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il relâchera à Macao et Canton (ou à Manille, suivant les circonstances).

Ce port sera le sixième rendez-vous en cas de séparation.

On présume qu'il doit y être rendu vers la fin de l'année 1787.

Il fera réparer et ravitailler ses bâtimens, et attendra dans le port le retour de la mousson du sud-ouest, qui est ordinairement établie au commencement de mars. Il pourra cependant retarder son départ jusqu'au premier d'avril, si ses équipages ont besoin d'un' plus long repos, et si, d'après les informations qu'il aura prises, il juge que la navigation vers le nord serait trop pénible avant cette époque.

De quelque durée que soit son séjour, en quittant ce port il dirigera sa route pour passer par le détroit qui sépare l'isle de Formose de la côte de la Chine, ou entre cette isle et celles qui en sont à l'est.

Il visitera avec prudence la côte occidentale de Corée, et le golfe de Hoan-hay, sans s'y engager trop avant, et en se ménageant toujours la faculté de pouvoir doubler facilement, avec les vents de sud-ouest ou de sud, la côte méridionale de Corée.

Il reconnaîtra ensuite la côte orientale de cette presqu'isle, celle de la Tartarie, où se fait une pêche de perles, et celle du Japon à l'opposé. Toutes ces côtes sont absolument inconnues aux Européens.

Il passera le détroit de Tessoy, et visitera

les terres désignées sous le nom de Jesso (note 45), et celle que les Hollandais ont nommée terre des Etats, et les Russes, isle de Nadezda, sur lesquelles on n'a encore que des notions confuses, d'après quelques relations anciennes que la compagnie hollandaise des Indes orientales a laissé transpirer, mais dont l'exactitude n'a pas été vérifiée.

Il achevera de reconnaître celles des isles Kuriles (note 44) qu'il n'aurait pas pu visiter dans le mois de novembre précédent, en venant d'Avatscha à Macao. Il débouquera entre quelques unes de ces isles, aussi près qu'il pourra de la pointe méridionale du Kamtschatka; et il mouillera dans le port d'Avatscha, septième rendez-vous en cas de séparation.

Après s'y être réparé et approvisionné, il reprendra la mer dans les premiers jours d'août.

Il viendra se mettre par la latitude de 37 degrés nord, sur le méridien de 180 degrés.

Il fera route à l'ouest, pour rechercher une terre ou isle qu'on dit avoir été découverte en 1610 par les Espagnols (note 48); il poussera cette recherche jusqu'au 165° degré de longitude orientale. Il se dirigera ensuite dans le sud-ouest et sud-sud-ouest, pour reconnaître les isles éparses situées sur cette direction au nord-est des isles des Larrons ou isles Mariannes.

Il pourra relâcher à l'isle de Tinian; mais il combinera la durée de son séjour et sa route

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ultérieure avec la mousson du nord-est, qui ne commence qu'en octobre au nord de la Ligne; de manière qu'en quittant l'isle de Tinian il puisse longer et reconnaître les nouvelles Carolines (note 49), situées dans le sud-ouest de l'isle de Guaham, l'une des Mariannes, et dans l'est de celle de Mindanao, l'une des Philippines. Il poussera cette reconnaissance jusqu'aux isles de Saint-André.

Il relâchera ensuite à l'isle de Mindanao, dans le port situé à la côte méridionale de l'isle, derrière celle de Sirangam.

Après une station de quinze jours, employée à s'y approvisionner de rafraîchissemens, il fera route pour les isles Moluques, et pourra mouiller à Ternate, pour s'y procurer un supplément de provisions.

Comme la mousson du nord-ouest, qui règne alors au sud de la Ligne, ne permettrait pas de venir passer par le détroit de la Sonde, il profitera de la variation des vents dans le voisinage de l'Équateur pour passer entre Céram et Bourro, ou entre Bourro et Bouton (note 50), et il cherchera à débouquer entre quelques unes des isles à l'est ou à l'ouest de Timor (note 51).

Il est probable qu'ayant alors dépassé le parallèle de 10 degrés sud, il se trouvera hors de la mousson du nord-ouest, et qu'il pourra facilement, avec les vents de la partie de l'est et du sud-est, s'avancer vers l'ouest, et gagner l'isle de France, qui sera le huitième rendezvous des bâtimens en cas de séparation.

Il ne séjournera à l'isle de France que le temps absolument nécessaire pour se mettre en état de faire son retour en Europe; et il profitera des derniers mois de l'été pour la navigation qui lui restera à faire dans les mers au sud du cap de Bonne-Espérance.

En quittant l'isle de France, il viendra s'établir sur le parallèle moyen entre 54 et 55 degrés sud, pour chercher le cap de la Circoncision (note 54), découvert en 1739 par Lo

zier Bouvet.

Il prendra cette latitude à 15 degrés de longitude orientale, et suivra le parallèle de 54 à 55 degrés, jusqu'au méridien de Paris ou zéro de longitude.

Lorsqu'il sera parvenu à ce point, il abandonnera la recherche de cette terre.

Si à cette époque il jugeait que ses bâtimens ne sont pas assez abondamment pourvus de vivres et d'eau pour faire leur retour en Europe, il relâcherait au cap de Bonne-Espérance pour les mettre en état de continuer leur navigation, et ce port serait le neuvième rendez-vous des bâtimens en cas de séparation.

Quelque parti qu'il ait pris à cet égard, il tâchera de reconnaître, en revenant en EuFope, les îsles de Goughs (note 18), d'Alvarez (note 17), de Tristan d'Acunha (note 16), de Saxenburg (note 14), et dos Picos (note 10); et s'il les rencontre, il en fixera les positions, qui sont encore incertaines.

Il fera son retour au port de Brest, où il est probable qu'il pourra être rendu en juillet ou en août 1789.

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Quoique la route du sieur de la Pérouse soit tracée par la présente instruction, et que les époques de ses relâches et la durée de ses séjours y aient été indiquées, sa majesté n'a point entendu qu'il dût s'assujettir invariablement à ce plan. Tous les calculs présentés ici par apperçu doivent être soumis aux circonstances de sa navigation, à l'état de ses équipages, de ses vivres et de ses bâtimens, ainsi qu'aux événemens de sa campagne, et aux accidens qu'il n'est pas possible de prévoir. Toutes ces causes pourront apporter plus ou moins de changement au plan de ses opérations; et l'objet de la présente instruction est seulement de faire connaître au sieur de la Pérouse les découvertes qui restent à faire ou à perfectionner dans les différentes parties du globe, et la route qu'il paraît convenable de suivre pour se livrer avec ordre à ces recherches, en combinant ses différentes traversées et les époques de ses relâches avec les saisons et les vents régnans ou périodiques dans chaque parage. Sa majesté, s'en rapportant donc à l'expérience et à la sagesse du sieur de la Pérouse, l'autorise à faire les changemens qui lui paraîtraient nécessaires dans les cas qui n'ont pas été prévus, en se rapprochant toutefois, autant qu'il lui sera possible, du plan qui lui est tracé, et en se conformant, au surplus, à ce qui lui sera

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