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La réunion du Concile était donc sanctionnée; il fut convoqué le 9 juin

1811.

<< Depuis le commencement des différens entre le Pape et Napoléon, on allait de singularités en singularités, dit M. de Pradt..., on avait vu une excommunication, il ne manquait qu'un Concile; mais l'Eglise de France ne pouvait rester plus longtemps sans péril dans l'état où elle se trouvait, elle tâcha de puiser en elle-même les moyens de sa conservation. » Tous les évêques de la domination de Napoléon reçurent des lettres de convocation, le nombre des membres présens montait à plus de cent; ils étaient présidés par le cardinal Fesch. Pour donner plus d'importance à cette assemblée, le Gouvernement avait fait imprimer son cérémonial; il devait porter ce caractère religieux fait pour commander l'obéissance et la soumission.

Cependant, chose qui pouvait déjà faire

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!

prévoir le résultat des conférences, un grand nombre de membres, craignant pour l'avenir et dans le doute du retour « avaient fait des testamens, pris des précautions pour les cas de persécution, de contrainte ou d'interruption de leur gouvernement...; ils étaient donc disposés à résister.

Le but unique de la convocation était de faire décider cette grande question de l'institution canonique. « Il n'y a jamais été question, dit M. de Pradt, qu'il faut toujours citer dans cette matière, que de l'article porté à Savonne relativement à l'institution, et je défie qui que ce soit, de montrer une seule ligne de propositions faites dans cette assemblée qui dépasse cette limite. >>

Napoléon comptait pouvoir dicter les décisions du Concile; il se trompa ; cette assemblée se déclara incompétente pour statuer sur la question de l'institution des

évêques; elle fut dissoute brusquement, et plusieurs de ses membres furent emprison

nés.

Cependant les difficultés se compliquaient tous les jours, il fallait un terme à tout cela, le Concile fut assemblé de nouveau et rendit à l'unanimité le décret sui

vant :

«Le Concile national est compétent pour ▷ statuer sur l'institution des évêques, en cas de nécessité.....

Ce décret est du 5 août 1811, il fut le même jour, suivi d'un second, portant :

Art. 1er. «Les siéges épiscopaux, d'après >> l'esprit des canons, ne peuvent rester > vacans plus d'un an, pendant lequel la » nomination, l'institution et la consécra» tion doivent avoir lieu.

2. » Le Concile suppliera l'Empereur

>> de continuer à nommer aux évêchés d'a»près les Concordats. Les nommés aux » évêchés s'adresseront au Pape pour ob>> tenir l'institution canonique.

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3. Six mois après, la notification de » la nomination faite dans la forme ordi>> naire, Sa Sainteté sera tenue de donner » l'institution d'après la forme des Con> cordats.

>> Les six mois écoulés sans que le Pape » ait accordé l'institution, le métropoli»tain y procédera, et à défaut du métro» politain, le plus ancien évêque de la > province, qui fera la même chose s'il » s'agit de l'institution du métropoli

>> tain.

4. Le présent décret sera soumis à l'ap>> probation du Pape: à cet effet, l'Empe>> reur sera supplié de permettre à une dé>> putation de six évêques de se rendre auprès >> du Pape pour en obtenir la confirmation

» du décret, qui pout seul mettre un terme > aux maux des Eglises de France et d'I»talie.auce, buzib trouvir les

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En conséquence, seconde députation à Savonne.

Les conférences entre le Pape et les députés s'ouvrirent le premier septembre. Le Pape accéda à tout, sanctionna le décret du Concile ; des bulles furent délivrées à quelques évêques, et, comme nous l'avons dit, le Pape écrivit à Napoléon une lettre à laquelle l'Empereur ne fit aucune ré

ponse.

Ainsi, tout reprenait son train lorsque l'apparition d'une escadre anglaise dans le port de Savonne engagea Napoléon à ordonner la translation du Pape à Fontainebleau. *

* Voyez Mémortal de Sainte-Hélène.

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