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« au sud, lorsque nous en fîmes la reconnais«sance la plus certaine (le 30), notre latitude « observée était de 54d 50', et notre longitude << estimée 51d 32' occidentale ». Si l'on retranche les rod 56' dont le vaisseau avait été porté dans l'est, il reste, pour la longitude de l'isle, 40d 36' à l'occident de Paris, que M. Duclos Guyot réduit à 40° 30′ pour la partie la plus à l'est qu'il ait vue; et il fixe la latitude de la partie la plus méridionale à 54d 20'.

Le capitaine Cook établit l'isle de SaintPierre (ou Georgia, comme il la nomme) entre 53d 57′ et 54d 57' de latitude, et entre 40d 33' et 37 54' de longitude occidentale de Paris. (Second Voyage de Cook, tome II, page 218 de l'original.) On voit que la position que M. Duclos Guyot assignait à cette même terre n'est pas très-défectueuse, quoiqu'il fût dépourvu des moyens nécessaires pour en déterminer la longitude avec précision: son erreur n'est que de la longueur de l'isle, de l'est à l'ouest, et il n'y a aucun navigateur qui ne dût la rencontrer d'après la position qu'il lui donnait, sur-tout si on vient la chercher par le côté de l'ouest : l'erreur est d'environ trente lieues, dont il la portait trop à l'occident.

M. Duclos Guyot, en terminant ce qui concerne son isle Saint-Pierre, dit :

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<< Ce sont nos remarques les plus avérées; « et nous ne doutons point, quoique nous ne puissions l'assurer positivement, qu'il n'y «ait d'autres terres à l'est de celles que nous « avons vues: tout nous l'a démontré; goé

mons, glaces, poissons, arbres et oiseaux ». C'est en 1756 qu'il s'exprimait ainsi.

21. Terre de Sandwich, découverte en 1775. On l'a placée sur la carte d'après le journal et les déterminations du capitaine Cook. Voyez son second Voyage, tome II, page 222 et suivantes de l'original.

Cette terre rappelle le golfe de S. Sebastiano et les terres marquées sur les anciennes cartes dans le sud et sud-est de la terre de la Roche.

22. Port de Christmas-sound, ou baie de Noël, à la côte du sud-ouest de la terre de Feu. Voyez les cartes et le journal du second Voyage de Cook, tome II, pages 177 et 198 de l'original.

GRAND OCÉAN AUSTRAL.

23. Isles et port de Drake, placés par les géographes à cent quatre-vingts ou deux cents lieues dans l'ouest-sud-ouest du cap de Horn. Il a été publié en Angleterre plusieurs relations du voyage de Francis Drake autour du monde: elles different essentiellement entre elles sur la position des terres découvertes par ce célèbre navigateur après sa sortie du détroit de Magellan.

Suivant la plus ancienne de ces relations (celle qu'Hackluyt a publiée dans sa Collection des voyages des Anglais *), après que l'es

* The principal Navigations, Voyages, Traffiques and Discoveries of the English nation, etc. London, 1598-99-1600; in-fol. tome III, p. 744.

cadre de Drake fut sortie du détroit de Magellan, et eut passé dans la mer du sud, le 6 septembre 1578, ses vaisseaux firent route au nord-ouest pendant trois jours, après lesquels le vent souffla du nord-est avec tant de violence, qu'ils ne purent faire que l'ouestsud-ouest. Ils continuèrent cette route pendant dix ou douze jours, ne pouvant porter que peu de voiles: la fureur du vent les força alors de mettre à sec, et ils coururent en dérive jusqu'au 24 septembre. Le même jour, un des bâtimens de la flotte se sépara: le vent, qui devint plus traitable, permit aux autres de porter de la voile; ils firent route au nordest pendant sept jours. Ils découvrirent alors des isles, vers lesquelles ils se dirigèrent pour y laisser tomber l'ancre; mais le temps s'opposa à leur projet le vent passa au nordouest, et leur route fut l'ouest-sud-ouest. Le jour suivant, premier octobre, le temps étant très-mauvais, un second bâtiment se sépara de la flotte, et l'amiral se trouva seul. Drake courut alors jusqu'à 57 degrés de latitude, où il mouilla dans le havre d'une isle, à portée de canon de la côte, par vingt brasses d'eau. Il y séjourna trois ou quatre jours; et le vent ayant passé au sud, il leva l'ancre, et fit route au nord l'espace de deux jours. Il découvrit alors une petite isle habitée, dont il s'approcha, et sous laquelle il mit en panne, pour détacher un canot, qui rapporta au vaisseau plusieurs oiseaux et des veaux marins, etc.

Une autre relation celle qu'a publiée Pur

chas dans son Hackluytus posthumus, s'exprime ainsi qu'il suit:

Le 7 septembre 1578, Drake fut accueilli d'une tempête qui l'éloigna de l'entrée occidentale du détroit de Magellan, de plus de deux cents lieues en longitude, et le porta à un degré au sud du détroit. De ce point, il courut jusqu'au 57° degré de latitude sud, où il rencontra plusieurs isles, entre lesquelles il mouilla, et qui lui fournirent de la très-bonne eau et d'excellentes herbes. Il découvrit une autre baie, où il trouva des habitans nus qui naviguaient dans des canots ou pirogues, et communiquaient d'une isle à une autre; et il fit des échanges avec eux. Enfin, en quittant cette baie, et faisant route dans le nord, il rencontra, le 3 octobre, trois isles, dont une est remarquable par la quantité prodigieuse d'oiseaux qu'il y trouva, et qui passe, dit la relation, tout ce qu'on peut imaginer, etc.

La troisième relation est celle de Francis Fletcher, employé dans l'expédition et sur

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Hackluytus posthumus, or Purchas his Pilgrims, etc. London, 1625, in-fol. tome I, page 50 des Circumnavigations of the globe.

• Cette date est évidemment fausse : il est probable que c'est une faute d'impression dans l'original, et qu'il faut lire le 30 au lieu du 3.

3 The World encompassed by sir Francis Drake, collected out of the notes of M. Francis Fletcher, preacher in this employment, and others, etc. London, Nic. Bourne, 1652, in-4°.

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le vaisseau même de Drake, en qualité de preacher (chapelain). Elle est peu d'accord avec les deux premières: mais c'est le rapport d'un témoin oculaire, d'un homme qui ne devait pas être dépourvu d'instruction, au lieu que nous ignorons sur quelles autorités les autres sont fondées; et, comme témoin oculaire, Fletcher nous paraît mériter plus de croyance d'ailleurs, nous trouvons dans son récit une concordance de faits, une exposition suivie des événemens de la navigation de Drake, qui ne se trouvent point dans les deux autres relations.

Suivant Fletcher, dans les premiers jours de septembre 1578, Drake était près de la sortie du détroit de Magellan sur la mer du Sud: parvenu à ce point, il ne voyait que des isles entre lesquelles il lui était impossible de démêler le véritable canal. Il mouille à une des isles de la partie du sud; il va lui-même dans un canot à la découverte, et il s'assure que le passage est ouvert au nord. Après avoir visité l'isle, et communiqué avec les habitans, il remet à la voile; et le 6 septembre il était dégagé de toutes terres. Il regretta beaucoup de n'avoir pu aborder à la dernière des pointes qu'il découvrit en entrant dans la mer du Sud; il eût voulu y déposer un acte de prise de possession: mais il n'apperçut aucune place où pût débarquer, et le vent ne permettait

pas de s'arrêter.

Le 7, il fut accueilli d'une violente tempête, qui le fit dériver au sud jusqu'à 57

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