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du Chili. Ce navigateur mourut sans avoir indiqué la latitude et la longitude de sa découverte: on sait seulement que, vers l'année 1576, il s'éloigna de 40d à l'ouest des côtes du Chili, ayant fait route à l'ouest et au sudouest, et qu'après un mois et demi de navigation, il aborda à une terre qu'il dit être un grand continent. Cette distance de 40 degrés de longitude à l'ouest des côtes du Chili, n'est pas fort éloignée de celle où l'on place les terres qu'on dit avoir été vues par les Espagnols en 1714. Voyez, pour ces terres vues par Juan Fernandez, l'Historical Collection of voyages and discoveries de Dalrymple, tome I, page 53; et les Voyages dans la mer du Sud, traduits de l'anglais de Dalrym. ple, par M. de Fréville, page 125.

26. Isle de Pâque ou d'Easter. Cette isle, découverte en 1722 par Roggewein, Hollandais, a été reconnue et visitée en 1774 par le capitaine Cook, qui en a déterminé la position. Voyez son second Voyage, tome I, page 276 de l'original.

Les Espagnols ont touché à l'isle de Pâque le 16 novembre 1770, et l'ont nommée isle San-Carlos ou Saint-Charles. On joint à la collection des cartes remises à M. de la Pérouse, le plan que les vaisseaux d'Espagne ont fait lever de cette isle, dont leurs chaloupes ont fait le tour. Ils la placent par 27d 6' de latitude sud, et à 268d 19' du méridien de Ténériffe, ou 110d 41' à l'occident de Paris; c'est-à-dire qu'ils l'ont portée trop à l'est d'environ 1 degré et demi.

La déclinaison de l'aiguille aimantée y était, selon les Espagnols, en 1770, de 2d 30% nord

est.

27. Isles qu'on dit avoir été vues par les Espagnols, en 1773, par 32 degrés de latitude sud, et 130 degrés à l'ouest de Paris.

Cette position est celle qu'on leur donne d'après le rapport de M. Croizet, capitaine de navire français; et c'est celle que le capitaine Cook avait adoptée. Voyez son second Voyage, tome II, page 267 de l'original.

Il paraît cependant que cette position peut être contestée; et voici sur quoi l'on se fonde:

C'est à leur retour d'O-Taiti, en 1773, que les vaisseaux espagnols ont découvert des isles situées à 32 degrés de latitude; et il est trèsvraisemblable que la longitude qu'ils ont assignée à ces isles (et dont M. Croizet avait eu connaissance) est affectée de la même erreur qu'ils ont faite sur la longitude qu'ils assignent. à O-Taiti. Suivant l'extrait de leur voyage à cette isle, communiqué à un officier de M. Surville, pendant leur séjour à Lima, on voit que les Espagnols ont placé l'isle d'O-Taïti, qu'ils ont nommée isle d' Amat*, par 17d 29' de latitude, et à 233d32′ de longitude, méridien de Ténériffe, qui répondent à 145d 28'

* Du nom du vice-roi du Pérou, qui avait ordonné l'expédition.

de longitude occidentale de Paris. Or la longitude de cette isle a été fixée, par les nombreuses observations du capitaine Cook et des astronomes anglais, à 151d 52' à l'ouest de Paris: la position donnée par les Espagnols est donc en erreur de 6d 24' vers l'est.

Si la longitude des isles découvertes à 32 degrés de latitude est affectée de la même erreur, elles devraient être placées à 136d 24′ à l'ouest de Paris, au lieu de 130 degrés, à peu près sur le même méridien où l'on a placé l'isle Pitcairn.

On observe cependant que le capitaine Cook a suivi ce méridien dans son second voyage, sans rien appercevoir; il n'a rien apperçu non plus dans son premier voyage, en croisant les parallèles par 128 et 129 degrés de longitude: mais il reste entre ses deux routes un espace de huit degrés de l'est à l'ouest, qui n'a point été parcouru, et dans lequel on peut espérer de retrouver les isles vues par les Espagnols, en 1773, par les 32 degrés de latitude.

On remarque en général que toutes les anciennes découvertes des Espagnols qu'on a eu occasion de vérifier dans ces derniers temps, se trouvent situées beaucoup plus dans l'ouest qu'ils ne l'avaient annoncé; et jusqu'à présent leurs découvertes modernes dans le grand Océan paraissent affectées d'une erreur dans le même sens.

Le capitaine Cook, se trouvant par la latitude de ces isles, et à peu près sur le méridien où elles devraient être placées d'après la correction ci-dessus indiquée, c'est-à-dire par 32d 30' de latitude, et 133d 40' à l'ouest du méridien de Greenwich, ou 136d à l'ouest de Paris, fit une observation qui mérite d'être rapportée.

<< Ce jour, dit-il (22 juillet 1773), fut re/ << marquable en ce que nous ne vîmes pas un << seul oiseau; il ne s'en était encore passé au<< cun, depuis que nous avions quitté la nou<< velle Zélande, sans appercevoir ou des al<< batros ou des coupeurs d'eau, des pin<< tades, etc.; ils fréquentent chaque portion << de l'Océan austral dans les latitudes plus << élevées : enfin nous ne découvrîmes abso<< lument rien qui pût nous faire penser qu'il << y eût quelque terre dans le parage où nous << naviguions ». (Second Voyage de Cook, tome I, page 135 de l'original.)

Cette observation pourrait faire penser qu'on a peu d'espoir de trouver ces isles ou terres vues par les Espagnols à 32 degrés de latitude, en les cherchant sur le méridien de 136 degrés à l'occident de Paris, puisque le capitaine Cook, étant par ce méridien, et à peu près sur le parallèle supposé de ces isles, n'a vu aucun oiseau, aucun signe de terre. On n'est cependant pas fondé à révoquer en doute leur existence; et après avoir exposé les raisons qui doivent laisser une grande incertitude sur leur véritable position, l'on ne peut que s'en rapporter à M. de la Pérouse, de faire entrer ces raisons en considération dans la recherche qu'il fera de ces terres. On obser

vera, en finissant cet article, qu'il est trèsprobable qu'elles sont plus dans l'ouest que 136d à l'occident de Paris, puisque les Espagnols les trouvèrent en revenant d'O-Taiti au Pérou, et qu'il aurait fallu qu'ils eussent pu faire mieux que le sud-est corrigé, avec les vents alizés du sud de la Ligne, pour pouvoir remonter près de 22 degrés vers l'est, sur 14 degrés et demi seulement en latitude.

GRAND OCÉAN ÉQUATORIAL.

28. Isles de la mer du Sud, ou du grand Océan équatorial, entre le 26° et le 10o degré de latitude sud, dans l'espace compris entre le 130 méridien à l'occident, et le 170° à l'orient de Paris.

Pour toutes les isles renfermées dans ces limites, on ne peut que renvoyer M. de la Pérouse aux relations des voyages de Byron, Bougainville, Carteret, Wallis, Furneaux et Cook; il y trouvera tous les détails géographiques, physiques et historiques, qui peuvent jui être utiles dans la recherche de quelques unes de ces isles, et dans les séjours qu'il sera dans le cas d'y faire. A l'égard des isles anciennement découvertes dans ces mêmes parages, par Mendana en 1567 et 1595, Quiros et Torrez en 1606, le Maire et Schouten en 1616, Abel Tasman en 1642, et Roggewein en 1722, on les a insérées dans la carte du grand Océan équatorial, qui a été remise à

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