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maires (lagere schoolen); 2o les écoles latines, ou gymnases ordinaires (lateinische schoolen); 3o les universités (hooge schoolen), et les gymnases illustres ou athénées (doorluchtige schoolen ). Ces deux dernières sortes ne diffèrent que par la prérogative de conférer les grades, qui est réservée aux Universités.

L'ensemble de ces écoles paraît au premier coup d'oeil assez bien conçu; mais la différence des époques auxquelles on en a érigé les trois genres, et le peu de soin que l'on a eu depuis de mettre leurs règlemens en harmonie, font qu'elles ne se correspondent pas, à beaucoup près, comme on serait tenté de le croire, et que les degrés de perfection auxquels on les a portées sont fort inégaux. Pour en donner une idée en peu de mots, l'on peut dire que l'instruction primaire est au-dessus de tout éloge ; que l'instruction secondaire, bonne à quelques égards, est à d'autres au-dessous de toute critique; que l'instruction définitive enfin est hors de portion avec les besoins du pays, et que le trop grand nombre des établissemens qui la distribuent, a empêché de donner à aucun d'eux le degré de développement dont il aurait été susceptible.

pro

« Les gymnases. ordinaires datent pour la plu

part du moyen âge, ou au moins de l'époque de la renaissance des lettres; et dans un pays où les anciens usages étaient religieusement observés, il y a eu des difficultés insurmontables à faire marcher ces établissemens de pair avec les lettres et les sciences; ils sont presque encore aujourd'hui, à la religion près, ce qu'ils étaient au temps du duc d'Albe.

« Les Universités ont été fondées après l'expulsion des Espagnols, et leur régime n'a rien qui en arrête essentiellement l'amélioration; mais pendant tout le temps que le gouvernement fédératif a subsisté, chaque province exerçait dans son territoire la souveraineté absolue; aucune ne consentait à laisser à la province voisine un avantage qu'elle n'aurait pas eu les plus pauvres voulurent donc avoir leur Université comme les plus riches, au risque de la laisser manquer des choses les plus nécessaires à une Université. Enfin les villes mêmes qui jouissaient dans leur enceinte d'une autorité très-étendue, et dont l'esprit et les intérêts étaient souvent contraires à ceux de la province, cherchèrent, quand elles s'en crurent les moyens, à faire étudier leurs jeunes gens chez elles, et créèrent des gymnases illustres. Ainsi l'enseignement supérieur fut disséminé dans sept ou huit villes

peu distantes, et resta presque partout pauvre,

faible et peu

suivi.

Les seules écoles primaires ont reçu leur forme actuelle depuis que les Sept-Provinces ont été réunies sous un gouvernement unique; seules elles ont pu se prêter assez vite aux vues de ce gouvernement, parce que aucun crédit particu lier ne les soutenait contre lui, et d'heureux hasards ont fait que les moyens de les perfectionner étaient préparés d'avance par des hommes éclairés, qui les avaient long-temps médités et dont les écrits les avaient fait goûter du public.

« Nous aurions peine à rendre l'effet qu'a produit sur nous le première école primaire où nous sommes entrés en Hollande. C'était précisément une de celles que la charité publique entretient pour les enfans des familles les plus indigentes, pour ceux qui en tant d'autres pays seraient réduits à traîner leur misère sur les grands chemins, pour y faire le métier de mendians en attendant qu'ils aient la force de faire celui de voleurs. Deux salles vastes, claires, bien aérées, y contenaient trois cents de ces enfans, tous proprement tenus, se plaçant tous sans désordre, sans bruit, sans impolitesse, faisant à des signes convenus tout ce qui leur était

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commandé, sans que le maître eût besoin de dire une parole. Non-seulement ils apprennent par des méthodes sûres et promptes, à lire couramment, à écrire d'une belle main et avec une entière correction; à faire de tête et par écrit tous les calculs nécessaires dans la vie commune; enfin à rendre nettement leurs pensées dans de petits écrits; mais les livres qu'on leur donne, les morceaux qu'on leur fait copier sont si bien gradués, ils se succédent dans an ordre si bien calculé, les préceptes et les exemples y sont mêlés avec tant d'art, que ces enfans se pénètrent en même temps des vérités de la religion, des préceptes de la morale, et de toutes les connaissances qui peuvent leur être utiles ou les consoler dans leur malheureuse condition. On s'assure, par des questions fréquentes, et en les excitant même à proposer leurs difficultés , que rien de ce qu'on leur fait lire n'est perdu pour leur intelligence. Enfin des prières ou des hymnes chantés en commun, composés exprès pour eux et respirant tous le sentiment du devoir ou celui de la reconnaissance, donnent du charme à cette instruction, en mêine temps qu'ils lui impriment un caractère religieux et tendre, propre à en faire durer les effets. Un maître,et deux aides qu'on prendrait eux-mêmes

CHAPITRE XXV.

L'Université a cherché de tous côtés des exemples et des lumières.

L'UNIVERSITÉ se fait gloire d'avoir provoqué l'ordonnance du 29 février 1816, que nous allons bientôt mettre sous les yeux du lecteur.

Il est juste aussi qu'elle avoue les sources où elle avait puisé les principales dispositions de cette ordonnance.

Nous avons vu que plusieurs de ses recteurs avaient pris ou proposé des mesures propres à perfectionner l'instruction primaire; mais nulle part, en France, il n'existait, pour cette importante, partie de l'éducation nationale, un système comparable à ce que la Hollande possédait depuis une trentaine d'années.

Un matin, Bonaparte rêva que la Hollande devait être une grande artère de l'empire français le soir, la Hollande fut une de nos provinces, divisée, comme toutes les autres, en

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