DE LA PÉROUSE. 3 pour rendre, indépendamment de la recherche de M. de la Pérouse, ou même après l'avoir recouvré ou s'être procuré de ses nouvelles, cette expédition utile et avantageuse à la navigation, à la géographie, au commerce, aux arts et aux sciences. Collationné à l'original, par nous président et secrétaires de l'Assemblée nationale. A Paris, ce 24 février 1791. Signé, DUPORT, président; LIORE, BOUSSION, secrétaires. DÉCRET DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE, Du 22 avril 1791. L'ASSEMBLÉE NATIONALE décrète que les relations et cartes envoyées par M. de la Pérouse, de la partie de son voyage jusqu'à Botany-Bay, seront imprimées et gravées aux dépens de la nation, et que cette dépense sera prise sur le fonds de deux millions ordonné par l'article XIV du décret du 3 août 1790; Décrète qu'aussitôt que l'édition sera finie et qu'on en aura retiré les exemplaires dont le roi voudra disposer, le surplus sera adressé à madame de la Pérouse avec une expédition du présent décret, en témoignage de satisfaction du dévouement de M. de la Pérouse à la chose publique et à l'accroissement des connaissances humaines et des découvertes utiles; Décrète que M. de la Pérouse restera porté sur l'état de la marine jusqu'au retour des bâtimens envoyés à sa recherche, et que ses appointemens continueront à être payés à sa femme, suivant la disposition qu'il en avait faite avant son départ. Collationné à l'original, par nous président et secrétaires de l'Assemblée nationale. A Paris, ce 25 avril 1791. Signé, REUBELL, président; GOUPIL-PRÉFELN, MOUGINS-ROQUEFORT, ROGER, secrétaires. MÉMOIRE DU ROI, Pour servir d'instruction particulière au sieur DE LA PÉROUSE, capitaine de ses vaisseaux, commandant les frégates la. Boussole et l'Astrolabe. 26 juin 1785. SA MAJESTÉ ayant fait armer au port de Brest les frégates la Boussole, commandée par le sieur de la Pérouse, et l'Astrolabe par le sieur de Langle, capitaines de ses vaisseaux, pour être employées dans un voyage de découvertes; elle va faire connaître au sieur de la Pérouse, à qui elle a donné le commandement en chef de ces deux bâtimens, le service qu'il aura à remplir dans l'expéditión importante dont elle lui a confié la conduite. Les différens objets que sa majesté a eus en vue en ordonnant ce voyage, ont exigé que la présente instruction fût divisée en plusieurs parties, afin qu'elle pût expliquer plus clairement au sieur de la Pérouse les intentions particulières de sa majesté sur chacun des objets dont il devra s'occuper. La première partie contiendra son itinéraire, ou le projet de sa navigation, suivant l'ordre des découvertes qu'il s'agit de faire ou de perfectionner; et il y sera joint un recueil de 5 notes géographiques et historiques, qui pourront le guider dans les diverses recherches auxquelles il doit se livrer. La seconde partie traitera des objets relatifs à la politique et au commerce. La troisième exposera les opérations relatives à l'astronomie, à la géographie, à la navigation, à la physique, et aux différentes branches de l'histoire naturelle, et réglera les fonctions des astronomes, physiciens, naturalistes, savans et artistes employés dans l'expédition. La quatrième partie prescrira au sieur de la Pérouse la conduite qu'il devra tenir avec les peuples sauvages et les naturels des divers pays qu'il aura occasion de découvrir ou de reconnaître. La cinquième enfin lui indiquera les précautions qu'il devra prendre pour conserver la santé de ses équipages. PREMIERE PARTIE. Plan du voyage, ou projet de navigation. LE sieur de la Pérouse appareillera de la rade de Brest aussitôt que toutes ses dispositions seront achevées. Il relâchera successivement à Funchal dans l'isle de Madère, et à la Praya dans celle de S. Jago. Il se pourvoira de quelques barriques de vin dans le premier port, et complétera son eau et son bois dans le dernier, où il pourra également se procurer quelques rafraîchissemens. I observera cependant, à l'égard de la Praya, qu'il doit y faire le moins de séjour qu'il lui sera possible, parce que le climat y est très-mal-sain dans la saison où il y relâchera. Il coupera la Ligne par 29 ou 3od de longitude occidentale du méridien de Paris; et, si le vent le lui permettait, il tâcherait de reconnaître Pennedo de San-Pedro (voyez la note 2), et d'en fixer la position. Il reconnaîtra l'isle de la Trinité (notes et 11), y mouillera, pourra y faire de l'eau et du bois, et y remplira un objet particulier de ses instructions. En quittant cette isle, il viendra se mettre en latitude de l'isle Grande de la Roche (note:19), par les 35 degrés de longitude occidentale; il suivra les parallèles de 44 à 45 degrés, jusqu'à 50 degrés de longitude, et il abandonnera la recherche de cette isle s'il ne l'a pas rencontrée quand il aura atteint ce méridien. S'il préférait de venir l'attaquer par l'ouest, il renfermerait toujours sa recherche entre les méridiens ci-dessus fixés. Il se portera ensuite à la làtitude de la terre de la Roche, nommée par Cook isle de Georgia, par 54 degrés sud. Il l'attaquera par la pointe du nord-ouest, et il en visitera particulièrement la côte méridionale, qui n'a pas encore été reconnue. De là il viendra rechercher la terre de Sandwich (note 21), par les 57 degrés de |