gers des armées de terre et de mer qui ont combattu sous nos drapeaux de 1792 à 1815. Cette médaille sera en bronze et portera, d'un côté, l'effigie de l'Empereur, de l'autre, pour légende: Campagnes de 1792 à 1815, à ses compagnons de gloire sa dernière pensée, 5 mai 1821. «Elle sera portée à la boutonnière, suspendue par un ruban vert et rouge. » Le 14 août, l'Empereur quitta Saint-Cloud pour les Tuileries, afin de faire, en personne, l'inauguration solennelle du nouveau Louvre, cette œuvre nationale commencée par François Ier, embellie par Henri II et terminée par Napoléon III. En 1858, LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice, et S. A. le Prince Impérial n'arrivèrent à Saint-Cloud que le 20 juin; huit jours après l'Empereur partait pour Plombières, puis il allait visiter les travaux d'installation du camp de Châlons, pendant que S. M. l'Impératrice et S. A. le Prince Impérial continuaient d'habiter le palais de Saint-Cloud. Le 3 août, l'Empereur et l'Impératrice quittaient cette résidence, et parcouraient la Normandie et la Bretagne, au milieu des acclamations des populations accourues sur leur passage, et le 21 août, Leurs Majestés rentraient dans Saint-Cloud, émues de l'enthousiasme qu'Elles avaient rencontré sur leur route. 1859 vient de sonner, année féconde pour les destinées de la France, qui va s'augmenter de nouveaux territoires, grande année aussi pour son souverain, qui s'apprête à donner au monde entier le rare spectacle d'un vainqueur s'arrêtant au milieu d'une série continue de victoires et offrant la paix à un ennemi écrasé. A la nouvelle de l'invasion du territoire sarde par 150,000 Autrichiens marchant droit sur Turin, l'Empereur avait envoyé en toute hâte 120,000 hommes au secours de son allié de Crimée, et lui-même quittait Paris le 10 mai. Jamais le tableau sublime et touchant de ce départ ne sortira de notre mémoire. Ceux qui, comme nous, ont vu l'Empereur traverser sa capitale ce jour-là se rappelleront éternelle 28 DOMAINE DE LA COURONNE ment l'attitude émue de la population accourue de toutes parts et se pressant autour de la voiture impériale en faisant retentir l'air des acclamations les plus enthousiastes. Les larmes baignaient les visages, les voix étaient tremblantes d'émotion. Ce n'était pas un cortége ordinaire que celui de cette foule se pressant sur les pas de son souverain; il y avait mieux, il y avait une famille qui venait donner un suprême adieu à son chef, à son père, qui l'accompagnait de ses plus ardentes sympathies et lui promettait son or jusqu'à la dernière pièce et le sang de ses enfants jusqu'à la dernière goutte pour chasser de ses frontières le puissant étranger qui les eût menacées s'il fût parvenu à détruire le Piémont. Durant cette courte et magnifique campagne d'Italie commencée glorieusement à Palestro par le Roi Victor-Emmanuel, et terminée par l'Emreur à Solferino, S. M. l'Impératrice, nommée Régente de l'Empire, habita presque constamment Saint-Cloud avec le Prince Impérial. Le 4 juin, Elle reçut les maires, les conseil lers municipaux, les curés des communes voisines, les officiers de la garde nationale et du régiment de la garde; S. A. le Prince Impérial assistait à cette réception. Le 18 juin parut un décret instituant, sous la présidence de l'Impératrice Régente, un comité chargé de centraliser le produit des sommes offertes dans le but de venir en aide aux blessés et aux familles de militaires et marins tués ou blessés à l'armée d'Italie, et de diriger l'emploi de ces dons. Ce décret, daté de Saint-Cloud, se termine ainsi : « Pour l'Empereur « Et en vertu des pouvoirs qu'Il Nous a confiés, « EUGÉNIE. » Ce décret nommait comme membres du comité : S. M. l'Impératrice Régente, S. A. I. la princesse Marie-Clotilde-Napoléon, S. A. I. la princesse Mathilde, Madame la maréchale comtesse Vaillant, Madame la maréchale duchesse de Malakoff, Madame la maréchale comtesse Randon, Madame la maréchale duchesse de Magenta, Madame la maréchale comtesse Regnauld de Saint-Jean-d'Angély, Madame l'amirale Parseval-Deschènes, S. Em. Monseigneur le cardinal archevêque de Paris, M. le comte de Germiny, gouverneur de la Banque de France, re M. le baron Barbier, intendant de la 1o division militaire, M. Davennes, directeur de l'Assistance publique. Les troupes françaises venaient de passer le Mincio; le quartier général était venu s'établir à Valeggio. Les deux armées sarde et française n'attendaient qu'un signal pour continuer leur œuvre d'émancipation et arracher aux Autri |