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dans l'intérieur, soit hors des frontières, l'escadron de dépôt et celui de la frontière, s'il en a été formé, continueront à jouir de la masse des fourrages, et à pourvoir à la nourriture de leurs chevaux. Les escadrons de campagne pourront alors, d'après les ordres qui auront été donnés par notre ministre-directeur, ou recevoir les fourrages en nature des magasins de l'état, ou étre chargés encore de la fourniture de leurs fourrages au mo en d'une plus-value, dont le montant sera fixé par notre ministre-directeur.

10. Les magasins pour la conservation et manutention des fourrages qui appartiennent à l'état, et qui existent dans chaque place, seront mis à la disposition des conseils d'administration; ils seront entretenus par les soins des ingénieurs militaires, de la même manière que les casernes.

Dans les places où il n'existe pas de magasins appartenant à l'état, les communes seront tenues de fournir gratuitement aux corps (1) ceux qui leur seront nécessaires; si la quantité des magasins existans n'est pas suffisante, les communes fourniront de même les supplémens nécessaires.

Les ustensiles nécessaires à la manutention des fourrages, autres que les sacs qui existent dans les magasins de l'état, seront remis aux corps. Les conseils d'administration les compléteront, si besoin est, les entretiendront et les renouvelleront à leurs frais.

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il

11. La masse des fourrages sera administrée, sous la direction du conseil d'administration, par un chef d'escadron sera secondé par deux capitaines, deux lieutenans ou sous-lieutenans, et deux maréchaux-des-logis nommés par le conseil. Dans les bataillons du train, les conseils choisiront le nombre de lieutenans, de sous-lieutenans et de maréchaux-des-logis, nécessaires à cette administration.

12. La comptabilité en deniers et en denrées de la masse des fourrages sera arrêtée, de trois mois en trois mois, par le sousinspecteur aux revues, chargé de la police du corps, vérifiée au moins une fois chaque année par l'inspecteur de la division et définitivement arrétée par l'officier-général-inspecteur d'armes, lors de sa revue.

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13. On ne pourra, sous aucun prétexte, employer aucun des deniers de la masse des fourrages à une autre destination qu'à la nourriture des chevaux du corps.

Les économies ou bénéfices que les corps pourront faire dans les garnisons, leur appartiendront; mais ils resteront toujours en caisse, pour parer, soit, aux dépenses plus fortes en route, soit au renchérissement des fourrages: toutefois il pourra, avec l'autorisation du ministre, étre accordé des gratifications de 2 4 ou 600 francs sur ladite masse aux lieutenans, sous-lieute

(1) Ces dispositions sont maintenues en faveur des fouruisseurs actuels.

nans ou maréchaux-de-logis chargés des détails de la masse

des fourrages.

14. Les officiers sans troupe seront de méme chargés du soin de nourrir leurs chevaux, tant en station qu'en marche.

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Ceux à qui il est accordé des fourrages en nature par les lois actuellement en vigueur recevront cumulativement avec leurs appointemens, pour chaque cheval qu'ils auront réellement et qu'ils seront autorisés à avoir,

Pour les mois d'avril, mai et juin 1806, en station, les sommes fixées pour les chevaux de troupe dans les arrondissemens respectifs; et en route, un tiers en sus.

Pendant les six derniers mois de 1806, en station, les sommes fixées pour les chevaux de troupe dans les arrondissemens respectifs, et en route, un tiers en sus.

15. La quotité de la masse pour les officiers sans troupe sera fixée chaque année, pour l'année suivante entière, dans les premiers jours de septembre.

16. L'indemnité des fourrages reste fixée, pour 1806, à un franc par ration.

17. La paille de couchage, dans les garnisons, continuera à être fournie par les entrepreneurs des lits militaires; dans les camps et rassemblemens, elle le sera par les soins du ministredirecteur. La fourniture de la paille, pour le gîte et géolage, continuera à être fournie comme elle l'est aujourd'hui.

N. 490.

Instruction sur les indices de la bonne ou mauvaise qualité des foins, pailles avoines et autres denrées servant à la nourriture des chevaux.

Du 2 mars 1811.

Le foin varie dans sa qualité et dans son espèce, suivant le lieu où il croit; mais le bon foin porte avec lui des caractères physiques auxquels il n'est guère possible de se méprendre. Couleur légèrement verte ou au moins tirant sur celle de la feuille qui meurt ; tiges minces, déliées, souples, difficiles à casser, garnies autant que possible de leurs feuilles et de leurs fleurs ; odeur agréable et légèrement aromatique; saveur douce et plus ou moins sucrée, mais ne laissant, dans aucun cas, une impression aigre et acerbe.

On fait deux distinctions des mauvais fourrages: 1.° ceux qui sont composés essentiellement de plantes qui ne jouissent pas de propriétés nutritives, et qui ne peuvent produire que l'épuisement de l'animal qui s'en nourrit; 2.° ceux qui contiennent de bonne.

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plantes, mais qui sont mélangés d'une certaine quantité de végétaux acres et vénéneux, qui, introduits dans l'estomac, troublent ses fonctions et causent des indigestions quelquefois mortelles.

Le foin de mauvaise qualité de la première sorte se reconnaît à ses tiges et à ses feuilles grossières, dures, coriaces et ligneuses. il a souvent une teinte d'un vert très-foncé, et sur-tout il n'a point d'odeur; sa saveur est fade et aqueuse; conservé sur la laugue, et soumis à la mastication, il ne laisse aucune impression suciée ni douce.

Le foin de mauvaise qualité de la seconde sorte, c'est-à-dire, celui qui contient des plantes vireuses et nuisibles, telles que les renoncules, les cigues, etc., se distingue à son odeur, souvent nauséabonde, et surtout à sa saveur acre et brûlante.

En général, le foin de mauvaise qualité, eu égard à la nature des plantes, est celui qu'on obtient des prairies basses, humides, marécageuses, où domine la famille des joncs, des rcseaux, des laiches, plantes dures, grossières, qui ne font que surcharger inutilement les organes digestifs et causer des maladies aux chevaux. Ce mauvais fourrage ne borne pas là ses funestes effets: car lorsqu'aux plantes qui viennent d'être nommées se joignent celles des familles des renońculacées, des cigues, qui portent toutes, plus ou moins, des qualités vénéneuses, et qui croissent abondamment dans les terres basses etmarécageuses, ce n'est plus un mauvais aliment, mais un poison, qui est offert aux chevaux.

Il ne suffit point, pour que le foin soit une nourriture bonne et saine, qu'il soit dégagé des mauvaises plantes qui altèrent sa qualité et en font un aliment nuisible à la santé et à la conservation des chevaux; les foins, même les meilleurs, sont sujets à plusieurs modes d'altération. On sait que la coupe, la fanaison, la fermentation et l'engrangement des foins, influent beaucoup sur leurs bonnes ou mauvaises qualités. Tels sont ceux qu'une rop forte dessiccation, une exposition trop longue au soleil, une coupe tardive, un emmagasinement pendant plusieurs années (passé dix-huit mois ou tout au plus deux ans, le foin n'est plus qu'une mauvaise nourriture), ont rendus secs, cassants et dépouillés de toute substance nutritive: ceux que des pluies ou tems humide pendant la récolte, une dessiccation complete, l'engrangement dans un lieu humide, l'exposition aux injures du tems, ont rendu échauffés, poudreux et moisis; on les reconnait à leur qdeur forte et nauséabonde, à leur saveur désagréable, à leur couleur d'une teinte noire: ceux que des débordemens de rivière ont enveloppés d'une couche de matière terreuse de la couleur de la vase, alors le foin est sec, cassant, décoloré, incrusté de terre: les foius rouillés; c'est une maladie qui attaque les tiges des graminées, on l'appelle en agriculture, charbon, carie ou nielle.

Tous les foins qui portent avec eux les différens caractères

qu'on vient d'indiquer, fussent-ils d'ailleurs, quant à la nature des plantes, d'une bonne qualité, doivent être rejetés comme avariés et nuisibles à la santé des chevaux.

La luzerne, le sain foin, peuvent, sans inconvénient, remplacer le foin; mais il faut, autant que possible, que ces différentes espèces soient mélangées; elles constituent alors une bonne nourriture. A l'égard du trèfle il ne peut dans ancun cas être donné seul; quand on est forcé de l'employer, on doit toujours le mélanger avec d'autres fourrages, dans lesquels il ne doit entrer que pour un quart ou un tiers au plus.

Caractères distinctifs de la bonne paille.

La paille à fournir aux chevaux doit être de froment. On reconnaît la bonne paille aux caractères suivans, les tuyaux sont minces et flexibles; ils conservent leur feuilles; leur couleur est d'un blanc mat ou d'un jaune doré, ils sont luisans ; les épis sont garnis de leurs balles ou cálices. Si la paille est fraîchement battue, son odeur est agréable, sa saveur douce et sucrée. Quelques plantes graminées ou légumineuses se trouvent interposées à la base des tuyaux; on y trouve aussi le liseron et quelques autres bonnes herbes; on lui donne dans ce cas le nom de paille fourrageuse, et c'est celle qu'on doit préférer pour la nourriture des chevaux.

Il est assez rare que des herbes nuisibles croissent parmi la paille; néanmoins il serait possible d'en rencontrer dans certains cantons, telle est l'hièble, qui croît dans les terres humides; l'ivraie, qui abonde dans les années pluvieuses. Ces plantes, sur tout lorsqu'elles sont garnies de leurs graines, peuvent être très-nuisibles à la santé des chevaux, et on doit sévèrement les proscrire.

Altération des pailles.

Une partie des détails fournis à l'article des foins de mauvaise qualité, trouvent ici leur application; nous ne les reproduirons pas, pour éviter des répétitions inutiles.

Les vieilles pailles sont noires et ont contracté une odeur plus ou moins désagréable. Elles doivent être rejetées des magasins militaires comme mauvaise nourriture. Les pailles anciennement battues sont la proie des souris et des rats, qui dévorent les parties nutritives et imprègnent ce qu'ils ont dédaigné, de leurs éinanations dégoûtantes. La paille qui est dans cet état ne peut être que très-nuisible aux chevaux, et elle doit être rigoureusement proscrite.

Caractères distinctifs de la bonne avoine.

Il y a de l'avoine de plusieurs espèces; quelle qu'en soit la variété, il faut, pour qu'elle jouisse de la propriété d'un bon

aliment, qu'elle soit pesante, qu'elle coule et, s'échappe facile ́ment des doigts; que son écorce soit brillante et lustrée; qu'elle soit sans odeur bien sensible; que son amende soit serrée, blauche et laisse en l'écrasant dans la bouche une saveur agréable et farineuse; qu'elle soit débarassée de ses balles ou calices; qu'elle ne soit pas mélangée de mauvaises graines, sur-tout celle de la fausse moutarde ou sauve > ou de corps étrangers, terre, platras, cailloux, etc, etc.

Caractères distinctifs de la mauvaise avoine.

Doit être rejetée des magasins militaires l'avoine qui serait altérée par un trop fort mélange de graines, telles que celles de la sauve, da coquelicot, de la jacée, du bluet. Ce mélange, qu'on ne peut pas toujours éviter, et qui tient à la nature du terrain qui a produit l'avoine, s'il excède un dixième, rend l'avoine non recevable. Doit être également rejetée, celle dans laquelle on aurait introduit des corps étrangers, poussière, platras, terre, etc., etc. Celle qui sera altérée par différentes causes telles que les pluies, l'humidité, l'arrosement dont on use pour la faire enfler. Cette mauvaise avoine offre les sigues suivans: elle est chargée de corps étrangers, son écorce est molle, bour souflée ou ridée, d'une couleur éteinte, elle est légère à la main, quoiqu'elle soit volumineuse; elle est spongieuse, au lieu d'être coulante. Son grain cassé offre une farine noirâtre; son odeur est forte et désagréable; elle laisse dans la bouche une impression poudreuse et piquante; l'usage ne peut qu'en être nuisible aux chevaux.

Espèces de grains dont l'avoine peut supporter le mélange. L'orge, la vesce, la gesse, la bisaille, les feveroles, les fé ves, le maïs, l'épeautre, les pois, le seigle, peuvent être mélangés avec de l'avoine. Toutes ces espèces légumineuses ou gra minées forment un aliment aussi sain que profitable au cheval, moyennant une proportion modérée qui n'excède jamais de moi tié la quantité d'avoine dans la composition de la ration. L'avoine peut aussi souffrir le mélange du fenugrec, du sarrasin, du chenevis, du froment; mais comme ces semences sont très-échauffantes, elles ne peuvent y entrer que dans une proportion trèsfaible, et qui n'excède jamais le sixième de la ration.

Caractères distinctifs du son de bonne qualité.

Le son à donner aux chevaux doit provenir de la mouture du froment. Il doit être frais et récent, farineux, inodore et d'une saveur douce.

Altération du son.

Le son subit des altérations au bout de trois ou quatre mois au plus, de conservation, quelque soin qu'on prenne de le metVol. III. 21.

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