1119 d'Italie le Pape donnera l'institution canonique, conformément aux Concordats et en vertu du présent indult; l'information préalable sera faite par le métropolitain. Les six mois expirés sans que le Pape ait accordé l'institution, le métropolitain, et à son défaut, ou s'il s'agit du métropolitain, l'évêque le plus ancien de la province, procédera à l'institution de l'évêque nommé, de manière qu'un siége ne soit jamais vacant plus d'une année. 5. Le Pape nommera, soit en France soit dans le royaume d'Italie, à des évéchés qui seront ultérieurement désignés de concert. 6. » Les six évêchés suburbicaires seront rétablis ; ils seront à la nomination du Pape. Les biens actuellement existans seront restitués, et il sera pris des mesures pour les biens vendus. A la mort des évêques d'Anagni et de Ricti, leurs diocèses seront réunis auxdits six évêchés, confor mément au concert qui aura lieu entre Sa Majesté et le Saint-Père 7. A l'égard des évêques des états romoins, absens de leurs diocèses par les circonstances, le Saint-Père pourra exercer en leur faveur, son droit de donner des évêchés in partibus. Il leur sera fait une pension égale au revenu dont ils jouissaient; et ils pourront être replacés aux siéges vacans, soit de l'empire, soit du royaume d'Italie. 8. » Sa Majesté et Sa Sainteté se concerteront en temps opportun, sur la réduction à faire, s'il y a lieu, aux évéchés de la Toscane et du pays de Gênes, ainsi que pour les évéchés à établir en Hollande et dans les départemens anséatiques. 9. La propagande, la pénitencerie, les archives seront établies dans le lieu du séjour du Saint-Père. ༈ 10. Sa Majesté rend ses bonnes graces aux cardinaux, évêques, prêtres, laïcs qui ont encouru sa disgrace par suite des événemens actuels. 11. » Le Saint-Père se porte aux dispositions ci-dessus, par considération de l'état actuel de l'Eglise, et dans la confiance que lui a inspirée Sa Majesté, qu'elle accordera sa puissante protection aux besoins si nombreux qu'a la religion dans le temps où nous vivons. >> Le Concordat avait été signé avec la plus grande solennité, toute la Cour avait été mandée à Fontainebleau; le Pape et Napoléon s'étaient embrassés avec les apparences de la plus franche réconciliation. « Cependant, je me souviens très-bien, dit >> Las Cases, que le matin qu'il parut ino>> pinément dans le Moniteur, on se disait » confidentiellement dans les sallons de » Saint-Cloud, que rien n'était moins vrai » que cette pièce; qu'elle était fausse et »controuvée,» tant fut grande la rapidité avec laquelle fut conclue cette affaire. Napoléon ne songeait qu'avec satisfaction au traité qu'il venait de conclure; il donna ordre au ministre des cultes d'annoncer leur rappel aux cardinaux exiles en divers lieux de la France. Ils arrivent successivement auprès du Saint-Père, et aussitôt, tout change de face: un ministre est envoyé au Pape pour lui annoncer qu'une somme de trois cents mille francs, venait d'être mise à sa disposition; cette offre est repoussée; on demande les bufles pour les évêques nommés, elles sont refusées enfin le Saint-Père écrit à Napoléon une lettre dans laquelle il déclare rompu l'arrangement de Fontainebleau; et, par une autrelettre, il signifie à tous les prélats qu'ils ne devaient ajouter aucune foi à l'existence de ce Concordat. On reconnaît à ces signes, la haine que les cardinaux venaient de puiser ou d'accroître dans leur exil, contre le Chef de l'empire. : Le Concordat était donc rompu de fait ; Napoléon l'avait prévu; car le lendemain du jour où l'ordre fut donné de rappeler les cardinaux exilés, il avait dit au ministre, < nous nous sommes trop pressés, vous verrez que tout manquera. * » Aussi tâcha-t-il de prévenir le coup en portant le décret du 26 mai, contre quiconque oserait attaquer le Concordat de Fontainebleau. Le motif apparent du changement de conduite du Pontife fut que Napoléon avait enfreint les conventions en leur donnant une publicité prématurée; c'était un prétexte ridicule, car si le Concordat eût convenu aux conseils qui venaient de s'emparer de l'esprit du Pape; que leur importait qu'il fût publié un peu plus tôt ou un peu plus tard; mais il est certain qu'ils le désapprouvaient, et il n'est pas difficile d'en indiquer la véritable raison. Voyez les quatre Concordats. |