36 DOMAINE DE LA COURONNE Hohenzolern, de S. A. R. le prince Antoine et de S. A. le prince Murat, ainsi que de S. Exc. le maréchal O'Donnell, duc de Tétouan, et du général Hamilton, de l'armée anglaise. Comme on vient de le voir dans cette esquisse rapide des principaux événements qui se sont passés au palais de Saint-Cloud, cette résidence s'est trouvée associée à tous les grands drames de notre histoire. Nous n'avons dû faire entrer, dans ce récit général, que les faits qu'il était impossible de rattacher avec certitude à tel ou tel salon. Les autres, le lecteur les rencontrera sur son chemin, en arrivant à la pièce où ils se sont déroulés. En tête de l'ouvrage, nous avons placé un plan du premier étage. C'est là que sont situés les grands appartements, les plus intéressants, et les seuls que le public soit admis à visiter. Sur ce plan, à chaque pièce, se trouve un numéro se rapportant à un même numéro d'ordre indiqué dans la légende explicative placée au bas; de cette façon, tout visiteur, fût-il sans guide et complétement étranger au palais, pourra le parcourir et connaître l'histoire de chaque salon sans crainte de se tromper. Pour que notre plan soit parfaitement exact, nous avons pris le soin de le faire graver d'après un plan établi par l'Administration du domaine de la Couronne. No 1 (DU PLAN) ESCALIER DE L'EMPEREUR Orné de colonnes de marbre d'une rare élégance, cet escalier, situé dans le corps de logis central au fond de la cour d'honneur, s'élève sur l'emplacement de l'ancienne chapelle. Il a été construit par Micque, architecte de la reine Marie-Antoinette. En 1838, le roi Louis-Philippe fit décorer à nouveau cette partie du palais. On y remarque: L'INNOCENCE, statue en marbre de Guillois (François-Pierre). GLADIATEUR MOURANT, statue en marbre d'après l'antique, par Julien (Pierre). EPAMINONDAS, statue en marbre, par Bridau (Pierre-Charles). Vases en marbre avec figures, par Mazeline (Pierre). Vases en marbre représentant, l'un une chasse, l'autre un sacrifice à Diane. Bustes en marbre d'après l'antique, par le Lorrain (Robert). Par les soins de l'Empereur Napoléon III, l'admirable Sapho de Pradier, qui figurait au salon de 1852, a pris sa place parmi ces chefsd'œuvre de la sculpture. Nous avons dit que l'ancienne chapelle, bâtie par le frère de Louis XIV, occupait le vaste vaisseau où se trouve l'escalier d'honneur actuel ; retraçons rapidement les événements qui s'accomplirent dans ce temple si vite disparu. En 1673, ses portes s'étaient ouvertes pour le baptême du duc de Valois, Alexandre-Louis d'Orléans, né à Saint-Cloud et mort au PalaisRoyal à l'âge de trois ans. Le régent fut également baptisé dans cette chapelle. Il était né à Saint-Cloud le 2 août 1674. Sa sœur, mademoiselle de Chartres, ElisabethCharlotte d'Orléans, plus tard duchesse de Lorraine et de Bar, et mère de François Ier, empereur d'Allemagne et époux de Marie-Thérèse, y reçut aussi le baptême. Après la mort de Marie-Thérèse, sa femme, Louis XIV venait souvent à Saint-Cloud pleurer au pied des autels la reine si longtemps délaissée. Le 27 août 1698, le Roi, les princes du sang, Jacques II et sa femme, la duchesse de Bourgogne, toute la cour enfin, assistèrent au baptême de mademoiselle de Chartres. A la mort de Monsieur on célébra une messe en musique. Sur l'autel, on voyait une descente de croix, et au-dessus le Dieu des chrétiens peint par Mignard. |