en faveur du projet, immense et populaire acclamation sans précédent dans l'histoire. Ce résultat, les grands corps de l'État l'apportèrent à Son Altesse le 1er décembre, à sept heures et demie du soir, au palais de SaintCloud. Le Corps Législatif, ayant à sa tête son président, M. Billault, et les membres du bureau, fut introduit dans le salon de Mars. Les sénateurs et les conseillers d'État occupaient les salons de Vénus et de Diane. M. le comte Bacciochi, grand maître des cérémonies, assisté de M. Feuillet de Conches, son adjoint, a introduit immédiatement MM. les sénateurs dans la galerie d'Apollon, nous apprend le Moniteur que nous copions textuellement. MM. les vice-présidents Mesnard, Troplong, le général comte Baraguey d'Hilliers, M. le grand référendaire général comte d'Hautpoul, le baron de Lacrosse, secrétaire, marchaient en tête. Les cardinaux, les maréchaux, les amiraux, Mgr l'archevêque de Paris, étaient avec le Sénat, qui a pris place à la droite du trône dressé au fond de la galerie pour la solennité. Le Corps Législatif a pris place à la gauche; les deux corps de l'État se faisaient face. Le Conseil d'État, conduit par les présidents de section MM. Rouher, de Parieu, Bonjean, le général Allard, le vice-amiral Leblanc et Boudet, le vice-président, M. Baroche, dans le conseil des ministres, a été ensuite introduit; il a pris place derrière les bancs des ministres. M. le procureur général Delangle, M. de Royer, M. le baron Brenier, M. Heurtier, M. le général Daumas, M. Gréterin, M. de SibertCornillon, M. Darricau, étaient dans les rangs des conseillers d'État. Les maîtres des cérémonies ayant fait connaître au prince Louis-Napoléon, qui était dans son appartement avec les ministres, que les grands corps de l'État étaient arrivés, Son Altesse Impériale s'est dirigée vers la galerie d'Apollon dans l'ordre suivant : MM. le comte Bacciochi et Feuillet de Conches, les officiers d'ordonnance; M. le capitaine de frégate Excelmans, le commandant Lepic, le commandant de Toulongeon, le commandant Favé, le capitaine de Menneval, le capitaine Merle, le capitaine de Berkeim, le capitaine Petit, le capitaine Cambriels, le capitaine Tascher de la Pagerie, le lieutenant de la Tourd'Auvergne, Mocquard, secrétaire des commandements, de Dalmas, docteur Conneau, Le Fèvre-Deumier, Charles Bure, intendant de la maison impériale. Les colonels Fleury, Edgar Ney, de Béville; les généraux Vaudrey, Espinasse, de Lourmel, de Montebello, de Goyon, de Cotte, Canrobert, Roguet. Napoléon III, en uniforme de général de division, ayant à sa droite le roi Jérôme Napoléon Bonaparte, en grand uniforme de maréchal de France, et à sa gauche le prince Jérôme Napoléon fils, en habit noir. Les ministres d'État, de la guerre, de la justice, des affaires étrangères, de l'intérieur, de 104 DOMAINE DE LA COURONNE l'instruction publique et des cultes, des finances, de la marine et des colonies, des travaux publics; M. Baroche, vice-président du Conseil d'État; M. Berger, préfet de la Seine. Louis-Napoléon est salué, dès son entrée dans le vestibule, par les acclamations de tous les dignitaires de l'État. Il salue le Sénat et le Corps Législatif, au milieu desquels il passe pour se rendre au trône, où il monte, ayant à sa droite le roi Jérôme, et à sa gauche le prince Jérôme Napoléon. Il reste debout. Les ministres se placent derrière les trois princes, et les aides de camp, officiers d'ordonnance et de la maison civile dans le fond, après les ministres. M. Billault, président du Corps Législatif, s'est alors avancé, en inclinant vers le côté gauche, et a lu le discours suivant : « Sire, « Nous apportons à Votre Majesté l'expression solennelle de la volonté nationale. Au plus fort des ovations que vous décernait l'enthou siasme populaire, peu pressé de ceindre une couronne qu'on vous offrait de toutes parts, vous avez désiré que la France se recueillît; vous avez voulu qu'elle ne prît que de sang-froid, dans sa pleine liberté, cette suprême décision par laquelle un peuple, maître de lui-même, dispose souverainement de sa destinée. « Votre vœu, Sire, s'est accompli : un scrutin libre, secret, ouvert à tous, a été dépouillé loyalement sous les yeux de tous; résumant en une seule huit millions de volontés, il donne à la légitimité de votre pouvoir la plus large base sur laquelle se soit jamais assis un gouvernement en ce monde. Depuis ce jour où six millions de voix recueillies pour vous par le pouvoir même qu'elles vous appelaient à remplacer vous ont remis le sort de la patrie, la France, à chaque nouveau scrutin, a marqué par de nouveaux millions de suffrages l'accroissement continu de sa confiance en vous. En dehors comme en dedans de ses comices, dans ses fêtes comme dans ses votes, partout, ses sentiments ont éclaté d'un bout à l'autre du pays se précipi |