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première de 1834. La dernière de 1833 se compose des trois ouvrages suivans: l'Histoire de Godefroi de Bouillon, par F. Prévault, 2 vol.; la Marraine et la Filleule, ou Considérations sur le baptéme, 2 vol., et la Charité, par M. L. B., 1 vol. L'Histoire de Godefroi de Bouillon nous montre un noble caractère, des temps de foi et de grandes entreprises. L'auteur ne prétend pas faire en tout l'éloge des Croisés, mais il apprend à distinguer Godefroi de plusieurs de ses compagnons d'armes qui n'avoient pas sa vertu. La Marraine et la Filleule présente dans un cadre intéressant des entretiens et des instructions sur le baptême, sur le monde, sur les passions. Le dernier écrit est un petit Traité sur la charité, sur ses caractères, sur ses effets, etc.

La première livraison de 1834 se compose de quatre ouvrages: Silva, ou l'Ascendant de la vertu, par l'auteur de Lorenzo, 2 vol.; le Jeune Quvrier, ou Souvenirs de la vie de Léandre Vandrisse, recueillis par quelques-uns de ses amis, 1 vol.; le Dimanche utilement employé, ou Dialogue sur les vérités de la religion, 1 vol., et Moralités et Allégories, traduites de l'allemand, 1 vol. Silva est la suite de Lorenzo, histoire qui a paru dans la première livraison de 1833; cette suite en promet même une autre. Une pensée dominante règne dans tout l'ouvrage : c'est de montrer le prix d'une ame. Léandre Vandrisse est un jeune ouvrier, né à Lille en 1808, et mort le 21 mars 1833. La vertu, la raison profonde de ce jeune homme, sa piété, sa résignation pendant une longue maladie, sont vraiment admirables. Le Dimanche utilement employé est un entretien populaire sur la religion, sur les principales vérités, sur les commandemens de Dieu et de l'Eglise. Tout cela nous a paru judicieux et solide. Les Moralités et Allégories sont dans le genre allemand; c'est un ouvrage plus moral que religieux, mais les autres écrits de la collection suppléent à ce que celui-ci ne dit pas.

En tout, cette collection devient de plus en plus digne de l'intérêt et de l'estime des amis de la religion, des mœurs et de la jeunesse. (Voyez le Prospectus joint à ce Numéro.)

AVIS.

MM. les Souscripteurs dont l'abonnement expire au 1er mars prochain sont priés de le renouveler promptement, pour ne pas éprouver de retard. Ils voudront bien joindre à leur demande une de leurs adresses imprimées. Prix actuel de l'abonnement: Pour un an, 42 fr.; pour six mois, 21 fr.; pour trois mois, 11 fr. On ne reçoit que les lettres affranchies.

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Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 76 fr. 10c., et fermé à 76 fr. 15 e. Cinq pour 100,jouiss du 22 sent, overt à 105 fr. 95 c., et fermé à 105 fr. Eo c. Actions de la Banqu

. 1790 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP.

MARDI 25 FÉVRIER 1834.

(N° 2225.)

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De la Jurisprudence sur le Mariage des Prêtres, dénoncée à la Chambre des Députés, et des Règles du Code oil sur le Mariage. (1)

La question du mariage des prêtres, soulevée dans les dernières sessions de la chambre des députés, a donné lieu à cet

écrit. L'auteur, qui paroît avoir une connoissance approfondieFINE

des anciennes et des nouvelles lois, traite cette question en magistrat éclairé et chrétien.

« Nous établirons sur les monumens historiques, dit-il, la preuve que la loi du sacerdoce fut l'un des articles de la constitution de l'Eglise, et qu'elle a depuis offert, comme cette constitution, le caractère d'immutabilité qui distingue les lois de la religion. Nous démontrerons qu'elle a constamment obtenu la sanction de la puissance temporelle, qui n'auroit pas pu, qui n'a jamais voulu la révoquer. Nous ferons voir enfin que, pour ce motif, nos anciens tribunaux, et ensuite nos cours royales, en ont constamment, et sans qu'on puisse citer aucun arrêt contraire, ordonné l'exécution. L'examen de la question de droit a provoqué plusieurs discussions de législation civile et politique qui devront ensuite être l'objet de cet essai. Il sera terminé par la solution de la question de droit spéciale. Nous espérons faire voir que, loin d'autoriser par ses inconvéniens la puissance législative à méconnoître les limites ou les règles qui lui sont imposées, la loi du sacerdoce a mérité, par la sagesse de ses motifs, la sanction qu'elle a obtenue des législateurs et le respect qu'elle a inspiré aux peuples pendant le cours de dixneuf siècles?»

L'auteur interroge successivement les anciennes lois canoniques, les conciles de l'Eglise latine, les constitutions impériales et le droit français. L'assemblée constituante, par son décret du 19 février 1790, déclara que la loi ne reconnoissoit plus de vœux monastiques solennels; l'auteur montre que ce décret ne s'appliquoit qu'aux couvens. La constitution de 1791 s'expliqua d'une manière plus générale; mais l'auteur estime encore que l'assemblée n'avoit voulu parler que des engagemens des divers ordres religieux. Au surplus, cette constitution de 1791, ayant été abrogée, ne pourroit plus être invoquée

(1) In-8°. Prix: 3 fr., et 4 fr. franc de port. Chez Videcocq, rue des Grès, et au bureau de ce Journal.

Tome LXXIX. L'Ami de la Religion.

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par les prêtres qui prétendroient se marier. L'auteur répond aussi à l'objection qu'on tire d'un autre article de la constitution de 1791, qui déclaroit le mariage un contrat civil. Allégueroit-on les décrets de la Convention sur le mariage des prêtres? Mais quelle autorité peuvent avoir des décrets qui portent l'empreinte de la haine, de la violence ou de la cruauté?

Nous arrivons au concordat de 1801. Le mariage des prêtres est le sujet d'une longue digression dans l'exposé des motifs prononcé par M. Portalis. Les adversaires du célibat n'en ont cité que la deuxième partie; ils n'auroient pas dû omettre la première, qui est assez précise :

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Quand on conserve une religion, il faut la régir d'après ses principes. Le pouvoir que l'on voudroit s'arroger de perfectionner les institutions religieuses est contraire à la nature même des choses. La prohibition du mariage des prêtres est ancienne; elle se lie à des considérations importantes. On eût choqué toutes les idées en annonçant sur ce point le vœu de s'éloigner de tout ce qui se pratique chez les autres nations catholiques. Personne n'est forcé de se consacrer au sacerdoce. Ceux qui s'y destinent n'ont qu'à mesurer leurs forces sur l'étendue des sacrifices qu'on exige d'eux. Le célibat des prêtres ne pourroit devenir nuisible qu'autant que la classe des citoyens destinés à peupler l'Etat ne seroit pas assez nombreuse, et c'est ce qui arrive dans les pays qui sont couverts de monastères. Ces dangers sont écartés par nos lois : nous n'admettons plus que les ministres nécessaires à l'exercice du calte, ce qui diminue considérablement le nombre de personnes qui se vouoient anciennement au célibat. »

La discussion de l'auteur sur ce discours de M. Portalis nous paroit une des meilleures de l'ouvrage. Il examine de même quelques actes de l'autorité sous Buonaparte, et en vient à l'affaire Dumonteil, sur laquelle son opinion est celle des hommes les plus sages et les plus éclairés. Il combat les argumens et les objections que nous avons entendus retentir à la tribune dans les dernières sessions. Il s'étonne qu'une révolution entreprise pour la liberté ait été invoquée pour contester la validité des engagemens librement formés. A quel titre en exclueroit-on l'engagement du prêtre? Est-ce en vertu de la loi, quand la loi l'a expressément autorisé? Est-ce comme engagement religieux? Ainsi, dit l'auteur, le citoyen seroit lié envers tous ceux avec qui il aura contracté par le moins important des engagemens civils, et il pourroit s'affranchir du plus

sacré de tous, de celui qui l'oblige envers l'Eglise et envers l'Etat! Si c'est là la liberté, où seroit la licence?

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Nous rendons justice à la logique comme aux sentimens de l'auteur. Il écrit sans passion et sans aigreur, et il pousse même la modération jusqu'à ne pas nommer les auteurs des discours qu'il combat, ce qui nous paroit une retenue excessive, et ce, qui jette d'ailleurs quelque obscurité dans la discussion. Il à la page 44 un passage où l'auteur paroît inculper des religieux qu'il ne nomme pas; je crains qu'il n'ait cédé là à des préventions contre un ordre célèbre qu'un homme si judicieux auroit dû moins apprécier. Ce malheur lui vient peut-être de quelques préjugés d'éducation ou de famille. Comme l'auteur ne s'est pas nommé, il est difficile de savoir au juste à quoi s'en tenir à cet égard. D'ailleurs, dans tout le reste de l'ouvrage il parle de la religion et du clergé avec le respect et l'intérêt que l'un et l'autre méritent. Nous en citerons un exemple, et ce sera par-là que nous terminerons cet extrait :

« On présente le clergé comme animé par un esprit d'hostilité envers le gouvernement établi. On demande si, pour le rattacher à nos institutions, il faut lui sacrifier les principes. N'a-t-on pas jugé des dispositions du clergé par celles qu'on lui avoit manifestées? Est-ce bien un esprit d'hostilité qui l'anime? Ne sont-ce pas plutôt les hostilités dont il est l'objet qui troublent la paix qu'exigeroit son ministère? Et ses alarmes n'ont-elles donc aucun juste fondement? Il a été exclus de la chambre des pairs et de toutes fonctions civiles. Un nouveau projet de loi menace sa constitution. Tour à tour on conteste aux prêtres la qualité de citoyen pour leur en refuser les avantages, et on la leur rend pour les autoriser à avilir le sacerdoce. Une loi sur le divorce a été votée comme le prélude des questions qu'on doit agiter sur ses traitemens, sur ses exemptions, sur l'existence de ses séminaires. Nous rendrions nous-mêmes peu de justice aux sentimens du clergé catholique, si nous prétendions les expliquer par son intérêt personnel. Ses regrets ont de plus nobles motifs; il s'afflige de voir que, dans des temps difficiles, et lorsque le gouvernement témoigne ses craintes pour le maintien de la paix publique, on le provoque à répudier ses plus sûrs appuis pour le réduire à des forces matérielles. »

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. La conférence sur la religion a eu lieu dimanche dernier à Notre-Dame, ainsi que nous l'avions annoncé. M. l'Archevêque, avec tout son clergé, étoit au banc-d'oeuvre; près de lui étoient

assis MM. les évêques de Nanci et de Langres. L'auditoire n'étoit ni moins choisi ni moins nombreux qu'au jour de l'ouverture. D'après le plan exposé par M. l'Archevêque, M. l'abbé Dupanloup, premier vicaire de la Madeleine et chanoine de Besançon, étoit chargé de montrer, dans cette conférence, Notre-Seigneur JésusChrist en sa qualité de lumière et de docteur du monde. L'orateur a choisi avec autant de goût que d'opportunité son texte, emprunté à l'Evangile du jour: Transfiguratus est ante eos. Son exhorde étoit à la fois brillant et pompeux. Jésus-Christ, a-t-il dit, en apparoissant à la terre, non-seulement a changé en torrens de clartés et les obscurités des figures antiques, et les ténèbres profondes de l'idolâtrie; mais il semble, et c'est là notre espoir, péné¬ trer, à cette heure, de ses rayons brûlans, la froide indifférence de notre époque; en sorte que, jusqu'à son dernier et majestueux orient sur la terre, il sera vrai de dire qu'il se manifeste, qu'il ajoute de nouveaux feux à son auguste face, toujours resplendissante de divinité. Et Transfiguratus est ante eos. L'orateur a en effet présenté Jésus-Christ comme la lumière du monde sous quatre aspects: Jésus-Christ a dissipé les profondes ténèbres de l'idolâtrie, rétabli les vérités primitives, si méconnues ou défigurées; enseigné d'autres vérités inconnues même aux intelligences les plus élevées, telles que la providence, la filiation divine, l'accès de tous au bonheur; et enfin, il a donné au monde le sublime enseignement du Calvaire, dont l'Eucharistie est la continuation, et dont le complément est aux cieux, sur l'autel où repose l'agneau immortel. Nous ne pourrions entrer dans tous les détails de cet ordre de développemens, Comment faire passer, dans une analyse, les deux magnifiques tableaux de l'idolâtrie d'un côté, avec son ccrtége de vices; de l'autre, l'éclat et la majesté des enseignemens du Fils de Dieu, au moment surtout où, après avoir montré toutes les passions assises sur les autels et dominatrices des intelligences et des cœurs, l'orateur a fait arriver Jésus-Christ inscrivant partout l'unité d'un Dieu, et régnant seul ainsi sur les débris impurs des divinités païennes, au ciel et sur l'univers? Il y avoit là parfait accord de pensées et d'expressions. Aussi l'auditoire n'a-t-il pu contenir tout-à-fait les murmures d'une respectueuse mais vive approbation. On peut en dire autant d'un grand nombre d'autres tableaux; par exemple, de celui où l'orateur a représenté Jésus-Christ au moment où il rétablit le dogme de sa providence, de sa justice, de sa miséricorde. La touchante naïveté des comparaisons de l'Evangile, empruntées à l'ordre de la nature, se peignoit dans le style de l'orateur et lui donnoit cette grâce et cette vérité que les sources divines inspirent seules, et près desquelles sont bien pâles les ressources de l'habileté et de l'éloquence mondaine. Mais, encore une fois, ce discours si chrétien, et pour un auditoire déjà convaincu et chrétien aussi, ne peut qu'être imparfaitement rendu dans une analyse. Du reste, tout dé

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