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la lettre de M. le curé de la Croix-Rousse, ajoute que le charitable pasteur n'a pas tout dit ct que M. le vicaire a été brutalement insulté, menacé et repoussé. On dit que le commissaire de police est juif. On ne doute pas que l'autorité ne témoigne son mécontentement d'un tel scandale.

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- M. de Chamon, évêque de Saint-Claude, a bien voulu se rendre à Besançon pour y faire une ordination.

-M. Descrambes, curé de Blaye, dont il a été tant parlé l'année dernière, est mort à Blaye au mois de janvier. Il paroît qu'il a succombé au chagrin. Il ne supportoit pas l'idée que quelques journaux avoient voulu donner de lui, en le peignant comme dévoué au pouvoir dans l'affaire de madame la duchesse de Berry. Ce qui acheva de l'affecter, c'est qu'on lui envoya l'année dernière la croix de la Légion-d'Honneur et une indemnité de 4,000 francs pour les services qu'il avoit rendus à la princesse, à laquelle il alloit dire la messe les dimanches et fêtes. Dès-lors il se regarda comme un homme perdu dans l'opinion, et il ne fit que dépérir. On prétendit, après sa mort, qu'il avoit été empoisonné. Ce bruit étoit absurde, et a été positivement démenti par le rapport des médecins et chirurgiens chargés d'ouvrir le corps. Il n'y a donc eu ici aucun crime, et c'est à tort qu'on a voulu faire tomber cette mort comme l'ouvrage d'un parti auquel M. le curé de Blaye étoit devenu odieux. Le rôle de cet ecclésiastique dans l'affaire de Blaye ne paroît point devoir flétrir sa mémoire. Il visita une princesse captive, il lui donna les soins de son ministère; il n'y a rien là qui soit indigne d'un prêtre, et nous savons que M. Descrambes jouis soit de l'estime de ses supérieurs. Ce qu'on a dit de 100,000 francs trouvés chez lui est tout-à-fait absurde. Sa succession, qui représente à peine le patrimoine qu'il avoit reçu de sa famille, ne s'élevoit pas à 30,000 francs.

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A Toulouse, une commission nommée par le conseil municipal a proposé qu'il fût établi au nouveau cimetière un aumônier pour recevoir les corps qu'on présenteroit sans escorte religieuse, pour faire les inhumations gratuitement et pour dire deux messes par semaine. On se demande quels sont ces morts qu'on présenteroit sans escorte religieuse? Seroient-ce ceux à qui les prières de l'église auroient été refusées? Le conseil municipal entendroit-il que l'aumônier du cimetière accorderoit des prières à ceux auxquels les curés en auroient refusé? Cet aumônier seroit-il une espèce de Châtel qu'on mettroit là indépendamment de l'autorité ecclésiastique? Ce seroit un étrange moyen d'assister les morts, que d'appeler pour eux le ministère et les prières d'un tel prêtre.

- M. Casanelli d'Istria, évêque d'Ajaccio, a publié une lettre pastorale à l'occasion de son sacre et de sa prise de possession. Le prélat parle d'abord de ses premiers refus :

« Si Moïse ne put autrefois être ébranlé par plusieurs miracles, et s'il

fallut que le Seigneur les multipliât pour le déterminer à entreprendre la délivrance du peuple d'Israël opprimé, pouvions-nous, sans une folle confiance, recevoir témérairement, et sans hésiter, la tâche bien plus pénible, bien plus difficile à remplir, celle d'arracher les scandales, de dé, truire les vices, de déjouer les projets des méchans, de dissiper les ténèbres de l'erreur et les faux préjugés des passions, de bátir dans vos cœurs une demeure à l'Esprit saint, et de planter toutes les vertus chrétiennes dans le champ d'une Eglise désolée ? Aussi vous n'ignorez pas la résistance que le cri de notre conscience nous a forcé long-temps d'opposer à de pressantes sollicitations, et à des instances aussi vives qu'elles étoient honorables pour nous.

» Mais pourquoi en avons-nous agi ainsi, dirons-nous avec l'apôtre, étoit-ce donc que nous ne vous aimions pas ?.... Ah! Dieu le sait! Et devrions-nous ici justifier à vos yeux notre refus, comme si l'ardeur de notre affection pour notre patrie et pour nos concitoyens ne vous étoit pas connue ?... Oui, nous avons différé long-temps d'accepter une charge si terrible, mais c'est parce que nous ne trouvions pas en nous les vertus des saints; et dans ce moment même, après que la volonté de Dieu nous a été si visiblement manifestée, il nous reste encore la trop juste appréhension de ne pas répondre dignement à une vocation à laquelle est attaché le salut d'un grand peuple. Ce n'est donc ni la crainte de la fatigue, ni la vue des peines qui nous attendent ou des sacrifices qu'il nous faut faire, ce sont bien moins encore d'autres pensées indignes d'un ministre de Jésus-Chrit qui nous ont fait balancer à courber la tête; car, si nous avions pu croire que nous fussions l'homme de la droite du Très-Haut, nous aurions sollicité, à l'exemple du prophète Isaïe, la grâce d'être envoyé vers vous, pour nous dévouer tout entier au bien de vos ames, et travailler à nous faire tout à tous pour vous gagner à Jésus-Christ. Notre résistance n'étoit donc que l'effet d'une conviction profonde. »

« Hélas! le récit de vos maux est souvent venu nous attrister et nous faire verser des larmes. Nous ne l'ignorons pas; l'homme ennemi est venu pendant que les domestiques du père de famille dormoient, et a semé l'ivraie à travers le bon grain. L'impiété, ce monstre sorti des foréts étrangères; car, il faut le dire avec orgueil, notre patrie, qui dans tous les temps a fourni de grands hommes et des génies au monde, n'a jamais enfanté d'incrédule, ennemi déclaré de la religlon; l'impiété disons-nous, implantée sur un sol qui ne fut jamais le sien, a ravagé un champ autrefois si fertile en vertus chrétiennes. L'indifférence, cette plaie si commune de notre époque, est venue aussi, favorisée par de malheureuses conjonctures, et n'a que trop réussi à éteindre dans le cœur des enfans ces grands ser:imens de religion dont se glorifioient leurs pères. »

Le prélat s'adresse ensuite à toutes les classes, au clergé, aux justes, aux pécheurs, aux pauvres, etc. Il donne à chacun les avis qui lui conviennent, et recommande à tous la charité, la douceur, le pardon des injures. Le pieux prélat a dû se séparer dernièrement d'un respectable pontife auquel il étoit attaché par les liens d'une tendre amitié, et se rendre au milieu d'un troupeau privé depuis si long-temps de pasteur.

Nous avons signalé, d'après la Gazette de Picardie, le zèle de

quelques églises pour la restauration de leurs églises. Le curé de Beaucourt, canton de Moreuil, s'est distingué par son dévouement et par ses sacrifices pour le même objet. A force d'intelligence et de persévérance, il est parvenu à reconstruire une nef et un portail, et il n'a dépensé que 10 à 1 1,000 fr., à ce qui en auroit coûté le double à un homme moins entendu.

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Depuis quelques années, le village de Contay, canton de Villers-Bocage, diocèse d'Amiens, a vu plusieurs abjurations de protestans. Tout récemment encore, un protestant, après avoir renoncé à ses erreurs, est mort dans les sentimens de la foi la plus vive et a reçu les sacremens des mains d'un prêtre catholique.

-On sait que M. l'abbé Guicheteau a levé l'étendard du schisme à Pouillé, dans la Vendée. Un courageux ecclésiastique, déjà repoussé par l'émeute qui l'attendoit à son arrivée, n'a pas craint de retourner à Pouillé et a pu s'installer enfin au presbytère, grâce aux mesures qu'on avoit prises pour le protéger. Le sieur Guicheteau ne s'est point tenu pour battu, et a appelé à son secours toute la pompe de ses parodies sacriléges. Il y a eu de la musique, un concert, une confirmation, ou du moins une cérémonie à laquelle Guichetean a donné ce nom et où des gardes nationaux ont pris part. Guicheteau a répandu dans le pays qu'il étoit en rapport avec les ministres et que les princes pensoient comme lui, il montre même des papiers qui semblent porter le cachet ministériel. Ces fanfaronades en imposent à beaucoup de gens simples. Nous connoissons, dit le Vendéen, ceux qui soutiennent ces désordres; nous pourrions les nommer,et on seroit étonné d'y voir figurer des hommes qui, malgré leur libéralisme outré, ont trop d'esprit pour embrasser de bonne foi de grossières erreurs, fruit d'une profonde ignorance ou d'une corruption plus profonde encore.

M. l'archevêque de Malines, qui a la ville de Bruxelles sous sa juridiction, a adressé aux curés de cette ville et des environs une circulaire du 1er mars, sur le schisme de l'abbé Helsen. Le prélat déplore l'esprit d'erreur qui fait tant de ravages dans le champ du père de famille :

« Il en est, dit-il, qui ne craignent pas de travailler à réformer l'Eglise suivant le besoin des temps, comme ils le disent, et qui sont d'autant plus dangereux, qu'ils en imposent aux imprudens en simulant le zèle pour la religion, en montrant l'apparence de la piété, et en feignant de régénérer et de restaurer l'Eglise. Telle est leur aveugle témérité, qu'ils ne craignent point de renouveler des erreurs condamnées déjà par une multitude de décrets bien connus des souverains pontifes et des conciles.

» Ce n'est pas en secret ou par des détours, mais tout-à-fait à découvert, par des paroles, par des écrits, et même du haut de la chaire, qu'ils soutiennent avec audace que tous les évêques, comme successeurs des apótres, ont reçu de Jésus-Christ une puissance égale et supréme pour gouverner l'Eglise, et que cette puissance ne réside point dans le seul pontife romain, mais dans l'épiscopat ;.. que la loi du célibat tourne

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à la honte et au détriment du clergé, et est méme contraire à la nature ;.... enfin, ils enseignent sur l'honoraire des messes, sur leur célébration quotidienne, sur la célébration de plusieurs messes pour le même défunt, sur les cérémonies de l'Eglise, beaucoup d'autres choses qu'ou rougit de rapporter en détail.

»>L'Eglise catholique méprise ces efforts impies des ennemis de la sainte doctrine, et croit avec raison qu'ils ne peuvent lui nuire; car, comme dit saint Augustin, en combattant toutes les hérésics, elle peut étre attaquée, mais elle ne peut étre vaincue ; et elle a tant de force, elle est entourée d'un rempart si formidable, que quiconque l'attaque en est brisé : aussi les anciens et les nouveaux hérétiques, frappés des coups de l'Eglise, sont tombés d'inanition au pied de ce mur.

» Telles sont, Messieurs, les paroles par lesquelles le vicaire de JésusChrist, le souverain pontife Grégoire XVI, s'élève contre quelques novateurs allemands, dont il vient de condamner les erreurs par sa bulle du 17 septembre dernier; et ne sembleroit-il pas qu'il les a écrites expressément pour condamner la conduite du malheureux prêtre qui, pour nous servir des paroles de l'apôtre saint Jude, s'est séparé lui-même de l'Eglise, nonobstant les avis paternels que nous lui avons itérativement adressés, et qui s'efforce de pervertir vos ouailles en enseignant publiquement des erreurs qui portent atteinte à la morale chrétienne?

>> Aussi long-temps qu'il s'est borné à répandre contre vous et contre nous d'absurdes calomnies, et à consigner ses opinions hétérodoxes daus un infame libelle, nous avons cru pouvoir garder le silence et nous borner à prier le Dieu de bonté et de miséricorde de le ramener à l'unité catholique. Mais comme nous avons appris qu'à l'exemple de ces mêmes novateurs, condamnés par le saint Siége, il met tout en œuvre pour répandre ses erreurs ; qu'afin de séduire les simples et les ignorans il a publié un petit livre de prières, précédé de courtes instructions dans lesquelles il abuse indignement de plusieurs textes sacrés, il calomnie notre saint Père le Pape et toute l'Eglise, et il élève la folle et ridicule prétention d'avoir reçu la mission d'un successeur légitime de l'apôtre St-Jean; comme nous avons surtout appris qu'il cherche à s'attirer d'innocens enfans pour leur enseigner ses erreurs, nous avons cru devoir vous adresser la présente lettre pour vous exhorter à bien prémunir les fidèles confiés à vos soins contre ces nouvelles embûches de l'ennemi de leur salut.

>>

Rappelez leur donc souvent cette sentence infaillible de saint Paul, qu'il n'y a qu'une foi et qu'un baptême, comme il n'y a qu'un Seigneur et un Dieu. Faites-leur comprendre que cette foi se trouve dans la seule Eglise catholique, parce qu'à elle seule sont propres les quatre prérogatives inséparables de la véritable Eglise, d'être une, sainte, catholique et apostolique. Faites leur voir qu'on ne sauroit être membre de l'Eglise catholique si l'on n'est uni avec son chef visible, le souverain Pontife, et avec les évêques qu'il a établis ; que c'est par son curé que chaque fidele doit s'attacher à son évêque, par son évêque au souverain Pontife, et par le souverain Pontife à Jésus-Christ et à Dieu. Ajoutez qu'un prêtre, qu'un évêque même dont la mission ne dérive pas du Pape, successeur légitime du prince des apôtres, à qui le Sauveur a confié le gouvernement de l'Eglise universelle, ne sauroit avoir une autorité légitime pour enseiles vérités de la foi, ni le pouvoir de remettre les péchés dans le tribunal de la pénitence, ou d'unir validement les fidèles par les liens du

gner

mariage. Concluez de ces vérités incontestables qu'il n'est pas permis d'assister à la messe du prêtre dont nous avons la douleur de vous entretenir, puisque c'est une messe sacrilége et schismatique; que l'on ne peut recevoir de lui aucun sacrement, ni assister à ses instructions ou à ses catéchismes; que les sacremens de la pénitence et du mariage que l'on recevroit de lui seroient nuls et sans valeur; enfin, qu'il est défendu de Tire les écrits qu'il a publiés ou qu'il publieroit encore pour défendre sa rebellion contre l'Eglise. »

On voit par là les efforts que le charitable prélat a faits pour ramener le malheureux profanateur dont il expose les égaremens, et dont à la fin de sa circulaire il appelle la conversion par les vœux les plus touchans.

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-Le savant et pieux abbé Baraldi, bibliothécaire à Modène, qui a été enlevé en 1832 à l'Eglise et aux lettres, avoit créé à Modène un recueil périodique, les Mémoires de religion, de morale et de littérature, dont nous avons parlé plusieurs fois et où nous avons puisé des renseignemens sur les événemens qui peuvent intéresser la religion en Italie. Ce recueil, que M. Baraldi avoit la bonté de nous adresser régulièrement et que nous conservons avec soin, comme renfermant des matériaux précieux pour l'histoire de la religion et de la littérature, étoit arrivé à son XVIII volume, lorsque M. l'abbé Baraldi mourut. Il publia encore les 52° et 53° cahiers réunis en un seul. On y trouve entr'autres un éloge de Pie VII et une savante dissertation de M. Brunati sur la conformité des anciens livres des Indiens avec les onze premier's chapitres de la Genèse. Nous avons déjà cité M. l'abbé Brunati pour des recherches et des dissertations sur divers points de critique et d'érudition ecclésiastique. Cette nouvelle dissertation prouve une étude approfondie de la littérature indienne. L'abbé Baraldi inséra encore dans ce volume une notice biographique sur M. de Naillac; cette notice est prise en partie des Vies des Justes, de M. l'abbé Carron. Nous retrouvâmes avec plaisir dans ce cahier quelques traces de bienveillance dont M. Baraldi nous avoit longtemps honoré; c'est qu'il étoit enfin éclairé sur les vues de gens à système qui venoient de se démasquer dans un journal revolutionnaire. On pouvoit craindre que la mort de M. Baraldi ne nuisît à l'entreprise religieuse et littéraire qu'il avoit fondée, mais ses collaborateurs s'engagèrent à la continuer. Elle est dirigée dans le même esprit par M. l'abbé Pierre Cavedoni, aidé de M. l'abbé Fabriani, de M. Galvani, de M. C. Cavedoni, etc. Ces messieurs ont d'abord terminé le 18 volume par un 54 cahier qui offre plusieurs articles intéressans; d'abord une suite d'un premier article sur les services rendus par le clergé à la littérature, une réponse à un prêtre de l'Emilie sur les événemens arrivés dans l'état pontifi-. cal en février 1831, une notice sur une pieuse fille, Virginie Parenti, et un éloge latin de M. Baraldi. Ceci clot la première partie des Mémoires de religion, de morale et de littérature. Le reste porte le

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