nemens; mais elle est ruineuse pour le pays, et elle peut même, par cette considération nuire infiniment à la subsistance de l'armée , en détruisant autour d'elle l'espérance des récoltes, et les ressources qu'elle en pourrait tirer. Après s'être occupé des approvisionnemens, il faut songer à la manutention et au bottelage. Le foin a besoin d'être travaillé et remue à la fourche, ensuite rationné, c'est-à-dire, bottelé au poids de la ration avant d'être distribué. et Dans les magasins disposés exprès pour le service des fourrages, on se ménage des hangars ou endroits couverts, cù s'exécute cette opération et où les bottes façonnées sont aussi mises à couvert, jusqu'à la distribution. Aux armées on n'a pas toujours cette facilité; et le travail s'y fait en plein air, quand on n'a pas pu s'emparere pour cela de quelque grange, bâtiment ou autre emplacement couvert, assez vaste pour contenir le nombre d'ouvriers que ce travail exige, selon l'importance du magasin, et la quantité de rations qui s'y distribuent. A mesure que les ouvriers travaillent le foin pour le nettoyer et le lier en bottes, un principal ouvrier vérifie le poids des bottes, avec une petite romaine, et fait rectifier celles qui seraient ou trop fortes ou trop faibles. Un objet de surveillance, digne de toute l'attention des commissaires des guerres, principalement aux armées, ce sont les avaries de magasins, et les évacuations. On peut les regarder comme les deux causes principales des pertes qui arrivent dans les denrées de cette nature, et il est bien essentiel de prendre des mesures pour les prévenir, autant qu'il est possible, ou du moins pour en constater la légitimité. Le premier moyen de sûreté qu'on peut se donner constamment sur ce point, c'est de se faire remettre très-fréquemment, par chaque garde-magasin, des états de situation en tout genre de denrées contenant la balance des entrées et des sorties, depuis Tétat précédent. Ces états doivent être remis aux commissaires des guerres chargés de la police des magasins, et, par leur entremise à l'ordonnateur de la division, ou au chef de l'armée. , Cette connaissance qu'ils ont continuellement de l'état et du mouvement des magasius, les met d'abord à portée de juger de la vérité de certaines avaries ou pertes subites, dont on n'aurait pas pu les instruire sur-le-champ. Mais ils doivent exiger à ce sujet les comptes les plus prompts, par quelque accident que la chose arrive; et le commissaire chargé de la police du magasin où le dégât aura eu lieu, s'y transportera aussitôt pour dresser son procès-verbal bien circonstancié de l'évènement, de ses causes et de son résultat, en présence du gardemagasin, et d'an inspecteur qui y sera également appelé, même d'experts, si le cas l'exige, et ils sigueront tous au procès-verbal. S'il est impossible au commissaire des guerres de se rendre assez-tôt sur les lieux pour faire les vérifications convenables, elles seront faites par les officiers-municipaux, auxquels il en sera référé sans délai par le garde-magasin, et le procès-verbal qui sera dressé par cux, dans la même forme qué ci-dessus, sera visé par le commissaire des guerres, pour servir au garde-magasin de pièces justificatives. Il ne pourra donc être alloué aux garde-magasins aucun déchet ni perte de deurées confiées à leur vigilance, que sur des procèsyerbaux en bonne forme, dont une expédition leur sera laissée une sera remise à l'agent général des subsistances, et deux adressées à Fordonnateur en chef, qui en fera passer une à la commission des approvisionnemens. S'il est question d'évacuer un magasin, ce qui n'arrive guères que quand on est pressé par l'ennemi, ou qu'en veut abandonner une position, alors, ou l'ordonnateur en chef a été prévenu à tems, ou l'ordre ne lui arrive qu'au moment où il faut l'exécuter. Dans le premier cas, il a dû tont prévoir, soit pour le rassemblement des voitures ou des bateaux nécessaires, selou que l'évacuation s'exécute ou par terre ou par eau, soit pour faire disposer ailleurs un local convenable au placement des denrées ; et comme la situation du magasin était connue et constatée avant le changement, il n'y a plus d'autres pertes à craindre que celles de la route, qu'il faut constater sur-le-champ, si ciles sont subites, ou du moins après le déchargement. Dans le second cas, si le corumissaire-ordonnateur en chef u'a pas à sa disposition, , pour le moment, la quantité de voitures ou de bateaux que l'opération exigerait, et que la circonstance ne permette pas de perdre du tems à en rassembler, il n'y a qu'un parti à prendre, c'est de s'assurer de ce qui existe dans le magasin, d'en emporter tout ce que l'on peut charger à l'instant, et de brûler le reste, pour empêcher qu'il ne tombe au pouvoir de l'ennemi. Cette mesure est toujours fâcheuse à prendre; mais c'est la seule en pareil cas, et le général en chef ne manque pas d'en donner l'ordre (1). ART. 4. Approvisionnemens des places pour le cas de siége. Quoiqu'il soit toujours plus avantageux d'attaquer que de se défendre, uéanmoins une nation entendrait mal ses intérêts si elle se contentait de rassembler les moyens de porter la guerre chez ses ennemis, sans s'occuper des mesures nécessaires pour se (1) Voy. aussi sur la fourniture de fourrage la sixième sect. da chap. 14. Lorsque les effets sont neufs, ils sont ordinairement emballés, si ce sont des toiles ou couvertures; ou renfermés dans des tonneaux ou des caisses, si ce sont des ustensiles ou outils. Avant que d'entrer dans les magasins, les tentes doivent subir une visite d'experts, et un procès-verbal de réception, qui constate leurs dimensions, la bonne qualité des toiles et la perfection de l'ouvrage. Le travail des coutures est, après la qualité de la toile, celui qui mérite le plus d'attention. mar Les ustensiles, soit de fer battu, comme les marmites et leurs casseroles, soit de-fer-blanc, comme les gamelles et bidons et les outils, tels que pelles, pioches, haches, serpes, faux teaux et enclumes, sont aussi visités et vérifiés avant que d'ètre fournis dans les magasins de la république, pour constater leur bonté et solidité, ainsi que les étais de toile ou de cuirs destinés à les porter ou à les conserver. Ainsi, à moins d'ordres contraires, ou de quelque avarie présumée, on ne doit point ouvrir les ballots ni les caisses contenant les tentes, ustensiles et outils, à leur arrivée dans les magasins; mais il doivent être emmagasinés dans cet étal, plus favorable que tout autre à leur conservation, pourvu qu'on ait soin de les placer dans des endroits secs. et où les animaux destructeurs ne puissent avoir aucun accès. ༡ Cela n'empêche pas qu'un garde-magasin ne puisse, donner le recensement de tout ce dont il est chargé en effets de cetie nature, parce que le nombre en est désigné sur les ballots, caisses ou tonucaux. Lorsqu'on est autorisé à faire déballer les effets, ou que quelque circonstance y oblige, il faut les faire ranger séparément, chacun selon leur nature, et en nombre égal à chaque pile ou cage, avec des intervalles ménagés entre les piles, pour pouvoir visiter, nettoyer et remuer facilement les effets. Les soins du garde-magasin établi par l'agence de l'habillement, peuvent contribuer infiniment à préserver les effets de campement de toute dégradation, tant qu'ils sont sous sa garde et les commissaires des guerres sont tenus, par état, de veiller à ce que ces employés ne négligent à cet égard aucune des précautions que dicte l'expérience. Les toiles craignent les rats et les souris; les couvertures de laine, les mites et autres insectes dévorans. Les cuirs peuvent se moisir et se dessécher; le fer et le fer-blanc s'altérer par la rouille le bois, enfin se vermouler; mais rien de tout cela n'arrive dans un magasin bien soigué et bien surveillé, pourvu que le local ne renferme lui-même aucun inconvénient résultant de la construction ou des dégradations accidentelles auxquelles on aurait négligé de remédier. C'est au commissaire des guerres, aussitôt qu'il a été averti que en dres par le garde-magasin, qu'il est arrivé dans les bâtimens queldésordre capable d'intéresser soit la sûreté, soit la conservation des effets, à en prévenir l'officier du génie, et ser même au besoin son procès-verbal, si la dépense est telle que l'officier du génie ait besoin de recourir à son chef absent pour y être autorisé, et que quelques effets aient déjà souffert de l'accident survenu, de quelque nature qu'il puisse être. Le commissaire des guerres donnera d'autant plus d'attention à la rédaction de son procès-verbal, que Tévénement aura été plus grave, et que les effets gâtés ou perdus se seront trouvés de plus de valeur. Il y requerra même, si le cas l'exige, la présence d'un ou de deux officiers municipaux, et les faits y seront établis avec assez de clarté, et de précision pour qu'on puisse juger si la négligence du garde-magasin ou de ses employés y a eu quelque part. Une autre attention du commissaire des guerres chargé de la police du magasin des effets de campement, c'est de se faire renettre, aussi souvent qu'il le jugera nécessaire, des états de mouvement et de situation du magasin, dont il fera passer un double à son ordonnateur. Quant à la distribution des effets de campement, elle suit la mêine marche, et demande les mêmes précautions que celle des fournitures de vivres et fourrages. Lors donc que des corps de troupes ont reçu l'ordre de camper, le commissaire-ordonnateur en chef, qui en est prévenu, et qui a fait préparer dans les magasins tout ce qui est nécessaire à cet effet, donne ses ordres en conséquence au commissaire des guerres chargé sous lui de la police des magasins, et celui-ci délivre à chaque quartier-maître, au bas d'un état arrêté par le conseil d'administration, un bon de la quantité d'effets de campement nécessaires à son corps, en lui indiquaut le magasiu où il les doit prendre. Le quartier-maitre fournit au garde-magasin son reçu détaillé. et fait emporter les effets par des détachemens de chaque compagnie qu'il a emmenés à cet effet au magasin, sous la conduite de leurs sergens-majors. Aussitôt que les effets de campement sont distribués à la troupe, Ils sont à sa charge. Elle doit prendre soin de leur conservation, et le commandant du corps est responsable des neligences, et plus encore des abus qui les dégradeut. Les commissaires des guerres doivent aussi donner beaucoup d'attention à ces effets, qui sont d'une grande dépense pour la république. Ils doivent avertir les chefs des corps de tous les alus qu'ils remarquent à cet égard de la part de leurs treapes, et, sils ne s'empressent d'y mettre ordre, en informer l'état-major de l'arinée qui ne manquera pas d'y pourvoir. Lorsque quelques-uns de ces effets commencent à dépérir për Teffet du temps, ou à la suite de quelque accident qui ne soit 1 pas du fait des soldats, le commissaire des guerres doit s'entendre avec le quartier-maître pour les renouveler. Il en fait former un état arrêté par le conseil d'administration, et il met au bas son ordre d'échange, d'après lequel, en reportant les vieux effets dans les magasins, il en est fourni d'autres à la troupe. mesure Cette mesure peut s'exécuter successivement pour tous les corps rassemblés dans un même camp; et lorsqu'elle est une générale, il est nécessaire de la concerter avec l'état-major. 2 Aussitôt que les effets détériorés par l'usage ou par accident ou enfin par le fait de la troupe, et dont elle aura payé le dégât, auront été rassemblés dans les magasins, le commissaire des guerres chargé de ce détail, tiendra la main à ce qu'il soit promplement travaillé à leur réparation, et l'ordonnateur en chef doit donner à cet égard les ordres les plus prompts an garde magasin général, qui d'ailleurs aura toujours dans ses instructions des ordres précis de la part de l'agence, pour exécuter ces ouvrages avec célérité et économie (1). Ce sont principalement les bois des tentes qui souffrent dans le cours d'une campagne, lorsque les marches sont fréquentes, et que le camp est souvent tendu et détendu ; aussi est il nécessaire d'en emporter beaucoup de rechange à la suite de l'armée, d'en faire façonner dans toutes les stations où l'on en trouvera l'occasion favorable. §. 3. Habillement et équipement, (Nota.) Les dispositions que contient ce § sont abrogées. ARTICLE 6. Service de l'artillerie. (Nota.) Voy. la quatrième sect. du chap. 5, pag. 3o du vol. II. ARTICLE ou 7. Hópitaux. (Nota.) Voy. le chap. 15. ARTICE 8. Transports militaires. (Nota.) Voy. la huitième sect. du chap. 14. ARTICLE 9. Fonds. (Nota.) Les dispositions que contient cet article sont inutiles à connaître. (1) Voy. ci-après le num. 480, contenant des dispositions très-étendues sur T'entretien des effets d'habillement, de cainpement, etc, dans les magasins. |