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fier aux propriétaires de la salle de spectacle de Saint-Amand, où se réunissoient les membres de l'association dite Patriote, de ne plus à l'avenir recevoir cette association dans leur local.

-Les ouvriers teinturiers de la vallée de Maromme, près Rouen, viennent de déserter leur atelier. On craint que les ouvriers des filatures ne suivent cet exemple; ce qui seroit d'autant plus fàcheux,que ces derniers sont au nombre de 60 mille dans le département de la Seine-Inférieure, et principalement autour de Rouen.

- Une scène de désordre s'est passée pendant la soirée du 8 mars dans un magasin de tabac de Strasbourg. Des femmes, qui n'avoient pas de travail, ont jeté des pierres dans la maison, et ont brisé les vitres. L'or dre a été promptement rétabli. La malveillance avoit exagéré les faits.

- Un colporteur de l'Union a comparu, le 10, devant le tribunal cor rectionnel de Lille, pour contravention à la dernière loi sur les crieurs publics. Il a été condamné à 3 fr. d'amende pour avoir vendu publiquement ce journal à 2 sous.

Le tribunal correctionnel de Metz avoit, le 22 février dernier, condamné M. Lamort, imprimeur du Messager patriote de l'Est, à 2,000 fr. d'amende, pour n'avoir pas fait à la préfecture le dépôt de l'Almanach populaire de Montargis. Le procureur du Roi a appelé à minima, et la cour royale de Metz a élevé l'amende à 6,000 fr., dont 4,000 fr. pour défaut de déclaration et de dépôt de l'Almanach populaire, Messager d'Orléans, et 2,000 fr. pour le non-dépôt de l'autre almanach.

Un incendie a éclaté le 7 de ce mois à Saint-Prest (Eure-et-Loir), Vingt familles sont plongées dans la misère par suite de ce désastre.

La Gazette du Midi annouce que M. Thomas, préfet de Marseille, a défendu, sous peine de le faire couler bas, l'entrée dans ce port d'un navire autrichien de Trieste, parce qu'il avoit à bord trois généraux polonais. Il n'a pas même permis que ce navire vint débarquer les marchandises qu'il ameuoit.

- Il y a eu dernièrement une sorte de mouvement républicain à Collioure, en Roussillon. Le procureur du Roi a fait procéder à quelques arrestations, et est parvenu avec peine à comprimer une émeute dont le but étoit la délivrance des prisonniers. Chaque soir les rues retentissent de chansons républicaines qui se font entendre quelquefois jusqu'à deux

heures du matin.

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Dans la nuit du 10 au 11 mars, les Hollandais de Lillo ont dépassé de 7 à 800 pas la frontière belge et sont venus se présenter vis-à-vis le vieux Doel. Les postes ont fait feu aussitôt sur les embarcations hollan daises qui se sont retirées sans riposter. Le commandant belge de la rive gauche de l'Escaut a fait aussitôt doubler les postes,

Deux nouvelles notes sur la présence des réfugiés polonais et italiens en Suisse, ont été adressées au vorort par le ministre de Bade et par l'ambassadeur de Sardaigne, afin de demander l'éloignement de ces étrangers, qui peuvent à chaque instant faire de nouvelles tentatives pour troubler la tranquillité de ces Etats.

- Le prince d'Orange et son fils, après avoir passé quelque temps à Pétersbourg, sont arrivés le 4 mars à Berlin.

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L'inventeur de la lithographie, Senelfeder, est mort à Munich le 26 février.

La Gazette d'Augsbourg dit que la Porte se trouve dans un grand embarras. Le gouvernement anglais exige que l'ancien traité avec la Russie soit exécuté, et que les nouvelles stipulations conclues avec cette puissance soient rompues.

Le sultan a rendu, le 4 février, un firman qui défend la perception de taxes ou impôts non autorisés, et entre autres les droits que les fonctionnaires et employés exigeoient lors de la délivrance des actes. Il déclare que, dans leurs tournées, ils ne doivent rien exiger des habitans pour leurs besoins, et qu'il n'y a d'autre impôt à percevoir que ceux établis sur le fermage et les céréales. Ce décret défend toutes vexations, et recommande de ne rien faire payer aux habitans au-dessus de la proportion de leur fortune.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 13, trois députés demandent la parole sur le procès-verbal. M. Aug. Portalis voudroit que le procès-verbal constatât qu'il étoit absent au moment où M. d'Argout parloit de lui. Il déclare qu'il ne relève de personne comme député, que c'est d'ailleurs avec conviction qu'il s'est élevé contre le mode d'employer des assommeurs. Le ministre veut répondre, mais les centres l'en empêchent, et M. Dupin déclare qu'il n'y a pas lieu à rectification.

M. de Ludre se plaint de ce que le même ministre ait dit que les sociétés politiques sont composées d'hommes tarés. Il déclare que c'est faux, et qu'en effet plusieurs députés en font partie. M. le président répond de même. Enfin, M. Petou demande à M. d'Argout où il a appris qu'un émissaire a été envoyé auprès des ouvriers d'Elbeuf les soulever. Le ministre dit qu'il croit qu'il s'agit de Louviers.

pour

On reprend la discussion générale sur la loi relative aux associations. MM. Cabet et de Corcelles prétendent qu'ils n'ont pas cédé leur tour de parole, mais M. Dupin leur prouve le contraire. M. Viennet, appelé à la tribune, trouve que notre pays est trop avide de changemens; que la liberté n'est pas plus grande dans les Etats-Unis et l'Angleterre qu'en France; que la république ne pourroit tenir en France, et que ses défenseurs actuels, débordés par des hommes plus anarchiques, ne tardroient pas à perdre leur popularité. Après avoir combattu les observations de MM.Garnier-Pagès, Pagès et Berryer, M. Viennet s'écrie que le but des partisans du gouvernement est de sauver la liberté par la monarchie et la monarchie par la liberté, et que l'on y parviendra en proscrivant les associations.

M. de Lamartine commence par répondre aux accusations que M. Guizot a faites contre les restes d'un parti vaincu. Il ne voit pas ce que l'on peut reprocher à des hommes qui ont conscrvé des regrets pour un gouvernement qui a ramené la vraie liberté, qui ne l'a méconnue qu'un seul jour; des hommes qui, se rappelant aujourd'hui qu'ils doivent avant tout concourir au bonheur du pays, ont pris rang dans la garde nationale et voté dans les colléges électoraux. Si c'est là ce qu'on appelle les légitimistes, l'honorable orateur déclare qu'il en est un, et qu'il s'en honore; car c'est se respecter soi-même que de respecter des antécédens. Passant

au projet, il remarque que le gouvernement met toute sa science dans les mesures préventives et de répression, dans un immense système de police, plutôt que de chercher les causes du désordre et d'y remédier. Certes, les clubs ne doivent pas être soufferts; la mémoire de la première révolution est encore terrible. Il ne s'oppose donc pas à la loi, et il la votera si elle est bornée à un temps, et s'il y est apporté des modifications.

M. de Remusat soutient que M. de Lamartine se fait illusion sur le parti carliste, attendu que son esprit est la haine implacable de ce qui existe, et qu'il renie même l'ancien régime et la Charte de 1814. Il prétend que la loi n'a rien d'inconstitutionnel, puisque la Charte n'en parle pas, et qu'elle est une application de l'art. 291 du Code pénal. Il concevroit encore le maintien des associations d'opposition; mais celles de renversement doivent être prohibées. L'opinion publique, la partie notable de la nation qui veut la tranquillité, réclament les mesures que proposent le gouvernement. L'orateur termine par des réflexions générales sur la tactique de l'opposition et sur les avantages du ment actuel.

gouverne

M. Bignon, à qui M. Havin cède son tour, croit que le gouvernement s'exagère les causes de désordre; que le républicanisme n'a pas d'écho, que la masse de la nation veut les institutions de juillet. Il trouve que le projet est un nouveau pas vers les lois d'exception, et qu'il est impolitique, en excitant des résistances à l'intérieur, de l'inquiétude et de mauvais exemples à l'étranger. Il est vrai, dit-il, que tous les cabinets gouvernent actuellement par la peur. La loi va réduire la chambre des pairs au simple rôle d'une cour de justice. M. Bignon termine en demandant que, si on l'adopte, elle se borne aux associations politiques, et que son effet cesse en 1835.

M. Aug. Petit lit, au milieu des conversations et du départ des députés, un discours pour établir la nécessité du projet de loi dans les temps actuels, et en justifier les dispositions répressives et l'ordre de juri

diction.

Le 14, M. Mérilhou soutient que le projet de loi confisque un droit pour prévenir l'abus de ce même droit. Un pays libre doit être un pays de discussion, et l'orateur s'étonne que ce soit des ministres du roi qui viennent peindre le parti républicain à la veille du triomphe et sonner l'agonie de la monarchie qu'ils doivent défendre. Il est persuadé que la masse des ouvriers et de la population ne répondra pas à l'appel de quelques républicains. L'orateur trouve honteuse la marche du ministère qui veut imiter ce qui se passe à Vienne et en Italie, et il s'écrie qu'il avoit rêvé un autre avenir en coopérant à la révolution de juillet.

M. Dumon veut que l'on ne considère le projet de loi que comme une mesure de sûreté. Toutes les libertés garanties par la Charte, dit-il, existent en effet toujours. La loi lui paroît indispensable pour faire cesser les fatigues de la garde nationale et les inquiétudes des citoyens, en prévenant la cause des émeutes.

M. de Sade croit que le ministère s'exagère les dangers des associations. Il ne voit pas pourquoi elles seroient plus prohibées que sous la restauration, où plusieurs des ministres actuels y étoient affiliés. Il ne veut pas discuter les dispositions de la loi : elle lui paroît devoir être rejetée en masse. Il engage les ministres à ne point se laisser aller aux conseils des hommes qui ne sont mus que par la peur.

M. Hervé présente, en faveur de la loi, de nouvelles réflexions qui excitent, à quelques phrases un peu familières, les rires de l'assemblée. Il n'admet pas même l'exception (de la commission pour les réunions électorales. Il termine en disant qu'il ne faut pas s'inquiéter des menaces de la protestation des commerçans de la Gironde. La clôture de la discussion générale est prononcée. La discussion des articles est renvoyée à lundi.

M. B. Delessert dépose sur le bureau son rapport sur le projet de loi relatif au régime de la Banque de France.

On ouvre un scrutin pour la nomination de six candidats pour la commission de surveillance de la caisse d'amortissement. Trois membres réunissent seuls la majorité : ce sont MM. B. Delessert, Odier et J. Laffitte. Le second tour de scrutin est remis au lendemain.

AU RÉDACTEUR.

Belley, le 24 février 1834.

Monsieur le rédacteur, votre numéro du 18 février contient une lettre pleine d'observations justes sur l'article que vous aviez inséré précédemment, au sujet de la dissertation que M. Belloc vient de publier pour expliquer le tableau de Raphaël, connu sous le nom de la Vierge au Poisson.

L'auteur de cette lettre fait remarquer que les chrétiens des premiers siècles ne prirent pas seulement le poisson (ichthus en grec) pour emblême, parce que les premières lettres sont les initiales de Jésus-Christ, mais parce que toutes les lettres d'ichthus rappellent Notre-Seigneur. En effet, dit-il, les initiales de ces mots, Jésous Christos, Theou Uios, Sóter, qui en français signifient, Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur, forment le mot ichthus tout entier.

Nous serions fàché dé laisser croire que le savant M. Belloc n'eût pas donné en entier cette interprétation archéologique. Si l'exposé que nous en avons fait dans l'article signé D est incomplet, il ne faut l'attribuer qu'à la petitesse du câdre d'une analyse qui ne nous permettoit pas, à notre grand regret, de donner en entier les citations faites par M. Belloc, entre autres celle d'un passage très-curieux d'Optat, évêque de Milève en Afrique, qui écrivoit au 4° siècle que les chrétiens avoient pris le poisson pour emblême de leur foi, parce que son nom IXOrɛ exprime en latin Jesus Christus, Dei filius, Salvator. M. Belloc a consacré plusieurs pages de son intéressant ouvrage à l'interprétation archéologique de ce symbole. Les personnes qui les parcoureront verrout que le judicieux et savant écrivain a donné à ce monument une explication beaucoup plus satisfaisante que nous n'avions su le faire dans notre petit article.

Je vous prie de vouloir bien insérer ma lettre dans l'un de vos plus prochains numéros. J'ai l'honneur d'être, etc.

D.

Pierre Canisius, jésuite savant et zélé, mort en 1597 à Fribourg en Suisse, fut un des théologiens les plus distingués de son temps. Il est auteur entr'autres d'une Summæ Doctrinæ christianæ cum auctoritatibus dont Busée donna une édition à Cologne en 1569. C'est cette édition qu'un libraire d'Augsbourg, M. Kollmann reproduit en ce moment. Il

E

publie un premier volume qui sera suivi promptement des trois autres. L'ouvrage a été revu par M. Hais, théologien de Munich, qui dans un avis fort modeste rend compte de ses efforts pour la perfection de l'ouvrage. Il rappelle sommairement les titres du père Canisius à l'estime publique et le succès de ses ouvrages. Le premier volume traite de la foi, de l'espérance, de la charité et de l'Eglise; le second traitera des sacremens; le troisième, de la justice chrétienne avec un appendix sur la chute de l'homme. L'auteur a toujours soin d'appuyer sa doctrine et ses raisonnemens sur l'autorité de l'Ecriture et des Pères. On peut s'adresser chez M. Kollmann, à Augsbourg; chez MM. Treutell et Wurtz, à Paris, MM. Leroux et Levrault, à Strasbourg.

et

Souvenir de Prêtrise, avec approbation d'un grand nombre d'Evéquès; par M. E. M. LE GUILLOU, prêtre du diocèse de Quimper (1).

EXTRAIT DE L'APPROBATION DE M L'EVÊQUE DE Quimper.

« Cùm ad pietatem in Sacerdote tuendam, imo et augendam, aptius nihil, nihil efficacius quàm si consecrationis suæ diem semper antè oculos habeat, hujus Memorialis usum, non solum approbamus, sed etiam nostræ diœcesis Presbyteris commendamus.»

Cette gravure, destinée à rappeler au prêtre les trois grands pouvoirs dont il est revêtu, et à être dans sa famille comme un monument des faveurs dont il a plu à Dieu de l'honorer, se compose de trois médaillons qui représentent la mission divine de Jésus-Christ.- Ces trois tableaux sont suivis des textes de l'Evangile qui montrent que Notre-Seigneur a conféré ses pouvoirs à ses apôtres et à leurs successeurs.

Tout est disposé au-dessous pour que le prêtre puisse écrire son nom, celui du prélat qui lui a imposé les mains, et le jour de l'ordination. Une place est réservée pour la signature et le cachet de l'évêque, signature qui doit être chère à quiconque comprend ce qu'il doit de recounoissance à Jésus-Christ pour le plus grand de ses bienfaits, et au pontife dont la Providence s'est servi pour l'en gratifier. Enfin, au bas de la feuille, on lit les pensées les plus frappantes des saints Pères et du Pontifical sur la dignité et les devoirs des prêtres.

(1) (ravure grand in-folio. Prix: sur papier vélin-Jésus, 1 fr. 50 c. sur papier de Chine, 2 fr. 50 c. A Paris, chez Jeanthon, place SaintAndré-des-Arts, no 11; Gauine, rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice, n° 8; et au Bureau de ce Journal.

Le Gérant, Adrien Le Elere,

COURS DES EFFETS PUBLICS.- Bourse du 14 mars 1834.

Trois pour 100, ¡ouissance du 22 juin, ouvert à 78 ir 30 c. et fermé à 78 fr. 60 c, Cinq pour 100, jouiss. du 22 sept., ouvert à 104 fr 75 c. et fermé à 104 fr. 85 c. Actions de la Banque

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1800 fr. 00 c.

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IMPRIMERIE D'AD. LE CLERK IT COMP

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