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Hélas! 1814 et 1815 arrivent ! sombres ct douloureuses années! Les hordes étrangères envahissent la France. Le prince de Schwartzemberg respecte ce beau séjour de Saint-Cloud, où il établit son quartier général; mais un Blucher, la honte de l'armée prussienne, se venge de ses défaites en saccageant la résidence de l'homme qui l'a si souvent vaincu. Il se couche tout habillé dans le lit de Napoléon; il se plaît à déchirer de ses éperons les draperies impériales, et il laisse la meute de chiens qui le suit partout dévaster les chambres et mettre en lambeaux les livres précieux de la bibliothèque, jetés pêlemêle sur le parquet.

Enfin nos amis les ennemis, comme disait alors le peuple dans son opposition sourde et railleuse, se retirent, et les Bourbons s'empressent de faire disparaître les traces du passage de leurs alliés. Par les ordres de Louis XVIII, on construit, en 1818, des écuries pour les gardes du corps, et en 1820, on termine la nouvelle église commencée par Marie-Antoinette.

C'est à Saint-Cloud que Charles X signa les

Ordonnances de juillet, et M. de Sémonville vint répéter à ce prince la sentence terrible de M. de Shonen à la commission municipale Il est trop tard!

Deux ans après, le roi Louis-Philippe quittait Saint-Cloud pour comprimer l'insurrection de 1832; il y rentrait en disant, d'après M. Vatout: «La république et la contre-révolution sont vaincues! >>

Février 1848 n'a pas fait de ces paroles une prophétie.

Ce fut dans ce même palais de Saint-Cloud, qui semble si intimement lié à toutes les prospérités de la dynastie napoléonienne, que le prince-président de la seconde république reçut les grands corps de l'État venant lui offrir la couronne impériale, dans cette galerie d'Apollon où, un demi-siècle auparavant, le premier Consul avait été proclamé Empereur des Français. Nous avons placé le récit de ce mémorable événement au chapitre consacré à la galerie d'Apollon.

Depuis cette époque, le palais de Saint-Cloud

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DOMAINE DE LA COURONNE

a recouvré son ancienne splendeur, car l'Empereur Napoléon III paraît l'avoir adopté pour sa résidence d'été favorite. Il va bien, chaque année, habiter Compiègne et Fontainebleau, Plombières et Biarritz, mais, s'il quitte Saint-Cloud, y revient sans cesse comme vers un séjour de prédilection.

il

Aussi est-il peu d'événements importants, depuis dix ans, dont ce palais ne puisse réclamer sa part.

En 1855, l'Empereur, se trouvant à SaintCloud, y reçut la nouvelle de la prise de Malakoff, par une dépêche du général Pélissier, datée de Varna, 9 septembre, et adressée à S. Exc. le Ministre de la guerre. Les réduits de Malakoff et le redan du carénage venaient d'être enlevés, ce même jour, à midi, par nos braves soldats, aux cris de Vive l'Empereur!

Le 12 septembre 1855, l'Empereur récompensait la vaillante armée de Crimée dans la personne de son chef, en signant, à Saint-Cloud, le décret qui élevait le général de division Pélissier à la dignité de maréchal de France.

Deux mois plus tard, l'un des princes alliés de la France dans cette formidable entreprise de Crimée, le roi Victor-Emmanuel, débarquait à Marseille, le 22 novembre 1855, s'arrêtait à Lyon, qui lui avait préparé une magnifique réception, et recevait de la population parisienne l'accueil le plus chaleureux pendant que ses troupes faisaient, à côté des nôtres, des prodiges de valeur.

De puissantes considérations politiques, qui ne rentrent pas dans les limites de notre cadre, avaient engagé le roi de Piémont à former cette alliance avec l'Empire français; elles sont exposées avec un rare talent par M. Charles de La Varenne, dans son dernier ouvrage, Le Roi Victor-Emmanuel.

Le futur roi d'Italie fut reçu aux Tuileries, et visita le Palais de Saint-Cloud.

Le 1er juin 1856, l'Empereur habitait cette dernière résidence, lorsque la nouvelle des inondations du midi de la France lui parvint.

N'écoutant que la voix de son cœur, spontanément, sans se laisser arrêter par aucune

considération, l'Empereur partit sur-le-champ, accompagné seulement de deux ou trois personnes, et avec une telle précipitation qu'il dut monter dans un wagon ordinaire.

A huit heures et demie du soir, il entrait à Dijon.

La nuit arrivant, le danger d'aller au delà sur la voie ferrée parut assez menaçant aux ingénieurs de la ligne pour qu'ils se refusassent à laisser Sa Majesté continuer sa route avant le jour. Malgré ses instances, l'Empereur fut forcé de coucher à Dijon.

Le lendemain matin, à sept heures, Sa Majesté quittait cette ville, saluée par les acclamations de la foule qui se pressait depuis son hôtel jusqu'à la gare.

Arrivé à Lyon, l'Empereur, accompagné de M. Rouher, ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics; de M. le maréchal comte de Castellane, de M. le sénateur Vaïsse, de MM. les généraux Niel et Fleury, de M. le marquis de Puységur, du directeur général des ponts et chaussées et des chemins de fer, et des

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