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prétentions exagérées de la puissance spirituelle, et n'ayant plus d'intérêt à la ménager; saura hien se passer d'une institution, qui n'est point certainement de l'essence de notre religion, et qui a été si souvent la cause de dissensions déplorables.

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Le seul acte important du règne de Pie VII, qu'il nous reste à examiner, c'est la négociation avec les Princes protestans d'Allemagne. On peut faire, entre elle et les diverses conventions politiques, dont nous avons rendu compte, d'utiles rapprochemens.

La province ecclésiastique de Ratisbonne comprenait tous les diocèses du royaume de Wurtemberg, du grand duché de Bade, des duchés de Hesse, de Nassau et de la ville, libre de Francfort, mais l'autorité métropolitaine de cette province

avait été supprimée par le Pape. Les intérêts politiques de l'Allemagne étant réglés, les états souverains voulurent faire une nouvelle circonscription de diocèses, pour remplacer l'ancienne, en conservant toutefois l'union provinciale; leurs ministres se rassemblèrent à Francfort-sur-le-Mein, et arrêtèrent les articles qu'il convenait de soumettre au Saint-Père.

Plusieurs dispositions qu'il serait trop long de faire connaître, furent dressées; mais il en est une qui mérite de fixer l'attention; c'est celle que Bonaparte avait réclamée en vain, et sans laquelle cependant, l'un des contractans est libre de suspendre l'accomplissement de ses engagemens; on voit que nous voulons parler de l'institution canonique; les princes protestans demandaient qu'il fût assigné au Pape, un terme dans lequel il devrait instituer, ou motiver son refus.

Nous avons assez hautement exprimé

notre opinion à ce sujet, nous nous bornerons à ajouter qu'on ne conçoit pas comment a pu s'établir cette prérogative du chef de l'Église, d'enfreindre à volonté, et sans expliquer ses motifs, ses engagemens envers les princes temporels, représentant tous les fidèles de leur royaume, royaume, obligés de souffrir une privation prolongée des ministres de la religion; seulement, il est bien constant que Rome sait qu'on ne peut se passer d'évêques, c'est à la vacance des siéges qu'elle attend les souverains rebelles à ses volontés ; c'est avec ce refus qu'elle a bravé les deux princes de France, les plus absolus, Louis XIV et Napoléon ; c'est son moyen de domination, et elle le retient à tout prix; c'est le lien qui unit le temporel au spirituel et qui communique au second la puissance du premier; c'est le lien qu'a cherché à briser Napoléon, et qu'il faudra rompre tôt ou tard, comme nous l'avons dit, si l'on veut contraindre le chef de l'Église, à se renfermer dans l'autorité qui convient à son ministère.

Tant qu'il n'en sera pas ainsi, il tendra toujours à sortir du cercle de ses attributions naturelles. Rome appelle cela défendre les intérêts de la religion; c'est ainsi qu'elle doit parler; nous dirons nous que c'est déguiser adroitement les vues ambitieuses de sa politique. Les princes allemands le comprirent de cette manière lorsqu'ils demandèrent au Pontife de s'expliquer nettement sur ce point, mais comme la chose était délicate, la négociation en resta là.

Tels furent les principaux actes de la vie publique de Pie VII; il mourut le 20 septembre 1825.

Plusieurs écrivains ont retrace les qualités et les défauts du Pontife; tous s'accordent assez dans le portrait qu'ils nous en ont laissé; nous allons présenter celui dont les principaux traits sont de la main de Napoléon *; il rappelle que pour prix de

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