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n'aurais pu placer ailleurs sans rendre les volumes trop inégaux.

Un auteur célèbre tira de l'oubli le magnanime dévouement de d'Assas, qui sacrifia sa vie pour sauver l'armée française, en criant, A moi Auvergne, ce sont les ennemis. La société d'histoire naturelle de Paris eut le mérite de fixer les regards des représentans de la nation sur l'expédition de la Pérouse, par la pétition qu'elle présenta le 22 janvier 1791. L'Assemblée nationale ne tarda pas à la prendre en considération, quelqu'importans que fussent les travaux dont elle s'occupait.

Les deux décrets qui en furent les résultats, aussi honorables pour elle que pour ceux qui en ont été l'objet, sont placés en tête de l'ouvrage; ils respirent l'humanité et la sensibilité, et diront à jamais à quiconque voudra marcher sur les traces de la Pérouse : « Quand tu auras parcouru ta carrière à travers les écueils et

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les dangers de toute espèce qui l'environnent, tu dois compter, si tu succombes, que la patrie reconnaissante consacrera honorablement ton nom au temple de mémoire. >>

Je ne me suis point astreint à l'usage de ne faire connaître que le nom des officiers et savans qui font partie de semblables expéditions: la publication d'une liste exacte des équipages m'a paru être un acte plus conforme à la justice et aux principes du gouvernement français; et j'ai pensé aussi que cet état serait désormais le seul extrait mortuaire que pourraient produire les familles de nos infortunés navigateurs.

Les instructions et les notes géographiques qui suivent, dues à l'ex-ministre de la marine Fleurień, sont un modèle trop précieux pour n'être pas rendues publiques : c'est d'ailleurs la seule réponse que je veuille faire à une note de George Forster, qui tendrait à dénaturer les mo

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tifs purement relatifs à l'avancement des sciences, qui déterminèrent cette expédition. Je regrette qu'un homme que j'estime se soit exprimé ainsi dans son Voyage historique et pittoresque sur les rives du Rhin (tome I, page 311 de la traduction française):

« A l'époque où l'intéressant et mal« heureux la Pérouse partit pour faire de nouvelles conquêtes au commerce et à << la philosophie, un ministre présenta au « conseil un mémoire sur les avantages << incalculables de cette entreprise. Ce « mémoire, quoique long, fut lu avec avi« dité; cependant il ne renfermait qu'une << idée, et la voici: Voulez-vous, sire, * disait le ministre, détourner vos sujets « de cette dangereuse anglomanie, de « cette passion de liberté destructrice du * bon ordre et de la paix; amusez-les « par des idées nouvelles, trompez leurs « loisirs par des images dont la variété * piquante puisse alimenter leur frivolité, « Il vaut mieux qu'ils s'occupent à con « templer la tournure bouffonne de quel« ques magots de la Chine, que d'obéir à « la mode qui leur fait aimer aujourd'hui « les chevaux et les philosophes d'Angle

< terre.

Le deuxième et le troisième volume comprennent le journal de la totalité du voyage, et les tables de la route des deux frégates, où l'on trouve le résultat des observations astronomiques et météorologiques.

Nous devons aux progrès de l'astronomie les moyens de déterminer aujourd'hui les longitudes en mer avec beaucoup de précision: annoncer que l'astronome Dagelet, membre de l'académie des sciences, a été chargé de diriger ce travail, c'est inspirer la plus grande confiance pour son exactitude, et pour celle des tables et cartes qui en résultent.

Si le journal n'est pas toujours d'accord avec les tables de route et les cartes,

c'est parce qu'il n'a pas été possible de retarder l'impression du journal, jusqu'à leur entière vérification. Au reste, ces différences ne sont ni fréquentes, ni considérables; lorsqu'il s'en rencontre, on doit donner la préférence aux tables, et sur-tout aux cartes, qui ont été dirigées par le premier hydrographe de la marine, Buache, membre de l'Institut national et du bureau des longitudes. Je dois ici un hommage particulier aux soins qu'il a bien voulu se donner pour me seconder dans cette partie importante.

Dans tout le cours de l'ouvrage, les longitudes qui n'ont aucune indication de méridien, sont comptées de celui de Paris.

J'ai tâché d'être exact dans la manière d'écrire les noms propres et les noms de lieux; mais ces derniers étant aussi divers dans les relations que les langues de leurs auteurs sont différentes, il a fallu adopter, en écrivant ces mots indicatifs et de pure convention, l'orthographe la plus géné

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