingt sont rentrés avec les républicains, croyant la chose perdue; ce qui sera attesté par tous les officiers et soldats de la division; ce qui est d'autant plus vraisemblable, que ces mêmes volontaires demandent à revenir parmi nous, et font les plus fortes menaces contre M. Domet.

F. DUBOIS aîné.

Le Comte d'Artois à M. le Chevalier de Charette.

A l'Isle-d'Yeu, ce 17 novembre 1795.

J'ESSAIEROIS en vain de vous exprimer, monsieur, tout ce que j'ai souffert depuis que je suis ici; MM. de Grimoine et de Châtaignier, qui vous remettront les lettres que je vous écrivois le 5 octobre, mois passé, et les instructions que j'y avois ajoutées depuis, se

ront en état de vous informer de tout ce que j'ai fait et tenté pour parvenir à vous donner de mes nouvelles, et sur-tout à en recevoir des vôtres; mais tout a été inutile, et mes efforts ont été infructueux, puisque je n'ai pu apprendre que par une voie indirecte que les forces des ennemis vous avoient obligé à rentrer dans l'intérieur de votre pays, sans que votre brave armée ait éprouvé d'échecs considérables. Il m'a été également impossible d'obtenir aucuns renseignemens sur le compte de M. de Rivière depuis qu'il a été débarqué, pour la dernière fois, le 30 septembre, et j'en suis excessivement inquiet. Mais il est de mon devoir de renfermer dans mon cœur mes craintes et mes regrets, et de ne m'occuper que des moyens de réparer le passé et de rendre l'avenir plus utile et plus heureux pour la cause que vous défendez avec tant de gloire.

M. de la Béraudière, qui vous remettra cette lettre, vous expliquera les motifs qui ont décidé les Anglais à évacuer l'Isle-d'Yeu: je n'avois aucun moyen pour conserver ce poste, et je m'embarquerai sous peu de jours, avec le petit nombre de Français qui sont auprès de moi, pour me porter le plus promptement possible aux îles de Jersey et de Guernesey. Ce séjour m'a été offert par les ministres britanniques, comme étant le plus propre pour entretenir des correspondances avec les royalistes, et pour les rejoindre par-tout où je le jugerois convenable. Les ministres m'ont fait assurer en même temps que l'intention du cabinet de Saint-James étoit de secourir

les Français fidelles par tous les moyens qui pourroient dépendre d'eux,

Lettre du Chevalier de Warren, commandant l'Escadre Anglaise, à M. le Chevalier de Charette.

La Pomone, en rade d'Isle-d'Yeu, le 19 novembre 1795.

MONSIEUR,

J'ai envoyé au conseil de Morbihan que je compte de faire débarquer, le plutôt possible, la somme de 22,222 liv. en dollars, que je crois que le conseil vous fera passer le plutôt possible. Je vous souhaite tous les succès possibles, et j'ai l'honneur d'être, monsieur le général, votre très-humble et très-obéissant serviteur, le chevalier DE WARREN, commandant les forces navales de S. M. B.

Je vous adresse cette lettre, parce que vous devez savoir la somme destinée pour

[merged small][ocr errors]

Lettre du Comte de Geslin au Chevalier de Charette.

GÉNÉRAL,

Le 14 décembre 1795.

Ne pouvant absolument parvenir jusqu'à vous, je me dois cependant d'employer tout moyen possible pour vous faire parvenir les trois lettres ci-jointes; elles sont, l'une, cachetée des armes de M. de Cormatin; la seconde de son chiffre, et la troisième sans cachet, mais bien fermée. Il y a de plus, dans ce paquet, une brochure contenant les pièces saisies sur M. Lemaître; plus, une

réponse des armées royales, dans laquelle se trouve la fameuse lettre; les malheureux détenus vous prient de la faire copier, et d'en certifier l'authenticité: ils vous expliquent l'espoir qu'ils en conçoivent. Je m'étois chargé de leur rapporter cette pièce, et aussi les secours qu'ils vous demandent. Les cir constances les plus impérieuses s'y opposent. Mais s'il est un moyen possible de leur rendre service, je suis persuadé que vous l'emploierez, et qu'ils recevront dans le plus court délai les preuves de l'intérêt que vous m'avez assuré prendre à eux. On n'a pu faire aucun usage du bon que vous m'avez remis. Je suis avec respect, général, votre, etc. Le comte DE GESLIN.

Arrêté des Membres du Conseil général, civil et militaire des Armées catholiques et royales de Bretagne, adressé à M. le Chevalier de Charette et à son Conseil.

1

Au quartier-général des armées catholiques, et royales de Bretagne, ce 21 décembre 1795, an Ier. du règne de Louis XVIII. MESSIEURS,

Informés des intentions de son altesse royale, Monsieur, frère du roi, et de celles du gouvernement britannique, à nous manifestées par M. de Jouette; pénétrés du desir de voir s'établir entre toutes les armées catholiques et royales de France, des moyens de correspondance tels que la malveillance et l'intrigue ne puissent pas laisser flotter un seul instant le soupçon sur aucun des mem

bres desdites armées; infiniment convaincus que plus le parti royaliste montrera d'ensemble et d'union, plus inspirera de conil fiance aux puissances étrangères, dont les secours seront d'autant plus abondans et plus prompts, en même temps qu'il inspirera plus de terreur aux ennemis de la religion et du roi.

Instruits par les ministres de S. M. B., que les secours de tous genres qui nous sont annoncés par le gouvernement anglais, doivent principalement être versés en Bretagne et nous être confiés, pour être ensuite remis à leur destination ultérieure, et désirant que le versement et la répartition de ces secours se fasse sous les yeux des commissaires de. chacune des armées, pour en certifier les résultats;

Etant, par cette position, dans le cas de faire les premiers, aux lieutenans - généraux pour le roi, commandant les autres armées, et aux conseils desdites armées, une proposition qui remplira sans doute l'objet des désirs de ces illustres défenseurs de l'autel et du trône;

Nous avons l'honneur de vous inviter ainsi que les autres généraux et leurs conseils respectifs, à concourir à la formation d'un conseil central de correspondance, par l'envoi de deux députés chacun, pour, avec les deux qui seront envoyés par le général comte de Puisaye et le conseil général de Bretagne, aviser aux moyens d'établir une correspondance fréquente et sûre de toutes les armées entr'elles avec les puissances étrangères, avec sa majesté et son altesse royale, Mon

« PrécédentContinuer »