Elle eût lieu le 14 juin 1812, quelques mois plus tard, fût dressé le Concordat ordinairement désigné, sous le titre de Concordat de Fontainebleau. CHAPITRE VIII. Concordat de 1813. BONAPARTE disait du Pape, à Sainte-Hé→ lène *: « Si nous eussions été laissés seuls, j'en eusse fait ce que j'aurais voulu; > j'aurais gouverné alors le monde religieux comme je gouvernais le monde » politique; c'était vraiment un agneau, >> tout-à-fait un bon homme, un véritable > homme de bien, que j'estime, que j'aime >> beaucoup, et qui, de son côté, me le rend > un peu, j'en suis sûr. » On ne peut savoir si l'histoire confirmera cette opinion tout entière; du moins le Concordat de Fontainebleau la rend vraisemblable en partie. Napoléon venait d'éprouver les désastres de Moscou; il pensa qu'il fallait, autant que possible, faire oublier cet échec en dirigeant les esprits vers un autre objet qui lui rendît une partie du prestige dont l'avait dépouillé la campagne de Russie. Ses vues se tournèrent sur le chefde l'Église. Depuis sa translation à Fontainebleau le Pape avait été traité avec toute espèce de ménagemens; il était libre de recevoir qui bon lui semblait; les ministres d'état avaient ordre d'aller lui faire leur cour ainsi que les cardinaux résidans à Paris, et un grand nombre d'autres membres du haut Clergé. Les choses paraissaient donc préparées par des antécédens favorables, lorsque Napoléon envoya vers le Pontife, un évêque chargé d'un message; le Pape refusa de le recevoir. Napoléon vit alors que lui seul pouvait mettre fin à cette grande affaire ; et il partit pour Fontainebleau. Sa présence opéra ce qu'il désirait. D'une part, il fit craindre au Pontife qu'une résistance prolongée ne le décidât enfin à séparer l'Eglise gallicane de l'Eglise romaine, en même temps que la mise en liberté des cardinaux enfermés à Vincennes venait le disposer favorablement pour l'Emlui-même ; le Concordat fut signé, mais à la condition qu'il ne pourrait être rendu public qu'après avoir été examiné et interprété dans son véritable sens, par un consistoire de cardinaux. pereur Voici ce Concordat: << Voulant mettre un terme aux différens qui se sont élevés entre eux, et pourvoir aux difficultés survenues sur plusieurs affaires de l'Eglise, sont convenus des articles suivans, comme devant servir de base à un arrangement définitif. Art. 1er. « Sa Sainteté exerce le pontificat en France et dans le royaume d'Italie de la même manière et dans les mêmes formes que ses prédécesseurs. 2. » Les ambassadeurs, ministres chargés d'affaires des puissances près le SaintPère et les ambassadeurs, ministres ou chargés d'affaires, que le Pape pourrait avoir près des puissances étrangères, jouiront des immunités et priviléges dont jouissent les membres du corps diplomatique. 3. » Les domaines que le Saint-Père possédait et qui ne sont pas aliénés, seront exempts de toute espèce d'impôts; ils seront administrés par les agens ou chargés d'affaires. Ceux qui seraient aliénés seront remplacés jusqu'à la concurrence de deux millions de francs de revenu. 4. » Dans les six mois qui suivront la nomination par l'Empereur aux archevéchés et évéchés de l'empire et du royaume |