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Mais si le vent se refuse à cette route, il ira atterrir sur les isles de la Délivrance, à la pointe de l'est de la terre des Arsacides, découverte en 1769 par Surville (note 32); il en prolongera la côte méridionale, que ce navigateur ni aucun autre n'a reconnue, et il s'assurera si, comme il est probable, ces terres ne forment pas un groupe d'isles, qu'il tâchera de détailler. Il est à présumer qu'elles sont peuplées à la côte du sud, comme on sait qu'elles le sont à celle du nord; peut être pourra-t-il s'y procurer quelques rafraîchis

semens.

Il tâchera pareillement de reconnaître une isle située au nord-ouest de la terre des Arsacides, dont la côte orientale a été vue en 1768 par M. de Bougainville: mais il ne se livrera à cette recherche qu'autant qu'il jugera pouvoir sans peine gagner ensuite le cap de la Délivrance, à la pointe sud-est de la Louisiade (note 33); et, avant de parvenir à ce cap, il reconnaîtra, s'il le peut, la côte orientale de cette terre.

Du cap de la Délivrance, il fera route pour passer le détroit de l'Endeavour (note 34); il tâchera de s'assurer dans ce passage si les terres de la Louisiade sont contigues avec celles de la nouvelle Guinée, et il reconnaîtra toute cette partie de côte, depuis le cap de la Délivrance jusqu'à l'isle Saint-Barthélemi à l'est-nord-est du cap Walsh, sur laquelle on n'a jusqu'à présent que des connaissances trèsimparfaites.

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Il serait fort à desirer qu'il pût visiter le golfe de la Carpentarie (note 35); mais il doit observer que la mousson du nord-ouest, au sud de la Ligne, commence vers le 15 de novembre, et que les limites de cette mousson ne sont pas tellement fixées, qu'elles ne puissent quelquefois s'étendre au-delà du 10o degré de latitude méridionale. Il est donc important qu'il apporte la plus grande diligence dans cette partie de ses reconnaissances, et qu'il ait attention de combiner sa route et sa vîtesse de manière à avoir dépassé le méridien de la pointe du sud-ouest de l'isle de Timor avant le 20 de novembre.

Si, contre toute apparence, il ne lui avait pas été possible de se procurer des rafraîchissemens, de l'eau et du bois, sur les terres qu'il aura visitées depuis son départ des isles des Amis, d'où l'on a supposé qu'il partirait vers le 15 de juillet, il relâcherait à l'isle du Prince, à l'entrée du détroit de la Sonde, près la pointe occidentale de l'isle de Java.

En quittant l'isle du Prince, ou, s'il n'a pas été forcé d'y relâcher, en quittant le canal au nord de la nouvelle Hollande (note 35), il dirigera sa route pour venir reconnaître la côte occidentale de cette terre, et il commencera cette reconnaissance aussi haut vers l'Équateur que les vents pourront le lui permettre. Il parcourra la côte occidentale, et visitera plus particulièrement la côte méridionale, dont la plus grande partie n'a jamais été reconnue, et il viendra aboutir à la terre méridionale de Van-Diemen (note 36), à la baie de l'Adventure, ou à celle de FrédérikHenri; de là il se rendra au détroit de Cook, et relâchera au canal de la Reine-Charlotte, situé dans ce détroit, entre les deux isles qui forment la nouvelle Zélande. Ce port sera le troisième rendez-vous des frégates en cas de séparation: il y réparera ses bâtimens, et s'y pourvoira de rafraîchissemens, d'eau et de bois.

On présume qu'il pourra appareiller de ce port dans les premiers jours du mois de mars 1787.

En sortant du détroit de Cook ou de la nouvelle Zélande, il s'établira et se maintiendra sur le parallèle de 41 à 42 degrés, jusqu'au 130° méridien à l'occident. Lorsqu'il sera parvenu à cette longitude, il s'élevera dans le nord, pour venir se mettre au vent et en latitude des isles Marquises de Mendoça (note 38); il relâchera, pour pourvoir aux besoins de ses bâtimens, dans le port de Madre de Dios de Mendana, côte occidentale de l'isle Santa. Christinia (baie de la Résolution de Cook): ce port sera le quatrième rendez-vous en cas de séparation.

On présume que cette traversée pourra être de deux mois, et qu'il sera en état de remettre à la voile vers le 15 de mai.

Si, en faisant voile des isles Marquises de Mendoça, le vent le favorisait assez pour que sa route valût au moins le nord, il pourrait reconnaître quelques-unes des isles à l'est du

groupe des isles Sandwich (note 40): il se rendrait ensuite à ces dernières, où il pourra prendre un supplément de provisions; mais il n'y séjournera point.

Il fera route, le plutôt qu'il pourra, pour aller chercher la côte nord-ouest de l'Amérique; et à cet effet il s'élevera dans le nord jusqu'au 30 degré, afin de sortir des vents alizés, et de pouvoir atterrir à ladite côte par 36d 20′, sur Punta de Pinos, au sud du port de Monterey, dont les montagnes (ou sierra) de Santa-Lucia sont la reconnaissance.

Il est probable qu'il pourra être rendu à cette côte vers le 10 ou le 15 de juillet (note 41).

Il s'attachera particulièrement à reconnaître les parties qui n'ont pas été vues par le capitaine Cook, et sur lesquelles les relations des navigateurs russes et espagnols ne fournissent aucune notion. Il cherchera avec le plus grand soin si, dans les parties qui ne sont pas encore connues, il ne se trouverait pas quelque rivière, quelque golfe resserré, qui pût ouvrir, par les lacs de l'intérieur, une communication avec quelque partie de la baie d'Hudson.

Il poussera ses reconnaissances jusqu'à la baie de Behring et au mont Sant-Elias, et il visitera les ports Bucarelli et de los Remedios, découverts en 1775 par les Espagnols...

Le sound du Prince-Williams et la rivière de Cook ayant été suffisamment reconnus, il ne cherchera point à les visiter; et, de la vue

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du mont Sant-Elias, il dirigera sa route sur les isles de Shumagin, près la presqu'isle d'Alaska.

Il visitera ensuite l'archipel des isles Aleutiennes (note 42), et successivement les deux groupes d'isles à l'ouest de ces premières, dont la vraie position et le nombre sont ignorés, et qui toutes ensemble forment, avec les côtes d'Asie et d'Amérique, le grand bassin ou golfe du Nord.

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Quand cette reconnaissance sera terminée, il relâchera au port d'Avatscha (note 43) ou Saint-Pierre et Saint-Paul, à l'extrémité sudest de la presqu'isle de Kamtschatka. Il tâchera d'y être rendu vers le 15 ou le 20 de septembre; et ce port sera le cinquième rendez-vous en cas de séparation.

Il y pourvoira avec diligence aux besoins de ses bâtimens, et prendra les informations nécessaires pour être assuré d'y trouver des provisions lorsqu'il y reviendra en 1788.

Il combinera ses opérations de manière à pouvoir appareiller dans les dix premiers jours d'octobre.

Il longera et reconnaîtra toutes les isles Kuriles (note 44), la côte du nord-est, de l'est et du sud du Japon; et selon que, en avançant dans la saison, il trouvera des vents plus ou moins favorables, des mers plus ou moins difficiles, il étendra ses recherches sur les isles à l'est et au sud de celles du Japon, et sur les isles de Lekeyo, jusqu'à Formose. Quand il aura terminé cette reconnaissance,

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