romani Pontificis potestate que l'on traduira en français. Dans la troisième classe, sera celle des œuvres morales; on laissera la théologie en latin, comme cela est convenable, mais on traduira en français les autres ouvrages publiés par le Bienheureux en italien et qui appartiennent à la série, ainsi que divers opuscules sur l'exercice du ministère. Les OEuvres complètes du B. Liguori formeront trente volumes in-8°. Il en paroîtra un volume tous les mois. Le prix de chaque volume est de 2 fr. 50 c. On souscrit, sans rien payer d'avance, chez Parent-Desbares, libraire, rue de Seine, no 48. Le même libraire publie la deuxième édition de l'Histore d'Angleterre, du docteur Lingard, traduite en français par de Roujoux, 16 vol. in-8°. Cette édition est revue par le docteur Lingard lui-même, dont une lettre se trouve en tête du premier volume. La réputation de cet ouvrage est faite et nous dispense d'en faire l'éloge. Nous pourrons cependant, à mesure que les volumes nous en passeront sous les yeux, en apprécier en détail le mérite et en signaler les parties les plus remarquables. Discussion sur l'usure, par M. l'abbé Mastrofini, traduite de l'italien par M. C., chanoine d'Annecy et professeur de théologie. (1) La première édition de l'ouvrage italien parut en 1831. La traduction est faite sur la quatrième édition; elle est accompagnée de lettres approbatives de deux théologiens romains. L'ouvrage est en trois livres : dans le premier, on examine la doctrine de l'ancien et du nouveau Testament sur l'usure. Dans le deuxième, on traite de la loi naturelle touchant l'usure. Dans le troisième, on discute la question suivant les termes de l'école. A la fin, on a réuni les décisions envoyées de Rome dans ces derniers temps sur la matière de l'usure. Ce recueil est plus complet que ce qui avoit été publié jusqu'ici en France à cet égard. En attendant que nous rendions compte de cet ouvrage, nous ne devons pas dissimuler qu'il contredit l'enseignement le plus généralement reçu en France. Nous verrons sur quels raisonnemens et sur quelles autorités l'auteur s'appuie. (1) In-8°. Prix : 5 fr. 50 et ༡ fr. 50 c. franc de port. A Lyon, chez Guyot; et à Paris, chez Ad. Le Clere et C°, quai des Augustins, n. 35, au bureau de ce Journal. COURS DES EFFETS PUBLICS. – Bourse du 17 mars 1834. Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 78 fr. 40c., et fermé à 7 [r. 50 c. Cinq pour 100,jouiss au 22 sept, overt à 104 fr. 85 c., ct fermé à 104 fr 85 c. Actions de la Banqu 1800 fr. 00 6. IMPRIMERIE D'AD. LE CLER ET COMP. JEUDI 20 MARS 1834. Réponse de M. de Bonald à M. Eschassériaux. Dans la séance du 1er mars, lorsqu'il fut question des pr tions pour le maintien du siége de Nevers, M. Eschassériaux, qui combattoit les pétitions, prétendit qu'il étoit facile de faire intervenir des pétitions pour appuyer des combinaisons politiques ou religieuses, et que c'étoit avec des pétitions que M. de Bonald, en 1822, demandoit la destruction complète du concordat de 1801. Il est assez singulier que le même parti qui, il y a quelques années, faisoit sonner si haut les pétitions de trois ou quatre individus, affecte aujourd'hui de faire si peu de cas de pétitions signées par plusieurs milliers d'habitans de toutes les opinions et de toutes les classes. Où est donc le vœu du peuple, si ce n'est dans ces manifestations si unanimes? Il y avoit de victorieuses réponses à faire aux allégations de M. Eschassériaux. M. de Bonald s'en est chargé, et l'illustre et religieux publiciste a adressé à la Gazette de France une réfutation péremptoire des allégations du député de la Charente. Nous nous empressons de recueillir ce morceau, qui est une nouvelle réclamation contre un projet désastreux : « Je dois des remercîmens à M. Eschassériaux pour avoir rappelé au public un des actes les plus honorables de ma vie politique; je veux parler du rapport que je fis pour l'augmentation des sièges épiscopaux, le mai 1821, au nom d'une commission composée de MM. Humbert de Sesmaisons, d'Hardivilliers, de Causans, de Marcellus, Cayrol, Chifflet, Maine de Biran et Sébastiani: je les nomme, bien assuré qu'aucun ne désavouera la part qu'il a eue à cette œuvre si religieuse et si politique. Nous ne voulons pas faire de lois religieuses, » dit M. Eschassériaux; mais est-ce une raison pour en faire d'anti-religieuses, et croit-on faire de la politique en faisant de l'irréligion? « Jusqu'au dernier moment de mon existence, disoit le lord chancelier d'Angleterre, parlant sur la question de l'émancipation des catholiques, je soutiendrai la nécessité absolue d'une religion constituée, non que je veuille rendre l'Eglise politique, mais je veux rendre l'Etat religieux. M. Eschassériaux dit que ce fut avec le secours des pétitions que je demandai la destruction du concordat de 1801; ce fut sur le vocu des départemens en grand nombre, qui demandèrent, par l'organe de leurs conseils généraux, et plusieurs à toutes Tome LXXIX. L'Ami de la Religion. Y leurs sessions, qu'il leur fût accordé un siége épiscopal. La plupart offroient d'y contribuer par des dons volontaires, quelques-uns d'en faire entièrement les frais. » La majorité dont je m'honore d'avoir fait partie n'avoit, au fond, pas besoin d'être provoquée, pour proposer ce qu'elle jugeoit nécessaire au bien de l'Etat; et les intérêts publics étoient à ses yeux d'un autre poids que des demandes de particuliers ou même de conseils-généraux. » Mais enfin quand finira-t-on de persécuter la religion catholique et de tourmenter le saint Siége? On a renversé des croix, démoli des églises, dévasté des palais épiscopaux et des séminaires, maltraité des ministres de la religion; aujourd'hui on propose de réduire le nombre des évêchés. M. Eschassériaux, qu'il soit protestant, ou qu'il ne soit que l'organe de ce parti, devroit mettre dans ses propositions plus d'équité et d'impartialité. Il y a en France quatre-vingts évêchés pour 32 millions d'habitaus. C'est 400 mille par diocèse. Il y a cent treize consistoires pour un million à peu près de réformés calvinistes ou luthériens. C'est 9 mille par consistoire, et l'on sait que les consistoires out, dans le système de leur religion, les pouvoirs épiscopaux. Il y a sept synagogues pour 50 ou 6o mille israélites; c'est encore 8 à 9 mille par synagogue. Les ministres réformés sont mieux rétribués que nos curés, au moins de deuxième classe, et leurs vicaires. M. Eschassériaux se souvient-il qu'aucune de nos assemblées législatives, ou même que des pétitionnaires catholiques aient demandé la réduc tion du nombre des consistoires, des synagogues, ou du traitement de leurs ministres? »Rien de plus impolitique que la réduction du nombre des siéges épiscopaux. Point d'évéques, point de roi, disoit Jacques ler, roi d'Angleterre, et encore son épiscopat, hors de l'unité, avoit-il perdu toute sa force, et l'on pourroit dire, moins d'évéques, moins de royauté; car l'épiscopat est le plus puissant auxiliaire de la royauté, quelle qu'elle soit; et c'est précisément ce qui le rend odieux à ceux qui veulent décatholiser la France pour la démonarchiser. >> Quand on a voulu répandre en France le goût de la littérature, on a multiplié les établissemens littéraires. Voulez-vous répandre le goût de la religion? Laissez les établissemens religieux se multiplier. Tous les hommes sans doute ne seront pas religieux, pas plus qu'ils ne sont tous savans ou littérateurs. Mais une nation toute entière devient une nation religieuse, comme elle devient une nation lettrée, c'est-à-dire qu'elle devient généreuse, aimable, loyale, hospitalière, amie des boires œuvres et des bonnes choses, et, n'eût-elle que des vertus mondaines, ces vertus mêmes auroient une teinte de vertus chrétiennes. » Ce qu'il y a de déplorable ou même de dérisoire dans le projet de réduction des évêchés, c'est qu'on en fait une question de finances et un objet d'économie. Comptons cependant. le » Le diocèse de Rodez, déjà très-étendu, avoit été réuni par concordat de 1801 à celui de Cahors, qui l'est presque autant, et ils composoient ensemble une vaste province où l'adininistration écclésiastique, confiée à un seul homme, et les visites pastorales, devenoient impossibles, surtout dans les pays montagneux, où les communications sont difficiles et les moyens de voyager bien imparfaits. Le trésor royal épargnoit alors 15 mille francs sur le traitement de l'évêque de Rodez, et je crois qu'aujourd'hui il n'en épargneroit que 9 à 10. Eh bien! je ne crains pas d'évaluer à 20 ou 25 mille francs ce qu'il en coûtoit annuellement aux 60 mille familles qui composent le diocèse de Rodez, peuplé de 360 mille habitans, et déjà agrandi de celui de Vabres, en frais de voyages et de correspondances que nécessitoient avec le chef-lieu de l'évêché, placé à Cahors et à quarante lieues de l'extrémité de cet immense diocèse, les relations obligées avec l'autorité ecclésiastique; et si le budget de l'Etat étoit soulagé de 10 ou 15 mille francs, la bourse des particuliers étoit grevée du double. D Les antis de la religion déploreront une mesure qui diminue les ressources que la religion trouve pour les vocations et éducations ecclésiastiques dans un évêque résidant sur les lieux; les amis des pauvres regretteront les secours que l'indigent trouve dans les aumônes que donne ou que procure un évêque placé au milieu de son peuple, et les amis des arts plaindront ces belles cathédrales, nonumens imposans du moyen-âge, que l'art aujourd'hui cherche à imiter, et dont l'entretien sera laissé à la pauvreté d'une cure ou d'une succursale. D » Veut-on aussi centraliser la religion à Paris, et, en dépouillant les provinces de ce qui fait l'ornement de leurs cités et une ressource pour leurs campagnes, les remplacer par des bagnes ou tles maisons de détention? » NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. PARIS. Dans la séance de lundi dernier, on a vu avec peine M. le ministre du commerce reproduire de vieilles déclamatious contre un corps estimable et paisible. « Vous vous souvenez, dit-il, qu'une société célèbre, celle des jésuites, qui étoit profondément antipathique à la France, et non pas seulement à ce qu'on appelle les philosophes, mais au clergé lui-même, au bon clergé, à celui qui ne veut pas faire de la religion un moyen politique, rentra à une époque où rentroient tant de mauvaises choses. Un cri unanime s'éleva dans toute la France contre cette société; on l'attaqua, non pas seulement comme une association religieuse, mais comme une association politique. Ces grandes phrases ont pu produire de l'effet à la tribune; mais elles renferment bien des contre-vérités, Non, la société des jésuites n'étoit point antipathique au clergé, puisque les évêques appeloient les jésuites dans leurs diocèses, et les curés dans leurs paroisses, puisqu'on leur confioit des missions et des écoles. En second lieu, il ne s'éleva point contre les jésuites un cri unanime de toute la France, puisque tant de villes leur demandoient des établissemens, et que tant de familles leur confioient leurs enfans. On auroit pu répondre à M. Thiers que le cri qui s'éleva contre les jésuites étoit celui de la conspiration qui se tramoit; c'étoit un nouveau moyen d'attaque contre la religion et contre le trône. On crioit contre les jésuites comme on crioit contre le pape, contre les évêques, contre tous les rangs du clergé, et le National lui-même est convenu, nous avons cité ses paroles, que les cris contre les jésuites étoient une tactique pour irriter et échauffer les esprits, et renverser tout ce qui existoit alors. Du reste, le ministre a assez habilement, dans cette occasion, mis l'opposition en contradiction avec elle-même. Il a cité la dénonciation de M. de Montlosier et la consultation d'habiles avocats de la capitale. MM. Mérilhou, Isambert, Odilon-Barrot, Portalis, Berryer père, etc., siguèrent ces consultations. Tout le barreau libéral de Paris signa. On vouloit renverser une association qu'on prétendoit être politique et qui ne l'étoit pas, et Paris étoit plein d'associations politiques dont ceux qui crioient contre les jésuites étoient membres. C'étoient là de ces facéties de la comédie de quinze ans ; mais l'argument ad hominem du ministre contre l'opposition n'en étoit pas moins piquant. : -M. Nicod, curé de la Croix-Rousse, faubourg de Lyon, se plaint, dans une lettre au préfet, d'un scandale arrivé dans son église, scandale d'autant plus affligeant qu'il s'est passé en présence de l'autorité, et en quelque sorte avec sa sanction. Le 10 mars, deux individus se présentèrent à la sacristie pour demander un enterrement pour le lendemain il s'agissoit d'une femme, Elisa Rodrigue, qui venoit de mourir. On leur demanda si cette personne étoit catholique; ils ne firent que des réponses évasives. Le sacristain alla prendre des informations dans la maison mortuaire; on ne lui répondit que par des railleries. Le 11 mars au matin, le convoi arriva à l'église, ayant à sa tête l'inspecteur des convois et le commissaire de police en écharpe. M. le vicaire de la paroisse, qui attendoit le convoi, s'adressa au commissaire, et demanda que deux personnes dignes de foi attestassent la catholicité de la défunte. On ne répondit à cette demande que par des cris et des insultes. On ne vouloit point de prêtres, disoit-on, et point de cérémonie. Alors que venoit-on faire à l'église? On se mit à chanter, à singer les cérémonies de la religion. Ce fut une désolante profanation; il se disoit alors une messe dans l'église, les fidèles effrayés du bruit se retirèrent. Il ne paroît pas que le commissaire de police ait interposé son autorité. Le Réparateur, de Lyon, qui donne |